Vous n’avez jamais entendu parler de Jimmy Wales?
A Question pour un champion, vous seriez capable de citer des éléments biographiques concernant des deuxièmes couteaux voire des troisièmes fourchettes de l’Histoire contemporaine comme Philippe Seguin, Jean Jaurès, François Mitterrand ou Georges Marchais, et vous ne connaissez pas Jimmy Wales?
Pourtant, chaque jour, et même quatre ou cinq fois par jour, lorsque vous consultez Wikipédia, vous avez l’occasion de chercher Wikipédia sur Wikipédia, vous pouvez ainsi apprendre que son fondateur s’appelle Jimmy Wales, qu’il a encore plus de la moitié de sa vie d’adulte devant lui, qu’il est donc ainsi aussi jeune qu’on l’était en 1850 quand on avait 30 ans, et qu’il a déjà par comparaison renvoyé le Président Mitterrand à son statut de politicien matois de la Nièvre qu’il n’aurait jamais dépassé dans l’imagination de personne, si les français ne se racontaient pas des histoires à dormir debout.
Chacun des 1 ou 2 milliards d’individus qui fréquentent tous les jours Wikipédia doit bien plus à Jimmy Wales qu’à tous les profs qu’ils ont croisés depuis leurs 6 ans, et pas un seul des types qu’ils ont élus au suffrage universel ne les a autant servis que Jimmy Wales, très loin s’en faut…
Wikipédia, c’est gratuit, c’est intrinsèquement un projet libéral, Jimmy Wales est un trader qui a fait fortune en spéculant sur la parité Euro/Dollar, son encyclopédie en ligne a été le deuxième étage de sa fusée, c’est la lecture d’Ayn Rand qui lui a donné les clefs pour rendre l’instruction gratuite et universelle à l’échelle de toute la Terre, tandis que lorsqu’on parle d’instruction publique à un instituteur anticapitaliste, il ne vous parle que de fric… Il commence par vous parler du fric en général, de l’effort auquel doit consentir la Nation pour verser de bons salaires à ceux de sa race, avant d’en venir à son fric à lui, ses congés, sa garantie de l’emploi, son salaire qui ne doit jamais être indexé sur ses performances…
Si vous parlez d’éducation gratuite et universelle à quelqu’un de Sydney, de Shanghai ou de Chicago, vous en viendrez sans doute à évoquer Jimmy Wales ou pour le moins son jouet, mais jamais Jules Ferry… Si tout de même, par extraordinaire, un type évoque devant vous le philosophe français Régis Debray, un fonctionnaire des universités parisiennes qui pense sérieusement qu’il faut revaloriser le statut du personnel de l’Education Nationale pour améliorer le niveau d’instruction publique, c’est que vous n’avez pas de chance, que le type le plus con du pays vous a choisi vous, pour taper la conversation.
Pourquoi c’est Jimmy Wales et pas Régis Debray, qui a pensé Wikipédia ? Parce que si ma tante en avait, ce serait mon oncle, et si l’agrégé de philosophie Régis Debray avait eu 20 points de QI en plus, il aurait fondé Wikipédia après avoir fait un petit passage sur les marchés financiers…
C’est bien le drame des Lettres et de la philo. ça : ces disciplines n’offrent pas de carrières, ou plus exactement elles en offrent seulement à des gens qui ne devraient surtout pas en faire, des Lettres et de la Philo, parce qu’ils n’ont pas les neurones.
Pauvre Régis Debray, qui a déjà un pied dans la tombe et qui continue à écrire avec l’autre…
« Pour être bon philosophe, il faut être sec, clair, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c’est-à-dire pour voir clair dans ce qui est. »
Stendhal
» Moi les banquiers j’leur pète la gueule avec mon cul ! » Alain Soral
j’aime beaucoup l’expression » faire des découvertes en philosophie’…
« Pour être bon philosophe, il faut être sec, clair, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c’est-à-dire pour voir clair dans ce qui est. »
Stendhal
Nietzsche cite cette missive de Stendhal (qu’il admirait) dans l’aphorisme 39 de « Par-delà Bien et Mal »… :
« Personne n’admettra facilement la vérité d’une doctrine simplement parce que cette doctrine rend heureux ou vertueux, exception faite peut-être des aimables « idéalistes », qui s’exaltent pour le vrai, le beau et le bien et qui élèvent dans leurs marécages, où elles nagent dans un pêle-mêle bariolé, toutes sortes de choses désirables, lourdes et inoffensives. Le bonheur et la vertu ne sont pas des arguments. On oublie cependant volontiers, même du côté des esprits réfléchis, que rendre malheureux, rendre méchant, sont tout aussi peu des arguments contraires. Une chose pourrait être vraie bien qu’elle fût au plus haut degré nuisible et dangereuse. Périr par la connaissance absolue pourrait même faire partie du fondement de l’Être, de sorte qu’il faudrait mesurer la force d’un esprit selon la dose de « vérité » qu’il serait capable d’absorber impunément, plus exactement selon le degré auquel il faudrait délayer pour lui la vérité, la voiler, l’adoucir, l’épaissir, la fausser. Mais le doute n’est pas possible ; dans la découverte de certaines parties de la vérité les méchants et les malheureux sont plus favorisés et ont plus de chance de réussir. Pour ne point parler ici des méchants qui sont heureux, une espèce que les moralistes passent sous silence. Peut-être la dureté et la ruse fournissent-elles des conditions plus favorables pour l’éclosion des esprits robustes et des philosophes indépendants que cette bonhomie pleine de douceur et de souplesse, cet art de l’insouciance que l’on apprécie à juste titre chez les savants. Avec cette réserve cependant qu’on ne borne pas la conception du « philosophe » au philosophe qui écrit des livres, ou qui fait des livres avec sa philosophie. — Stendhal ajoute un dernier trait à l’esquisse du philosophe de la pensée libre, un trait que, pour l’édification du goût allemand je ne veux pas omettre de souligner ici. « Pour être bon philosophe, dit ce dernier grand psychologue, il faut être sec, clair, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c’est-à-dire pour voir clair dans ce qui est. » »
Tous les universitaires en fin de cursus long que je connais ont (officiellement car officieusement je les soupçonne de faire encore plus de copier coller pas même remanié que ceux qui ne s’en défendent pas, de toutes façons, la question serait plutôt de savoir comment faire sans wikipedia quand on rédige une thèse) une aussi grande aversion pour wikipedia que les roms pour le savon.
Ils disent d’un air affecté « oué mais c pas fait par des expeeeerts » « y manque plein de trucs » « les sources sont bidons » etc.
Le dernier avec lequel je me suis accroché était en bac+7 ou 8 d’histoire (allemand-norvégien en échange pour un an en France) (thèse sur le savoir musulman au moyen-âge, bref, un prototype ce mec) et me jouait les disques du paragraphe précédent.
Je lui ai dit qu’il devrait pourtant savoir qu’en histoire pourtant, la meilleure méthode pour tendre à la vérité est le recoupement de sources, plus on en a, mieux c’est, la qualité émergeant de la quantité. Et que c’était justement de cette manière que fonctionnait wikipedia (lui demandant au passage s’il appuyait parfois sur l’onglet « discussion » de la page) et que les bouquins d’expeeerts libre de dire ce qu’ils veulent dans leur bouquin ne tenaient pas le choc face à l’intelligence/recherche collective.
Sa réponse: « oué mais c pas pareil, les expeeeerts, c les expeeerts ».
Bref.
Il a un air de Chuck Norris le Jimmy
Il manquerait plus qu’il ressemble à un personnage de La petite maison dans la prairie, et là ce serait le rêve, n’est-ce pas?^^
En tout cas il n’a pas un air à la Chuck Berry… 😀
Comme disait mon paternel, « plus ils sont intelligents plus ils sont bêtes ».
Sachant qu’en France les intellos se cooptent, il ne faut pas s’étonner qu’ils n’inventent que des âneries.
Sa chemise est à chier
Sa femme doit l’habiller (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1f/Christine_and_Jimmy_Wales.jpg).
Un peu de respect pour sa chemise Country & Western… 😀