Salman Kahn

 

A propos de sa politique, Mussolini s’est fendu un jour de cette réflexion pleine de bon sens:

 La transformation de l’instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste des réformes, celle dont j’ai lieu d’être le plus fier.

La pente vers laquelle nous ont entraînés Jules Mussolini et Benito Ferry est bien évidemment de nature totalitaire, c’est parfaitement dégueulasse de prendre en otage les petits consommateurs de l’instruction pour en faire des citoyens, tout ceci est une affaire entendue,  mais je note qu’on n’évoque jamais l’aspect financier de ce scandale qui dure depuis plus d’un siècle, désormais: la transformation des officines d’instruction en usines à citoyens a donné naissance et fait gonfler la plus coûteuse des corporations, celle des enseignants…  A l’échelle de l’Histoire, elle est  encore plus nuisible que celle des Dockers qui fut terrassée par Malcom Mc Lean pour qu’il donne le jour à la mondialisation libérale, et nulle doute qu’elle  sera plus dure à dégager que celle des bateliers, ces gens qui détruisirent la machine à vapeur de Denis Papin pour garder le droit de s’accrocher à la valeur travail, de travailler dur et de nuire à la planète entière  pour un siècle supplémentaire…

Si l’on s’en tient aux chiffres, qu’est-ce que c’est qu’un petit soldat de l’Education Nationale, trente ans après que Bill Gates ou Steve Jobs nous aient fait entrer dans une nouvelle civilisation? Un type où surtout une bonne femme dont le corps d’appartenance coûte plus cher à la patrie que ne coûtait l’Armée Rouge à l’URSS,  qui facture très cher au contribuable le fait de garder sept heures par jour des enfants vissés à un siège pour qu’ils apprennent des trucs qu’ ils pourraient assimiler gratuitement en passant une heure par jour devant leurs ordinateurs…

 

Vous croyez que je plane? Que je construis un château en Espagne? Alors rentrez cette donnée dans votre équation. Je plane  avec Bill Gates, présentement, lui qui a misé ces dernières années des millions de dollars sur l’éducateur Salman Kahn, et qui en a fait le professeur de mathématiques de ses propres enfants…  Il n’y a que les imbéciles sans imagination pour croire que notre époque est privée d’épopée, et  Salman Kahn est un Surcouf en chair et en os, presque encore un jeune homme,  Il a décidé que du primaire à l’université les enfants ont en réalité besoin de passer une heure par jour devant leurs ordinateurs, que du reste il est utopique d’en demander plus à qui que ce soit, que c’est virtuellement gratuit, que la corporation des enseignants est déjà  virtuellement morte et qu’elle doit passer dans la même trappe que les bateliers, les paysans et les dockers.

On connaît le tour de passe-passe que vont nous servir pendant les prochaines décennies les gens de la corporation pour que l’on ait pas le droit de s’interroger sur son utilité et sur la charge financière gigantesque qu’elle exige de la collectivité: on aura toujours besoin du contact humain, et puisqu’il faudra toujours qu’un enfant croise un pédagogue de chair et d’os de temps en temps, il serait criminel que l’on enlève une centime au budget de la Grande Armée… Ce sera se foutre de a gueule du monde,  oublier que s’il s’agit de transformer les Maîtres et  les professeurs en simples coach dont les enfants ont besoin une heure par jour, que des bénévoles retraités pourront faire ce petit métier gratuitement…. On aura toujours besoin d’enseignants, en effet, comme on a encore besoin d’épiciers de village et même de maréchaux-ferrants, puisqu’en cherchant bien il doit en rester ici ou là…

A propos de la Sécurité Sociale dont il passe pour celui qui l’a imposée, le Général de Gaulle a dit à son fils au soir de sa vie  dans le fond, cette réforme était véritablement utile à un million de pauvres types…  La sécurité Sociale n’a jamais fait que traiter 60 millions de français en pauvres types, il y aura toujours 3 cancres dans une classe qui auront besoin de Maîtres, de cours magistraux, de craies et de livres papiers, mais après le passage de Salman Kahn, on ne traitera plus 30 élèves comme on doit traiter 3 cancres pour complaire à 300 000 fonctionnaires.

L’éducateur Salman Kahn est diplômé en mathématiques, en génie électrique et en informatique, il a fait l’ Harvard Business School, et surtout, il a fait un brillant parcours dans la finance avant de prétendre éduquer son prochain, ce qui a inspiré à Bill Gates ce mot d’anthologie:

En finançant Salman,   nous avons déplacé environ 160 points de QI de la catégorie des fonds spéculatifs vers la catégorie  » enseignement au plus grand nombre avec effet de levier »

Cette phrase est à la hauteur du génie du fondateur de  Microsoft: par extension,  il dit en  peu de mots  que pour se consacrer à des disciplines qui n’ont strictement rien à  voir avec la finance telle que  la philosophie en particulier et  les sciences humaines en général, il faut de l’intelligence,  beaucoup d’intelligence, et quand on est riche de cette matière-là quand on a 20 ans et qu’il est l’heure de choisir un job, la dernière chose qui vient à l’esprit, c’est de faire carrière dans la philosophie et les sciences humaines…

Salman Kahn le financier qui a déjà fait 100 fois mieux que 20 ministres de l’Education Nationale agrégés de lettres modernes ou quelque chose dans ce genre-là,  voilà qui complète un fait constaté par tous les gens qui fréquentent les forums de qualité: quand il est question de philosophie, les fonctionnaires de l’Education Nationale payés pour enseigner la philosophie se font toujours laminer par des jeunes gens de 20 ans qui sont assez intelligents pour se préparer à monter une start-up ou faire une carrière d’ingénieur commercial, pour peu qu’ils soient par ailleurs férus de philosophie…

 

On n’a jamais vu un jeune homme de 20 ans assez doué pour faire de la philosophie se contenter de devenir professeur de philosophie, et c’est ça que nous dit Bill Gates en creux.

20 réflexions sur « Salman Kahn »

  1. Texas-Bigger-Than-france

    Et oui. On ne peut mieux dire et vous le faites si bien.
    Sinon, à l’école, ils pourraient mettre sur ordi (puisqu’ils disent qu' »il faut absolument des ordis pour tous à l’école ») ce genre de chose hautement instructif et qui ne coûte pas grand chose (dans les 20€). https://kerbalspaceprogram.com/
    Maintenant, quand je dis école c’est juste parce que c’est encore comme ça. Mais à la maison ça marche super bien.
    Le nombre de choses que nos enfants ont apprises et assimilé sur ordi à la maison après s’être farci des heures et des heures de cours à l’école…..
    Physiciens, bilingues, super calés en histoire, géographie, musique, langue de Tolkien (ça c’est un plus^^)etc..
    Ce n’est clairement pas grâce à l’école.

  2. Paul Hodell-Hallite

    L’E.N. coûte cher, très cher, trop cher, oui… Impossible de quantifier tout ses dégâts collatéraux.
    Tout ces gamins brillants poussés, par l’effort réuni de leurs parents, leurs profs et la pression horizontale vers l’avenue gigantesque et quasi-obligatoire de l’université. Des millions d’entrepreneurs potentiels, d’ingénieurs potentiels, des millions de gens qui DEVRAIENT normalement tirer leur pays, leur économie vers le haut… Quasi-forcés d’accepter la voie unique qui se dresse devant eux. Ils devront tous végéter très longtemps avant de commencer à vraiment vivre. Chaque année passée hors du vrai monde les détruit un petit peu, réduit leur potentiel. La période d’âge où se construisent les projets, se mettent en place les ambitions, où les départs sont fulgurants, sera passée à ronger son frein, ils en sortiront à moitié fonctionnarisés, à moitié vieux.
    Ces gens nous ont construit un pays bien étrange, où le gosse à 8/20 de moyenne et 95 de Q.I. montera son entreprise de maçonnerie, se fera 5.000/mois, en filera deux fois plus à l’état, et où son camarade de classe à 15/20 et 105 de Q.I. rentrera dans la fonction publique après un quart de siècle passé sur les bancs de l’école.
    Une telle capacité à brûler les champs et semer du sel sur son passage est trop brillante pour être d’inspiration humaine, elle doit venir de plus bas.

    1. XP Auteur de l’article

       » Impossible de quantifier tout ses dégâts collatéraux. »

      Il y en a un dont on il faudrait dire deux mots: Des gens persuadés que leur avenir et celui de leurs enfants dépend de la qualité de l’enseignement prodigué par des fonctionnaires auront tendances à se jeter sur les urnes, parler politique tout le temps, bouffer et respirer politique et attacher une importance démesurée aux politiciens (qu’ils les conchient ou qu’ils placent leurs espoirs en eux, d’ailleurs, c’est en espèce la même chose).

      La Kahn Académie vient tout juste de proposer ses programmes en Français, c’est tout frais, quelques semaines… Quel écho dans les médias? Trois fois rien, deux ou trois articles par ci par là sur les versions internet des grands journaux torchés par des pigistes, qui ont au passage donné l’occasion à quelques profs de déverser leurs biles… Pendant ce temps, combien d’articles et de de discussions oiseuses sur la rivalité Fillon/Copé, sur l’élection de Brignole, sur les déclarations de Peillon, Duflot, Montebourg, les élections municipales à Marseille… Il est pourtant évident que Vincent Peillon, Montebourg, ils sont rien à côté de Salman Kahn… Mais vous-vous rendez compte si ça venait à se savoir? 20% de participation aux prochaines municipales, et 40% aux présidentielles, le débat des deux candidats du second tour diffusé à 22 h 30 sur France 2 pour des raisons d’audimat..

      Pareillement, vous vous rendez-compte si les gens savaient qui était Malcom Mc Lean? Il serait impossible de parler sans faire rire tout le monde du « destin » de François Hollande, Sarkozy, Valls, Xavier Bertrand, impossible de donner la parole à Mélenchon ou Gérard Filoche ailleurs que chez Mireille Dumas, dans un numéro consacré aux gentils fêlés qui gueulent dans la rue en espérant changer le monde.

      les peuples arriérés sont toujours passionnés de politique, ils se mettent ainsi en position de dépendance vis à vis des gens de l’Etat, leur confère un pouvoir démesuré, lequel leur permet de faire baisser les yeux aux juges quand ils piquent dans la caisse, être entouré de chauffeurs et de valets de pied comme s’ils avaient fait fortune…

      1. j.ax

        Kahn a une chaîne Youtube non? Le nom me rappelle une chaîne Youtube excellente que j’avais vue il y a quelques mois.

        Sur les politiques: un pays capable d’élire un type décoré de la francisque; qualifié par De Gaulle d’arsouille et d’arriviste impudent et suspecté par lui d’être un agent double pour l’Allemagne; qui a fait torturer en Algérie à grande échelle, peut-être pire que l’administration Bush, ce que les médias français se sont bien gardés de rappeler lors de leur dernier grand raout anti-américain; dont les campagnes électorales, au moins celle de 74, ont été financées par Paul Bousquet, un des architectes de la rafle du véld’hiv; n’est PAS un pays normal. Et dans un pays normal tout cela serait en bonne place au programme d’histoire

        1. XP Auteur de l’article

          I me semble pas qu’il ait une chaine, il s’agit surement (puisque vous êtes anglophone) de la version anglaise de la Kahn académy… La française, encore embryonnaire, est celle que j’ai mis en lien dans mon billet.

  3. j.ax

    John Taylor Gatto, ancien prof pourfendeur du système éducatif américain, parle quelque part du niveau qu’avaient les Américains de l’époque de l’Indépendance, qui était très élevé. C’est selon lui une des raisons fondamentales du succès de la Révolution américaine. Benjamin Franklin écrivait dans un journal et faisait des affaires à 12 ans, par exemple. Il est là le sommet à retrouver, pas dans l’Etat-garnison ou l’éducation prussienne dénoncée par Gatto. Il est certain que l’éducation est très importante, si nous tenons à la Liberté. Maintenant Bill Gates est bien gentil, mais très peu de familles s’appellent Gates. Je doute que n’importe qui puisse retirer ses enfants de l’école sans avoir rapidement des agents des services sociaux à sa porte. Il y a aussi la pression économique sur les familles: les couples où les deux parents travaillent n’étaient pas la norme dans les années 60 comme aujourd’hui, rappelle Gatto, et donc des solutions individuelles sont compliquées. Qui va s’occuper des enfants? Alors au point où on en est, l’éducation nationale c’est beaucoup mieux que rien, à mon humble avis. Avec un peu de chance l’enfant va tomber sur quelques excellents profs, de 5 à 10 pendant une scolarité c’est déjà très bien, même s’il aura moins de chances d’atteindre à 25 ans le niveau de Benjamin Franklin à 12.

  4. Hank

    J’espère bien que les choses tourneront de cette manière. Principalement parce que j’aimerais épargner à mes gosses l’écueil de l’éducation nationale.

    Seulement, du point de vue du jeune préoccupé par son avenir, il faut prendre en compte le principe de réalité. Dans l’écrasante majorité des domaines, et particulièrement lorsqu’on vise des boulots corrects, avec un minimum de responsabilités, il faut des diplômes. Des diplômes qui ne valent rien, purement symboliques, acquis à force d’années longues et inutiles à cirer des bancs couverts de tags, mais des diplômes quand même.

    Je ne parle pas, bien entendu, d’intégrer l’X ou d’obtenir une bourse pour Harvard. Seule une micro-minorité de gens peuvent accéder à ça. Il en va de même pour tous les Depardieu du monde. Minorité.

    Je connais un tas de gens qui sortent de Centrale, de Sc-Po, d’écoles d’ingé X ou Y ou de l’université ; tout le monde ou presque s’accorde sur le fait que décrocher des titres académiques est une nécessité vis à vis du monde du travail. D’où le nombre important de gens qui poursuivent ou reprennent tardivement leurs études, après avoir pensé qu’on pouvait impunément compter sur son seul génie propre.

    1. XP Auteur de l’article

      La question n’est pas de savoir s’il est possible, aujourd’hui, ou même souhaitable de déscolariser les enfants,

      La question, c’est de savoir pourquoi il est utile de les scolariser: diplômes intrinsèquement inutiles mais demandés à l’embauche, et impossibilité de faire garder les enfants sans les envoyer à l’école.

      Ce qui est intellectuellement intéressant, c’est que c’est virtuellement possible, exactement comme Mc Lean avait rendu les dockers virtuellement inutiles bien avant qu’il soit possible de se passer d’aux.

    2. Cherea

      oui mais c’est tout de même de moins en moins vrai tout cela. je parle surtout pour les boulots dans le numérique. Regardez les succès des MOOC, type udemy, là ce sont des formations disons « professionnalisantes » que tu peux suivre et à la fin on te file une certification, qui fait plus ou moins office de diplôme, c’est surtout dans la tronche des recruteurs d’aujourd’hui, mais on peut très bien imaginer des recrutements faits par algorythme directement par linkedin et qui visent les types avec les certifications(=diplôme). Enfin aujourd’hui tu formes un softawre engineer sur n’importe quel langage informatique comme Ruby on Rails en 10-12 semaines et avec un boulot bien payé à la clé (40 000 – 50 000) sur la forme du boot camp, comme avec ce genre de programme, http://devbootcamp.com/. Aujourd’hui tu peux apprendre en 9 mois ce que l’enseignement supérieur t’autorise à faire en 4-5 ans.

      Qu’est-ce qu’on se fait chier à former des profs de maths, quand par écran interposé, Cédric Villani pourrait filer des cours de maths à tous les élèves de France, du cp à l’agrégation…ils l’auraient là leur collège unique…c’est pareil pour l’anglais, pourquoi avoir des professeurs quand avec une tablette et un programme comme Rosetta Stone/ Pimsleur, tu pourrais faire des gens bilingues en 6-9 mois…Le futur boulot des gens de l’éduc Nat sera simplement d’assister les écrans, de revenir sur qques points et corriger les exercices.

      On pourrait faire mille fois mieux avec mille fois moins, et former des gens aptes au marché du travail.

      Les diplômes ne servent qu’à dire aux recruteurs: il sait lire, écrire compter, se tenir et exprimer qques idées de manière intelligible…(et encore…).

      Je sais de quoi je parle, jamais perdu autant de temps qu’en école de commerce…

      1. Yulie-Anna

        Non mais bien sûr que pour les jeunes adultes intelligents et indépendants, l’université et toutes les formations scolaires dans le supérieur, sont infantilisantes. Cependant je vous ferai remarquer que les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul (au moins l’addition et la soustraction), elles se posent au CP, c’est-à-dire en France quand les enfants ont entre cinq et six ans.

        A cet age-là croyez-vous qu’on puisse être un autodidacte ?

        C’est à ce moment-là que tout se joue, c’est à ce moment-là qu’on apprend tout, qu’on doit user ses culottes sur les bancs de l’école et se tenir au garde-à-vous devant la maîtresse : dans la petite enfance. Évidemment pas quand l’esprit d’initiative est formé, et que la conscience de soi commande l’indépendance intellectuelle.

        Ma mère qui était instit de CP n’a jamais laissé un élève passer au CE1 s’il ne savait pas lire, voyez. Elle n’en faisait pourtant pas redoubler beaucoup – pourtant, on avait la manie de lui refourguer tous les cas désespérés (aveugles, handicapés, fous furieux et compagnie), justement parce qu’elle parvenait toujours à ses fins.

        Un enfant à cet age-là doit acquérir les bases : apprendre à obéir, à se tenir à sa place, à comprendre qu’il n’est pas le centre du monde, se tenir tranquille, quitter un peu les jupes de sa mère, découvrir que ce qui est considéré comme vrai « à sa maison » n’est pas forcément vrai pour le monde entier, bref se sociabiliser. Ce n’est pas devant un écran que l’on apprend ça.

        Essayez-donc d’élever un petit singe (car c’est ce que nous sommes à la base : des petits singes), sans la moindre interaction animale, sans l’appui de la « tribu », du groupe… C’est juste impossible. A moins d’être vous-même un être exceptionnel et génial, et de vouloir coûte que coûte en faire un déséquilibré hautain et génial, si vous avez juste un gosse ordinaire entre les pognes et que vous l’enfermez avec vous 24/24 dans une tour d’ivoire, que vous soyez prêt ou non à vous saigner pour lui de toute vie sociale et professionnelle, vous courrez évidemment au désastre.

        Ce qu’on va chercher à l’école primaire et au collège ? La possibilité d’une intégration véritable, d’un apprentissage des bases – notamment des bases civiques et morales – pour les pauvres gosses issus de milieux défavorisés ou dont les parents parlent mal le français, mais aussi l’acquisition d’un comportement social « normalisé » (comprendre : d’une vie d’enfant épanouie, avec petits copains et petites copines), pour le gosse tête-de-noeud que ses parents intellos extrémistes seraient tentés de conserver comme un champignon de paris, à l’ombre dans une boite-à-idées déviante.

        En vérité, si les gosses apprenaient réellement tout ce qui est mis dans les programmes scolaires depuis le CP jusqu’à la fin de la Terminale, ils n’auraient pas besoin de faire Science-Po : ils auraient tous largement le niveau de ceux qui sortent actuellement de Science-Po, au moment du BAC.

      2. XP Auteur de l’article

        Merci pour ce commentaire. Vous connaissez le sujet mieux que moi^^

        Le truc qui m’intéresse, c’est qu’on est à l’aube d’une révolution gigantesque, dont les médias se foutent totalement, trop occupés à commenter la rivalité Ghali/Mencinni, ou Sarko/Fillon.

        Plus inquiétant, les libéraux ignorent aussi le sujet, trop occupés à fouiller dans les vieux grimoires de Bastiat ou Friedman…

  5. Fletcher

    Bonjour,

    XP, j’aimerais connaître plus en détail votre opinion sur Bill Gates et Steve Jobs, que vous avez l’air d’apprécier. Je ne suis pas familier avec le libéralisme, mais intuitivement, les modèles « Microsoft » et « Apple » ne me semblent pas du tout lui correspondre. Je suis d’accord pour dire que ces sociétés constituent des succès capitalistes, ou encore « mercantilistes ». En revanche, selon moi, ces sociétés ont beaucoup plus été dommageables à l’individu que profitables. Aujourd’hui, en matière d’éducation, et pour parler d’informatique, j’aurais beaucoup plus tendance à me fier au mouvement Open Source qu’à des dinosaures hors d’âge comme Microsoft ou Apple, qui me semblent bien peu libéraux dans leur philosophie de fermeture maximale. J’aimerais avoir votre avis là-dessus. Merci

    1. XP Auteur de l’article

      Je suis très flatté par votre question, mais malheureusement, vous surestimez beaucoup mes compétences^^

      Bill Gates et Steve Jobs m’intéressent en ce sens que leur rôle dans l’Histoire me semble autrement plus important que celui de la plupart des hommes politique de leur temps…

    2. Cherea

      JE ne vais pas jouer les augures, mais grosso modo les tendances…

      Microsoft n’a pas réussi sa transition sur le mobile, Le Windowstore combien de divisions? peu de développeurs se font chier à programmer une Application sur Windows, Candy Crush, Instagram, existent-elles sur la tablette de windows?…Heureusement il y a le marché du desktop et surtout professionnel, là tant qu’on utilisera excel, MS se fera de l’argent, mais une rente et ne tire pas de profit des nouvelles technologies (en gros mobile & pub sur le web, qui utilise BING?). Donc MS restera une entreprise avec une rente de situation pas sur les marchés porteurs, MS est déjà une entreprise du passé. Je fais ici abstraction du marché des jeux vidéo.

      Pour Apple, oui, c’est fermé, c’est chiant, c’est chiant pour échanger les morceaux avec vos amis… quand vous changez, mais quand vous avez tout l’environnement, c’est sacrément pratique. Évidemment reste la question de la vie privée qu’on traitera plus tard (ou pas). Donc Apple, Apple essaie de rester à flot, avec le wearable connecté (type montre connectée, demain les chaussures et les fringues…), l’année dernière Apple a embauché un des pontes de chez Yves saint laurent…voyez l’idée bon on attend surtout la vraie Apple TV et pas le boitier…Donc oui Apple est encore sur les industries porteuses (smartphone, tablette, montres connectées) mais pas sur les marchés porteurs, Apple est une marque coûteuse et ne se vend pas en Inde, Indonésie, Malaisie… Mais avant lorsqu’Apple était moteur sur le smartphone ou encore la tablette, désormais, elle est un peu à la remorque, pas encore sorti de montre connectée et n’a plus 50-60% du marché comme Apple l’avait avant. On attend la prochaine grosse innovation, le « game changer » de Apple. En sont-ils capables? je ne crois pas pour différentes raisons que je n’exposerai pas ici.

      Google, se lance dans une frénésie d’achat, 3.2mds de dol la semaine dernière pour des objects connectés et encore 500 millions cette semaine pour un truc d’intelligence artificielle…

      Donc où en est-on??? MS, c’est le passé, Apple est encore là mais a de plus en plus de difficultés à imposer ses produits et sa vision et Google achète à tout va. Pourquoi??

      Tout simplement parce qu’on ne sait pas où on va, ce que va être la technologie de demain, le game changer, on aura des bagnoles sans chauffeur ou des transports publics intelligents?? et on ne parle pas encore des biotechnologies…En gros, Google achète à tout va parce qu’il y a trop de nouvelles technologies, de nouveaux usages qui sortent tous les jours, et va essayer des tout unifier avec Android ou un truc du genre, paraît compliqué.

      Maintenant, l’open source, c’est bien l’open source, ici on utilise tous wordpress et c’est chouette, mais cela demande, même si ce n’est pas très compliqué, un minimum de formation…par exemple, combien de personnes peuvent acheter un nom de domaine, le connecter à son hébergeur et installer wordpress?? trois simples étapes dont je suis sûr que pas un ministre du gvt ne sache faire, et même pas Fleur Pellerin…donc voilà le souci de l’open source et je ne parle même de linux. MS, Apple, Google font des produits pour des consommateurs, les développeurs en open source ne font pas des produits avec une logique économique donc ne s’adresse pas aux consommateurs or nous sommes tous et tout le temps des consommateurs, franchement vous préférez comme navigateur Chrome ou Firefox…
      Pour l’open source, il faut être un minimum actif, pour les produits google, MS, Apple, il suffit d’être un consommateur, on préfère toujours sortir son portefeuille que faire une démarche intellectuelle.

      Prochainement, on va avoir le smartphone open source, http://www.geeksphone.com/.

      MAis bon fondamentalement, le souci de l’open source, est que c’est compliqué de rentabiliser l’open source, ce n’est pas à vendre, donc il y aura toujours des résistances pour le généraliser…le ministère de la Défense a par exemple choisi MS pour gérer l’infrastructure informatique, on se demande pourquoi…

      Pour revenir sur les questions de formation, et surtout sur les MOOCS, est que les MOOCS sont une éducation open source, ce qui ne plait pas à ceux qui viennent des circuits fermés i.e. les profs de l’Ed Nat.

      L’open source devrait se démocratiser à mesure que l’on devient plus instruits sur les questions technologiques…à mon humble avis.

      Enfin, le Bitcoin est-il une monnaie open source?

      le vrai libéralisme philosophique est dans l’Open Source, mais le plus pur libéralisme économique ne peut tolérer l’open source puisque par définition il n’entre pas dans la sphère marchande car il n’y a pas d’inventeurs identifiés ( inventeur au sens dans lequel un type prend des droits d’auteur…sauf éventuellement à la marge, vous pouvez toujours vendre des templates ou des pluggins pour WordPress) .

      Je ne sais si c’est assez clair??^

    3. Fletcher

      XP > Ah, j’avais mal compris. De ce point de vue plus général, je suis totalement d’accord avec vous. N’importe quel entrepreneur me paraît toujours bien plus légitime qu’un quelconque homme politique…

      Cherea > Je ne voulais pas vraiment parler de la pertinence de l’open source sur le plan technique ou économique, mais plus de sa pertinence au sein, si elle existe, de la vision libérale. Il me semble que l’open source permet deux choses assez « libérales ». D’une part, celui qui veut bidouiller, qui veut changer le fonctionnement d’un logiciel ou apprendre comment la programmation fonctionne, reste libre de le faire. Il n’est pas esclave d’une restriction artificielle aberrante et inutile, la fermeture du code source. D’autre part, celui qui veut contribuer à un projet open source petit ou gros, en est capable. Et on le jugera sur le code qu’il pond, qu’il ait 14 ou 40 ans, pas sur ses diplômes. Cela me semble par nature très libéral.

      Je ne suis pas d’accord sur le fait que l’open source n’est pas facile à rentabiliser. Un produit open source peut tout à fait avoir un auteur (voire être associé à une entreprise, cf. Red Hat), et peut tout à fait être viable économiquement. Ca existe déjà, c’est faisable. Il me semble de toute façon que de créer des restrictions artificielles sur un produit (qui pénalisent d’ailleurs l’individu) pour en maximiser la rentabilité, est une vision très capitaliste des choses, mais pas libérale – je reste ouvert à la critique sur ce point ;).

      Mais je suis OK sur le reste ! L’Education Nationale devrait être à la pointe de tout ça ; elle en est à la remorque, totalement à la masse, sclérosée, comme d’habitude. Un nombre non négligeable de carrières informatiques passe à la poubelle à cause de l’Education Nationale. Ceux qui ont la chance de véritablement découvrir l’informatique à l’âge ou cela importe le font toujours seuls, chez eux, mais sûrement pas au collège.

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