Une confiance inquiète
Entre la volonté de disposer d’une plus grande sécurité sous l’aile d’un Etat providence et la tentation de couper les ponts avec le jeu social et l’emprise des institutions, citoyens et groupes sociaux se replient sur eux-mêmes. Pouvoirs et autorités sont sommés de faire la preuve de leur capacité à dominer la situation. (…) comme c’est chaque fois le cas en période d’inquiétudes, le racisme connaît quelques accès, les réticences devant les réalités d’une société pluri-ethnique se manifestent (…). Mais (…) Malgré la crise et les incertitudes, les Européens restent relativement heureux et assurés de l’avenir. Quant aux jeunes, ils sont plus que jamais distants à l’égard de l’ordre établi, réservés à l’égard des partis politiques (…).
Le prix de la reprise
En France, (…) les socialistes ont choisi la voie de la rigueur financière et de la modernisation industrielle. Les premiers résultats encourageants indiquent que la France, après la cure d’austérité, pourra reprendre sa place dans la course de la reprise et de la compétitivité. D’autant que, entre les activités en déclin et les industries de demain, les choix nécessaires ne sont plus reportés à plus tard, même s’il faut affronter les problèmes de l’emploi.
La fête
Antidote, contrepoids, compensation à la violence, aux inquiétudes et au chacun pour soi, les œuvres de l’esprit et du génie font salle comble, pulvérisent les records de fréquentation, abattent les frontières. Jamais Manet, Balthus, Raphaël ou Rameau et même Stendhal n’ont déplacé autant de foules. Le monde est affamé d’images et de sons (…)
La révolution de l’intelligence
Les applications (…) ne cessent de se diversifier. (…) Quatre mutations fondamentales sont à l’œuvre dans le domaine des matériaux, de l’énergie, de l’automatisation et du vivant. Déjà apparaissent de nouveaux métiers (…) à fort contenu en innovation.
C’est dans un ouvrage que je viens de retrouver au fond d’un placard : le Journal de l’année Larousse, 1984.
Et on me demande encore pourquoi je méprise les journalistes, les éditorialistes, les commentateurs à la con et Michel Serres ou Alain Minc ?
En effet, plus la peine de demander.
Bonne idée d’exhumer cette sorte de témoignage de notre superbe connerie.
C’est une voie qui paraît bien prometteuse!
Les curieux peuvent aller sur le site archives Larousse : plusieurs des journaux de l’année, sinon tous, y sont disponibles. C’est saisissant. Là par exemple je vous ai fait grâce des inquiétudes sur l’antisémitisme, du développement du chômage, ou des vues aussi profondes qu’intemporelles de Michel Crépeau, le petit franc-mac rigolo maire de la Rochelle et à l’époque au commerce extérieur, sur la prospérité de notre beau pays et de ses petites industries aussi touchantes que promises à un avenir fiscalement avantageux. C’est sidérant. Ca fait 30 ans que les commentateurs français comment doctement de la même façon les mêmes choses sur le même ton avec les mêmes mots appris dans les mêmes écoles où ils faisaient partie de la même promotion. Commet s’étonner que leurs copains qui sont au pouvoir soient coincés mentalement quelque part entre 1985 et 1995 ?
http://www.larousse.fr/archives