Marine Le Pen a lâché le mot. « Harcèlement démocratique ». En revanche, en butte à une journaliste qui faisait semblant de se scandaliser de l’expression, ou qui simplement n’en savait pas assez sur la politique française pour savoir de quoi il s’agissait — ne jamais sous estimer l’inculture des journalistes, surtout à la télévision —, Marine Le Pen n’a pu expliquer la chose avec toute la clarté requise.
Donc, qu’est-ce que le harcèlement démocratique ? C’est une invention de la gauche. De la gauche morale et moralisatrice. On retrouve l’expression par exemple dans une interview de Jean-Luc Bennahmias : contre l’extrême droite, dit-il, « le harcèlement démocratique est la seule arme valable ». En France il a été largement utilisé par la gauche contre le Front national : ainsi ce Manifeste contre l’extrême droite pour les élections de 1998 le mentionne-t-il expressément, ainsi que cet article de Libération pour les mêmes élections : on voit que ce n’est pas d’hier, et que se scandaliser de l’expression utilisée par Marine Le Pen comme si elle l’avait inventée est singulièrement malhonnête.
En pratique, de quoi s’agissait-il ? D’envoyer Scalp, Ras-le-Front et autres organisations violentes de gauche, aidées parfois de troupes syndicales, contre les réunions publiques, les candidats et les élus du FN, afin de perturber chacun de leurs déplacements, d’intimider les sympathisants aux abords des salles de réunion ou des manifestations du FN.
Qui a inventé le harcèlement démocratique ? comme le mentionne même sa notice sur Wikipedia, c’est un homosexuel de gauche, alors très impliqué dans l’antiracisme idéologique et dans son utilisation comme béquille politique par le Parti Socialiste, nommé Jean-Christophe Camdabélis, principal co-auteur en 1991 du Manifeste contre l’extrême-droite. M. Cambadélis a fait son chemin depuis. La tactique fut rapidement adoptée par le petit clan qui s’était fait au PS une spécialité de l’utilisation idéologique et politicienne de l’antiracisme : Julien Dray, Jean-Philippe (dit Harlem) Désir, Jean-Marie Le Guen, Stéphane Fouks… Notons qu’ils partagent une autre caractéristique : tous sont passés par l’UNEF et ont géré la MNEF au moment où cette « mutuelle » étudiante était une pure et simple pompe à fric et où le syndicalisme étudiant était une manière d’être payé très confortablement pour faire de la politique au PS. Beaucoup d’entre eux ont été condamnés depuis.
Précisons aussi que M. Cambadélis est membre de la fraternelle maçonnique gay et lesbienne « Les enfants de Cambacérès », dont la dénomination même apparaît aujourd’hui comme programmatique dans la perspective du mariage et des enfants « pour tous ».
Alors oui, la gauche ne reçoit que la monnaie de sa pièce quand le harcèlement démocratique lui est appliqué par les troupes de la Manif pour tous. Avec cependant une différence car le harcèlement démocratique appliqué au FN était violent, physiquement violent : jets de pierres, de boulons, militants et sympathisants isolés attaqués… la Manif pour tous, elle, se contente de faire du bruit, de gêner les déplacements des ministres et autre oligarques de l’État-Ps, ou de leur jouer des concerts de casseroles.
Autre différence, les forces de police ne protégeaient qu’a minima les réunions publiques du FN quand elles étaient harcelées, ou les déplacements de ses élus. On se souvient de Jean-Marie Le Pen secouant Annette Peulvast-Bergeal, événement qui n’a pu se produire que par l’incurie des forces de l’ordre, lesquelles auraient dû empêcher le contact physique. En revanche les ministres socialistes et les partisans du mariage homosexuel sont protégés très efficacement par l’appareil policier, comme on l’a vu avec Caroline Fourest. L’image qui illustre cet article est tirée de son récent déplacement à Nantes, où les violence policières furent étrangement disproportionnées contre des manifestants bruyants, décidés, chahuteurs, mais qui ne s’en sont aucunement pris aux personnes, ni même stricto sensu aux bien : occuper une voie ferrée n’est pas une dégradation de celle-ci.
Vous avez très bien parlé des intimidations constantes subies par les militants et sympathisants du FN, vous auriez pu rajouter les menaces de morts, les coups de sonnettes réguliers à 4h du matin, les pertes records de toute perspective professionnelle pour les travailleurs libéraux et indépendants, les colleurs d’affiches agressés jusqu’au coma et dont on ne retrouve jamais les agresseurs…
Quand on a donné autant de soi pour une cause qui nous est chère, en général la dernière chose dont on a envie c’est que notre leader et patron pour lequel on s’est autant sacrifié ne gâche pas tous nos efforts par de petites phrases à la con, et en refusant ouvertement d’essayer d’influer sur le jeu gouvernemental.
Quand on a un minimum de respect et d’estime pour le travail du militant et du politique (au sens noble), au mieux on respecte Jean-Marie Le Pen, mais on ne l’admire certainement pas.
Mais le plus marrant (ou le plus pathétique, c’est selon), c’est que les admirateurs de JMLP sont aussi les plus grands contempteurs de « l’extrême-droite bourgeoise inféodée à l’UMP », qui soit disant ne connaît rien du terrain. Le « réel » à la Soral quoi.