Réac Moisi : Je suis né et j’ai grandi dans un espace multiculturel, le Liban. Une de mes premières langue était l’arabe, j’ai grandi dans la langue arabe et j’ai encore un immense plaisir à la parler […] Je n’ai aucun mépris pour la langue arabe.
Sénilité chevrotante : Mais vous n’aimez que les arabes chrétiens il me semble…
Harpie gardienne de camp rouge : Vous étiez dans les phalanges, voilà, oui…
Réac Moisi : Je n’ai jamais dit que je n’aimais que les arabes chrétiens. J’aime les mystiques de l’Islam, notamment les mystiques chiites, j’aime Louis Massignon, j’aime al-Hallaj… Ne me prenez pas pour un imbécile, vous ne l’êtes pas, moi non plus.
(Ici)
J’ai de l’affection pour Réac Moisi, et je l’écris avec d’autant plus de délice et de facilité qu’Ilys est réputé pour son amour des réacs moisis. Je l’indique et j’insiste, car en dépit des vilénies que je vais dérouler ci-après, « Réac Moisi n’est pas le thème de ce billet », comme dirait certainement l’un des piliers de cette maison. Concernant Réac Moisi en personne, il est évident qu’un homme qui parvient seul à coaliser contre sa personne la vindicte extatique des principaux chefs de file du pléthorique troupeau des dix-huitièmes couteaux de l’édition hexagonale ne peut être tout à fait mauvais.
Je dois immédiatement confesser n’avoir jamais lu une ligne de Réac Moisi. On me le pardonnera, je l’espère ; j’essaye d’avancer dans la Divine Comédie et j’ai encore quelques Jünger en attente. De toute façon, parmi la bande innombrable de ses agresseurs – qui opèrent comme des racailles, en meute -, combien ont pris la peine de le lire en profondeur ? Pas des masses, je gage. Dans ce genre d’affaire, se répandre en invectives sur le compte d’un individu dont on méconnait totalement les écrits est une sorte de tradition. En France, on peut même se payer le luxe d’exiger sa tête. Et on peut l’obtenir…
D’ailleurs, si j’avais été, comme Réac Moisi, un ancien du Liban, si j’avais été au feu, il y a près de 40ans, si j’avais tué, si j’avais eu à fermer avec mes doigts les paupières à demi-figées de mes frères abattus, je crois que j’aurais eu du mal à m’empêcher, juste un coup comme ça à l’occasion, aujourd’hui en 2012, de fixer dans les yeux l’un ou l’autre de ces tocards médiatiques, et de lui dire « Vous savez, cher monsieur le journaliste, à l’époque, avec mon Galil, je mettais la totalité du magasin dans le 10 à 80 mètres… Il doit bien m’en rester quelque chose, vous devriez vous méfier… ». Mais ça doit être parce que je suis un gamin romantique trop bien nourri ; la preuve, quand je pense à Réac Moisi, je me figure un jeune type famélique qui fait de l’air-guitar avec son fusil d’assaut sur une plage à quelques kilomètres de Beyrouth, comme dans Valse avec Bachir d’Ari Folman. Je suis irrécupérable. On ne doit pas plaisanter avec ces choses-là.
Mais je m’égare. Je voulais parler du répugnant petit dialogue qui figure en tête de ce billet. Du dialogue et uniquement du dialogue. Car tout ce qui m’intéresse est là, contenu dans ces quelques lignes. C’est encore plus pur que le lynchage public à cinq cent contre un dans la presse. « Mais vous n’aimez que les arabes chrétiens il me semble… », insinue ô combien subtilement la sénilité zarzélettreuse. « Vous étiez dans les phalanges, voilà, oui… » ajoute avec perfidie la harpie citoyenne d’importation moyen-orientale.
Et que répond, pour toute défense, notre Réac Moisi ? « J’aime les mystiques de l’Islam, j’aime Louis Massignon et al-Hallaj, ne me prenez pas pour un imbécile ».
C’est splendide. On en apprend bien plus sur ce petit milieu et sur l’époque en travaillant au corps ce genre de réplique invraisemblable qu’en lisant toutes les tribunes antifascistes du Monde et de Libération réunies. Soyons clairs : ce n’est pas une question d’érudition ou de références académiques. Personnellement, j’ai l’essentiel de Lewis et presque tout Brague sur mes étagères. Et tant mieux pour Moisi et les connaisseurs de Massignon. Non, ce qui est formidable, c’est que c’est à « ça », spontanément, que se résume ce que ces gens appellent l’intelligence ; et c’est au degré d’empathie mielleuse et/ou de soumission éperdue aux produits de la culture musulmane, et plus largement de la culture africaine, qu’elle se mesure. Passons sur la dichotomie « j’aime/j’aime pas » ; c’est de la télévision, soyons tolérants. Moisi prouve néanmoins avec cette réplique qu’il a parfaitement adhéré aux codes de ceux qui ont obtenu sa tête, quel que soit par ailleurs son génie propre et sa culture. Revisionnez l’extrait ; Moisi dit en somme qu’il peut se permettre d’incendier le multiculturalisme et l’immigration de peuplement parce qu’il a lu les poèmes d’al-Hallaj. Et les deux malfaisants, face à lui, en restent cois l’espace de quelques instants, précisément parce que c’est ce langage-ci qu’ils comprennent, parce que c’est cela qu’ils veulent entendre. Autrement dit, il est impossible d’échanger avec ces gens-là si l’on ne fait pas montre d’une admiration baveuse pour les monothéismes du désert. Ce qui nous donne une bonne idée de la réalité des rapports de force en présence : le bon Européen, le bon Blanc, même du sérail, même sur-socialisé et super-cultivé, est celui qui se soumet, y compris et surtout intellectuellement.
On se prend dès lors à rêver d’un genre de réponse un peu moins consensuel, du type : « J’ai grandi dans la langue allemande et j’ai encore un immense plaisir à la parler. J’aime les antiques contes islandais, j’aime la musique et la symbolique celtique, je vibre à la lecture des Eddas, je suis incollable sur la mystique rhénane et les chevaliers teutoniques, Nietzsche, Spengler et la révolution conservatrice n’ont aucun secret pour moi, alors ne me prenez pas pour un imbécile. L’immigration de peuplement est une tragédie et sonne le glas du monde européen, punkt schluss. En sus, j’ai un .38 spécial chargé dans la poche, alors modérez vos propos. »
C’eût été du plus bel effet.
Mais je tiens à vous narrer une anecdote personnelle. Elle est authentique, et ne vaut que par là ; je n’ai aucun talent pour la fiction et suis incapable de raconter de bonnes histoires.
J’ai moi aussi été tenté, brièvement, par le retour à la-terre-qui-ne-ment-pas et autres attachantes moisissures du même acabit ; j’interrogeais un jour mon père dans l’espoir qu’il me comprît et m’encourageât dans cette voie. Nous roulions vers la Bretagne, je crois :
« Dites, Père – je vouvoie mon père et je vous emmerde – quand vous avez vendu votre restaurant, que vous avez tout quitté pour aller vous installer dans le sud et devenir viticulteur, c’est parce que vous étiez attiré par le retour à la terre, que vous vouliez retrouver la vraie valeur de la vie, renouer avec les choses essentielles, etc ? » J’ai dû broder pendant deux ou trois minutes comme ça ; vous saisissez l’idée.
Je crois me souvenir que ma mère a ri en m’entendant. Mon père, s’extirpant lentement de sa rêverie autoroutière, m’expliqua en substance qu’il n’avait jamais été paysan, qu’il n’en avait jamais rêvé, et que même s’il était resté viticulteur toute sa vie, il ne serait jamais devenu l’un des leurs. Il ajouta qu’il avait quitté son ancien boulot d’entrepreneur fortuné de centre-ville et refusé toutes les offres d’emploi de cadre dans de grandes enseignes parce qu’il voulait être indépendant et libre d’une part, et parce qu’il voulait pouvoir exercer un pouvoir créatif d’autre part. Il m’expliqua qu’il avait certes été ravi d’élever ses enfants loin des nuages d’hydrocarbures, mais qu’il ne fallait pas que j’idéalise, naïf et oublieux comme je l’étais, la boue, les pluies diluviennes, les vaches qui pètent et la mentalité déplorable des gens du terroir.
Comme je faisais mine de ne pas comprendre, il a poursuivi en me rappelant que lorsqu’il avait fait déguster son premier millésime dans un rassemblement de viticulteurs du coin, pour la plupart dans le métier de père en fils depuis maintes générations, il avait été immédiatement considéré avec surprise et bientôt avec une suspicion mêlée d’envie et on lui avait dit « Tu ne feras jamais mieux » ou encore « C’est un coup de chance », parce que son premier essai était déjà trois fois meilleur que le meilleur jamais produit par cette assemblée de connards au cours des trente années précédentes. Il m’a aussi rappelé qu’ils le surnommaient « l’étranger, le parisien », en dépit du fait qu’il est aussi parisien que Breivik est congolais, mais aussi, c’est plus comique « le pizzaïolo », parce que l’auteur d’un article de presse relatant son histoire avait considéré que le public local étant trop arriéré pour avoir entendu parler d’une crêperie, le qualifier d’ancien pizzaïolo serait plus compréhensible. C’était quelques années avant l’an 2000, et cela pourrait prêter à rire si dans le même temps les mêmes, ou d’autres, ne racontaient pas à qui voulait l’entendre que ma mère était une traînée qui couchait avec tout le voisinage. Cela étant dit, comme toutes les femmes n’ont pas la chance d’élever de grands et beaux blonds aux yeux bleus pourvus de QI de 150, je peux admettre la jalousie des bouseux…
Mais surtout, poursuivit mon père, si quelques années plus tard son portrait figurait sans voisinage dans un dossier de la RVF consacré aux « jeunes viticulteurs qui montent », seul et unique choisi parmi profusion de potentiels candidats pour symboliser l’avenir de la production bordelaise, si Robert Parker lui avait décerné un 90/100, enterrant au passage plusieurs Saint-Émilion prestigieux et cela en dépit d’un terroir nettement moins favorable, si de riches Japonais, Américains ou Australiens l’appelaient de l’autre bout de la planète et poussaient même le vice jusqu’à se présenter en personne pour visiter la propriété, ce n’était pas parce qu’il avait cultivé son retour aux sources ou cherché à renouer avec les vraies valeurs d’antan : c’est parce qu’il avait fait tout le contraire. C’est parce qu’au lieu de s’inspirer des paysans littéralement englués dans leurs habitudes, qui étaient dans le métier par contrainte, par tradition ou par paresse, il avait beaucoup réfléchi, il s’était formé en conséquence, il s’était penché sur les nouvelles technologies, il avait trié le bon grain de l’ivraie, il avait sélectionné ce qui lui semblait bon et balancé le reste, et il en avait fait de même avec l’ancienne tradition, la dépoussiérant de fond en comble et n’en gardant que le meilleur. Et il avait bossé comme un damné, sans se plaindre, épaulé par sa femme autant que faire se pouvait, comme un horloger suisse soucieux, le corps et l’esprit refaçonnés par le labeur.
Il avait revendu sa Ferrari pour s’acheter son Massey Ferguson. On roulait dans une 2CV Acadiane merveilleuse, dont mon frère et moi avions bien entendu honte lorsque venait l’heure d’être conduits à l’école. Je le signale parce que les paysans locaux, du moins ceux qui réussissaient le moins mal, roulaient tous en Mercedes ou en BMW. C’était leur honneur et leur gloire, et leurs pairs les admiraient et les respectaient pour cela. Il fallait les voir, les vieux propriétaires terriens ratatinés aux visages démolis, le béret vissé sur le crâne et la gauloise au bec au sortir de leurs teutonnes rutilantes. Le comble du chic ayant été atteint par les trois plus gros héritiers du coin : chacun s’était offert une Subaru Impreza GT Turbo, l’un l’avait prise rouge, l’autre bleue, l’autre encore noire. Ils se tiraient collectivement la bourre à fond de train sur la nationale. Vroum, vroum. Les paysans sont gens de goût.
C’est ainsi que je n’échouai pas dans l’écueil de la moisissure hexagonalo-nostalgique.*
Quel rapport avec notre petit dialogue et ses protagonistes, me direz-vous ?
Eh bien, nos « élites » – j’hésite à employer ce mot depuis qu’on m’a balancé au visage une citation de Cioran pas piquée des hannetons -, même les plus outrancièrement stupides, qu’elles soient progressistes ou réactionnaires, vont à l’Afrique comme les paysans vont à la Subaru ; par paresse, par conformisme, en raison d’une absence totale de sens esthétique. Les réactionnaires – pas nécessairement Réac Moisi injustement brocardé ici par votre serviteur – se contrefoutent de l’antique génie européen ou n’y entendent rien ; ils sont incapables de s’y intéresser vraiment, de le pénétrer, de se mouvoir à l’intérieur comme des nageurs synchronisés. C’est une question de sensibilité. De peau sur la table. Il faut payer pour voir, comme au poker. Les progressistes ne sont pas moins dégénérés, mais ils ne sont pas aussi malhonnêtes : la harpie télévisuelle sus-citée éprouve à l’évidence une haine absolue pour tout ce que je représente en tant qu’individu forgé dans le creuset d’une civilisation en ruines, mais elle fait au moins l’effort de ne pas s’en cacher. Je l’en remercie sincèrement.
La bonne nouvelle c’est que Valse avec Bachir est disponible gratuitement et en intégralité sur youtube. C’est terrible, tragique, sordide, sauvage et très beau, la bande sonore est magnifique, certaines scènes sont carrément obsédantes, au moins autant que celles décrites par Malaparte dans ses livres. La mauvaise c’est que quand vous regardez les gamins armés sortir nus de l’eau en pleine nuit sous une pluie de fusées éclairantes comme dans un trip hallucinatoire, il est impossible, avec la gueule de la harpie rouge et celles de ses milliers de clones contemporains en surimpression, de ne pas comprendre intimement qu’on y retourne tout droit, d’une façon ou d’une autre, et quelles que soient les formes futures que cela prendra.
* : Tout ce que je raconte ici au sujet de ma famille est bien évidemment intégralement inventé. Mon père est docteur en droit, il est sorti major de l’ENM, est franc-maçon depuis 25ans et tutoie les ¾ des magistrats de la place de Paris. Je le signale à l’intention des éventuels gestapistes à babouches qui pourraient encore traîner dans le coin.
Superbe!
Excellent! Il est vraiment très bon ce garçon!
« D’ailleurs, si j’avais été, comme Réac Moisi, un ancien du Liban »
Guerre du Liban. Guerre opposant des musulmans communistes et des communistes tout court à des chrétiens conservateurs et pro-occidentaux…il est assez difficile d’imaginer de quel côté le coeur d’Anders Breivik balance^^
Pour la petite histoire, c’est assez incroyable que le réac moisi ait oublié à quel point la famille Assad a défendu la chrétienté au Liban. Comme toujours, le réac moisi n’a aucune cohérence et n’adopte que des postures creuses ayant pour but de défendre tout autre chose que les principes dont il nous rabat les oreilles et dans lesquels il n’a aucune foi.
Très belle réflexion, merci. Je ne crois pas aux vertus du retour à la terre pour les raisons que vous évoquez. Rumeurs, adultère, ressentiment de proximité … le quotidien des ploucs vivant les uns sur les autres et crevant d’ennui. Beaucoup de gens aujourd’hui pour nous vanter le retour à la vie bucolique des villages. La seule raison de quitter les centres villes est d’échapper à la racaille qui les mettent en coupe réglée. Si l’exode rurale était à refaire, je le referais pour échapper aux ploucs mesquins, brutaux et minables.
Sur votre lien du film intégral de cet israélien, j’ai mis au hasard le curseur vers le milieu du film et je suis tombé sur une scène où des soldats progressent lentement dans une forêt, quand apparaît un gosse avec un bazooka, le tout sur le mouvement lent du bwv 1056 de Bach, et la scène coupée brutalement… s’agissant en plus d’un film où l’auteur, si j’ai bien compris, se remémore son passé de manière hallucinatoire, n’est-ce pas un hommage avéré et conscient au film de GR Hill Abattoir 5 adapté du livre de Vonnegut, qui est un film que j’aime énormément énormément ? En tout cas merci pour le lien ça donne envie, et j’ai pris ce hasard du curseur comme un signe fort (ah bah).
Le texte, je le trouve magnifique, mais je ne sais pas pourquoi je trouve qu’in fine il ne touche pas au but. Mais il faudrait peut-être que je trouve enfin le temps de le lire à jeun. Cheese.
http://www.youtube.com/watch?v=CyKXhoxj9b0
Il manque effectivement quelque chose, mais je peine à déterminer ce qu’il en est. Deux ou trois phrases plus pointues, plus précises, pour appuyer le propos, l’évidence d’une transition plus serrée… Pourtant je sais que je touche quelque chose, rien d’original puisque c’est un sujet assez rebattu, surtout ici, mais il y a quelque chose en plus que j’essaye de trouver. Mais en effet ça manque de profondeur. Pour ma défense, je dois dire que j’ai écrit ça en pleine nuit et complètement crevé. Ça mériterait peut-être d’être retravaillé, mais enfin, ça reste en partie de « l’actu ».
En fait ce que j’essaye de toucher, c’est le « désir d’Afrique » ; c’est la formule qui m’est venue l’esprit en synthétisant mentalement le personnage de Ségolène Royal : le désir d’avenir et le sourire monstrueux habillée en boubou. Désir d’Afrique, comme désir d’achever l’histoire. Comme désir d’interrompre le processus européen, conçu comme trop violemment différencié, trop complexe, trop historiquement et philosophiquement pesant. Chez les non-Européens d’origine c’est bien sûr un pur désir de revanche, et par delà le bien et le mal, je n’en juge pas. Ce qui m’intéresse c’est plutôt le désir d’Afrique des Européens eux-mêmes.
Au début, il y avait la thèse de Renaud Camus qui m’intéressait, à savoir « plus on leur enseigne la bêtise et l’oubli, moins les Européens ont les moyens de résister à leur disparition », ce qui est en partie vrai, mais qui n’est pas suffisant, pas vraiment complet ; il existe quantité d’érudits nantis d’une culture historique colossale qui ne voient aucun problème à la disparition du monde européen, qui sont habités du même vertige de disparition que le destructeur lambda, comme si c’était une fatalité de l’époque. Bien sûr il y a tout Nietzsche, Xyr fait des papiers bien tournés là-dessus, le ressentiment, la haine de la puissance, de l’héritage, de l’initiation, etc. Mais j’ai déjà écrit un tas de choses sur le Dernier Homme, donc j’essaye d’aborder la question sous un autre angle.
Très beau comm^^
Ah non mais bien sûr que vous touchez quelque chose, et même s’il y a toujours le problème du ressassement et comment le dépasser, même pour les plus subtils d’entre vous, on sent là quand même comme un « frisson nouveau », comme dirait l’autre con… et puis je suis content qu’un gars comme vous, très apprécié je crois de la réacosphère même un peu moisie, écriviez sur ilys, et fassiez ainsi un peu le pont entre ilys et elle…
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« Comme désir d’interrompre le processus européen, conçu comme trop violemment différencié, trop complexe, trop historiquement et philosophiquement pesant. »
Et plus haut, vous parlez de ces réacs incapables de s’intéresser à leur culture. Des progs en habit de réacs.
Je trouve ça très juste, parce que je me sens en partie visé. J’ai parfois des envies de simplification massive, une lassitude, tout ça. Mais plus objectivement, vous ne pensez pas parfois que justement, le processus européen est allé trop loin dans la différenciation et la complexité ? Après tout, l’homme européen est toujours le même homme qu’au temps de Lascaux. Et que donc ce qui arrive actuellement est parfaitement normal ?
Magnifique. Pour ma part j’aime beaucoup la façon dont vous troussez vos textes. Produisez Hank ! fût-ce en pleine nuit, produisez et sachez-vous lu et apprécié.