La seule subversion est l’invention, c’est à dire la chose la moins partagée, la plus jalousée et haïe par les pharisiens et les scribes(*)
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De l’Intrinsèque supériorité de l’écrivain numérique sur l’écrivain papier: La moitié de ce que l’auteur doit dire reste enfouie dans son crâne, mais un lecteur immédiat peut la sauver de l’oubli. Il devait y avoir deux La Bruyère, derrière La Bruyère, au moins.
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Avant, la populace faisait des enfants pour avoir des bras, à la campagne. Après l’Exode rural et la gratuité de l’enseignement, ils ont fait des enfants chats, qui vont tout seuls à l’école gratuite à partir de six ans, avec leurs clefs autour du cou… Des enfants chats à qui l’on ouvre la porte, que l’on doit confier au docteur si nécessaire et dont on remplit la gamelle, rien de plus.
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L’insolente richesse de l’ouvrier en retraite, lui qui possède contre toute logique une piscine dans sa villa, il la doit à l’éducation gratuite, laquelle lui a permis d’avoir des enfants chats. Sa piscine et ses voyages au bout du monde, la secrétaire en retraite, elle les paye avec l’argent des livres qu’elle n’a pas acheté pour elle et dont elle n’ a pas parlé à ses enfants, des voyages qu’elle n’a pas fait à Venise en leur compagnie, des trajets en voiture qu’elle aurait dû faire pour les conduire dans leur école privée, ou bien au catéchisme.
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Mai 68 a mis fin au laxisme de l’éducation à l’ancienne: les vieux profs en blouses grises étaient paresseux au point de tenir leurs classes comme des chenils, en tapant sur les doigts des enfants pour les instruire, comme si c’étaient des chats auxquels il fallait apprendre à ne pas pisser sur les coussins.
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La génération CNR déteste la génération 68 parce qu’elle lui fait honte. Avec des revenus supérieurs, le bobo issu de 68 ne finit pas plus riche que la secrétaire qu’il avait sous ses ordres, souvent, parce ce qu’il a mené une vie bourgeoise et coûteuse qu’il a par la bande offerte à ses enfants.
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Un écrivain papier qui ne produit pas sur internet, c’est une sorte de top-modèle très moche qui serait parait-il très belle en photo.
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Nietzsche et Cioran se seraient jetés sur la toile. François Coppée et Duhamel auraient eu trop peur d’y être démasqués, alors ils auraient chougné sur la mort du Livre, du libraire de quartier, en fustigeant la culture de l’immédiat.
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Si vous avez besoin d’un livre pour ne pas vous ennuyer dans le TGV, alors vous n’êtes pas fait pour la lecture.
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J’ai lu tout Kafka en deux semaines, et je le lirais jusqu’à la fin de mes jours sans avoir besoin d’ouvrir ses livres.
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Pour écrire une grande page, il faut deux heures et toute une vie. Elle occupera le lecteur dix minutes et le reste de ses années.
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Depuis Homère, les grandes œuvres forment une interminable conversation. Chercher une réponse et le dernier mot dans une œuvre, c’est vouloir renverser la table et faire taire ce très beau monde.
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Je trouve que Balzac ou Zola n’ont pas beaucoup écrit. Comme disait Robbe-Grillet, ils pondaient, et vu sous cet angle, ils n’ont pas beaucoup pondu.
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Si un jeune homme me demandait quel auteur contemporain il doit lire absolument, je lui répondrais sans hésiter: Alain Soral
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C’est par paresse ou incapacité à bâtir une œuvre, qu’un écrivain laisse quarante volumes à sa mort.
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Même La Recherche… tient dans un seul volume. Un écrivain doit passer son temps à déchirer des pages, pas à noircir du papier.
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Marc Lévy et Houellebecq sont détestés pour la même raison: ce sont des hommes seuls face à leurs lecteurs et devant leurs écrans, des écrivains, pas les gensdelettres.
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Décrire d’un ton neutre, s’en tenir au simple constat, puis faire un pas de côté pour dénaturaliser la réalité, arriver au dévoilement: Houellebecq est un grand styliste.
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Marcel Proust a dit une chose à ses lecteurs: les temps qui vont suivre seront, par excellence, ceux de la spiritualité et de l’épopée… Vous serez privés de repères et de symboles, elles seront flêchées nulle part, alors vous devrez chercher, collaborer avec la spiritualité et l’Epopée, vivre et ressentir chacun de vos instants.
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Si vous trouvez notre époque vide de spiritualité et d’épopée, vous n’aimez pas la littérature, vous préférez Dumas à Marcel Proust… Ça vous emmerde qu’on raconte une odyssée vécue au fond d’un lit, que Dieu puisse se trouver en buvant une tasse de thé… Votre jugement est donc sans valeur, c’est celui d’un joueur de pétanque ou d’une chaisière.
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Nous allons devoir apprendre à sentir sans obus et sans camp de la mort; être 2 fois plus spirituel que nos prédécesseurs, ou échouer(*).
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Derrière les apparences, il n’y a rien. Dans les apparences, il y a tout. Insensible au point de ne pas de les sentir, on fouille derrière.
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L’homme de la rue réclame toujours de la franchise, ce goulag verbal(*)… Au tribunal, l’accusé a le DROIT de mentir. On a le droit de mentir aux questions déplacées, intrusives, illégitimes et mal intentionnées
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Sans vie intérieure, la populace s’ennuie, s’intéresse à vous, connaît tout de vous… Si vous polémiquez avec elle, c’est dans votre chambre à coucher.
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Un débat ne peut pas être contradictoire. S’il oppose deux amateurs de débats, il oppose deux types que rien ne sépare pour de vrai.
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Le sophiste ne gagne jamais « dans un débat », mais en imposant le débat.
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Le pire dans cette affaire de mariage homosexuel, c’est qu’elle va justifier des « débats », des flots de paroles déversés par les pour et les contre, qui se réjouissent ensemble du mal qu’ils vont faire.
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J’ai beaucoup de chose à dire sur Soral et rien à Soral. Si j’avais des choses à lui dire, je n’aurais rien à en dire.
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Le sophiste doit apprendre à parler, le philosophe doit apprendre à se taire. Saloperie par définition, donc, le « débat ».
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Vous êtes une saloperie et vous voulez vaincre l’honnête homme dans un débat? Soyez vous-même, imposez-lui donc un combat de seau de merde, il partira en courant.
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Si vous partagez une conviction, vous en êtes copropriétaire, et celui qui tente de vous convaincre qu’elle est fausse, il essaye de vous dépouiller… Si cette conviction est courante et peu contestée, vous détenez une espèce de titre de propriété officieux, et l’on conteste vos droits, en vous incitant à vous remettre en cause…
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Dans un débat démocratique opposant l’aristocrate à la populace-le tribun-l’avocat-le sophiste, l’enjeu véritable est le temps et l’énergie de l’aristocrate.
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Si Houellebecq débattait de Schopenhauer contre Bernard Tapie, il perdrait. Contre le même, Bashung aussi perdrait, s’ils parlaient de l’histoire du Rock’n roll.
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La prochaine fois qu’un type vous parle de » L’âme russe », demandez lui ce que ça veut dire au juste, pour rigoler.
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Richard Millet croit qu’être en porte à faux avec le clergé de son temps le dispense de penser(*)
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Les époques sont dominées par ceux qui la refusent, ceux qui ont les moyens de la comprendre et l’embrasser étant confinés à la marginalité.
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Quand un art, une technique ou une vision du monde deviennent obsolètes, ceux qui s’y accrochent atteignent l’apogée de leurs puissances.
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La populace déteste le Juif parce qu’elle le trouve ratiocineur. Elle a raison, le juif est ratiocineur.
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N’étant pas juif, je m’imagine croiser quelque antisémite, je vois qu’il ne m’aime pas, et pour les raisons qui font de lui un antisémite
(*) Emprunté à Kitschophobe
« J’ai beaucoup de chose à dire sur Soral et rien à Soral. Si j’avais des choses à lui dire, je n’aurais rien à en dire. »
Ce type est effectivement une mine d’or.
Le concept de l’islamo-racaillen soralien
Il était un concept un peu flou de l’univers mental de Alain Soral que je ne parvenais pas à saisir: ce qu’il appellait l’islamo-racaille. Après tout, pouvait-on se dire, si lui aussi n’aime pas les bandes de CPF qui agressent les gens, violent les blanches et sont prêtes à tuer parce qu’on a évoquer leur prophète en criant Allah Akbar, il y avait peut-être un terrain d’entente. On pouvait croire naïvement qu’il y avait un terrain d’entente, qu’à force de dialogue il finirait par comprendre que ces faits quelques peu dérangeants étaient étroitement liés à l’immigration massive et qu’il allait finir par revenir à la raison sur le fait de vouloir absolument imposer aux FDS cette présence assez pénible.
Qu’à cela ne tienne, j’ai trouvé par hasard sur internet (Riposte Laïque) ce qu’il appellait l’islamo-racaille. C’est tout simplement à couper le souffle.
« voyous apatrides, désormais ultraviolents, cultivant la haine du Blanc et qui sont effectivement […] ce que tous les observateurs lucides en disent, que ce soit les démographes intègres, la police débordée, le petit peuple, toutes ethnies confondues, et même les Identitaires […] à mettre rapidement hors d’état de nuire avec, pourquoi pas, déchéance d’une nationalité française qu’ils haïssent et billet gratuit vers ces paradis islamiques qu’ils idéalisent : Kosovo, Tchétchénie, Arabie Saoudite… »
Tout est dit…Pourquoi donc diable Alain Soral veut-il expulser des algériens au Kosovo et des marocains en Russie? Pourquoi ne pas considérer l’Algérie et le Maroc commme des paradis islamiques aussi où l’on pourrait renvoyer les gens qui ne sont pas contents de la citoyenneté française, surtout que c’est de là qu’ils viennent?
Pour un fin connaisseur de l’univers soralien, la réponse est simple: il ne déteste les islamo-racailles que dès lors qu’il les considère comme au service de l’Empire atlanto-sioniste.
Alain Soral pense exactement comme la doxa de l’époque: il considère l’immigration comme une chance, l’islam comme une religion merveilleuse responsable de tous les bienfaits de la terre, il vénère la sacro-sainte république, il pense que tous les humains naissent égaux…mais il est subliment con et haineux, si bien que rien qui est enfoncé au plus profond du crane des acteurs de l’époque ne nous échappe avec lui.
Il y a deux principales tendances dans l’Occident actuel: ceux qui voient les musulmans comme la principale menace à leur modèle de société décadant, et ceux qui voient le libéralisme. Les deux sont aussi peu sympathiques à mes yeux l’un que l’autre, mais Soral a le grand mérite de mettre tout le monde d’accord.