Les contempteurs de Michéa tapent toujours plus ou moins à côté de leur cible. Finkielkraut essaye bien de lui porter la contradiction dans un des derniers «
Répliques » mais il est lui aussi englué dans les textes et les références abstraites. Il y a une raison à cela : Michéa gagne les manches du match parce qu’il donne systématiquement des exemples concrets lorsque sa dialectique arrive à une impasse, ou rebondit sur la dialectique lorsque le réel, et ce n’est rien de le dire, le contredit manifestement. Je laisse pour le moment la dialectique aux dialecticiens. Revenons sur les deux exemples clés qu’il cite lors de cette émission, et que tout le monde aura retenu, et qui à mon avis illustrent la perversité, la bêtise et la démagogie malsaine du bonhomme :
– une employée US, Debbie Stevens, donne son rein à sa patronne puis se fait licencier pour absentéisme (c’est beaucoup, beaucoup plus subtil que ça* en réalité, mais basons-nous sur la « version officielle ») : « morale libérale en application » selon l’ex-prof montpelliérain ! Pourtant rien de libéral là-dedans, l’employée est juste naïve, et sa patronne une salope (en attendant ledit procès, mais d’ici là, n’est-ce pas). Toute l’Amérique « libérale » en a été scandalisée ? Rien n’y fait pour Michéa. Et d’ailleurs, dans un pays de régime socialiste, il n’y a plus de naïfs et d’enculés, c’est bien connu, ni de faits divers. Cet exemple qu’il sort littéralement de la manche courte de son tee-shirt Che Guevara avait pour but d’expliciter la logique de « don et contre-don », et donc son absence aux Etats-Unis, très largement fumeuse. Là où-aux USA- le don d’organe est ce qu’il y a de plus libre et gratuit, Michéa ne trouve rien de mieux à répondre que cet exemple, et donc d’affirmer que le socialisme, c’est à dire la solidarité forcée par l’impôt (et donc la force), ou la sécu, ou les machins administratifs tentaculaires, c’est vachement mieux. Et ça inciterait énormément à se sentir redevable vis à vis des autres. C’est évidemment l’inverse (soit le « dû et contre-dû »). En pays socialiste personne ne donne de rein. Mais tout le monde en attend un de l’Etat.
– L’affaire Fofana. S’appuyant sur le néantissime Morgan Sportès, et son « Tout, tout de suite » Michéa y voit là encore la morale du « business » et Fofana n’est rien d’autre qu’un trader. Il vaut même mieux être un Fofana qu’un trader dans le monde dialectique de Michéa. Or Fofana et ses sbires n’ont fait que mettre en pratique (Finkielkraut le remarque sans plus) l’argument MORAL et SOCIALISTE « d’oppresseurs-opprimés, privilégiés-défavorisés ». Dans un pays libéral, ou au moins non-socialiste, un Fofana nourrit au libéralisme se serait dit : « je suis né pauvre, pour réussir je dois travailler, en respectant les Lois ». Lois fondées dans le libéralisme sur la notion de propriété privée. Lois qui font qu’un trader ne fait qu’acheter et vendre des actions à qui veut en vendre et en acheter. Un trader triche, il va en taule. Sauf s’il a des appuis publics. Ce qui n’est pas vraiment libéral. Mais oligarchique, c’est à dire étatiste. Donc de fondement socialiste. Rien n’y fait.
Nullissime. Et pervers. Car je suis sûr qu’un avocat de Fofana dira qu’il a été, s’appuyant sur Michéa, influencé par le libéralisme. Qui oppresse les opprimés. Et sauve les oppresseurs. Morale d’assistés socialistes. Irresponsabilité. Matrice du socialisme.C’est la faute à. Cestlafautà étant le fondement du socialisme. Si on va au bout. Fofana n’a pas lu Hayek, il a lu Michéa. Ou Morgan Sportès. C’est à dire qu’il a vécu en France. C’est parce qu’il y a du Michéa qui accuse du trader, qu’il y a du Fofana. Pour Michéa, à tous les coups l’on gagne.
Désirer un bien est une chose qui n’a pas attendu le monde publicitaire pour exister. Vouloir se l’approprier par la force n’a pas attendu « le libéralisme » non plus. Mon Dieu, je crois que la Bible est pleine de ces exactions, et de l’Ancien Testament, époque pourtant très morale et partageuse, quoiqu’on en pense (parce que justement non socialiste : donne qui veut). L’accumulation d’objets désirables, permis par la technique et la société de consommation, n’a jamais forcé qui que ce soit à s’en emparer de force. Mais, selon Michéa, le libéralisme possède une force intrinsèque qui expliquerait et donc excuserait et donc déresponsabiliserait le voleur. Or c’est justement cet argument de déresponsabilisation issu du gauchisme et de rien d’autre qui a permis et encouragé les comportements de plus en plus prédateurs. Et le trader n’y est pour rien. Le trader, voyez-vous, gagne beaucoup d’argent. C’est insoutenable pour Michéa. Ça l’est donc aussi pour le voleur. Dire que le trader respecte les lois, ne vole personne (disons pas plus que dans un autre secteur d’activités, peut-être même bien moins) ne convient pas à Michéa : il ne veut pas que l’on gagne « trop » d’argent : c’est inciter (quasi-moralement pour lui) au vol (alors que c’est de dire cela qui est inciter au vol).
Oh je suis sûr que Michéa dira qu’il condamne le vol. Mais si on déroule son argumentaire : il ne le condamne réellement que lorsqu’il n’y a rien plus à voler (or ce sera probablement à se moment là ou le vol sera généralisé, ah, pardon, Michéa sort sa carte Magic « Don et Contre-Don libre mais un peu forcé quand même »).
Oh je sais bien que les plus farouches des libéraux ont en apparence une morale toute relative. Avec laquelle on peut ne pas être d’accord. Mais si on a l’honnêteté de les lire (c’est l’honnêteté qui fait plus souvent défaut que l’effort), il faut leur reconnaitre une chose : tout chez eux a pour fondement la protection de la propriété privée. Et Fofana, en pays libertarien, aurait été condamné à la chaise électrique pour n’avoir pas, c’est rien de le dire, respecté la propriété privée fondamentale de l’individu : la disposition de son propre corps (en l’occurrence de celui d’Ilan Halimi par lui-même). Dans un pays SOCIALISTE, un avocat baserait la défense de son client sur ses frustrations diverses et variées, la morale de l’excuse de l’opprimé frustré, etc, etc, et l’avocat citerait non du Hayek , mais du Michéa. Mais rien n’y fait. Le libéralisme fait la distinction entre ce qui est à soi et ce qui ne l’est pas. C’est le socialisme qui mélange les deux. Certes, le libéralisme promeut la publicité, qui peut être pernicieuse et contradictoire par rapport à ses fondements (mais c’est une autre affaire),
Mais le socialisme lui, EST la publicité.
Il promet l’acquisition de ce qui a été produit par autrui, par la force, c’est à dire le vol (soit l’opposé du don et la Common Decency, fondamentalement. ). Mais rien n’y fait. Le trader est pour Michéa ce que le juif est à Fofana.
Ouais, tu vois, c’est légal, mais bon hein, c’est des enculés, tout le monde le sait ils l’ont forcément volé, comme toi t’es pauvre, ben c’est qu’il te l’a volé, t’en déduit ce que tu veux sur ce qu’il te reste à faire, hein, tu diras que c’est la faute au libéralisme et à la pub, hein, pas à tes éducateurs post-communistes et au Coran**. Oui, oui, ça marche, regarde-moi.
Nous avons Michéa, et nous avons Fofana.
A-t-on déjà dit que Michéa était le Grand Penseur Moral de tous les réacs et antilibéraux du moment, de France Culture à Causeur en passant par Soral ?
*Elle n’a pas donné son rein à sa patronne et ex-amie, mais à un type en attente de greffe, ce qui a libéré la place dont a bénéficiée sa patronne, elle n’a pas été licenciée pour absentéisme, mais après qu’elle ait intenté un procès pour harcèlement et discrimination dûe au handicap, etc, etc.. Mais ne doutons pas que si par magie il se trouve que c’est l’employée qui a été manipulatrice, Michéa y verra encore là, la morale du business, alors que c’est peut-être-mais ne soyons pas trop compliqué, hein- justement toute l’ambiguïté que peut recouvrir la notion très vague de don, ou de relation humaine concrète (la posture et les propos de sainte auto-proclamée, mais procédurière, de Stevens sentent tout de même un peu le poisson d’une semaine abandonné en plein soleil; et la fantastique récupération médiatique de cette affaire, par ces médias eux-mêmes saints-procureurs, est tout ce qu’il y a de plus répugnant, mais qui s’étonnera de voir Michéa dans la même équipe de winners composée des lawyers et présentateurs télé à brushing et main sur le coeur), qui plus est en dehors de toute forme de croyance transcendante, cette grande absente qu’on ne fait plus que voir dans toute l’oeuvre michéèsque et qu’il borde sagement à coups de common decency, à vos souhaits.
**livres saints de l’Islam, où lorsqu’il est dit que Mahomet a fait torturer un juif pour qu’il dise l’endroit où un trésor était caché, et bien…c’est un passage non sourcé, et probablement dû aux juifs. Des savants que ça s’appelle. Que des muzzs crient Khaybar ! Khaybar ! lorsqu’ils croisent de la Kippa est tout à fait innocent. Ou c’est de la faute des traders.
Excellent de précision… vous y êtes allé au scalpel. ^^
Michéa est un philosophe pour les enfants.
Si je he m’abuse, il est instituteur, dans la vraie vie, instituteur dans un lycée. Un assisté qui vit avec des assistés, un gosse qui passe sa journée avec d’autres gosses.
Si Michéa était assez intelligent pour philosopher, il aurait fait mat-sup ou monté une start-up, avec cette intelligence…
Fermeez le banc. On ne philosophe pas avec un type qui a un QI d’instituteur… On parle de lui, mais on ne discute certainement pas avec lui.
Michéa pose la question suivante afin d’expliquer en quoi le libéraliseme ne peut pas la régler:
« Comment par exemple trancher d’une façon strictement « technique » entre le droit des travailleurs à faire grève et celui des usagers à bénéficier du service public ? »
Ca ressemble presque à un gag.
Excellent décryptage du phénomène Michéa avec en prime une excellente analyse d’un libéralisme de gauche qui pervertit toute pensée un peu affinée; bravo Il Sorpasso et merci! J’aime beaucoup ce type d’article sur Ilys qui fait cogiter intelligemment.
(l’article de Blueb sur la mosquée de Marseille est dans la même veine tout aussi intéressant).
« Dans un pays SOCIALISTE, un avocat baserait la défense de son client sur ses frustrations diverses et variées, la morale de l’excuse de l’opprimé frustré, »
Pourquoi le conditionnel? C’est exactement ce qui se passe dans n’importe quelle défense d’avocat aujourd’hui. Les criminels sont les premières victimes; c’est ainsi qu’on les nomment. « Victimes de la société, victimes de violences, victimes d’eux-mêmes », que sais-je encore…
En effet.
Sauf erreur cet abruti est prof à la fac de Montpellier.
Vous avez remarqué que Montpellier en général et sa fac en particulier, c’est un repère de barges?
Nicolllin, Frêche, JC Martinez,jet une bonne dizaine dont le nom m’échappe, tous des maboules…
grrrrrrrr
Je lis sur Wikipédia qu’il était prof dans un lycée à Montpellier. Sic.
Le garçon a passé toute sa vie professionnelle à enseigner dans un lycée. Le même lycée, 35 ans durant. Le petit train-train du fonctionnariat pépère. Vous imaginez le peu d’ambition qu’il faut pour passer toute sa vie à faire la même chose et dans un établissement du secondaire ?
Le garçon ne se démonte pas pour autant, non content d’avoir eu des ados pour camarades de réflexion, il écrit aussi des livres et se veut un penseur. Visiblement il s’évade dans l’imaginaire.
Je pense que c’est une blague.
Le seul fait que Michéa soit un prof, c’est-à-dire un type que ne connaît rien à la vie réelle et qui n’a jamais quitté l’école, devrait suffire à le discréditer. Qu’on lui donne une boulangerie à gérer, et on verra ce qu’il pense du don…
Ceci dit, ses arguments sont dialectiquement assez solides quand il critique la morale libérale dans ses excès, mais j’ai toujours trouvé que lorsqu’il s’agit de proposer des solutions, Michéa sèche. il fait toujours de très vagues allusions au « don », sans jamais développer, le seul exemple concret qu’il propose étant que quand on va dîner chez des amis, on apporte une bouteille de vin. ça s’appelle les bonnes manières, tout simplement, car personne n’aime être assisté et avoir l’air de dépendre de la charité de ses amis. Mais apparemment, Michéa a du mal à saisir cette notion de respect de soi-même qui est la colonne vertébrale de toute civilisation.
De toute façon, il suffit de lire l’Archipel du Goulag pour comprendre que le socialisme pousse à des extrémités bien pire que le libéralisme, et que l’économie du don était bien peu répandue au goulag, car la solidarité humaine semble évoluer de façon inversement proportionnelle à la dureté des conditions de vie.
Le point cardinal, ce n’est pas d’opposer (qui plus est grossièrement) libéralisme vs socialisme, mais morale collective vs morale individuelle. C’est pour ça que l’affaire Debbie Stevens a été unanimement condamnée par la plèbe américaine, c’est à dire par les médias, ce que Michéa fait semblant d’ignorer (et que ces médias, et que cette ignorance sont bien plus intéressants que l' »affaire Stevens », disons qu’ilssont inséparables), et que d’autre part, mais c’est exactement la même chose, Michéa n’a strictement aucun contradicteur en France, qu’il le sait, et que ça l’emmerderait (voir sa tronche lorsqu’il débat sur France Culture) énormément que ça se sache, car on passe dans une autre dimension dialectique, bien plus profonde, c’est à dire qu’on passe de la sociologie à la littérature*, pour le dire vite.
Michéa valide complètement (et grâce à cet exemple qu’il nous donne sans en révéler l’entièreté médiatique) la morale des mass-médias collective post-socialiste en validant l’excuse oppresseur-opprimé, et c’est pour ça qu’il est reçu partout.
*cette Debbie Stevens, sainte entourée de lawyers, journalistes et sociologues français, me fait bien plus froid dans le dos que sa patronne, qui a première vue est banalement ingrate, et liens qui les lient-elles étaient amies- cette proximité malsaine, seraient passionnants pour un écrivain
Effectivement, il étale son incompréhension de ce qu’est le libéralisme tn la présentant comme une position philosophique
Michéa a la passion de l’interdiction.
Il considère que le libéralisme ne peut régler sans conflit le problème de groupes d’individus qui s’affrontent sur « le tabac oui ou non », « la corrida oui ou non », « la censure d’un film anti-chrétien oui ou non », etc…
Il a un état d’esprit de musulman. Il ne supporte pas, voire il ne comprend pas qu’une société puisse évoluer justement sans interdiction de cette nature. Le principe de subsidiarité lui est totalement étranger.
Il ne conçoit pas que le libéralisme ne puisse pas régler
« S’appuyant sur le néantissime Morgan Sportès, et son « Tout, tout de suite » Michéa y voit là encore la morale du « business » et Fofana n’est rien d’autre qu’un trader. Il vaut même mieux être un Fofana qu’un trader dans le monde dialectique de Michéa. Or Fofana et ses sbires n’ont fait que mettre en pratique (Finkielkraut le remarque sans plus) l’argument MORAL et SOCIALISTE « d’oppresseurs-opprimés, privilégiés-défavorisés ».
Pour bien comprendre ça, je vous invite à regarder cette interview de Sportès : http://www.youtube.com/watch?v=liIYWgkn4GI
Qu’est ce qu’il fait le Sportès ? Il tourne autour du pot. Il fait des pieds et des mains en parlant de sous culture Américaine, mondialisation, gamins déracinés, Islam mal pratiqué, pauvreté bien sur, mais pourquoi se donne t’il autant de mal ? Pour ne pas faire son devoir d’écrivain, à savoir passer derrière le rideau du réel et peindre l’antisémitisme et la mentalité de racaille qui sont le moteur du crime. Or ça crève tellement les yeux que son bavardage est proportionnel à sa lâcheté.
Sportès nous dit: je suis un incapable, je suis fatigué, et je vais déployer un effort considérable pour pas que ça se remarque.
Ah ouais ouais ouais… gratiné (et je n’ai vu que 2,3 premières minutes). Marrant, sans avoir rien lu de lui (je découvre que c’est l’auteur de L’appât, duquel j’ai vu l’adaptation par Tavernier), je l’avais en horreur depuis certaine émission TV il y a des années (il y avait FOG) sur un bouquin qu’il venait de sortir sur les militants maoïstes français dans les années 60 ou 70… où l’on découvrait que le grand problème du maoïsme, selon MS, c’était qu’il était infiltré par la CIA… le fait de voir de jeunes occidentaux se passionner pour une idéologie massivement meurtrière semblait être le dernier des soucis de Sportès… comme en plus c’était en pleine occupation US de l’Irak, le gars en rajoutait une couche en comparant les intellectuels pro-war en Irak aux intellos stipendiés par l’URSS…
Bref, un phénomène souvent observé chez les gauchistes : on condamne du bout de lèvres les régimes communistes (et encore, souvent quand ils n’existent plus), mais on est impitoyable envers les régimes les plus libéraux… en les comparant aux régimes communistes !
Quoi qu’il en soit, à la vue de cette vidéo, je crois que Sportès mériterait de devenir une icône ilysienne au même titre que Michéa ou Leroy.
« , je crois que Sportès mériterait de devenir une icône ilysienne au même titre que Michéa ou Leroy »
Je vais vous avouer un truc: j’y ai pensé, mais j’ai calé devant le morceau… Trop gros pour moi.
Je n’ai pas encore réussi à faire le tour du vide et de l’absence de talent de Jérôme Leroy ou Fabrice Hadjadj… Si j’essaye d’avaler Sportès, je vais mourir étouffé.
C’est vrai que quand on voit le concentré qu’il est capable de produire en deux minutes, l’Orgasme Sportif, c’est excitant et effrayant à la fois… mais prenez votre temps, vous y viendrez de toute façon… il semble avoir été crée exprès par Dieu pour vous, le gars.
Nan!
C’est plus de mon âge, ces conneries, je peux plus. Si je vous explique vraiment ce que je pense de cet interview, je fais une crise cardiaque.
Moi, j’ai balancé des trucs comme CAB ou GVD,et c’est aux gamins de moins de 25 ans de se payer Sportès.
XP qui fait son ancien combattant, comme quoi on a tous quelque chose de moisi ! 😆
Non, mais je comprends qu’on ménage son coeur quand on a passé 80 ans… il n’empêche qu’on vous travaillera au corps jusqu’à ce que vous crachiez le morceau sur Sportès… évidemment on risque alors de vous perdre mais ne vous inquiétez pas trop, nous supporterons ça stoïquement. Putain, mon courage m’étonne parfois. Je vais sortir tabasser une bande de racailles, tiens.
Et il y en a bien d’autres : de Guillebon, Todd, Onfray,…
On ne dit pas « De Guillebon », mais guibon.
Oui, voilà. Faut savoir qu’il a fait le tour des émissions pour son bouquin. Mais c’est la « culture américaine « qui domine.
-« même pas de vrais musulmans » l’enfumage lapsus à la Chebel « Merah n’était même pas un VRAI djihadiste » ignore/cache volontairement que l’Islam est une négociation constante avec Allah, « morale du Coran ou..de la Bible.. » et hop !
-« ils sont nés en France donc ils SONT FRANCAIS donc ce sont NOS barbares » (bien insister)= « c’est la mondialisation » mais surtout ne pas penser à voter FN non plus, hein = joker pour avoir son rond de serviette gravé à Radio France
-ne pas dire « immigration de sous-culture musulmanes en territoire gauchiste » dire « mondialisation » = mouvement forcé par la misère causée par l’occident, pour arriver dans un pays occidental raciste, le tout baigné de sous-culture américaine libérale et immorale.
-« ils n’ont pas de vocabulaire » surtout ne pas dire qu’ils ont passé la majorité de leur existence à l’Ecole de la République à écouter du syndiqué de l’éduc nat plus que devant un écran de tv
etc, etc
La plus grande ruse du Gauche, c’est de faire croire qu’il n’existe pas.
ha vous l’avez lu , le paveton de sportèsse?
moive aussi
ho putain, la poilade !
nul , archinul
il s’en défend en disant ( sur vronze cul, où finkie l’avait invité à faire la promo du dit paveton ) « j’ai écrit comme ils parlent »
effectivement
ça donne
« il est heureux , il a embrouillé les lépous »
si vous trouvez quelqu’un pour dire « les lépous » pour « les keufs, les schmitts, les cognes »…..
bref un bouquin de nul , sur des nuls , pour des nuls
remarque, on ne vend plus que ça
faut voir les rayons des librairies , que du polard ( et le pire de tous ! le polard scandinave !)ou de l’autofiction , ou , pire , christine angot !
le mieux, c’est de le lire:
« Quand la classe dominante prend la peine d’inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif, et d’imposer son usage, alors même qu’il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l’exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu’ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l’exclusion et l’injustice sociale, et constitue, à ce titre, l’amorce d’un geste citoyen. » (JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, Climats 2000)
« Si l’on parle, en effet, de l’intégration à une société, c’est-à-dire de la capacité pour un sujet deracaille1.jpg s’inscrire aux différentes places que prescrit l’échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n’est pas « intégrée », qu’elles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d’intégration. S’il s’agit, en revanche, de l’intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l’exploitation à l’intérieur de ces quartiers expérimentaux que l’Etat lui a laissé en gérance. En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet, de recycler, à l’usage des périphéries du système, la pratique et l’imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L’ambition de ses membres n’a, certes, jamais été d’être la négation en actes de l’Economie régnante. Ils n’aspirent, tout au contraire, qu’à devenir les golden boys des bas-fonds. »
JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, 1999.
« On songe à la célèbre « définition » de Dominque Strauss-Kahn: « Le socialisme, c’est l’espoir, l’avenir et l’innovation » (déclaration du 20/02/2011). Le lecteur aura, bien sûr, rectifié de lui-même. Ce que DSK défninit ainsi, ce n’est nullement le socialisme (notion dont il ne doit même plus avoir le moindre souvenir). C’est seulement l’imaginaire de la gauche moderne (ou -ce qui revient à peu près au même- celui du Fonds Monétaire International) JC Miché, Le complexe d’Orphée, 2011.
Vous avez totalement raison.
Il faut vraiment le lire dans le texte pour comprendre à quel point on est dans le vrai, quand on explique que c’est un philosophe pour les enfants.
Oui, et ce serait bien de me relire en ayant à l’esprit que je l’ai bien lu, Michéa.
Troisième citation : mon Dieu, si Michéa était aussi pointilleux au sujet des définitions qu’il donne du capitalisme ou du libéralisme qu’il l’est (ou veut l’être) au sujet du socialisme, je me demande bien comment il pourrait s’en sortir au micro de Radio France sans ses punchlines.
Ainsi, les définitions qu’il donne du système capitaliste sortent tout autant de « l’imaginaire de la gauche moderne » (et, en l’occurrence et ce qui est drôle, de lui-même donc) sans que ça ne semble le déranger.
D’où : citation 2 :
– j’aimerai qu’il m’explique en quoi le Lumpen moderne (l’immigré, dans sa tête et dans la tête de tout le monde, ce qui est révélateur : exit les classe blanches pauvres de campagne) n’est pas intégré à l’échange symbolique qui plus est dans notre système spectaculaire (alors qu’on ne parle QUE d’eux) ?
-même erreur que je souligne dans mon texte : ayant caricaturé le système capitaliste au préalable, il est aisé d’y faire rentrer la racaille; on oublie que le capitalisme se fonde sur la notion de propriété privée, on y colle l’imaginaire de gauche moderne (patron voleur, trader d’Oliver Stone (Michéa scénariste à Hollywood n’aurait pas démérité, chercher l’erreur)), on retombe donc sur : le capitalisme c’est le vol. Donc c’est normal que le pauvre vole. D’où :
-citation 1 : il parait alors difficile de différencier le gauchiste qui colle du citoyen à la place du civique en faisant dire l’inverse des mots, de Michéa qui remplace capitaliste (propriété privé) par voleur.
On retombe donc exactement sur ce que je disais : Michéa fait exactement ce qu’il condamne : il crée une culture de l’excuse, qu’il pense être plus subtile que celle de la gauche moderne sociétale, alors que c’est exactement la même. Il ne peut pas sortir de la disjonction oppresseur/opprimé, car il refuse d’admettre qu’on n’en sort que par..le capitalisme (propriété privé, travail, droit, peu d’étatisme) et les valeurs religieuses (grandes absentes de son œuvre, escamotées coup de common decency et autres donsetcontredons).
Merci de m’avoir permis d’achever le boulot.
Je rajouterai deux trois trucs dans un prochain billet…
J’adore tout de même le :
« Si l’on parle, en effet, de l’intégration à une société, c’est-à-dire de la capacité pour un sujet s’inscrire aux différentes places que prescrit l’échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n’est pas « intégrée », qu’elles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d’intégration. »
Mais quel aveu ! « je ne parlerai pas de sujets qui fachent »..Ben oui, parler de haine ethno-culturo-religieuse ou de responsabilité individuelle – qui sont des éléments moteurs 100000x plus évidents dans le passage à l’acte racailleux que les pubs pour l’iphone-, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins vendeur sur les ondes. Ça peut même amener à prendre des risques.
Michéa avoue là qu’il sait quelles sont les raisons concrètes de l’in-intégration réelle, mais qu’il préfère se servir de la racaille pour étayer sa définition mensongère, caricaturale et à charge du capitalisme. Il s’en fout du réel, ce qu’il cherche, comme tout les gauchiste modernes, c’est le confort intellectuel. Michéa est donc un bourgeois. CQFD
XP et Ilys, quelques remarques:
-vous avez lu Michéa, vous savez donc qu’il n’ a rien à voir avec un BHL ou un philosophe pour enfant, on est pas dans le même registre, il suffit d’un minimum d’honnêteté intellectuelle pour s’en convaincre, même si l’on ne partage pas sa vision du monde (ce qui me parait bien normal),
-vous savez donc aussi, l’ayant lu, qu’il ne se définit nullement comme un gauchiste et que le « socialisme contemporain » tel que le définit l’excellent DSK et que le mettent en pratiquent tous nos amis libéraux/progressistes de gauche se situe aux antipodes de cette common decency Orwellienne qu’ a repris Michéa (faite d’enracinement, de traditions, de respect mutuel et de mesure, bien loin de l’hubris d’une Lagarde ou d’un Lamy): ie les socialistes/rouges ont disparu aujourdhui au profit des libéraux/bleus qu’ils soient de gauche (culturels/les inrocks) ou de droite (économiques/la tribune) mais communiant dans le même culte du Progrés, de la croissance, de droits extensibles et du marché (qui se régule seul ou (variante) qui doit être « régulé »…): ie Michéa n’a donc rien à voir avec l’imaginaire de la gauche moderne,
– le lumpen n’a rien à voir avec les « immigrés », c’est autre chose:
« Le lumpenprolétariat, dans toutes les grandes villes, constitue une masse nettement disctincte du prolétariat industriel; pépinière de voleurs et de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la société, individus sans métiers avoués, , rodeurs, gens sans aveu et sans feu différents selon le degré de culture de la nation à laquelle ils appartiennent, ne démentant jamais le caractère de Lazaroni, (…) cabales des actes de banditisme les plus crapuleux et de la vénalité la plus infâme » (Marx, Les luttes des classes en France, 1850).
le lumpen c’est cette frange mafieuse parfaitement intégrée à la logique de prédation que l’on peut retrouver chez Jaimie Damon à la tête de JP Morgan. massivement composée d’africains mais pas seulement.
– « le capitalisme c’est le vol. Donc c’est normal que le pauvre vole. » vous caricaturez, Michéa n’a (à ma connaissance) jamais soutenu cela, à la différence d’autres (Négri, Badiou par exemple, qui eux, curieusement, ont tribune libre dans la presse institutionnelle). reconnaitre et faire la critique de la domination du capitalisme globalisé (tel que promu par le FMI et le PS ou l’UMP, donc) n’équivaut nullement à légitimer la prédation ni remettre en cause la propriété privée ou l’échange marchand; un peu de mesure ne nuit pas.
– « Michéa fait exactement ce qu’il condamne : il crée une culture de l’excuse » je vous ai posté à dessein un court extrait de Michéa sur la racaille à tête de chacal pour illustrer l’absence totale de complaisance de Michéa à l’égard de ces ordures qui pourrissent la vie des gens ordinaires (en ville ou à la campagne)…n’exagérez pas! quant aux valeurs religieuses, elles sont bien présentes dans le monde selon Michéa comme valeurs ayant été privatisées par la philosophie libérale des Lumières afin d’éviter le retour de guerre civiles de religion: c’est précisément parceque Hobbes, Spinoza ou Constant ont pensé faire sortir du champ public la religion (et souvent pour de bonnes raisons) que l’on peut déplorer aujourdhui la disparition du sens de la mesure et de la common decency qu’elles amenaient le plus souvent.
bon we les gars.
Si on veut être honnête on doit constater que Michéa n’est qu’un trotskiste, un dinosaure ayant 40 ou 50 ans de retard, perdu dans une époque qu’il comprend mal. Le décalage temporel entre son discours suranné et les idées régnantes à gauche font toute son originalité ; on voit qu’elle est faible. Vous ne trouverez pas grand monde d’un peu affûté pour préférer les cocos à l’ancienne et leurs bons ennemis trotskistes à Lagarde ou Lamy.
Si on continue à être honnête on constate aussi que Michéa est un mineur économique. Un type qui après avoir passé 20 ans sur les bancs de l’école n’en est sorti que pour enchainer sur 40 ans de carrière devant un tableau noir. Toute sa vie il l’aura passé au sein de l’Education Nationale, 35 ans dans le même établissement, dans la même ville, sans jamais ressentir le besoin d’élargir son horizon. Il connait le système marchand, le travail salarié, l’économie réelle, par ouï-dires. Par peur du monde du travail, il s’est réfugié dans le nid douillet du fonctionnariat, pis dans un milieu qu’il a connu dès la plus tendre enfance : l’école. Il n’aura jamais ressenti l’envie de voir au-delà de ce petit milieu. De son nid il projette ses peurs, celle du système marchand, du monde du travail, de la performance, des capitalistes à cigare.
De cela en découle une vision où le monde se divise entre oppresseurs et opprimés, entre capitalistes et gentils travailleurs pauvres. Le gentil travailleur pauvre qui réussit devenant un méchant capitaliste. « Capitaliste » dans sa bouche est le synonyme de « mal », de « méchant ». Tout ce qui est négatif est « capitaliste » ou issu du capitalisme. D’où des raisonnements atterrants : les capitalistes sont cupides, les racailles qui volent les vieilles dames sont aussi cupides, donc les racailles sont capitalistes, donc le capitalisme c’est le mal… Tandis que les gentils prof de lycée sont gentils parce qu’eux ne veulent pas faire de la thune, enfin si, mais là c’est un acquis social durement acquis par la lutte sociale, rien à voir.
Mineur économique, philosophue qui écrit pour les enfants, tout ce tient…
Par contre, il ne faut pas en conclure qu’il philosophe comme une patate parce qu’il n’a pas assez vécu. Il philosophe comme une patate parce qu’il n’est pas fait pour la philosophie.
N’empêche que De Guillebon, comme le Pen dans la chanson des Inconnus « il dit pas que des conneries »:
http://www.causeur.fr/blondinet-pas-francais,18035
Non seulement il dit pas que des connerires, mais en plus c’Est un mec très bien, dns la vie, c’est un ami commun qui me l’a dit.
Il y a quelques mois, je l’ai apercu sur la dalle de la gare de Lyon, j’aurais dû aller lui serrer la main.
« En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet, de recycler, à l’usage des périphéries du système, la pratique et l’imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. »
Assimiler le « gansta racaille » à un capitaliste est une forme d’insensibilité flagrante qui discrédite tout de suite la personne qui tient ce discours.
Ca ne viendrait à l’idée de personne de censé de dire qu’un boulimique est un fin gourmet et qu’il aime la nourriture. Pourtant c’est exactement le discours que tiennent ces gens.
Ils ont en fait la spiritualité et la finesse d’un forain.
« sensibilité »….
C’est vraiment le mot clef… La philosophie, c’est d’abord une affaire de sensibilité, d’oreille. Or Michéa n’a pas d’oreille.
Quand une personne est intelligente, on dit qu’elle est « fine »… Pareil à ce qu’un chat, quand il entend arriver son Maitre avant tout le monde, on dit qit qu’il a l’oreille fine…
Michéa, il est pas fin, il n’entend pas… C’est un truc qu »on pourra mettre sue sa tombe…. Pas qu’il était con, mais qu’il était pas fin.
Bien vu Il Sorpasso. Pour l’aspect plus théorique de l’absurdisme michéaien (dont hoplite, en bon admirateur, fait un bon résumé ci-dessus), voir http://fr.liberpedia.org/Jean-Claude_Mich%C3%A9a
Autre chose : Michéa ne fait que plagier Christopher Lasch , qui est beaucoup plus profond sans être plus pertinent.Lasch aussi a ce côté dinosaure de gôche traditionnelle perdu dans un Monde qu’il ne comprend pas , et fantasmant sur un passé qu’il n’a du guère connaître.
Tout à fait d’accord, Lasch a les mêmes limites, mais il a beaucoup plus approfondit la partie psychanalytique, communautariste (surtout féministe) et la politique familiale/sociale. On referme son oeuvre en se disant d’une part qu’il ne fait entrer aucune considération transcendante( autrement que positiviste)- c’est tout le problème des universitaires, sociologues, de fait, l’humain, « la vérité », leur échappe toujours- d’autre part c’est une brêle en économie, à tel point qu’on se demande en effet s’il n’y a pas un rapport entre les deux [son rejet bref et grossier des mouvements populistes type libertariens de l’époque est plus que suspect et contradictoire bon nombre de ses propres analyses, comme s’il fuyait la solution*] et ironiquement, comme vous le remarquez, qu’il en finit par se comporter comme les experts qu’il dénonce.
PS : il faudrait vérifier avec la vo, je suspecte une erreur de traduction de libérals en « libéraux » (ce n’est jamais tout à fait clair), ce qui serait du pur comique et expliquerait une part l’obsession libérale de Michéa.
» On referme son oeuvre en se disant d’une part qu’il ne fait entrer aucune considération transcendante( autrement que positiviste)- c’est tout le problème des universitaires, sociologues, de fait, l’humain, « la vérité », leur échappe toujours- d’autre part c’est une brêle en économie… »
C’est le vrai problème avec Michéa…. Ce qui ne va pas, chez lui, ce n’est pas que c’est un communiste,un étatiste ou je ne sais quoi, c’est qu’intellectuellement, c’est une quiche, un instituteur de lycée.
D’ailleurs, si des lecteurs qui trouvent leur compte en lisant Michéa, ce n’est pas parce qu’eux et lui sont communistes, c’est tout àfait secondaire, cette histoire, mais parce ce sont intellectuellement des quiches qui sont ravis d’être représentés sur l’agora par une quiche….
Ca se passe sans doute au niveau de l’inconscient, mais les lecteurs de Michéa sont secrétement ravis qu’un type aussi à la ramaasse qu’eux, privé autant qu’eux de sensibilité et de capacité d’abstaction publie des phrases sur du papier… Une banale histoire de ressentiment.