Je ne suis peut-être pas le plus efficient des amants. Mais Ginette n’est pas la plus voluptueuse des maîtresses. Comme dirait l’autre, elle est brusque, profonde, singulière. Au lit elle déclenche dès le début des mouvements de hanche puissants où elle met tout son poids, sa force, et venant endolorir mon pubis. Ginette est une fille pressée. Pour Ginette il y a deux façon de baiser. Une pour elle (où je n’existe pas sauf quand il faut me donner des instructions) et une pour moi (où elle cède sans enthousiasme et mollement à mes envies du moment).
Un rapport sexuel accompli avec Ginette compte donc deux coïts consécutifs.
Voilà qui est bon pour les statistiques au moins.
Le premier visant son plaisir, le second ayant pour objectif de me satisfaire.
C’est très hygiénique comme façon de voir je trouve.
Cela manque d’un peu de coeur, d’un peu d’âme, d’un peu d’amour qui sait ?
Mais nous sommes trop moches pour nous aimer. Pour avoir envie de nous pétrir.
Alors on baise sans se regarder. Sans s’embrasser. Sans quoique ce soit d’ailleurs.
Elle ne sent pas grand chose et moi non plus.
On essaie cliniquement de satisfaire nos petits émois du bas-ventre.
Et puis c’est tout.