Pays réel

 

Sa place est au tribunal, dans le box des accusés.

C’est en ces termes que l’un des jeunes de ma famille avec lequel je m’entends le moins mal – et auquel j’ai par ailleurs porté assistance en de nombreuses circonstances –  s’entretenait récemment de mon cas en petit comité. Si on se prépare aisément aux vomissures et aux menaces de l’ennemi, celles qui émanent des nôtres ont tendance à surprendre, particulièrement lorsqu’on s’illusionne au sujet du fameux « bon sens » supposé caractériser les petites gens.

C’est qu’il m’arrive encore, en dépit de la lassitude, de tenter d’avertir gentiment les moins lobotomisés parmi mes proches. Je constate que l’annonce d’évidences tranquilles telles que la future mise en minorité des Européens sur leur sol historique ne suscite le plus souvent aucune protestation, tant sur le fond que sur la forme. Chacun peut en faire l’expérience : la plupart des gens reconnaissent même volontiers que vous avez très probablement raison.

Puis ils réclament immanquablement, dans la foulée, que vous vous taisiez. Ou encore mieux, qu’ « on » vous fasse taire. Il leur est insupportable de pénétrer plus après dans la réflexion.

Je m’interrogeais au sujet de cette curiosité quand m’est revenue une autre anecdote du même tonneau. Un ami mien a occupé pendant plusieurs mois un poste de standardiste téléphonique au sein d’une  agence de voyage ; à raison de 50 ou 60 clients par jour, il était amené à traiter avec des gens du monde entier, s’exprimant autant en français qu’en anglais ou en italien. Cet ami – fils d’un ouvrier du bâtiment décédé, sans le sou, et qui travaillait ainsi pour payer ses études – a reçu un matin une convocation au commissariat du coin : SOS Baleines envisageait de porter plainte contre sa personne suite à un « testing » effectué dans le cadre d’un « partenariat avec la police » (ça ne s’invente pas). Il avait soit-disant « moins bien répondu » à un client « doté d’un accent maghrébin » par rapport à un client n’ayant aucun accent ; l’histoire ne dit pas s’il en était alors à son 38ème casse-pieds de la matinée (du genre qui loue une semaine à Rome et qui vous appelle pour vous insulter parce qu’il n’y a pas assez de chaînes sur la télévision dans la chambre de l’hôtel), si son chef venait de lui hurler dessus ou si sa pause clope avait été supprimée… Bref. À ce jour et à ma connaissance, l’affaire n’a pas été beaucoup plus loin, mais ça n’est pas ici mon problème.

Mon problème est que lorsque je me suis ouvert de cette anecdote à l’une de mes vieilles tantes, de celles qui votent très très à droite depuis 30ans, qui n’ont que mépris pour les politiques et les journalistes surtout s’ils s’affichent à gauche, qui vantent sans discontinuer les valeurs d’antan, la famille, la patrie et tout le bataclan, je me suis vu répondre ceci – sur un ton à la fois doucereux et désapprobateur, lourd d’ironie triomphante – :

« Ah, c’est sûrement parce qu’il tient un blog, comme toi ! »

J’ai tiré une grande leçon de cette petite expérience : la culpabilité réelle ou supposée de mon ami, la malhonnêteté foncière que constitue le « testing » (surtout dans ces circonstances), l’association entre l’exécutif et les milices idéologique, tout ça et le reste n’avait aucune importance ; en dépit de l’absence totale de lien logique entre cette histoire et mon vieux blog, dans l’esprit de cette dame, qui s’est pourtant forgé bien avant l’avènement du mitterandisme, mon ami était coupable parce qu’il était mon ami, parce que je tenais un blog « nauséabond » (dont elle avait vaguement entendu parler), que mon ami devait donc en tenir un aussi, et que c’était par conséquent bien fait pour lui, bien fait pour moi, bien fait pour nous. Il n’y a pas de fumée sans feu et nous l’avions bien cherché.

Car ce sont les mêmes qui sont supposés vous aimer et vous soutenir, ces gens qui sur le papier semblent partager 95% de vos opinions, qui finiront tôt ou tard par vous laisser tomber, par vous désavouer et même par vous balancer en toute bonne conscience dès lors que la police, l’État ou ses supplétifs se seront engagés à faire tomber votre tête pour cause de délit d’opinion.

Parce qu’aussi véridique que soit votre discours, aussi légitimes que soient vos indignations, les gens auxquels vous êtes prêts à tout donner préfèreront en fin de compte vous voir passer votre existence en prison plutôt que de vous laisser simplement exposer les contrecoups pourtant évidents de leurs propres observations. C’est ça, le pays réel. Le bon sens ne pousse pas le peuple à se rebeller contre la trahison des élites : il le pousse à vendre ses propres gosses contre un diminution des coups de fouet. Et ça lui convient très bien.

« Sa place est au tribunal, dans le box des accusés. »

Le môme qui sort ça le plus naturellement du monde dans la conversation a le profil typique de l’électeur FN tel que dépeint par le monde médiatique ; chômeur, bac -4, n’a jamais ouvert le moindre livre, a du offrir un berger allemand à sa compagne suite à sa cinquième agression diversitaire, n’a aucun goût, écoute de la musique de beauf et/ou de racaille.

Eh bien je ne serais pas étonné qu’il vote effectivement FN dans quelques années. Je crois qu’on peut très bien voter FN et trouver normal qu’un homme qui déclare croire davantage à la nature humaine, aux affrontements, aux rapports de force et aux conflits plutôt qu’au « vivre-ensemble » soit traîné en justice. Je crois qu’on peut voter FN en toute bonne conscience et trouver insupportable qu’un Blanc appelle les Blancs « les Blancs » et souhaite de préférence vivre dans un coin où ces derniers demeurent majoritaires. Je ne serais même pas étonné qu’un jour le FN (ou son successeur) s’en prenne à tous ceux qui refuseront de jouer « l’unité et la réconciliation nationale ». C’est même cousu de fil blanc. La République, la Nation, le Peuple…

Un flic m’a dit un jour qu’il était en accord total avec la gauche en termes de vision du monde, au sujet du métissage et de l’amitié entre les peuples, mais qu’il votait quand même Le Pen parce que le « vivre-ensemble », d’après lui, c’étaient les Arabes qui n’en voulaient pas. J’avais trouvé ça très éclairant, de même que je trouve très éclairants les gens qui accusent les Juifs de semer la discorde entre les communautés, comme si cette dernière n’existait pas sans eux, comme si la discorde n’était pas fort heureusement à la racine de l’humanité, source de sa vitalité guerrière, artistique et politique.

Tout ça prouve simplement que les visions du monde de ces gens-là se recoupent : ils s’agit de forcer l’unification du monde, de tout mêler dans l’indistinct, de fondre le divers dans l’unique, d’araser toute différence, de porter l’humain au stade définitif de son évolution ; en somme, de l’achever. Chacun se contente simplement d’imputer aux uns ou aux autres telle ou telle entrave au processus. Mais tous s’accordent sur la nécessité dudit processus.

La modernité ne pense pas contre les religions, les races ou les peuples sous prétexte qu’elle s’en prendrait plus spécifiquement aux uns plutôt qu’aux autres ; elle pense contre l’humanité entière car elle essaye à toute force de faire disparaître ce qui demeure en elle de spécifiquement humain : le conflit qui nait du principe de différence. Le plus amusant étant qu’elle procède à cette destruction au nom de l’humanité elle-même.

16 réflexions sur « Pays réel »

  1. Paul Hodell-Hallite

    Très juste . Nombre de sympathisants FN (même la droite en général) ont totalement assimilés , digérés les concepts de gauche , jusqu’a les considérer comme fondamentalement bons . Mais inapplicables .
    Le vote FN devient une sorte d’hérésie étrange . Le dogme dominant n’est pas accepté , mais il est malgré tout considéré comme bon et juste .

  2. XP

    J’avance une hypothèse:la jalousie doit expliquer en bonne partie la réaction du jeune homme, non?

    Pour la vieille tante et aussi pour le jeune homme, probable qu’ils n’aiment pas la diversité pour de très mauvaises raisons, parce qu’ils n’aiment pas la différence… Pas cette différence-là en particulier, mais la différence… qu’ils aient du mal à concevoir qu’il existe autre chose qu’eux… Comme les divers, justement, ceux qui agressent les geeks à lunettes de leurs classes ou les pédés…. Et il est fort probable qu’avec votre blog qui ne rapporte même pas d’argent et qui ne peut vous apporter que des emmerdes, ils vous trouvent sommes toutes encore plus différents que les divers… A mesure que le nombre de divers va aller en augmantant, ils les trouveront de moins en moins différents, tandis que le nombre d’oiseau de votre espèce va rester désespérement stable.

    Or, à bien y réléchir, vous êtes encore plus différent, à leurs

  3. Frankreich

    Un des gros problèmes de l’extrême droite moderne (j’utilise le terme par facilité : disons qu’elle rassemble tous ceux qui rejettent l’égalitarisme, cela inclut donc à mon sens les libertariens Hoppe-friendly), c’est qu’elle a totalement oublié un concept auparavant très bien compris par tout le monde, Mussolini, Degrelle et Hitler (les grands populistes) inclus : le peuple est fondamentalement dangereux, crétin et lâche.

    Tout l’art de la politique est de le mettre a votre service, car les meilleurs policiers, soldats et bourreaux en proviennent. Mais même à votre service, il n’en devient pas moins dangereux, crétin et lâche. On s’en sert avec une laisse, une muselière et des gants de protection.

    Personnellement, j’ai déja entendu peu ou prou les mêmes choses du “peuple“ français après avoir tenté une argumentation :

    – “J’espère que t’es pas raciste, dis-moi que t’es pas raciste. Si t’es raciste, je te dénonce à la police“. (Après avoir pris de manière très modérée la défense de J-M Le Pen).

    – “On n’en est pas encore là. Bon, où est-ce que j’ai mis mon ballon de foot ?“ (Après avoir mis en garde du fait que les Blancs seront minoritaires numériquement sur leurs propres territoires dans un horizon 30 ans).

    Rien de tel qu’un contact avec le “peuple“, si idéalisé par les populistes médiocres comme Marine Le Pen, pour comprendre pourquoi les élites d’antan le méprisaient tant 🙂 La démocratie universelle, le dysgénisme et la prospérité pour tous n’ont rien arrangé non plus sur ce terrain…

    1. XP

      Exactement.

      En lisant ce texte, un truc saute aux yeux:
      C’est un peu la même chose que d’idéaliser le peuple, les petites gens, vanter la « common decency » (le concept le plus idiot qu’on ait jamais forgé), et de chanter la beauté du « pays réel », de la terre qui ne ment pas.

      Ca procède au final de la même paresse intellectuelle: il y a un paradoxe à vouloir préserver un peuple pour lequel on ne nourrit pas d’illusions, et une terre dont on sait « qu’elle ment », qu’elle peut mentir et qu’elle n’a rien de reluisante… Le réac bas du front ne s’embarrasse pas ce paradoxe, il l’ignore.

      l’intellectuel ou l’écrivain catho/réac, généralement, c’est BHL en moins tordu (et encore) mais aussi en moins brillant.

      1. XP

        « La démocratie universelle, le dysgénisme et la prospérité pour tous n’ont rien arrangé non plus sur ce terrain… »

        Ca aussi, c’est un paradoxe que le réac moyen, même quand il écrit des livres, ne fait pas l’effort de surmonter:

        « La démocratie universelle, le dysgénisme et la prospérité pour tous », c’est très bien, ET ça n’empêche pas qu’un serf reste un serf.

        Partant, le réac moyen, pour contourner le paradoxe, a le choix entre idéaliser « le monde d’avant », celui où le serf prenait des coups de fouet, et l’idéalisation du serf (la common décency).

        C’est ainsi que le personnelintellectuel réac se réparti entre des sous-intellectuels façon Michéa (exaltation de la populace) et les sous intellectuels façon Richard Millet (exaltation paresseuse du passé).

      2. Paul Hodell-Hallite

        M’enfin , la « common decency » n’est pas un concept si con quand on en conaît les limites . Elle ne vise pas à idéaliser le peuple ou à le transphormer , c’est simplement la « courtoisie de base » , la frontière de caste qui vise à mettre le peuple en face de sa laideur . Elle devient ainsi un voile qui oblige le peuple à une certaine pudeur , et distance . Il n’en devient ainsi que plus fréquentable , ou du moins tolérable .
        C’est ce qui fait qu’un ancien « du peuple  » sera toujours plus fréquentable qu’un jeune . Non pas qu’il soit meilleur , mais le vernis de pudeur le rend moins répugnant .
        C’est un vernis , rien de plus .

  4. Vae Victis

    La France est un pays où il subsiste remarquablement peu de solidarité chez les autochtones, sans que les nouveaux arrivants n’y soient pour rien. Même si la solidarité mécanique de ces derniers rend d’autant plus visible son absence chez les premiers.

    Généralement les Français nourrissent peu de solidarité familiale (ou dans des rangs très resserrés), peu de solidarité amicale, et une absence totale de solidarité communautaire, chez qui ce terme n’évoque d’ailleurs rien. On peut citer quelques rares exceptions comme la Corse, mais c’est aussi l’un des territoires les moins français.

    Le contraste est saisissant entre des allogènes qui se soutiennent quoi qu’il arrive face aux étrangers à la communauté, et les autochtones chez qui les causes les plus défendables rencontrent des froncements de sourcils désapprobateurs.

    Le Français, sans doute plus que tout peuple, a remplacé la solidarité et l’humanité par l’Etat.

    Cela prend des formes outrancières qui en deviennent presque amusantes. Je connais par exemple plusieurs forums de gens passionnés par un sport où on interdit les ventes de biens manufacturés par le vendeur. Le fabricant peut bien vouloir vendre un objet confectionné avec soin, pour pouvoir racheter de la matière première et se remettre à l’ouvrage, c’est très mal vu. On lui demande aussitôt de se justifier, de présenter son statut d’auto-entrepreneur. On l’accuse d’être un voleur, un malhonnête qui fraude le fisc. Une ordure quoi. Ces types se placent bénévolement en auxiliaire zélé du trésor public, fourbissant contre « l’artisan » non déclaré qui sait-on jamais pourrait un jour vivre de cette activité. Quand on voit cela on comprend les dénonciations pendant la 2nd guerre mondiale.

    1. Vertumne

      C’est tout à fait exact. Une des causes de ce manque de solidarité ethnique pourrait venir de la centralisation excessive mise en place depuis des siècles qui, en mélangeant les sangs et détruisant les identités locales a permis l’avènement de cet Homo francus. Les régions « périphériques » situées aux marges du pays et/ou intégrées plus tard (Corse, Pays Basque, Alsace, Pays Niçois) ont pu conserver quelques particularismes. Pour la Bretagne je suis moins au courant, bien qu’il semble que la défense de l’identité locale fasse bon ménage avec une xénophilie rampante.

    2. j.ax

      Le Français, sans doute plus que tout peuple, a remplacé la solidarité et l’humanité par l’Etat.
      >> c’est un truc diabolique, qui relève des même processus que les trahisons familiales décrites dans le billet de Hank. On en vient à se dire qu’un jour, les Français mirent Dieu très, très en colère et continuent de le payer.

      1. la crevette

        Je ne sais, il est connu qu’on est toujours trahi par les siens. Personellement il suffit de rester discret en famille sur ses opinions et/ou activités. Les personnes qui peuvent vraiment comprendre un autre individu se comptent toujours par une ou deux grand maximum… Réfléchissez : une mère ne pige que puic à ses enfants, pour aut

        1. la crevette

          zut c’est parti trop tôt… je recommence en corrigeant :
          Je ne sais pas, il est connu qu’on est toujours trahi par les siens. Personellement il suffit de rester discret en famille sur ses opinions et/ou activités. Les personnes qui peuvent vraiment comprendre un autre individu se comptent toujours par une ou deux grand maximum… Réfléchissez : une mère ne pige que pouic à ses propres enfants, pour autant elle les aime sincèrement, un mari ne comprend jamais totalement sa femme,(ou l’inverse) etc… alors certes, ces personnes n’iront pas forcément jusqu’à trahir et réclamer la potence mais on en n’est jamais très loin, et avec beaucoup de sincérité et d’amour en prime!!
          Finalement, ces histoires de trahisons et d’incompréhension démontrent simplement une chose : nous restons in fine des individus totalement responsables de nos pensées et actes, donc seuls in fine,et puis c’est tout.
          La solidarité remplacée par l’Etat est effectivement une chose très française et très ancrée. Même dans le milieu associatif, les gens écrivent en disant : « pourquoi devrais-je me bouger?! L’Etat est là pour cela!! »

      2. j.ax

        Ouh là parfois quand je me relis le lendemain….

        Vous avez sûrement raison sur la famille, vous avez plus d’expérience que moi. J’ai haï la famille, j’y avais renoncé et du jour au lendemain j’ai été « retourné » par un regard bleu. Je ne sais pas si ça durera toujours mais je n’ai jamais été heureux comme ça. C’est très utile ce que vous dites sur les enfants, il faut être prêt, et les rendre prêts pour le jour où ils mettront les voiles pour de bon.

        Le « tough love » comme amour vrai, antithèse de l’amour « pour ton bien »: j’aime bien ce dialogue d’une série américaine.
        Vers 30″, http://www.youtube.com/watch?v=_-ma7aOQ9e4

        – I’m not sure if he’s my brother any more. If he ever was.
        – You stupid, stupid son of a bitch! Well boo hoo. I am so sorry your feelings are hurt… PRINCESS! Are you under the impression that family’s supposed to make you feel GOOD? Make you an apple pie, maybe? They’re supposed to make you MISERABLE! That’s why they’re FAMILY.

        « c’est un truc diabolique » (sic) >> je ne sais que penser en fait sur cet aspect « métaphysique » des choses, un mortel ordinaire ne peut pas réellement savoir.

        Qu’il y ait ou non un combat dans l’invisible entre les Anges du Seigneur et ceux de Satan… l' »oeuvre » socialiste est un fléau bien réel, et on ne peut plus délibéré.

        Des citations de Hollande pêchées sur un blog, on s’interrogeait sur sa religion l’autre jour:

        « Le collectif l’emporte sur l’individuel »

        « le sens de l’Histoire est orienté vers le progrès de l’humanité »

        « le seul culte à pratiquer doit être celui de l’humanité »

        « le seul Dieu que nous devons servir, c’est celui de l’émancipation de l’individu».

        Du lourd. La destruction de la famille est en germe dans ces citations, avec des échos satan… euh, fraternels plutôt très nets. « Culte », « Dieu »… on est toujours sûr qu’il soit athée?

        Et ceci chez B. Bertez du Blog à Lupus, chronique du 6 juin:

        « La pensée socialiste a un vice fondamental, elle prend parti pour les faibles, les minorités ou supposées telles, elle donne les banlieues en exemple, elles sont l’avenir de la France, on visite les prisons plutôt que Polytechnique au lendemain de l’élection, on s’associe à Rajoy plutôt qu’à Merkel, on étale la déstructuration des familles comme si cela était un bien, on défend le mariage homosexuel et l’adoption et, au même moment, on veut casser le soutien des familles et de la natalité que constitue le quotient familial, etc.

        (…)

        Le pari énorme de ces gens étaient que le dispositif ne serait jamais contesté, qu’il fonctionnerait à l’optimum, tout était conçu pour la perfection, c’était bien un rêve de démiurge, socialiste, dirigiste, constructiviste, aveuglé par ses idéologies de toute puissance, de savoir infini. Un rêve de « monsieur je sais tout », mieux que vous, mieux que Dieu car Dieu c’est moi.

        (…)

        Nos grands architectes de l’univers ont cru que parce que, eux, croyaient, tout le monde allait croire, toujours. Ils ont cru qu’ils étaient plus forts que la nature humaine, que l’envie, la paresse, le goût du luxe, ils ont cru aux compétences et à l’honnêteté des hommes politiques. »

  5. UnOurs

    C’est un peu la même chose que d’idéaliser le peuple, les petites gens, vanter la « common decency » (le concept le plus idiot qu’on ait jamais forgé), et de chanter la beauté du « pays réel », de la terre qui ne ment pas.
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    Non, c’est juste le contraire : ce genre d’idéaux proposés aux masses fonctionne comme des sortes de fictions utiles qui encadrent les gens, parce que les masses doivent être menées, à la persuasion ou à la trique, selon les circonstances.
    Embobiner symboliquement quelqu’un ou le faire avancer à coups de pompes dans le fion, ça procède du même processus : c’est le chef, le supérieur, l’alpha, qui mène le bal et les béta suivent.

    En outre, la « common decency », bien que fragile et souvent circonstancielle, peut parfaitement exister dans des « ethno-biotopes » particuliers ; la Suisse d’il y a quelques années étant un exemple probant pour moi.

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    il y a un paradoxe à vouloir préserver un peuple pour lequel on ne nourrit pas d’illusions…
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    Non, le « nauséabond » rationnel et méthodique sait que la préservation de la masse est absolument nécessaire, même si ses individualités sont le plus souvent rudimentaires et décevantes. C’est comme de la tourbe ou du fumier, rien de noble, ça pue et ça tâche, mais indispensable pour faire pousser les plus beaux et plus productifs éléments. L’élitisme détaché est une impasse.

    En fin de compte, ce qui compte vraiment, c’est de préserver le sang.
    Tant qu’il n’est pas trop mêlé, subsistent toujours les potentialités de la race.

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