Traduction de Thorkaël.
Ainsi, le « mage des Finances » est surtout – et c’est ainsi qu’on l’appelait – le « dictateur des Finances ». Il ne fait ni pirouettes ni trucages comptables : il établit, depuis longtemps, le diagnostic d’un problème qu’il a étudié pendant des années. Le gouvernement militaire, en suspendant les partis et la pression du clientélisme, a créé un espace de pouvoir et d’autorité. Salazar est intelligent et incorruptible et, sans amis avec des intérêts ou des liens avec des groupes financiers, il peut décider en liberté. Comme ils ont besoin de lui, les militaires et leurs collègues du ministère lui donnent carte blanche et ne font aucune dépense (et ne lèvent aucune recette) sans son accord préalable.
A partir de 1928-1929, le budget portugais est en équilibre, et il le restera jusqu’à la fin du gouvernement de Salazar, 40 ans plus tard.
Aussi, terminés les déficits, la dette publique sera réduite en conséquence, amortie rapidement grâce à l’arrêt de l’hémorragie du déficit, à l’amortissement permis par les excédents budgétaires et également – très important – par le retour des capitaux émigrés face à la stabilité politique et la perspective d’une monnaie forte et sûre.
Les mécanismes financiers fonctionnement par eux-mêmes, dès qu’ils agissent dans une écologie de bonne politique, c’est-à-dire une politique stable, avec des règles du jeu bien définies et où le pouvoir, après les avoir fixées, n’est pas le premier à les violer en sa faveur, en émettant de la monnaie-papier, en suspendant les contrats ou en se compromettant en permanence dans le crédit.
Jaime Nogueira Pinto, Salazar: O Outro Retrato, Lisbonne, A Esfera dos Livros, 2007, p. 74-75
Porter bien haut les couleurs de l’Institut Libéral Jünger-Salazar