Les cours magistraux et les écrivains-papiers

La semaine dernière et pour la première fois depuis un paquet d’années, je suis allé assister à une conférence, c’est à dire un cours magistral… Elle était donnée par un gus de soixante ans, il avait un nœud papillon, et je me suis endormi sur ma chaise…

Dans les premières minutes de mon sommeil, j’écoutais encore un peu le monsieur, je me suis alors dit rapidement que j’aurais pu lire ses brouillons en dix minutes sur internet, plutôt que de le subir en live pendant une heure vingt-cinq minutes sans avoir le droit de me gratter, et c’est alors qu’il m’est venu un flash : je l’ai vu en train de laver du linge dans un lavoir municipal en 1890, en costume et nœud papillon, il se tâchait de partout, puis tout d’un coup, le même était en 2011 et foutait ses frusques dans une machine à laver dernier cri, en bras de chemise.

Voilà, nous y sommes, c’est exactement ça… Le cours magistral est à la circulation de l’information et la stimulation intellectuelle ce qu’étaient les lavandières à la propreté domestique: elles faisaient à peu près le job, ces braves dames, mais c’était, long, fastidieux, et je suis sûr qu’elles n’enlevaient pas toutes les tâches, qu’on enjolive et que de temps à autre, leurs amants, leurs enfants ou leurs maris sentaient mauvais du pantalon.

Le cours magistral revêt deux immenses défauts: d’une part, les informations distillées par le professeur en chair circulent par la force des choses très lentement, et cette lenteur donne deux points d’avance aux esprits les plus flasques de l’auditoire tandis qu’elle en enlève deux aux plus vifs, c’est à dire sommes toutes aux gens les plus légitimes à recevoir les dites informations… Il s’en suit que ce seront les mauvais élèves, qui feront les plus grandes carrières de disciples, et qu’ils deviendront à leur tour des clercs à nœud papillon respectés, certes, mais qui n’éblouiront pas ceux qui regarderont de près leurs productions dix ans après leur mort, c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais surtout, le cours magistral prive le professeur d’un retour, comme on le dit des musiciens quand ils jouent devant un public… Le professeur sème, c’est son métier, il essaime des moitiés de vérité, les autres moitiés se trouvent dans la salle, et pour le coup, parce qu’il est privé de retour, il n’est pas tout à fait en mesure de comprendre ce qu’il a dit…. Partant, c’est un cercle vicieux, ce sera le professeur le moins doué, le moins capable de se mettre en danger et finalement le moins désireux de comprendre ce qui sort vraiment de sa bouche, qui fera la carrière la plus longue et la mieux récompensée… C’est internet et les commentaires des blogs, qui permettent à celui qui éprouve le besoin de conférer d’avoir un retour … Le web, c’est le cours magistral plus l’électricité, et les écrivains d’aujourd’hui qui seront publiés dans la Pléiade entreront dans la Maison avec leurs commentaires sous le bras.

Ce qui est absolument fascinant dans ce constat, c’est que le professeur en chair est le corollaire exact du dirigiste économique qui prétend organiser les rapports marchands d’en haut mais qui n’arrive qu’à provoquer des queues interminables devant les épiceries, parce qu’il n’a pas pris en compte qu’il lui faudrait détenir des milliards d’informations, pour faire surgir ex nihilo un système économique performant de son chapeau, qu’il ne lui manque que d’être Dieu en personne, pour les avoir et rendre toutes les voies pénétrables.

Pour dire toute la vérité, cette réflexion m’est venue en lisant le blog Ostracisme tenu par un certain Aristide, lequel est un enseignant d’âge mûr qui a brillamment expliqué à ses lecteurs le concept du quotient intellectuel…. En le lisant, plus je trouvais ça pertinent et plus je me disais qu’il me faisait perdre mon temps, qu’ il me rappelait le blog de l’excellent Vertumne de trente ans son cadet qui avait dit tout ça deux ans avant lui, avec beaucoup moins de morgue, mais surtout en arrivant à capter un lectorat beaucoup plus jeune et bien plus réceptif….

C’est peut-être le plus grand tabou de l’époque, ça, d’ailleurs : personne ne crie au jeunisme quand un tennisman de trente ans prend sa retraite, mais il est interdit de dire qu’un cerveau de cinquante ans est moins souple qu’un cerveau de trente ans, moins propice à saisir l’instant T, qu’un artiste ayant dans ses salles des jeunes gens de vingt-ans a par définition plus de talent qu’une idole à quinquagénaires…. Ce sont des adolescents qui ont repéré les Beatles au radar, et les vieux les ont écoutés plus tard, après que les jeunes les aient renseignés…. Ils étaient moins vieux, leurs oreilles étaient donc mieux faites et leurs sens plus aiguisés.

D’ailleurs, tout le monde s’accorde à dire que nous sommes tous d’une terre, d’une langue et d’un milieu social, mais il est impossible d’affirmer qu’un homme est d’une époque, et que cette époque, c’était immanquablement celle de ses vingt ans…. Si un type devient riche et célèbre à 52 ans, même si avant cet âge on n’a fait que lui jeter des pierres, il n’en demeurera pas moins qu’à 80 ans, à chaque fois qu’il parlera de son époque, c’est de ses 20 ans, dont il s’agira, et pas de ses 52 ans. … Plus un homme vieillit, plus il s’éloigne de son époque et moins il comprend celles qu’il traverse, c’est aussi aussi simple d’admettre ça que la retraite du tennisman de trente ans.

Pour en revenir à mon titre et nos moutons, le livre-papier devient chaque année un peu plus le repère des écrivains-lents, des diplodocus au public composé de nostalgiques tout ratatinés dont on retiendra qu’ils lisaient encore le vieux Guy Debord en 2011, des gens qui sont à l’écrit ce que le professeur magistral est à l’oral…. Le socialisme intellectuel a ses fonctionnaires, c’est à dire tout un tas de smicards qui végètent dans des maisons d’éditions déficitaires, des libraires de quartier complètement fripés qui ne gagnent pas grand chose mais qui émargent tout de même à 35% quand on va se fournir chez eux, et surtout des pédagogues qui écrivent des livres pendant les vacances scolaires.

A ce propos, on ne dira jamais à quel point ils sont inutiles, les professeurs de l’Éducation Nationale… Il suffit de regarder autour de nous pour voir que les gens de notre entourage peuvent être brillantissimes ou tout juste en mesure de se torcher le cul, mais qu’en dehors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, ils ont les uns et les autres acquis 95% de leur savoir à l’extérieur de l’école, qu’ils ne doivent rien à leurs professeurs, qu’ils aurait très bien pu ne pas y aller, aux écoles, que ça n’aurait presque rien changé…. Quand ils parlent l’anglais, ils l’ont appris en Angleterre, s’ils ont lu Cioran, c’est un copain d’enfance qui leur en a parlé pour la première fois, et s’ils parlent un français compréhensible en dépit d’un niveau à l’écrit catastrophique, c’est parce que la télévision était allumée chez eux depuis leurs naissances…

Même l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, on ne doit pas le mettre au crédit de ces gens-là : ils sont infoutus d’enseigner une langue étrangère en huit ans, n’importe quelle multinationale qui veut envoyer l’un de ses cadres à l’étranger fait de lui un bilingue en six mois, en confiant la tâche au privé, et j’en conclus donc que les mêmes entreprises pourraient apprendre à lire et écrire aux enfants de six ans en très peu de temps, en ne les retenant que deux heures par jour, qu’il n’y aurait plus qu’à lancer des appels d’offre.

Prenons un peu de recul, pour finir… La totalité des enfants passent six heures par jours de leurs six ans jusqu’à leurs dix-huit ans devant des professeurs qui leurs assènent des cours magistraux, alors que des intellectuels binoclards surdiplômés rassemblés pour écouter un Maître se mettent tous à regarder leurs montres et lorgner sur le buffet au bout d’une heure… Dans cent ans, on fera hurler de rire nos descendants, quand ils apprendront que le moindre petit morveux de notre époque passait plus de temps devant un enseignant que Néron en a passé devant Sénèque…. Ils chercheront à cerner les origines de cette démence collective, et ils en arriveront à cette conclusion: les micro-Sénèque de l’époque palpent un quart du budget de l’État, c’est à dire sans doute plus que les prêtres sous l’ancien régime….

Une simple histoire de lutte des classes…

58 réflexions sur « Les cours magistraux et les écrivains-papiers »

  1. vlad tepes

    « Plus un homme vieillit, plus il s’éloigne de son époque et moins il comprend celles qu’il traverse, c’est aussi aussi simple d’admettre ça que la retraite du tennisman de trente ans. »

    Félicitation, sachez que vous êtes le premier homme à avoir trouvé les mots pour me filer la frousse de vieillir, ça n’était jamais arrivé auparavant, moi qui ai toujours eu l’impression légitime que je ne faisais que me bonifier en vieillissant. Grâce à vous, je vais passer une mauvaise nuit et aller à la messe demain matin au lieu de regarder la finale de rugby.
    Je ne vous salue pas, mais comme j’aime les défis, je ferais tout pour continuer à comprendre les époques que je traverse quel que soit mon âge, et ainsi vous renvoyer l’ascenseur du coup de froid que vous venez de m’administrer.

    Très mauvaise nuit à vous aussi, toc!

  2. Dotchi9

    L’Ecole est de la maltraitance, puisque les adultes ne supportent pas une heure de discours, mais que les enfants sont obligés de s’en fader 6 heures/jour, la plupart du temps assis. Sauf au cours de gym. Et encore. Les profs de gym tiennent des discours sur les postures, la prise de risque, le référentiel bondissant.

  3. Rosco

    Pourquoi est-ce que vous vous sentez toujours obligé de nous infliger un paragraphe sur le dirigisme économique ? ça fait un peu figure imposée, à force, et là, c’est pas très convaincant.

    Sinon, il est regrettable qu’on ne dise pas plus souvent que l’école n’apprend quasiment rien aux élèves. Soyez en remercié mille fois. Le rapport entre le temps investi et ce qu’on en retire est calamiteusement déséquilibré.

    En ce qui me concerne, j’ai été suffisamment chanceux pour savoir lire et écrire avant d’entrer en CP, et du coup toute ma scolarité n’a été qu’un long et pénible tunnel d’ennui, puisque j’étais capable d’aller chercher l’information dans les livres dans pas mal de matières. Et évidemment, à part « pas de futur après when », tout mon anglais a été appris sur le terrain, pour ne rien dire de l’allemand.

    Ceci dit, je reconnais que le peu de physique et de science nat qui me reste vient du collège. Et l’intérêt de la scolarité vient de ce qu’elle permet de s’attaquer aux mathématiques, ce qui permet à certains de finir traders ou analystes financiers et de faire fructifier au centuple les heures qu’ils ont passé à l’école. Pour les crétins comme moi qui n’ont jamais rien compris aux maths, le bilan est nettement moins bon. Et je persiste à croire que le caractère collectiviste et carcéral de l’éduc naze ne m’a pas aidé sur ce plan.

    Point positif à mettre au crédit des lycées de la raiepublique : j’ai bien rigolé et j’avais des bons potes. Mais j’étais dans un coin favorisé, donc les persécutions des CPF étaient relativement limitées et vivables.

    Quand on y pense, l’éduc naze, c’est vraiment de la merde.

    1. XP Auteur de l’article

      Vous ne voyez pas le rapport entre l’économie dirigiste et le cours magistral? Ah bon. J’ai dû rater mon coup, en effet.

      Moi, je n’ai été ni heureux ni malheureux à l’école. C’est bien plus tard que je me suis mis à ne pas les aimer, les pédagoques.

      J’ai été commercial très longtemps, comme je l’ai déjà dit, j’ai vendu à peu près 150 appartements, ce qui doit faire au moins 500 biens pris à la vente, et si je compte toutes les visites, j’ai croisé quelques milliers de clients (comme n’importe quel négociateur).

      Ca fait un très gros sondage. Et bien je vous assure que cette corporation est de loin la plus conne de toutes. De très loin. On a l’impression d’avoir à faire à des enfants, ils sont tous persuadés que le monde tourne autour d’eux.

      Ce qui m’agace, c’est que tout le monde le sait, mais qu’on en parle en baissant le ton. Ca, c’est insupportable.

      le problème, c’est que l’éducation nationale est un très grand sujet (parce ça coùte très cher) et que le sujet est trop sérieux pour qu’on en parle avec des gens aussi immmatures.

  4. Julius

    Là où vous visez juste XP, c’est lorsque vous expliquez que les profs sont d’anciens élèves moyens.

    C’est un sentiment que j’ai souvent eu en observant mes profs, en particulier au lycée. Faut dire les choses comme elles sont : les profs peuvent être de braves types, mais ils sont immanquablement de parfaits losers. Et je parle aussi bien du loser sérieux qui potasse des tas de bouquins mais qui les comprend mal, que du loser naturellement doué mais sans ambition ou trop fainéant pour trouver sa vocation.

    D’ailleurs, la « vocation d’enseignant », c’est du pipot non ? Un étudiant doué en sciences ne devient pas prof de SVT ou de physique-chimie. Il devient médecin, chercheur dans un labo, il monte sa boîte… Celui qui devient prof de SVT en lycée professionnel est le type un peu gauche avec 11 de moyenne.

  5. la crevette

    Les professeurs qui m’ont marquée ne m’ont pas touchée par une masse de connaissance supérieure à la moyenne (j’ai eu quelques professeurs très cultivés) mais par leur personnalité. Ce sont leurs témoignages de vie qui m’ont orientée dans certains amours littéraires et, plus profondémment, dans certaines directions ou chemins personnels et décisifs.

    1. XP Auteur de l’article

      D’une certaine manière, ça met de l’eau à mon moulin.. Parce que ce n’est pas un métier, ça, d’être un adulte avec une personnalité riche et attirante qui influence les enfants, d’être un exemple de vie.

      Au contraire, si on est à leur reconnaitre ça, c’est bien qu’ils ne servent pas à grand chose. C’est un peu comme si tu fais venir une femme de ménage, que tu fais le bilan de son travail, du service rendu et que le seule chose que tu trouves c’est « elle m’a tenu compagnie, on a papoté,ça m’a fait passer le temps, ca m’a remonté le morale, et puis elle m’a racontée l’histoire de Toto qui en a trois, on a bien rigolé ».

      C’est très bien, mais ce n’est pas une femme de ménage, c’est une copine, on ne fait pas un chèque aux gens parce qu’ils viennent prendre le thé chez nous.

  6. dsl

    Oui, le retour c’est important. C’est pourquoi l’école a parfois valeur d’humilité puisqu’elle permet à l’élève qui croit en savoir plus que le professeur, de se rendre compte qu’il n’en est rien.
    Le cours magistral n’a jamais eu vocation à permettre un échange important entre l’auditoire et l’orateur, ceci pour des raisons pratiques.
    Maintenant, il existe d’autres manières d’enseigner, depuis le tête à tête avec le précepteur aux petits groupes d’élèves qui interagissent.
    Une remarque en passant, dans les cours d’amphi, les élèves les moins présents sont rarements les plus doués, et ceux qui réussissent le mieux (sauf exception).
    Sinon, la charge contre l’Educ Nat, si elle est politiquement justifiée, ne me semble pas ici tout à fait juste, de même que l’analogie entre le système économique, par essence chaotique au sens mathématique du terme, et le professeur dont la fonction est simplement de transmettre de façon verticale un savoir à un grand nombre d’individus en même temps.
    Enfin, l’opposition entre générations n’est pas une idée bien neuve, elle est même vieille comme le monde, et impossible à réfuter, je me permettrais simplement de remarquer que la notion de génération au sens mathématique est une pure abstraction qui n’a pas d’existence réelle.

    1. XP Auteur de l’article

      le cours magistral a pour vocation de transmettre un savoir.

      Mais d’une part, ce savoir est aujourd’hui disponible partout, tout le monde dispose d’une somme illimitée d’information, mais surtout, les jeunes générations sont habitués à les traiter à la vitesse où elles arrivent.

      Exemple: Vous consulter la fiche Wiki de Napoléon (qui doit bien valoir ce qu’on apprend sur lui au collège), et vous êtes emmené machinalement à cliquer sur le lien de la Corse, à glaner quelques informations, puis à revenri sur Napoléon… C’est une simple question d’habitude… Ca prend le temps que le professeur se racle la gorge, mette ses fiches en ordre et rétablisse le silence.

      Prenez deux « intellectuels » d’égal valeur (dans le sens « personne intéressé par les livres, la politique, la littérature… »), l’un qui a vingt ans et l’autre quarante:

      1- celui de vingt est incontestablement plus vif et plus cultivé que ne l’était le plus vieux vingt ans plus tôt.

      2- Le plus vieux, s’il a un peu d’avance sur l’autre, n’a certainement pas vingt ans d’avance.

      C’est un truc qui me fascine, ça: sur le net, on voit bien que les intellectuels de 50 ans qui ont des blogs et sont habitués aux forums, qui sont formatés par et pour les cours magistraux, sont incontestablement à la traine par rapport aux blogueurs de 25 ans,

      D’une part, ils sont habitués aux digressions, et d’autre part, à l’opinion (y compris la leur) aussitôt émise et aussitôt amendée, relativisée, retournée, complétés, dépassée… Pour quelqu’un formaté par le cours magistral, c’est tout simplement incompréhensible…
      Par ailleurs, ils sont habitués à ce qu’un un développement permette immédiatement d’aboutir sur un autre qui n’a à priori aucun rapport… Bref, à acqérir ce que j’appelle un esprit tranversal, et là encore, la génération « cours magistral » ne comprend pas, elle prendra ça pour du foutoir.

      D’ailleurs, phénomène assez frappant, les blogueurs se réunnisent par classe d’âge, dans une large mesure, même quand jeunes et vieux sont du même camps, alors qu’en principe,derrière un écran, ça ne devrait pas jouer.

      1. Vae Victis

        J’ajouterai : le cours magistral avait pour vocation de transmettre un savoir quand le papier n’existait pas, et que l’oral et la mémoire était la façon la plus simple de transmettre ce savoir. D’où l’importance accordée au processus de mémorisation, qu’on retrouve dans certaines cultures où il est encore de bon ton d’apprendre des textes par cœur, parce qu’être un savant signifiait être capable de retenir l’information en dehors de tout support physique.

        A l’heure d’internet le cour magistral est une excentricité complètement obsolète.

          1. XP Auteur de l’article

            « C’est en effet le plus souvent le cas, mais certains orateurs de qualité (les plus anciens, les plus cultivés) savent encore le rendre utile. »

            Sans doute. comme les robes de haute-couture fabriquéeS à la main, les traversées de l’atlantique en paquebot, les disques vinyle, les livres brochés… Ca existe encore, mais c’est pour l’essenciel terminé.

    2. Dotchi9

      Comme le dit XP, l’internaute « glane » des informations, les arborescences lui sont naturelles. Cependant quand on discute avec la dernière génération née avec la souris dans la main, ce qu’ils ont glané est un éparpillement sans structure. Ils font illusion 3 minutes par leur vivacité, en effet. Derrière la vivacité, un vide sidéral. Ils ne savent rien mais croient savoir et affichent leur ignorance crasse de façon très agréable. En quoi ils sont confortés par le bac à 80%, les mentions pleuvent, et les désillusions après. Celui qui a la mention très bien est à peine moyen en grande école. Quand il a réussi le concours.

      1. XP Auteur de l’article

        Je ne suis pas d’accord avec vous. Enfin, ca dépend de qui vous parlez.

        Il y a de gens qui n’ont aucune attirance pour les choses de la culture et de l’esprit. Ceux-là, leur nombre et invariable, et vous pouvez les élever avec internet ou les mettre à Henri IV puis à la Sorbonne, ca n’y changera rien. Dans le meilleur des cas ils auront une tête bien pleine, ce qui n’a aucun intérêt.

        En revanche, je l’affirme, les meilleurs sont bien meilleurs. Et je ne prêche pas du tout pour ma paroisse. Je suis juste frappé d’échanger régulièrement avec des gens qui ont dix ou quinze ans de moins que moi auxquels je n’ai trictement rien à rendre. C’est comme ça.

        Mais heureusement pour moi, j’ai tout les défauts de la terre, mais je suis a peu près exempt de celui de la jalousie^^ J’ai plutôt le défaut contraire. C’est quand je trouve les gens décevants, qu’ils me foutent les boules.

  7. dsl

    Je suis d’accord pour dire qu’internet est en train de révolutionner le monde des idées, le monde de l’information, d’ailleurs je pense que nous n’en sommes qu’au début.
    Attention, si on trouve beaucoup d’informations sur internet, la qualité de celle ci est dès lors qu’on souhaite un certain niveau d’exigence est souvent moyenne. Par ailleurs, l’accès instantané à ces informations n’est pas de nature à faciliter la mémorisation (on peut se demander par exemple ce qui reste d’une lecture d’une fiche wikipédia) or cette mémorisation, cette familiarisation me semble seule à permettre d’approfondir, ou raffiner sa pensée.
    Pour finir, le regroupement des blogs en classe d’âge est peut être tout simplement un reflet de la forme du discours, ce qui serait un argument supplémentaire sur la superficialité de la pensée diffusée sur le net.

    1. XP Auteur de l’article

      « Pour finir, le regroupement des blogs en classe d’âge est peut être tout simplement un reflet de la forme du discours, ce qui serait un argument supplémentaire sur la superficialité de la pensée diffusée sur le net. »

      Je ne crois pas, en tout cas, ce n’est pas ce que j’ai observé. Régulièrement, quand un plus vieux va sur un blog de plus jeune, où vise-versa, il y a un clash.

      Et toujous, ce clash est dû au fait qu’une opinion proférée est aussitôt revisitée, ou alors fait l’objet d’un raprochement audacieux et surprenant, en apparence…. C’est ça que j’appelle le retour… Celui qui confére (et d’une certaine manière, écrire un billet, c’est conférer) est habitué à ne pas s’en tenir à sa démonstration, à faire fructifier ce qu’il a avancé.

      Pour le plus vieux, c’est une remise en cause du savoir, une pente savonneuse vers l’acculturation, etc… Alors qu’il ne s’agit que d’utiliser le savoir.

      Le savoir n’a aucune utilité en soi. C’est ce à quoi il permet d’aboutir, qui importe…

      1. dsl

        Je n’ai pas suffisament d’expérience pour juger, cela dit, il est vrai que la pensée comme le corps (sauf une certaine partie) prennent de la rigidité avec l’âge…
        « Le savoir n’a aucune utilité en soi. C’est ce à quoi il permet d’aboutir, qui importe… »
        Je serais plutôt d’accord, alors je vous retourne la question : qu’avez vous produit à partir du savoir que vous avez pu trouver sur le net ?

      2. Dotchi9

        « Et toujours, ce clash est dû au fait qu’une opinion proférée est aussitôt revisitée, ou alors fait l’objet d’un rapprochement audacieux et surprenant, en apparence…. C’est ça que j’appelle le retour… »

        Absolument. De ce fait, la dernière génération semble spontanément plus civilisée. A cause des retours. A force de recevoir instantanément la contradiction, ils sont moins agressifs que les premiers internautes qui se lâchaient à l’abri de leurs pseudos. Ils ont intégré le principe de réciprocité
        Il me semble, du coup, que l’on peut « dater » les internautes en fonction de leur propension à insulter l’autre sans argumenter.
        La coprolalie identifie aussi sûrement que la datation carbone l’ivrogne communiste qui n’est plus dans sa toute première fraîcheur. La coprolalie est aussi datée que le maniérisme frelaté et le tyrannosaure rex.

          1. XP Auteur de l’article

            L’incapacité à se livrer à une controverse peut expliquer à la foi le recours à l’insulte et à l’argument d’autorité, à la définition tombée d’en haut qui clôt le débat…

            Ou au recours paresseux à l’histoire.. ».C’est comme ça parce que ça c’est passé comme ceci ou comme ça »; on conulte les encyclopédies comme on a recours aux Sourates, pour y trouver une vérité révélée.

            Sinon, j’ai le souvenir d’un prof piètre débatteur et piètre intellectuel qui intervenait dans des conférences au moment des questions à la salle… C’était d’un grand comique, parce qu’a force, tout le monde l’avait repéré, et il prenait des notes pendant toute la conférence pour poser une question en trois points bien ditincts, avec presque une intro et une conclusion…
            Ca faisait sourire, mais j’ai compris avec du recul qu’il recréait en quelque sorte sa salle de classe et les conditions du cour magistral parce qu’il était incapable de confronter son savoir, se remettre en cause et se risquer à une controverse.

            1. vlad tepes

              « Ou au recours paresseux à l’histoire.. ».C’est comme ça parce que ça c’est passé comme ceci ou comme ça »; on conulte les encyclopédies comme on a recours aux Sourates, pour y trouver une vérité révélée. »

              C’est le genre de sujets ou j’aurai tendance à dire comme ça sur le coup sans réfléchir que je ne suis pas d’accord avec vous, mais en grattant un peu si en fait.
              Tout simplement parce qu’il y a Histoire et Histoire, comme d’habitude les mots en eux-mêmes n’ont aucun sens.
              Pour moi l’Histoire reste une discipline très importante (même si j’avoue que je trouve le nombre de jeunes qui veulent s’y destiner un petit peu trop important ^^), dans le sens où elle vient établir des faits, et une pensée, une vision des choses ne peut se construire que sur des faits exacts, et non sur des faits erronés, volontairement ou non. Par exemple, en faisant une analyse intelligente de l’Histoire, on comprend parfaitement pourquoi l’Angleterre est le berceau du libéralisme, et pourquoi la France a sur elle cette tendance au socialisme et au jacobinisme qui lui colle à la peau comme la gueule de Mélenchon dans un centre d’interrogatoire pour récalcitrants. Les faits s’empilent les uns sur les autres, et on en est arrivé là. Et les exemples sont multiples, idem sur l’arrivée du nazisme en Allemagne, voir même sur le communisme en Russie, des faits qui se sont enchaînés pour aboutir à cette souris.
              Mais tout est dans cette notion, « analyse intelligente », c’est à dire avoir une conception saine de l’Histoire, c’est à dire la voir comme une succession de faits divers, et non comme une succession de luttes des classes, pour ne citer que la bêtise marxiste. Et en y réfléchissant bien, il est inutile en fin de compte pour un honnête homme intelligent de connaître les livres d’histoire par cœur, juste de faire une analyse pertinente et objective des faits qui se présentent à nous aujourd’hui. La France est la France, l’Angleterre est l’Angleterre, les USA sont les USA, et les Balkans sont les Balkans, quelqu’un d’intellectuellement sain comprendra l’histoire, les raisons et les aboutissants tout seul, sans bouquins, parce que si tout est le fruit d’une histoire, c’est que justement le fruit actuel est censé donner toutes les indications sur la pousse de l’arbre et sur la graine initiale.
              C’est justement le grand paradoxe des gauchos et mongaullo-souverainistes, en sacralisant l’Histoire, ils démontrent en fait qu’ils ne croient pas en la matière elle-même, qui n’a besoin d’aucune attention particulière puisque ce qui se passe en ce moment se suffit à soi-même, mais qu’ils cherchent en fait à imposer une vision des choses, à remplir les têtes de leurs ingrédients pour créer une ou des entités artificielles. Qu’ils cherchent en fait à pourrir le débat à la source.
              C’est quelque chose que j’ai compris en prenant de l’âge, particulièrement ces derniers temps. Avec des gens vraiment intelligents et intéressants, il n’y a en fait jamais besoin de parler d’Histoire, tout au plus pour apporter des confirmations ou pour renseigner son interlocuteur sur des choses qu’il ignore, pour faciliter le dialogue. Avec des gens bêtes et inaptes aux choses de l’art et de la pensée, la discussion aboutit SYSTÉMATIQUEMENT sur des détails historiques, et très souvent ces dits faits historiques se révèlent en fait erronés ou mensongers. Au début en lisant les livres d’histoire, je pensais que je pourrais en finir avec ces gens là, déchirer les quelques parures de façade auxquelles ils s’accrochaient pour faire plus ou moins illusion, mais j’ai réalisé que cette façon de faire, s’en référer toujours à l’histoire en la mythifiant ou en la déformant, n’était pas une cause mais une conséquence, soit de gens trop bêtes pour discuter, soit de pourritures totalitaires en puissance, et que j’aurais beau les mettre à poil, ils continueraient de toute façon à débiter les mêmes salades et ne changeraient pas d’un iota leurs positions, parce que c’est dans leur nature et qu’ils ne peuvent faire autrement.

              Mais après, je reste quand même attaché à la discipline historique, mais c’est un attachement purement personnel, qui je suis persuadé (en tout cas j’espère), est une réponse à l’affirmation que vous avez faite sur le fait qu’un homme de plus de quarante ans ne pouvait par nature comprendre son époque. Celui qui arrive à comprendre les tenants et les aboutissants de toutes les époques arrivera forcément à comprendre la sienne quelque que soit le nombre de rides sur sa gueule…en tout cas j’espère…oh, et puis je vous emmerde après tout.

            2. Dotchi9

              Marrant, ces fausses questions destinées à briller. Le vôtre est un cas.
              Les boucles de rétroaction systémiques qui n’existaient pas avant sont une des conquêtes les plus intéressantes du Net. Qui pourraient redéfinir entièrement l’acquisition du savoir ? Que le cours magistral ignore, par définition il est pauvre en liens. Si le discours magistral est intéressant parce qu’il émane d’une personnalité originale, intelligente, passe. Ce que disait la crevette. Mais si le discours émane d’un T-Rex psychorigide, qui ne sait pas se mettre à la portée de l’auditoire, on a tous eu à faire à ces spécimens relationnellement incompétents et uniquement occupés à asseoir leur magistère…
              A la Cité des Sciences de la Villette les dispositifs de vulgarisation scientifique sont censés être interactifs. A la place des étiquettes descriptives habituelles des musées, des invites à manipuler et des pistes de réflexion ouvertes. J’y ai vu les jeunes courir dans tous les sens, chahuter, secouer et jouer. Bénéfice intellectuel sans doute minime pour un coût pharamineux.
              Finalement, je me demande si, quel que soit le dispositif, et internet ou pas internet, un âne reste un âne, et un intelligent tirera profit, même du cours magistral. La vivacité est innée, je me le demande de plus en plus.

            3. XP Auteur de l’article

              @Viad

              « est une réponse à l’affirmation que vous avez faite sur le fait qu’un homme de plus de quarante ans ne pouvait par nature comprendre son époque. »

              Ouh Là, je n’ai pas dit ça, malheureux!

              Mais je pense qu’on comprendra d’autant mieux l’époque qu’on traverse en comprenant que ce n’est pas la nôtre.

              Prenons l’exemple de Gainsbourg: il comprenait parfaitement son époque (le années 70 et 80) et était en phase avec la jeunese parce que justment, il avait compris que SON temps avait passé, que la force créatrice était ailleurs, chez de nouveaux venus.
              Il était ému jusqu’aux larmes de voir que des salles enti_res de gamins l’acclamait, alors que ceux de sa géhération le traitait de vieux dégueulasse… C’est parce que c »était un créateur, et qu’il savait ce que ça signifiait.

            4. vlad tepes

              « Mais je pense qu’on comprendra d’autant mieux l’époque qu’on traverse en comprenant que ce n’est pas la nôtre. »

              Ouf…vous me rassurez là 😆
              Savoir prendre ses distances en quelque sorte, de la hauteur, ce qui est une nécessité pour toute création, qu’elle soit intellectuelle ou artistique.
              Cela dit je vous remercie chaudement d’avoir abordé le sujet, celui de la non-importance fondamentale de l’Histoire, parce que figurez vous que mon objectif en ce moment-même était d’être un crack sur les Histoires de toutes les régions du monde, j’avais l’impression que ça me donnait un cadre pour me rassurer, et que ce serait une arme redoutable pour clouer le bec de tous les GVD/CAB définitivement.

              Je vais de ce pas me consacrer à la philosophie, ce sera en fin de compte beaucoup plus utile. L’Histoire, ça sera pour après, quand j’aurai des rides, et en attendant, si un GVD/CAB tente de m’embrouiller avec ses petits détails historiques sur lesquels je suis « ignorant »^^, je lui sortirai « un fils ne doit pas payer pour les fautes de son père, parlons des faits actuels si vous le voulez bien », et je pense que ça le fera…enfin non, ça ne le fera pas, il tentera quand même de continuer à m’embrouiller, mais c’est pas grave, en fait le but du jeu est justement de ne pas discuter avec ces gens là, tout au plus les étudier, ou se moquer d’eux.

            5. XP Auteur de l’article

              @Vlad

              Je vais vous dire, je fais partie des gens très angoissé par le temps qui passe et l’age (depuis envoron mes 5 ans^^), mais paradoxalement, c’est l’arrivée de nouveaux venus particulièrement intéressants qui me console. Et qui me semble-til atténue grandement les effets de l’Age.

              Si les années passent mais que vous êtes naturellement plus en phase avec des types de 20 ans que de 60, ça règle en grande partie le problème.

              Le jour où toutes les vieilles instits du Web trouveront que je que je suis un mec génial, là, j’aurais vraiment peur de vieillir^^

              Mais on dirait qu’il t a de la marge.

            6. Dotchi9

              « Le jour où toutes les vieilles instits du Web trouveront que je que je suis un mec génial, là, j’aurais vraiment peur de vieillir^^ »

              Elles ont des culottes en coton qui montent jusqu’aux aisselles, selon un copain médecin. Mais ça c’est de visu.

            7. la crevette

              A propos du temps qui passe, je suis tombée sur ce commentaire de Cioran (que je n’ai jamais lu, je commence tout juste) :

              « Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt. Quarante ans d’un long, d’un superflu travail de vérification… »

              (Dans : « De l’inconvénient d’être né »)

    2. XP Auteur de l’article

      « Attention, si on trouve beaucoup d’informations sur internet, la qualité de celle ci est dès lors qu’on souhaite un certain niveau d’exigence est souvent moyenne. »

      C’est un argument spécieux. Bien entendu que si vous faites des études d’histoire et que vous vous spécialisez sur le Consulat et l’Empire, la fiche Wiki, ç’est un peu limité.

      En revanche, la dite fiche plus les nombreux liens qui y ont attachés, c’est très largement suffisant pour se faire une culture d’honnête homme, et c’est bien plus que ce qu’il y a dans le programme des collégiens.

      C’est d’ailleurs pour ça qu’on tente de ridiculiser Wikipédia (inventé par des libéraux, soit dit en passant)en particulier dans le monde enseignant, Parce que l’outil rend inutile et obolète en très grande partie le cour magistral, et porte atteinte au prestige de érudits… Impossible d’en mettre plein la vue avec un savoir qui et disponible partout.

      Après, l’érudit va faire diversion en disant qu’il n’y a que 80% de son savoir, sur internet… C’est de la mauvaise foi absolue.

      1. vlad tepes

        « C’est un argument spécieux. Bien entendu que si vous faites des études d’histoire et que vous vous spécialisez sur le Consulat et l’Empire, la fiche Wiki, ç’est un peu limité. »

        Certes, mais quand même je pense sincèrement que pour de nombreux sujets, un livre c’est bien mieux. Wiki, ça peut le faire sur des sujets où les connaisseurs sont nombreux, puisque au plus il y en a, au plus le sujet sera précis et les informations erronées corrigées, mais sur les sujets où peut de monde connait ou s’intéresse, les mensonges et les contradictions sont monnaies courantes.
        Pour ne citer qu’une exemple anodin, toutes les pages francophones décrivent le zoroastrisme comme un monothéisme, ce qui est absolument faux, et réfuté par n’importe quel bouquin sur l’Iran. Bon, vous allez me dire on s’en fout, mais quand même ça démontre une certaine tendance…

          1. XP Auteur de l’article

            La question n’est pas de savoir si aujourd’hui, en 2011, c’est le livre ou le net qui est le mieux, si le net est assez fourni, assez bien documenté, etc..

            Je n’ai jamai dit qu’aujourd’hui, le net est suffisant… Je dis que que le net est intrinséquement supérieur au livre papier parce qu’il donne l’habitude de collecter très rapidement des informations.

            Par exemple, je suis toujours surpris de voir des cinéphiles de 25 ans connaitre le cinéma de leur époque ET celui de Pasolini, Polanski et Michel Audiard… Paece qu’en fait, c’est aussi accessibles pour eux que les films récents… Ainsi, ces cinéphiles ont vu autant de films qu’en voyaient les cinéphiles avant en 30 ans de cinémathéque ou de ciné-club à la télé, une fois par semaine.

            Il y a ne serait-ce que 15 ans, un cinéphile vraiment averti de 25 ans, ca n’existait pas.

            1. Vae Victis

              Le livre, le net, cette distinction a de moins en moins de sens, et va je crois quasiment disparaître.

              Le rêve des encyclopédistes, le Luminar de Jünger, existe, c’est internet.
              Toute la connaissance du monde réunis en un lieu et disponible pour tous, pour une bouchée de pain. C’est une utopie devenue réalité grâce à l’US army, des universitaires US, des firmes capitalistes, des geeks, et des millions d’utilisateurs.

              C’est dingue ce qui s’est passé. En 30 ans, l’utopie des Lumières est devenue une réalité objective, de manière décentralisée, presque souterraine, et sans que la conscience de la portée de la chose apparaisse.

              Et des abrutis, des teigneux, comme ce Finkielkraut traite internet de poubelle…

            2. Gil

              Dans un de ses romans, P.K.Dick imagine une Bible-hologramme, parcourue de lumières et de couleurs… en y introduisant quelques mots-clefs des Écritures, vous modifiez la configuration visuelle de l’hologramme, ce qui vous donne une interprétation autre du texte. Un personnage se demande ce qui se passerait si l’on y introduisait des citations qui ne font pas partie de la Bible. Un autre le lui défend absolument.

            3. la crevette

              Gil, il s’agit de quel roman de K. Dick? J’aime bien K. Dick.
              Si vous me trouvez la réponse, je vous repasserai quelques chemises, promis. Je suis allée dans une école de religieuses ( collège lycée) où, entre deux passages du Bellum Gallicum à traduire on nous apprenait les rudiments du tricot et de la couture : c’était parfait! L’école peut avoir du bon, et apprendre le tricot ou le repassage sur internet… ça ne le fait pas…et commenter les guerres de César, c’est mieux lorsque c’est une religieuse qui vous le déclame. Pour rien au monde je n’aurais pu manquer tous ces cours.

            4. Gil

              Crevette, dans L’invasion divine, je crois bien. Je ne sais trop pourquoi j’ai parlé de ça (bon, l’alcool aussi), les considérations de VV sur l’utopie des lumières réalisée par internet m’ont évoqué cette idée de Dick.

              (tiens, je crois que c’est dans ce roman que la Terre est soumise à un double gouvernement : le Parti communiste et l’église chrétienne islamique^^)

      1. XP Auteur de l’article

        Oui, je sais… La méthaphore est hasardeuse, mais je la trouvais jolie^^

        Encore que… Le « conférencier » qui voit son texte complété, retourné… d’une certaine manière, il s’entend, il le voit vivre. Il se relit. C’est d’ailleurs pour ça qu’il va être emmené à compléter ce qu’il a dit lui-même.

  8. NOURATIN

    Alors là, bravo! Vous êtes un type tout à fait remarquable (non, non je ne
    déconne pas) voilà qu’en trois minutes j’ai lu plus de vérités qu’au cours
    des deux heures d’examen attentif de conneries et de débilités qui ont précédé.
    Rien à ajouter ni à retrancher. Inattaquable.
    Merci.

  9. Vertumne

    « qu’ il me rappelait le blog de l’excellent Vertumne de trente ans son cadet qui avait dit tout ça deux ans avant lui, avec beaucoup moins de morgue, mais surtout en arrivant à capter un lectorat beaucoup plus jeune et bien plus réceptif… »

    Ne rouvrez pas une plaie ouverte cher XP, ahh la belle époque où j’avais le temps de m’occuper de mon blog 🙁

  10. XP Auteur de l’article

    Vous aviez fait un boulot énorme, et pas du jetable. Et tout cas, moi, je le consulte encore régulèrement. J’avais appris des tas de choses et ça a même éveillé chez moi de nouveaux centres d’intérêt.

  11. Restif

    Il existe des cours magistralement caguant du « neurone, certes. Mais, but malgré cela –nonobstant, il n’ y a aucune vocation à quelque « retour » sur le cours qui puisse exister puisque ce sont des apprentis qui le suivent. L’idée que ceux-ci puissent avoir un « retour » face à des gens qui pratiquent la matière du cours et la fouillent de fond en comble depuis 15 ans minimum est hautement grotesque. C’est assez soixantehuitard, on jugerait le prof du haut de sa deuxième ou troisième année ? Il faut quand même savoir que le cours magistral d’un chercheur universitaire c’est du travail de recherche en train de se faire sous vos yeux et qui a vocation à aboutir à un livre. C’est l’immense chance de ceux qui suivent ce travail d’exploration en train de s’accomplir que de pouvoir le contempler en train de se construire et d’en avoir la première fleur

    Alors les « retours »… Quel intérêt peut- bien avoir un com au mieux d’une demi-page? Les seuls « retours » dignes de ce nom ce sont les maîtrises et les DEA (master I et II comme on dit maintenant bien qu’ils ne remplacent pas ce qu’ils ont supplanté). Au minimum ce seront les devoirs de 12à 15 pages qui seront exigées. Aucun com n’apportera quelque chose de profond, de fouillé. Ce n’est pas un divertissement pour dilettante la recherche. Il y a des blogs pour parler en surface de ces choses là, mais aucun commentaire ne nourrira une recherche. Par contre l’internet permet maintenant d’assister à certains cours enregistrés de visu. Là, oui, c’est quelque chose, du fin fond du Minnesota on pourra bientôt assister au collège de France.
    Juste une chose sur l’anglais en un mois. Attentions;: il s’agit là d' »élèves » volontaires, motivés, matures (des adultes) qui sont bichonnés avec un prof pour 5 élèves, parfois un prof/ un élève, jamais plus de dix en tous cas. Et des gens qui sont obligés d’apprendre pour leur boulot. Rien à voir avec des potaches totalement immatures pour qui c’est la croix et la bannière, qui refusent d’apprendre, ce dans des classes de plus de 30 élèves. Comparons ce qui est comparable.
    Pour l’internet et les livres, c’est pour l’instant très complémentaire. Gallica, google book, Perse, c’est tout simplement génial.

    @ Vertumne : plaignez-vous! moi je n’ai même plus le temps de commenter et de rompre une lance avec mon camarade XP ! Que je regrette l’ancien régime; Une fois une bonne charge achetée -comme celle des eaux et forêts pour La Fontaine, forêts où il ne mettait jamais les pieds – c’était la paix; ou bien abbé muni des revenus d’une petite abbaye avec un suppléant pour dire la messe…ou bibliothécaire de quelques nobles qui vous demandait bien 40 h de service dans le trimestre. Et pensons au peuple : 90 jours chômés par an -car c’étaient là des jours consacrés à des saints, à la vierge, à la fête-Dieu etc. Ah, la bonne république qui nous a m libérés…

    PS Tenez, voici le bagage d’un de mes profs, pour le plaisir. Allez donc lui faire un p’tit com de « retour » sur son cours avec vos 1 à 5 ans d’études…(et il manque un de ses maîtres livres en 2 volumes hyperboliques  » Le Corps et la maladie dans les récits réalistes, 1856-1893″
    http://www.amazon.fr/Jean-Louis-Caban%C3%A8s/e/B004MNYSWM

    1. XP Auteur de l’article

      En gros, tu mme dis que mon texte est outrancier? Non, sans blague^^

      Moi je fais de la peinture, je montre, je ne défends pas d’idée, je ne présente pas une thèse.

      Un type en noeud papillon, moi qui dort sur une chaise, puis un conférencier en costume qui lave du linge, et des tas de profs au chomage, des enfants qui apprènnent l’anglais avec des casques…

      L’ouragon internet mis en scène, c’est ça que je fais…. Houellebecq appelle ça sauvegarder les phénomènes… Je trouve que c’est bien plus important et plus sérieux d’essayer de faire ça que de faire un rapport détaillé sur les mérites comparés d’internet et le papier/le cours magistral… On doit pouvoir trouver ça ailleurs.

  12. Restif

    Il ne s’agit pas d' »rapport détaillé sur les mérites comparés d’internet et le papier/le cours magistral… », à peine si j’ai évoqué le netnon il ne s’agit nullement de ça, mais plus précisément d’éviter les contresens et les contrevérités (et la très simple ignorance). Si tu cites Houellebecq, s’il y a une chose qu’il faut lui accorder, c’est un désir profond de peindre le réel, lui-même en tant qu’écrivain s’inscrit dans cette lignée du roman réaliste, au point qu’il fut désespéré quand un procès à la con l’obligea à changer le nom et l’emplacement de son camp de loisir des Particules. Il n’irait donc pas procéder par falsification -même inconsciente -des faits.c’est un dévot du carnet de notes.
    Et s’il te plait ne me fait pas ton coup du « moins je peint je n’avance pas de thèse ». Si , tu avance un certain nombre d’idées, tu postules l’utilité ou l’inutilité de catégories de gens ou de formes de cours, tu monter sur la chaire de la sybille pour prédire l’a&venir. Dire que c’est de la peinture c’est poser dès le départ que c’est LE VRAI, qu’il n’y en a pas d’autre, circulez y a rien à voir. Philistin ! Evidemment tu répondras que pas du tout, que c’est une peinture subjective, mais ce n’est pas du tout comme ça que tu présente ton texte. Mais la défausse est admirable et je l’apprécie à sa juste valeur^^.

    Et je te prierai de ne pas t’approprier l’usage de l’outrancier. Là ou tu décrit le pire cours possible, j’évoque un cours de rêve (réel mais pas symptomatique de la moyenne, surtout qu’il existe bien des disciplines et que tous les profs ne font pas du neuf, loin de là).

    Enfin je reconnais bien là la rhétorique sordide d’un disciple de l’hydre républicano-fasciste américaine. Si toi tu ne défends pas de thèse…sous entendu : le contradicteur forcément lui est un violeur de mouche idéologue qui thésarde à tout va, limite léniniste du com. Bravo ! j’aime la mauvaise foi lorsqu’elle va jusqu’au bout d’elle même, et si tu perdais ta mauvaise foi ce serait grande tristesse sur Ilys.
    Quant à moi je n’ai pas évoqué la moindre idée, défendu le moindre fait : je n’ai fait que crobarder quelques croquis en rêvassant, bien sûr! enfin, ça se voit non ?!

    1. Restif

      PsL ire évidemment « ne me fais pas le coup du MOi je peins » (le lapsus est cependant intéressant).
      Lisons XP un instant :
      « le livre-papier devient chaque année un peu plus le repère des écrivains-lents,(…) Le web, c’est le cours magistral plus l’électricité « (aucun rapport a
      Quel tableau! Pas l’ombre d’une thèse, d’une idée, rien que des couleurs jetées sur la palette…

  13. Restif

    à sauté après deuxième citation : « aucun rapport avec une comparaison cours/internet bien sûr ^^ ».
    bon, plus le temps de jouer au squash -com hélas !

    ( et tes nouvelles au fait? j’aime bien tes charges et l’art de faire un peu tanguer les statues et les involiables,chose excellente en soi, mais j’ai des nostalgies. Faudra voir si j’ai raté quelque chose).

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