Réquisitoire contre Yannick Cahuzac

Par Jules Lecroc, procureur de la République sarkozystanaise

Notre chronique judiciaire, qui est toute édification, reproduira régulièrement les réquisitoires de M. le Procureur général Jules Lecroc.

« Mais qu’est-ce que vous foutez Lecroc ? les affaires repartent, Strauss-Kahn est dedans, Lagarde ça va pas tarder, on a besoin de vous.

— Ce que je fous mon Président ? je peux m’enquérir de son prénom, mais vous savez, moi, les langues étrangères…

— Pas d’esprit, ramenez-vous et requérez, sinon on vous suspend votre traitement. »

Cette conversation tenue au téléphone entre Paris, riante capitale du Sarkozystan sous sa pluie d’août, et le bord de la piscine céruléenne autant que caribéenne où je sirotais des cocktails à base de vodka, de citron, de curaçao et de glace pilée me désola d’abord. Adieux veaux, vaches, cochonnes, Irina, Tatiana et la petite viet dont personne n’arrive à retenir le nom et qu’on appelle Bob parce qu’elle a du bois devant la porte.

(Je précise, afin de ne pas manquer à notre minute inter-culturelle de promotion de la diversité, que « Es gibt Holz vor der Tür » — il y a du bois devant la porte — est l’équivalent allemand de notre « il y a du monde au balcon ». Et je précise encore, afin de parer aux injustes critiques de M. Cahuzac, sur le cas duquel nous allons revenir, je précise dis-je que ce n’est pas par nostalgie des plus-sombres-heures-de-notre-histoire™ que notre minute de diversité honore l’Allemagne. C’est parce que je devais aussitôt prévenir la Fraulein Müller, mon hôte, que mon implacable devoir de procureur me rappelait à Paris. Non, je ne pourrai pas aller avec nos amis commun à Bariloche la semaine suivante, randonner gaiement sur les pentes argentines, visiter leurs cimetières pittoresques. Oui, qu’elle prenne des fleurs pour moi afin de fleurir la tombe de son arrière-grand-père, que le mien avait si bien connu, bien sûr…)

Je réunis donc en hâte les bois du justice épars, je vérifiai que mon croc de procureur n’avait pas rouillé dans la touffeur tropicale, j’allai faire l’acquisition peu dispendieuse dans ces contrées d’une boîte de cigares à décapiter — ça m’aide toujours à préparer mes réquisitoires, et je pris le premier vol de British Airways d’Antigua à Paris.

Je vous épargne les tracasseries administratives pour faire transformer mon titre de procureur du Chiraquistan en procureur du Sarkozystan — mes vacances judiciaires avaient été fort longues — j’embauchai au débotté quelques accortes substitutes, et je plongeai dans mes dossiers de coupables présumés.

Las ! on m’avait promis du gros, du lourd, du salace, du libidineux que c’en était une caricature presque écœurante : le dossier n’était pas complètement arrivé de New-York. Pour d’obscures raisons de procédure, Lagarde devant être jugée devant une cour spéciale où les politiques se jugent entre eux, je ne pouvais pas non plus sauter tout de go sur le dossier Tapie.

Il restait, sur le coin de mon bureau, un maigre classeur qui comprenait l’enquête de police réalisée sur le triste sire Yannick Cahuzac.

Passons sur les déplorables autant que dégoûtantes habitudes révélées par l’enquête de voisinage pour en venir au principal : de quoi Yannick Cahuzac est-il coupable ? Je veux dire, en plus d’avoir un nom Gascon probablement usurpé si l’on considère la bassesse de l’individu et de la profession qu’il a librement choisie.

Car s’il est sociologue c’est bien le moindre de ses forfaits. Il faut y ajouter plus spécifiquement : le faux témoignage, l’épandage nauséabond de fausses nouvelles, la diffamation, le dénigrement, la calomnie et le mauvais traitement à animaux.

Laissons aussi de côté ce dernier point, je ne voudrais pas, Mesdames et Messieurs les jurés, qu’on m’accusât de jouer trop facilement de votre sensibilité en vous assénant le chaton énucléé et le petit siamois tout vif ébouillanté. Remarquons seulement avec la sagesse populaire que qui n’aime pas les bêtes n’aime pas les gens.

Donc Yannick Cahuzac n’aime pas les gens, et singulièrement ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. À tel point que cet individu a pu prétendre, je cite une de ses productions grâce auxquelles il déforme le bon sens des ménagères et le jugement des concierges, et je reproduis ici l’accablant article de Zineb Dryef, l’un de nos délateurs préférés de ses petits camarades, dans Rue 93 :

« Les sites très soignés Fromage Plus, French Carcan, Sur le Ring et I Like Your Style donnent une illusion de modernité, mais diffusent les mêmes idées qu’ailleurs. De l’agitprop, une pensée subversive de droite, peut-être post-moderne mais d’extrême droite même si c’est un peu plus fin qu’ailleurs », analyse Yannick Cahuzac avec un manque d’imagination déplorable, dans un article où il brode sans honte, comme toute la gauche, sur la tuerie d’Oslo, dont nous ne parlerons pas ici puisque ce réquisitoire ne vise aucun norvégien.

Or quelles sont les conclusions de l’enquête menée par le sergent Cherea, actuellement au Mexique pour une autre affaire et qu’il ne faut pas confondre avec le sergent Garcia ? Aucun de ces sites n’a parlé du sujet évoqué ici par Yannick Cahuzac. Seul French Carcan a posté une vidéo trouvée sur Youtube qui y est relative ; on conviendra que c’est peu probant.

Pis : tout cela révèle de la part de l’accusé une mauvaise foi complète et un sens du cliché qui le ferait presque prendre lui-même pour un sujet de thèse sur les préjugés politiques et les biais idéologiques des doctorants en sociologie.

Il est donc évident, Mesdames et Messieurs les jurés, que Yannick Cahuzac a raconté les conneries qui l’arrangeaient et qui collaient avec ses propres conceptions préconçues. C’est ce qui en fait un délinquant en plus d’un mauvais sociologue, c’est ce qui lui sert régulièrement à usurper le titre de « spécialiste de l’extrême droite sur l’internet » sans doute dans l’espoir — risible — d’impressionner les filles en compensant on ne sait quelle diminution physique.

En conséquence je vous demande, Mesdames et Messieurs les jurés, de condamner Yannick Cahuzac à l’estrapade avec sursis — car l’estrapade est un supplice devenu trop rare et qu’il faut préserver —, cela comme pervertisseur du bon sens populaire, lequel nous serait bien moins aliéné sans les productions mensongères de ce genre d’individu louche dans une presse qui ne l’est pas moins.

Vous condamnerez aussi Rue 89 à payer les dépens, pour complicité, ils sont riches, ils ont des subventions que leur donnent les hommes politiques, ils peuvent raquer.

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À propos Nicolas

« Fabrice les entendait qui disaient que le diable était sur la toit, et qu'il faillait essayer de le tuer d'un coup de fusil. Quelques voix prétendaient que ce souhait était d'une grande impiété, d'autres disaient que si l'on tirait un coup de fusil sans tuer quelque chose, le gouverneur les mettrait tous en prison pour avoir alarmé la garnison inutilement. Toute cette belle discussion faisait que Fabrice se hâtait le plus possible en marchant sur le toit et qu'il faisait beaucoup plus de bruit. Le fait est qu'au moment où, pendu à sa corde, il passa devant les fenêtres, par bonheur à quatre ou cinq pieds de distance à cause de l'avance du toit, elles étaient hérissées de baïonnettes. Quelques-uns ont prétendu que Fabrice, toujours fou,  eut l'idée de jouer le rôle du diable, et qu'il jeta à ces soldats une poignée de sequins. Ce qui est sûr, c'est qu'il avait semé des sequins sur le plancher de sa chambre, et qu'il en sema aussi sur la plate-forme dans son trajet de la tour Farnèse au parapet, afin de se donner la chance de distraire les soldats qui auraient pu se mettre à le poursuivre. »

12 réflexions sur « Réquisitoire contre Yannick Cahuzac »

  1. Blueberry

    Au-delà du fait qu’on se moque un peu de l’avis d’un sociologue spécialiste pour d’obscures raisons de l’extrême-droite, ce n’est pas plutôt l’auteur de l’article sur Rue89 qui raconte n’importe quoi ?

  2. Gil

    « Il est donc évident ….. que Yannick Cahuzac a raconté les conneries qui l’arrangeaient et qui collaient avec ses propres conceptions préconçues »

    Cahuzac, il commenterait pas sur ilys sous le nom d’Ignatius, par hasard ?

    Sinon, l’article du Dryef est en effet consternant. Les citations du Cahuzac y sont pour beaucoup : « On peut facilement télécharger la bibliothèque du parfait militant nationaliste (de Mein Kampf, aux protocoles des sages de sion, des traités racialistes aux écrits remettant en cause l’existence des chambres à gaz) » ===> natio = nazi, antisémite, négationniste etc

  3. Nux Vomica

    Yannick Cahuzac est un sociologue qui, à l’instar de Laurent Mucchielli, se croit tellement intelligent qu’il en oublie ce que pouvait être une démarche scientifique: plutôt qu’observer la réalité et se poser des questions, ces pauvres mecs préfèrent, coûte que coûte, plaquer leur idéologie de merde sur ce réel.
    Quant à Zineb Dryef,la donneuse de leçon de Rue89, c’est la fille du ministre marocain de l’intérieur… Après avoir passé son temps à sortir en boite à Paris, après une relation avec Yann Moix et peut-être même une cure de désintox en Suisse, elle a décidé de faire du journalisme engagé… Ça fait sourire.

  4. XP

    Tous ça est terriblement banal;

    Ce sont des mouchards et des délateurs qui appellentr la police. En 40, le frustré et le jaloux avait l’occasion de défouler en regardant de sa fenêtre son voisin emmené par la police. C’était encouragé.

    En 44, le déclassé qui s’était fait jeter par sa voisine alors qu’il se branlait sursa sphoto a pû prendre sa revanche en allant la sortir de chez elle par les cheveux et lui foutre des gifles.

    Là, nos amlis délateurs croient avoir trouvé une occasion de demander qu’on soit « surveillé par la police ». Parce qu’ils écrivent dans des blogs de merde, pondent des articles de merdes et ne sont lus que par des vieux alcooliques communistes, des nymphomanes ou des mongoliens.

    La politique est la plupart du temps le moyen qu’on trouvé les crevures pour assouvir leurs ressentiments. En tous cas quand ils ne sont pas libéraux, et que leurs idées se résument à plus d’Etat, plus de contrôle, plus d’emprise de la foule sur l’individu… A crevures, opinions de crevures, tout est dans l’ordre.

  5. Nicolas Auteur de l’article

    Ben c’est plutôt consolant non, ces abrutis sont visiblement incapables de sortir de leurs schémas mentaux des années 80. On dirait qu’on leur a mis du SOS-racisme à la place du cerveau et fait une injection de MRAP dans le bulbe. C’est surtout cela qui est intéressant dans leurs commentaires affligeants : dans les 5 secondes qui ont suivi l’annonce de cette tuerie affreuse, chacun de nous a pensé à Tim Mc-Veigh et à Unabomber et a compris à peu près exactement d’où venait culturellement et politiquement le tueur affreux. Eux, les spécialistes de l’extrèmdrouate, il leur a fallu plusieurs jours pour les plus intelligents, et les plus idiots comme Yannick sont encore en train de faire leurs petites équations du quantième degré pour arriver à réduire Breivik ad Hitlerum. Si c’est ça qu’ils ont à opposer en termes intellectuels, on devrait les battre même au morpion…

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