Je suis toujours étonné de la rétivité des Français au commerce. Nos commerçants déploient des trésors d’imagination pour ne pas conquérir de nouvelles parts de marché, ne pas augmenter leur clientèle, et ne surtout pas s’enrichir. Le client peut bien faire preuve de détermination, se plier en quatre pour accéder au sésame – soit une proposition commerciale, le commerçant utilisera toute sa science pour se dérober.
Il y a une forme de fierté française à se bâtir contre les nations marchandes. Ces viles nations où les commerçants répondent aux mails que les clients leur envoient, où ils répondent même au téléphone. Où les commerçants proposent des articles à vendre avec les prix, tiennent des comptes exacts de leurs stocks, et comble de l’ignominie expédient les colis rapidement. En France les commerçants qui les égalisent sont la honte de la profession.
Internet permet à n’importe qu’elle PME du fin fond du Cantal d’avoir un étal sur le marché mondial, et plus facilement encore sur le marché européen. Mais cette possibilité n’est quasiment jamais exploitée. Même au niveau national. Pourtant avec un bon service web, une petite entreprise peut devenir leader sur un marché faiblement concurrentiel, comme il en existe beaucoup. Mais les conceptions mêmes qui président au commerce dans notre pays leur évitent toute chance de succès.
Les sites sont généralement mal construits, peu documentés, sans services d’e-commerce, les vendeurs sont peu réactifs. Approcher leurs disponibilités nécessitent une véritable gestion de projet. Les approvisionnements et les délais de livraison quand ces sites font de la vente par correspondance sont souvent erratiques. Tout est fait pour décourager l’acheteur potentiel qui préférera les multinationales anglo-saxonnes qui ont su prospérer par la qualité de leurs services.
Les Français aiment d’autant plus leur petit commerce qu’ils ne le fréquentent pas.
Amen.
Ne surtout pas acheter français. Votre site n’est même pas hébergé en France alors de quoi parlez vous ?
Je ne vois pas le rapport entre une activité commerciale et ce blog… ILYS ne vend rien (ou du moins rien de marchand) et ne génère pas ou peu de revenus…
L’information sur ILYS est gratuite alors que ce billet parle de commerce.
> « Je ne vois pas le rapport entre une activité commerciale et ce blog… »
Moi non plus, ni le rapport entre les conceptions commerciales françaises et le fait d’être hébergé dans un pays qui respecte à minima les libertés individuelles.
Il n’y pas de rapport, c’est l’évidence même. Mais la pulsion critique est incontestablement une forme de drogue dure. Position de supériorité, de redresseur de tort, Dracon critique de blog…
J’ai parfois l’impression qu’un certain type d’intervenants n’écrivent que pour trouver à redire. Leur plaire leur déplairait. Alors la logique … (oui, moi aussi j’aime bien cette position de justicier numérique^^).
Bon, à part ça :peut-être que si l’état pompait moins les entrepreneurs, ils auraient plus la gniac et le sourire.
Oui d’ailleurs, que recouvre ce « …peu de revenus ». On ne m’a pas prévenu. Puisqu’on nous reproche de ne pas avoir d’activité commerciale, pourquoi ne pas rendre cette page payante, abonnement mensuel, ou 10 euros pour une centaine d’articles…à creuser…
> « Bon, à part ça :peut-être que si l’état pompait moins les entrepreneurs, ils auraient plus la gniac et le sourire. »
En partie, mais je crois que c’est avant une question d’état d’esprit. Il y a déjà : « On a toujours fait comme ça donc pourquoi on changerait ? », il y a un rapport au client qui est perçu de manière négative, et puis généralement il n’y a pas de volonté d’améliorer leurs services.
Résultat on finit par acheter aux Etats-Unis des objets qu’on pourrait parfaitement acheter en France, parce que les prix y sont souvent moins chers même avec les frais de port et de douane, et parce que le service y est bien meilleur.
Sur un site français dans la moyenne on peut attendre une semaine pour avoir une réponse qui nécessite deux phrases. Alors qu’un site US vous répond souvent très rapidement, et qu’on en vient à être étonné d’avoir en quelques heures sa réponse, commandé, et reçu un mail vous indiquant que votre commande a été envoyée.
Une illustration dans le domaine de l’archerie
« Il y a une forme de fierté française à se bâtir contre les nations marchandes. »
Ah , la perfide Albion , nation de boutiquiers ! Insulte suprême !
Certain accuserons la Catholicisme et sa prétendue haine de l’argent , d’autre l’esprit de Noblesse qui refuse le vil commerce . La révolution n’a au fond pas tellement changé la donne . L’état joue un rôle quasi-sacré , ne peut se compromettre en ne taxant pas au maximun les activités commerciales . Il y a toujours eu en Françe une division très nette entre le politique et le commerce (je ne parle pas ici des très grandes entreprises aux mains des énarques où l’état est plus ou moins actionnaire) , élu de la république reste un titre sacré . A comparer avec les activités des Pères Fondateurs , des Lords anglais . La république s’est bâtie sur un coup d’état , un mythe .
Je ne dit pas que commerçants n’ont pas une part de responsabilité . Il reste une espèce de bizarerrie qui consiste à considérer les commercants restant dans un domaine artistique-artisanal , voir gastronomique , comme honnêtes et attachés aux traditions tant qu’ils ne s’agrandissent pas , qu’il ne conquièrent pas de nouveaux marchés . La petitesse en tant que gage d’authenticité , en somme . La rupture entre une grande distribution qui vendrait « de la merde » et des petits commerces qui feraient « dans la qualité » ne tiendraient pas tellement à la qualité des produits , mais à la taille de l’entreprise . Voir ces altermondialistes-souverainistes-écologistes plus ou moins anti-mondialistes qui restent attachés à la défense du petit commerce et des petits producteurs locaux , en crachant dans le même temps sur Bettencourt . Le fameux « syndrome poulidor » , peut-être . On ne se corrompt pas quand on reste à la traîne .