De la flatterie

Tibère étant venu un jour au sénat, on vit un de ses flatteurs se lever : « Puisque nous sommes des citoyens libres, dit-il, nous avons le droit de parler librement, sans aucune réticence, sans aucune réserve sur ce qui regarde les intérêts publics. » Ce début ayant attiré l’attention et le silence de tous les sénateurs et de Tibère, « César, dit-il, entends le sujet de plainte que nous avons tous contre toi, et dont nul n’a le courage de te parler ouvertement. Tu négliges trop le soin de ta personne, tu compromets ta santé, tu t’épuises de soucis et de travaux pour nous, sans prendre de relâche jour et nuit ». Comme il continuait à débiter une foule de propos de ce genre, le rhéteur Cassius Brutus, dit-on, s’exclama : « Voilà bien une franchise qui tuera son homme ! »

Sur la manière de distinguer le flatteur d’avec l’ami – Plutarque ; Rivages poche / Petite Bibliothèque p.92

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