– Otsù. Je ne veux qu’une chose : te transmettre l’enseignement du Bouddha sur le sort des femmes.
– Le sort de la femme que je suis ne te regarde pas !
– Ah ! Mais tu te trompes ! C’est mon devoir de prêtre de me mêler de la vie des gens. Je t’accorde qu’il s’agit d’un métier indiscret ; mais il n’est pas plus inutile que celui du marchand, du tailleur, du menuisier ou du samouraï. Il existe parce qu’il est nécessaire.Otsù se radoucit.
– Je suppose que tu as raison.
– L’on ne saurait nier, bien sûr, que le clergé n’ait été en mauvais termes, depuis quelque trois mille ans, avec la gent féminine. Vois-tu, le bouddhisme enseigne que les femmes sont mauvaises. Des diablesses. Des messagères de l’enfer. J’ai passé des années à me plonger dans les Écritures ; aussi n’est-ce pas un hasard si nous nous disputons sans arrêt, toi et moi.
– Et, d’après les Écritures, pourquoi les femmes sont-elles mauvaises ?
– Parce qu’elles trompent les hommes.
– Les hommes ne trompent-ils pas les femmes, eux aussi ?
– Si, mais… le Bouddha lui-même était un homme.
– Veux-tu dire par là que s’il avait été une femme, les choses auraient été l’inverse ?
– Bien sûr que non ! Comment un démon pourrait-il jamais devenir un Bouddha ?
Eiji Yoshikawa – La pierre et le sabre ; Editions J’ai Lu, p.55
Claude Hagège, hier sur « Ce soir ou jamais », expliquait en résumé que DSK ne pouvait être un criminel, car il était fondamentalement bon, un excellent économiste, sensible à la situation des pays pauvres et reconnu par tous comme un grand homme. Sa faiblesse vis-à-vis des femmes nécessitait sans doute des soins, car l’être en souffrance, c’est lui.
En fait, tout est là, l’homme de gauche parce qu’il est fondamentalement bon a des faiblesses excusables, l’homme de droite parce qu’il est fondamentalement mauvais, est un criminel en puissance. Le communisme a changé de nom mais reste tout à fait vivant.
Hi hi ! Les femmes vous remercient Vae Victis. ^^
@ Nicolas Bruno : c’est vrai que le communisme est toujours vivant. Tenez, pour exemple, l’autre soir, des gens se réunissent autour d’une table, ils parlent bien, s’amusent, plaisantent, échangent à l’occasion des grivoiseries, et puis dans un coin un trouble-fête rumine :
« Si un centième du temps et de l’érudition plus ou moins intelligente déversés dans les bars et les soirées était mis au service d’une action ou d’un projet peut-être n’y aurait-il pas de nouvelle Révolution mais il existerait sans aucun doute une série d’alternatives concrètes qui seraient autant de tentatives d’évasions du supermarché total, autant de constructions fragiles et imparfaites qui redonnent un soupçon de dignité à ceux qui y participent.
Au lieu de cela: la perpétuelle logorrhée. »
Voilà, tout est dit. L’article est online, il s’appelle « Onanisme » (ce qui est bien trouvé). Il y a en effet deux grandes espèces d’intellectuels. Ceux qui cueillent le jour présent et puis les autres. Les autres : ceux qui, lorsqu’ils écoutent un rire, un orgasme, un morceau de violon, des gens qui dansent & pensent, se disent : « Oh toute ce bon fuel gaspillé : alors que nous pourrions faire la révolution avec! »
C’est cela exactement la chienlit. Des gens qui n’aiment pas l’art pour l’art, la beauté pour la beauté, et la vie pour la vie… des gens pour qui l’art, la beauté, la vie ne sont rien que des combustibles : à sacrifier à des chimères dans un grand feu.
Je suis d’accord, l’intellect qui n’est pas mis au service d’une Cause, c’est de la branlette. On le sait tous bien sur ILYS.
« l’intellect qui n’est pas mis au service d’une Cause, c’est de la branlette. »
Toi, on sent que tu travailles dans le réel^^
Que tu n’es pas un dandy à petite bite, mais un homme ancré dans une tratition…
Ha ha !
Vous allez rire, j’ai justement un certain Daoud Boughezala de chez Causeur (recruté par Elisabeth Lévy comme secrétaire personnel pour faire le boulot de rédac’ chef à sa place, apparemment), qui vient justement de me proposer d’y écrire. « Au passage, bravo pour l’article lapidaire sur l’onanisme verbal. Tant de salive et d’huile de coude sont consacrées au verbiage creux sur le net…. », qu’il me dit. Classique.
[Oui, parce que j’avais posté un lien vers l’article d’A Moy Que Chault – celui que je cite intégralement au-dessus – sur mon mur FB, cet imbécile a pensé qu’il était de moi. On sent bien là le lecteur attentif. D’autant plus que j’avais pris soin d’indiquer que j’étais en désaccord dans les commentaires.]
merci Irena, c’est toujours un plaisir de vous lire
Hé hé.
Merci.
Les femmes, les femmes, les femmes… Je ne les ai toujours pas comprises.
Mais si parmi elles, celles qui sont les plus charmantes ou les plus spirituelles étaient accessibles à tous, continuerions-nous à les trouver si démoniaques ? Vraiment ? On a peur du loup parce qu’il est dangereux et insensible, mais Ysengrin est trop con pour nous faire peur. La femme c’est une louve. Romulus ou Augustule, premier ou dernier, on boit tous à ses mamelles. Certains un peu trop longtemps qui finissent couchés chez Gérard Miller, d’autres pas assez qui finissent chez Marcel Ruffo. Une belle femme c’est un démon, un démon de midi -à minuit.
Les femmes il suffit juste de savoir les tenir. Avec les femmes, il suffit d’être homme.
« Tu vas chez les femmes ? N’oublie pas le fouet ! »
Grodion, je ne résiste pas à copier-coller ici une citation (légèrement modifiée) de vous, qui cloue bien le bec aux Daoud Bo et autre enrégimentés de la muse :
« On ne changera pas le monde, on ne peut changer que soi-même. Il faut que tu changes pour que tout change. Ce n’est pas le monde qui est malade, mais vous-même. Un rapide coup d’oeil à votre blog, pfffffouu descente dans les latrines du ouèb. On se croirait dans un hospice au service des mourants, ça pue la maladie, l’impuissance, la vieillesse, la haine et l’envie d’une délivrance appelée mort. Ow, jeune et déjà vieux rabougri. Mettez de la vie dans votre vie espèce de cadavre ambulant porteur de maladies. Ce n’est pas le communisme, le libéralisme, le fascisme, la gloire ou l’amour qu’il vous faut, mais une bonne ordonnance. Un bon anti-acide pour votre estomac vous serait plus efficace que vos sorties grotesques sur ne net. »
Millie, parfois les possédés amateur de sang et de révolutions il suffit d’un lien pour leur clouer le bec :
http://www.dailymotion.com/video/x5y4z7_s-il-te-plait-ne-m-parles-plus-de-r_news
Voilà un des révolutionnaires dont parle Juan Miranda (Giù la testa coglione !). Il incite des gens à le rejoindre dans sa folle révolution et ses projets délirants, tout en se goinfrant comme un porc, parlant la bouche pleine et agitant les bras :
http://www.dailymotion.com/video/xj8vtz_alain-soral-sur-le-concept-de-totalitarisme_news
Takuan est de loin, l’un des personnages les plus intéressant (avec Matahachi, qui incarne bien un type d’homme)
Takuan, le prêtre bouddhique de l’extrait, est le mentor de Musashi qui le place sur la voie. Celle de l’effort, de la recherche de la perfection, d’un absolu qui ne s’encombre de rien d’autre. Matahachi représente l’irrésolution, la paresse, l’oisiveté. Il ne vit que d’expédients.
Je n’ose rien dire ayant lu et même relu jadis le livre -c’est un tel plaisir – mais je peux cependant écrire que je n’en connais pas d’oriental qui soit aussi efficace narrativement, à rendre des points à Dumas, tout en « vulgarisant » toute une culture japonaise de l’intériorité, des rapports homme-société, de la perception de la beauté, de l’équilibre entre l’homme et la vie, entre existence au sens le plus physique et spiritualité, comment fusionner les deux, vivre l’instant et l’éternité, monter toujours tout en étant dans chaque pas. Tout cela sans aucune lourdeur didactique. Il y a ici l’alliance d’une grande délicatesse et d’un sens époustouflant de l’action. De ces livres qui donnent du bonheur à pages ouvertes, qui se livrent au lecteur sans rien garder pour eux.