Debout la République

J’approuve tout de la Révolution : j’approuve les massacres de septembre. J’approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d’être jetées dans la Loire, avaient à la fois l’angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J’approuve les horreurs de Lyon, où l’on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre-vingt-dix ans et de jeunes filles à peine nubiles. Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu’on y touche. Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l’Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié, qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat.

Georges Clémenceau

12 réflexions sur « Debout la République »

  1. Nebo

    Splendide. Je revois cette raclure de bidet, cet expert de la délation et de la dénonciation, ce premier d’la classe pour faire l’outragé et le révolté face à la réalité, j’ai nommé Georges-Marc Benamou, hier soir, sur le plateau d’« On n’est pas couché », qui a traité Zemmour de « Fasciste » en se réclamant de Georges Clémenceau ! Il est beau l’anti-fasciste qui s’était déjà fait remarquer en cassant la gueule à un pauvre Marc-Edouard Nabe débutant ou bien en cirant les pompes à un ancien président socialiste décoré de la francisque, collaborateur du pied droit et résistant du pied gauche.

  2. votre style magret

    Ah que coin

    C’est vaguement attesté ici (sans source):

    George Clemenceau, réponse à Joseph Reinach le 29/01/1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou jugée « antirépublicaine » : « « J’approuve tout de la Révolution : j’approuve les massacres de septembre où, pour s’éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts J’approuve les noyades de Nantes, les mariages – républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d’être jetées dans la Loire, avaient à la fois l’angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J’approuve les horreurs de Lyon, où l’on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles. Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu’on y touche. Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l’Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat ».

    http://penseespolitiques.over-blog.com/article-24946687-6.html

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