Je distingue deux sortes d’écrivains respectables.
D’abord, le riche qui fait du fric avec sa plume aussi facilement qu’Alain Soral joue du triangle avec sa bite, parce que c’est admirable, ce genre de chose, et si l’on a quelque appétence pour la littérature, justement, on se régale à voir grimper les Rastignac d’où qu’ils viennent et surtout s’ils font fortune avec une matière qui n’est pas faite pour ça…. Qui plus est, Marc Lévy ou Ponson du Terrail sont très utiles pour déceler les mauvais écrivains qui ne vendent par ailleurs pas de livres, car ils ont tous la fâcheuse manie de leur pourrir la gueule pour se faire croire qu’ils ont du talent…. Dans le même registre, l’aspirant gastronome voulant faussement suggérer qu’il a un palais passe son temps à dire du mal des fast food, l’imbécile qui pour des raisons qui lui appartiennent voudrait se faire passer pour un mélomane consacre toute son énergie à casser les couilles des petites gens qui valsent avec André Rieu, et je pourrais continuer à vous donner des exemples, si je voulais.
Il convient de respecter l’écrivain riche qui vend ses livres dans les supermarchés, et dans le même mouvement le riche écrivain qui ne vend pas du tout et ne veut surtout pas vendre, à la manière de Gomez Davila, lequel avait assez de fortune et de talent pour ne pas avoir besoin de publier quoi que ce soit sur du papier pour s’acheter de la brioche ou se rassurer, ce qui revient à peu près à la même chose…. Ce sont des grecs, ceux-là, qui exercent un loisir et prennent la plume non pour toucher la paye d’un domestique mais car ils ont des domestiques chez eux.
Il est en revanche nécessaire de déverser notre mépris sur les écrivains clochards, eux qui sont presque aussi fiers de leur absence de talent et de vrais lecteurs que des sept cent euros qu’ils ont volé à un éditeur ainsi qu’ aux quatre cent acheteurs qu’ils ont couillonné en obtenant d’un chroniqueur du Figaro Littéraire qu’il consacre un papier élogieux à leur dernière merde en date…. Généralement, ces mauvais écrivains et ces petits vendeurs complètent leur revenu en exerçant des métiers tous pourris, genre femmes de chambre ou professeur de français dans un lycée technique, quand ils ne font pas les troncs d’église en fourguant leurs rédactions à des chaisières abonnées à la Nef…. Ils ne sont pas méchants, notez-bien, pas plus que les romanichels qui frappent à votre porte pour vous vendre des chaussures volées… Il faut éviter de les laisser entrer, c’est tout.
Gomez Davila aurait fait des étincelles, sur le net, mon Dieu…. Il aurait pris un pseudonyme pour ne pas tromper le lecteur et dévoiler son corps d’écrivain, car il existe un corps d’écrivain comme il existe un corps du Roi…. Jacques Perret pensait qu’un auteur a fait prendre la sauce quand il a réussi à parler à l’oreille de son lecteur, comme un acteur murmure à celle du spectateur au balcon…. Orson Welles disait en substance la même chose quand il affirmait ne jamais lire Montaigne mais lui rendre visite deux ou trois fois par semaine, sous ses combles…. Quant à Gombrowitch, il complète, en révélant que s’ il n’aime pas la philosophie analytique, c’est qu’elle manque de téléphones et de pantalons ou d’histoires de digestions, comme Montaigne, justement, aurait formulé la chose….. C’est pour toutes ces raisons qu’internet porte en elle les germes d’une révolution stylistique… La toile va donner dans les années qui viennent trois points d’avance aux vrais auteurs, ceux qui cherchent à murmurer aux oreilles et ne veulent évoquer que leurs téléphones et leurs pantalons… Après avoir écrit d’une façon trop définitive, trop sèche et trop péremptoire comme de vulgaires amateurs de belles lettres candidats à l’Académie Française, ils pourront se raccrocher aux commentaires, les leurs et surtout ceux des lecteurs, ils retoucheront et laisseront des textes taillés pour franchir une ou deux générations,….A propos des commentaires du Web, ceux qui établiront dans cinquante ans les nouvelles éditions de la Pléiade devront les éplucher pour savoir qui se cachait derrière telle ou telle fulgurance anonymement posée sous un texte.
Céline disait que depuis la manie des études supérieures, tout le monde savait faire des belles lettres, que plus un seul notaire n’avait pas un manuscrit dans un tiroir, et je crois très paradoxalement que c’est à ces bandes de lettreux, que la toile va faire un sort….
C’est Montaigne, l’inventeur du blog, vraiment. Il écrit sublimement bien parce qu’il n’écrit pas mais qu’il jacasse et qu’il parle de sa digestion, de téléphones et de pantalons comme s’il avait en face de lui des commentateurs imaginaires qui lui répondent…. Rabelais aussi, semble écrire en commentant ses propres textes…. Gargantua qui monte sur le toit de Notre-Dame pour pisser sur la foule et noyer sept cent personnes sans compter les femmes et les enfants, ça sent la touche finale murmurée par le lecteur qui a su rire d’un texte encore trop rigide, et certainement pas la dernière correction avant l’envoi du pavé à l’éditeur.
Merci à Restif.
Disons qu’il écrit sublimement bien parce qu’il jacasse sublimement bien… la jacasserie, tout un art ?
Encore un texte agréable et aérien. Qu’importe s’il est truffé de jugements à l’emporte-pièce ou de contre-vérités que le sens commun récusera, de contradictions ou de scories. Il est largement sauvé par l’entrain, la jeunesse, l’indépendance et la malice. Le style XP. Comme Saint-Simon, qui dans ses Mémoires avait l’heur de refaire l’histoire, d’inventer ou de grossir des faits, mais dont le style, expression totale et déchaînée de lui-même, est l’une des manifestations les plus élevées du génie français. Ses Mémoires, écrits sans précautions et sans aucun souci de plaire ou de déplaire, sont peut-être faux ; ils ne sont pas mensongers, car ils nous apportent une vérité irréfutable, la vérité d’un Saint-Simon exactement fidèle à ses goûts et à son humeur. Comme XP dans ses textes. Certes il n’est pas encore l’égal de Saint-Simon ou Retz, mais ça vient. Allez, allez!
XP, j’ai fait un tour chez Didier Goux et j’ai bien ri en vous voyant danser allègrement entre des Mongolitos baveux et en meute. Je ne sais pas si c’étaient des punks à chiens, mais en tout cas ça sentait le fauve. Et XP les a ridiculisé une nouvelle fois, pour leur propre bonheur. ll est venu, il a vu, il a vingts culs qui l’ont pris en chasse, mais il s’en est tiré avec grâce. Comme d’habitude.
Sur Montaigne, il y a beaucoup à dire mais XP soulève les points les plus essentiels. On retrouve quelques analogies entre les fulgurances XPpéinnes et les Essais. Montaigne aurait bien évidemment adoré le net. Je pense même qu’il aurait mis Ilys en favori.
Voyons ce Montaigne. Son livre, Essais, excite toutes ses facultés, il est sa vie même, fait de la matière des jours de lecture, de réflexions et de gambades. Chaque fois que l’on ouvre les Essais, on tombe sur Montaigne. Il n’est pas mort, il est toujours là, prenant chacun de nous à part, pour lui souffler ses confidences. Les Essais sont d’abord un journal de lecture (un blog?), mais ils s’évadent peu à peu de la bibliothèque et prennent les couleurs de la vie, la vie bruyante et quotidienne, la vie retirée et méditative (ce n’est pas du journalisme donc. Ouf!). Il faut ouvrir le livre au hasard et s’y arrêter quelques instants. On tombe sur des anecdotes, des aveux, ou bien sur des pensées brèves touchant les sujets les plus divers, éducation, sport, voyages, religion… Montaigne a voulu faire son portrait et, de quelque façon qu’il s’y prenne, c’est toujours de lui qu’il nous parle, mais comme le dit si bien Etienne Pasquier, cela est fait d’un tel air qu’on a toujours l’impression qu’il parle d’un autre. En somme on est très loin des Confessions de Rousseau, ancêtres des blog gauchistes et féminins : détruisant la politesse, la modestie et la discrétion (l’anonymat?), le chacal Rousseau pousse la sincérité jusqu’au délire ; avec un sorte de délectation raffinée, il dévoile ses vices, ses défaillances, les parties honteuses de sa vie. Parce qu’il croit à la bonté de la nature et à l’infaillibilité de la conscience. Il a sa conscience pour lui, et comment pourrait-il mettre en doute, malgré ses impuretés, l’excellence fondamentale de sa nature? Ce besoin impérieux et maladif est bien évidemment partagé par tous les mongolitos gauchistes et souverainistes, les totalitaires et les pouilleux, les égalitaristes et les rationalistes, que XP brocarde avec délice. On est, avec Rousseau, à des années lumières de Montaigne. Et de XP.
Montaigne a des idées sur tout, et ces idées sont souvent si raisonnables qu’elles vont à rebours du sens commun. Il ne faudrait pas prendre Montaigne pour un dangereux révolutionnaire ; il n’a qu’un principe d’ou vient l’essence même de sa pensée : refuser de faire ce qui ennuie, ce qui coûte du désagrément ou de l’effort. Tout Montaigne est là, dans cette volonté bien arrêtée de se protéger soi-même des multiples inconvénients de la vie -voyez par exemple ce qu’il admire chez Scipion Émilien : la façon dont il jouait à Cornichon-va-devant avec Laelius, tout au long de la marine!
Montaigne repousse la connaissance d’une vérité parce que la vérité est gênante, qu’elle impose des contraintes, des devoirs, un accord constant avec elle-même. C’est pourquoi il préfère s’en tenir à sa vérité personnelle qui n’est pas une vérité négative, mais qui change avec les saisons et les heures. En réalité, Montaigne ne doute pas, il change de croyance selon qu’il fait beau ou qu’il pleut, selon qu’il est bien portant ou malade. Mille fois, nous dit-il, il a embrassé une opinion qu’il a, par la suite, jugée fausse. Il n’est don pas un sceptique ; c’est un homme qui croit tout, y compris ce qu’il estimait faux la veille et ce qui lui paraîtra dangereux le lendemain. On comprend pourquoi Nietzsche l’aimait. Un choix ferme et assuré lui semble impossible parce qu’il ne veut jamais « s’engager », faire du militantisme. C’est pourquoi, nous dit-il, dans la discussion il se laisse aisément convaincre pourvu qu’on ne procède pas d’une « trogne trop impérieusement magistrale ». La raison et l’expérience prennent à ses yeux tant de formes qu’il admet toutes les formes et toutes les expériences, et les contradictions ne le gênent point, tant il est persuadé que chacune d’elles contient sa part de réalité profonde. Ce relativisme contraste certes quelque peu avec Ilys, mais bon.
Mais sur Ilys, il y a XP et en le lisant on se retrouve en terrain connu. On remarque de grandes analogies entre XP, disons plutôt ce qu’il dit de la littérature, du style, et la vie,la nature même de Montaigne, son style. En effet, ce dernier repoussant les contraintes, s’égare volontairement, se laisse rouler au vent, avance de son pas détraqué, allant et venant à sa guise, sans aucun souci d’ordonnance, de sérieux, jamais content de ce qu’il a fait, et, cependant, ne faisant rien qui ne lui fasse plaisir. Selon son expression, il « lèche, effleure les choses ou les pince jusqu’à l’os », mettant ici un mot, ici un autre, sans dessein prémédité, sans faire de promesse à personne, s’abandonnant à son incertitude et à son ignorance, jouissant du libre jeu de ses facultés naturelles. On dirait du XP des grands jours. Montaigne aime l’art léger, volage et démoniaque, repoussant l’affection avec une telle constance qu’il finit de son propre aveu, par y tomber.
Mais tout le charme de Montaigne est là, dans son lumineux égoïsme et son indépendance. On n’imagine pas d’écrivain plus étranger aux poncifs littéraires ou à l’engagement militant. La vie lui présente tour à tour ses visages radieux et troublés, les vagabondages européens le conduisent sous des cieux sombres ou légers, et Montaigne se plaît à ce qui change, à ce qui brise les habitudes, à tout ce qui révèle sur la terre des circuits inconnus. Il écrit dans son premier mouvement sans contrôler ses impulsions, sans voiler les éclairs qui lui touchent l’esprit ou la peau. Aussi, la langue de Montaigne est-elle rompue, dansante, pleine de tournants brusques et révélateurs. De tous les écrivains passés, il est sans doute le plus jeune.
Espérons que XP suive le même chemin et ne sombre pas dans une vieillesse prématurée!
En fait, pour ceux qui n’avaient pas encore compris, c’est bien moi Grodion, hein.
Je précise pour ceux qui doutaient encore^^
Rassurez-vous:pour l’instant, j’ai une seule ride, et je suis assis dessus!
C’est excellent et je vous en félicite Rodion. Mais c’est tellement différent de ce que vous nous avez donné jusque ici qu’un méchant diable me souffle qu’il y a un certain nombre d’intro, de préface voir d’articles que les droits d’auteurs interdisent de mettre sur le net, et donc impossibles à retrouver par icelui et qui ont pu vous inspirer. Il suffit de truffer ça de quelques judicieuses interventions qui donnent l’impression (quasi)infaillible d’un texte de pure circonstance… Reste la possibilité que ce soit votre auteur de prédilection et que cela vous confère une maturité littéraire qui jusque ici n’était jamais apparue -ainsi qu’une plume toute en brio, cascadante, une vraie petite tarentelle douce à l’âme parsemée de Retz et de Saint Simon – je vous le souhaite sincèrement. Vous seul savez ce qu’il en est et si vous pouvez avoir une légitime fierté ou si les plumes du paon ont été empruntées. Très réellement, je préférerais que ce fut vous.
Montaigne=Blog c’est précisément l’idée d’XP. Contre ceux qui attaquent internet comme n’étant qu’un médium littéraire de la médiocrité, à discutailler pour le bonheur de la chose on s’aperçoit que bien au contraire il permet des effets absolument neufs. Ainsi des coms qui peuvent, par émulation, plaisir de converser, s’arracher brusquement au ron ron pour de belles échappées, des envolées ou la lyre et l’encyclopédie copulent allègrement. Et puis…on nous dit « passez par la revue, le livre,l’éditeur, c’est quand même autre chose! « . Mais..ces revues légendaires de la fin 19ème, Perindhérion, Le Festin d’Esope, La plume, La nef et jusqu’à l’impérial Mercure de France durant un joli morceau de temps, toutes ces revues étaient à compte d’auteur, et on y publiait ceux qui pouvaient participer aux frais. En tous cas eux d’abord, , et après, s’il restait un bout de colonne, éventuellement, un ou deux camarades dépourvu du portefeuille. Ajoutons que fort souvent l’auteur prenait un nom de guerre. Où l’on voit qu’on était pas bien loin du fonctionnement moderne du blog…avec l’effet d’immédiateté en moins, tout ce nouveau rapport au temps et au lecteur qu’apporte la Toile (et on devrait évoquer toutes ces premières œuvres éditées directement en compte d’auteur : les premier Barres et Montherlant, le premier Mauriac, Gide aussi et tant d’autres devenus nos majeures de la gamme…)
On peut se demander , rapidos de la touche, si les grand maîtres de l’aphorisme, de la pensée à marche constante, Nietzsche, Cioran,(et même le Joyce de Finnegan’s wake, « work in progress ») ne se seraient pas fort bien trouvés des blogs s’ils les avaient trouvés à 15,à 20 ans dans leurs petits souliers….
Au fait comment va votre jeune fille Marion? La regardez-vous toujours d’un oeil torve et intéressé, vous le patibulaire paysan aviné? Vous a-telle laissé encore un fois pénétrer son étroit royaume, jupe relevée? Ou alors je me trompe de Restif!
« Ou alors je me trompe de Restif! » -comme si vous ne le saviez pas! Drôle de frère jumeau qui,lui, possède sa littérature sur le bout des doigts… Mais Pauvre Rodion, enfin quoi, vous lui volez son âme! Tant mieux pour nous…
N’importe quoi! Moi aussi je possède ma littérature sur le bout des doigts!
Harry Potter, c’est pas de la littérature ça, hein?
Merci Restif! Je ne suis que le frère jumeau de Rodion vous savez. Séparés à la naissance, nous avons connu, Rodion et moi, des destins fort contrastés : pendant que lui connut la guerre des Balkans, la gloire, l’honneur, l’ivresse du succès, les rapines, le béni massacre des canailles de Belgrade (que le diable emporte Nebo et sa tribu scélérate!), le viol de névrosées et peu farouches nymphettes serbes et quelques mignons petits garçons aussi (oui Rodion est pédéraste), moi j’étais capturé par une sentinelle monténégrine et vendu comme esclave au favori cinglé de son excellence Nursultan Nazarbayev. On a abusé de moi. J’ai truvé refuge dans la lecture et le repassage. Mais je fus enfin sauvé quand un prince arabe de passage à Atana découvrit mes appâts, me lèbrescharnues et la vénusté de mes caresses byzatines. Soudain arraché de mon cachot mal éclairé, on me fit faire la tournée des apparatchiks palais puis on me conféra très vite la place élevée dans la hiérarchie, la plus prisée par tous les éphèbes d’Asie centrale : je devins bacha bazi officiel du régime kazakah : j’ai dansé follement, jusqu’à l’ivresse pour Poutine, Chirac, Chavez (quelle petite cochonne celle-là!) ou Abdou Diouf.
Bref après mille et une aventure,j’ai échoué en France presque ar hasard (on m’avait dit que c’était le pays des tapettes!) ou l’on m’a fit savoir que mon glorieux frère résidait. J’ai fait le tour des châteaux et des palaces, malheureux, je ne l’ai point trouvé. Finalement, un indic de police maghrébin, un tox accroc au Rapido, me donna enfin son adresse : une mansarde de 15 m² en banlieue parisienne, que mon frangin partage avec 11 Maliens, 3 Tamouls et 2 huskys.
Enfin réunis, nous sommes les plus heureux. Enfin moi, pas tellement. Je me remets difficilement de ma rupture soudaine d’avec Milie (elle m’a largué avant notre premier rendez-vous! Quelle chipie! Quelle diablesse! Mais quel cul, bonté divine, quel cul !… Et ces lèvres et ces yeux et… J’arrête là. Désolé). Mais ça passera. C’est un moment dfficile, mais je resterai digne. Je ne pleurerai pas. Pas ce soir. Surtout devant vous tous. Surtout devant XP. Il serait capable d’écrire un texte là-dessus e salaud! Et m’assassiner en 4 phrases géniales, inspirées, ondoyantes, mal accordées et à la conjugaison plus que douteuse. Restons vigilants.
Mon Albanie chérie vaincra,
elle détruiera toute la Serbie!
C’est noté dans mon agenda,
ça tombera un mercredi.
On fêtera notre belle victoire,
on boira, on sera tout noir!
Santé mon frère!
Et dès notr’ retour du bistrot,
On s’en ira rosser Nebo!
Ca peut le faire!
« le béni massacre des canailles de Belgrade (que le diable emporte Nebo et sa tribu scélérate !)
Mon Albanie chérie vaincra,
elle détruiera toute la Serbie !
(…)
Et dès notr’ retour du bistrot,
On s’en ira rosser Nebo ! »
Je vous demande de ne plus vous adresser à moi (ou de m’évoquer) et je ne m’adresserai plus à votre pitoyable personne qui admet qu’elle rêve d’anéantir tout un pays et d’être à plusieurs pour me rosser. Vous auriez de sacrées surprises, cela étant dit. ^^ J’en tremble d’avance… pour vous.
Lâchez-moi la grappe au lieu de me relancer sans cesse. Dépucelez-vous la cervelle. Grandissez. Devenez, enfin, adulte, au lieu de demeurer autant dans l’adolescence du Kanun qui hurle à chacune de vos phrases merdiques qui révèlent tant votre vraie nature et « l’appel du sang », toussa, toussa, toutes ces conneries que vous déclarez condamner et qui chient à travers vous par atavisme, par fond culturel schizophrénique. Ayez la gentillesse de me foutre la paix, d’autant plus que je pourrais être votre père et n’ai pas de temps à perdre avec le petit haineux que vous êtes. Allez lâcher vos chiens ailleurs, trouvez des serbes de votre âge avec lesquels vous pourrez vous mettre joyeusement sur la gueule au sens propre ou au sens figuré. Ok ?
» Les montagnes maudites. Le Kanun. Les dettes de sang. La vendetta. Des enfants captifs. La trêve. L’honneur retrouvé. Un nom entaché par le déshonneur. Histoires tragiques d’un autre âge. Des histoires difficilement compréhensibles dans nos sociétés modernes. A seulement deux heures d’avion de Genève ou Milan, l’Albanie du Nord, bien que géographiquement proche, reste largement méconnue du reste de l’Europe. Hostile et impénétrable, principalement en raison de ses coutumes et de ses rites impitoyables. Ce n’est que lorsqu’un Albanais, fuyant ses montagnes reculées et les coutumes qu’il a violées est assassiné dans une rue d’Europe ou d’ Amérique, que ce petit morceau d’Europe se rappelle à nous.
Les six millions d’habitants de l’Albanie et du Kosovo ne disposent à ce jour d’aucune constitution. Même après l’intervention de l’OTAN, la région » aux deux millions de kalachnikovs » est toujours déchirée par les luttes mafieuses et la corruption jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Les divers trafics ( armes, voitures, ….) contrôlés par les familles de Tirana ( Albanie) restent lucratifs malgré la traque perpétuelle des unités spéciales. La loi du KANUN est la seule constitution populaire partagée par la majorité des Albanais et maintient un semblant de cohésion nationale. Lekë Dukagjini, prince albanais du XV e siècle et compagnon de route du héros national Skenderberg, est reconnu pour avoir établi le KANU N.
Vendetta ou encore » Gjakmarrja » qui signifie » la reprise du sang », les fantasmes populaires et autres légendes sont à l’origine de cet ensemble cohérent de règles. Un code archaïque transmis et affiné à travers les âges. Le Kanun regroupe plus de 500 règles qui régissent la famille, le travail, le mariage et aussi la vengeance. Il garde aujourd’hui toute son emprise en particulier dans la région montagneuse du nord de l’Albanie et jusqu’au Kosovo voisin. Le Kanun régit les us et coutumes, et les traditions. La règle fondamentale est celle de la BESSA, notion où converge la loyauté, la garantie, la fidélité et le respect de la parole donnée. Le caractère absolument contraignant de ce principe fait de toute violation du serment, la plus grave des ignominies. On retrouve dans les chansons folkloriques, où les gestes se mêlent à la parole quelques préceptes du Kanun directement cités :
» …la mort survient pour avoir trahi l’Hôte,
——lorsqu’il manque le pain pour servir l’Hôte,
——–la mort survient pour la foi reniée… »
En vertu de ce mode de vie coutumier, les blessures peuvent être dédommagées financièrement selon leur gravité, mais quand la mort survient la machine s’affole. Le temps ne compte pas, le sang versé dans les Balkans ne s’efface jamais. Tout meurtrier doit assister à l’enterrement de sa victime. La famille du défunt se lance ensuite dans une véritable chasse à l’homme pour retrouver son honneur. Selon les règles énoncées du Kanun, tout meurtrier peut solliciter une trêve protrectrice de 24 h. Il peut ensuite provoquer une demande collective pour obtenir une Bessa pour une protection de 30 jours afin de trouver un arrangement avec la famille du défunt. A l’issue de ce dernier délai, le meurtrier devra se réfugier dans une tour de claustration pour éviter de mettre sa famille en danger.
De nos jours, la tour de claustration est devenue la prison. Même si les criminels continuent à se rendre sur la tombe de leurs victimes pour honorer les préceptes du Kanun et rechercher le repentir, ils préfèrent maintenant purger leurs peines derrière les barreaux de leurs cellules pour éviter de subir à leur tour, les foudres d’une vengeance. Tout prisonnier évadé, avant 1997, et tous les criminels recherchés voient leurs peines de prison diminuées d’un tiers s’ils décident de se livrer à la justice et de réintégrer l’univers carcéral. La prison reste la seule protection efficace contre le système de vengeance et le monde extérieur. Véritable havre de paix, chacun y purge sa peine en restant attentif aux informations que rapportent les nouveaux. Système complexe de règles héritées des traditions montagnardes, le Kanun est resté la référence juridique commune aux Albanais au-delà de tous les clivages. Aucune campagne de réconciliation n’a été entreprise par le gouvernement afin de se libérer de ce code de conduite archaïque. Le Kanun est présent dans tous les esprits. Même les membres anti-mafia ( les rasoirs), cagoulés et anonymes n’osent enfreindre ses préceptes. «
Bonne chance avec votre fond culturel…
Euh, juste une précision je n’ai pas relancé quoi que ce soit là.
Grodion ce n’est pas moi, il faut se réveiller 😉
D’ailleurs je soupçonne très fortement votre pote Lödni de s’amuser un peu, je dis ça je dis rien…
Donc vous avez parlé pour rien, ou alors c’est vous qui avez relancé le truc. Mais sans rentrer dans les détails vous avez vraiment honte de rien les serbes, c’est hallucinant, reprocher aux albanais des comportements arriérés et des pratiques mafieuses…même pas la peine de commenter.
En plus l’article doit dater de 2000 minimum, si ce n’est pas 99, une décennie est passée et les gens en dehors de la Serbie ont plutôt l’habitude de regarder l’avenir et d’apprendre sur d’autres modèles, d’évoluer, toussa toussa…comment il s’appelait le Président qui s’est fait descendre par les mafieux, dzindic? Dzidic? Son nom m’échappe^^
J’ai ms des fautes d’orthographes et de syntaxe, pour faire comme XP. Toujours s’inspirer des plus grands.
ouais c’est sûr en 10 ans l’Albanie a changé du tout au tout.
Ben oui, Berisha a instauré une politique ultra-répressive contre le banditisme et la corruption, et les résultats s’en ressentent à tel point que l’Albanie est félicitée par la CEDH et l’ONU en la matière.
Et Tirana qui était une ville du Tiers-Monde à l’aube des années 2000 est maintenant une ville magnifique, avec une nouvelle jeunesse prête à prendre la relève.
Pas besoin d’être Einstein pour comprendre où est l’avenir, surtout quand on prend la peine de regarder le taux de mortalité et de natalité de la Serbie^^
Bon c’est pas tout mais là promis juré craché j’arrête toute conversation sur le sujet qui ne font que pourrir les fils pour rien.
Moi j’ai la rage après les abrutis qui se sont réveillés frères des serbes et défenseurs acharnées de la chrétienté alors qu’ils ne savaient même pas situer le Kosovo sur une carte en 2007, quelqu’un comme Nebo il y peut rien, c’est ses racines, sa patrie, donc pas la peine d’en rajouter…
L’Albanie c’est le paradis de l’Europe !
Une précision, dans l’article » Les divers trafics ( armes, voitures, ….) » ils auraient pu y rajouter « drogues, cigarettes, parfums, traite des blanches en direction des émirats arabes », ça aurait été bien plus juste.
Traite des blanches en direction des pays arabes, faut les comprendre, entre musulmans faut bien s’entraider. Ces chiens ça ne leur suffit pas de buter des serbes ou des opposants albanais pour leur prendre des organes, il leur faut également expédier les jeunes filles serbes ou albanaises opposantes chez les émirs gras comme des porcs qui se chargent de les dépuceler. Votre Albanie est un chouette endroit. En particulier votre Kosovo étranglé par votre sympathique Kanun.
Je répète ce que j’ai dit au-dessus, Dieu ait pitié de votre bêtise…
J’en étais resté à l’intervention de Nebo et je vois que ça repart…
Bon, je ne crois pas que le com (que je viens tout juste de lire encore une fois, précision pour correspondants) que, disais-je le com qui chante »
« Mon Albanie chérie vaincra,
elle détruiera toute la Serbie!
C’est noté dans mon agenda,
ça tombera un mercredi. »
soit un seul instant à prendre au premier degré. rien que les deux derniers vers… Non, on est dans la caricature, l’hyperbole, la distance amusée. Je ne crois plus non plus qu’on ait pillé le moindre texte étranger pour le com es Montaigne. On a affaire à un retors qui connait de sacrés sardanes, un équilibriste du lexique qui ne se casse pas la gueule et qui a quelques doses kilométriques de parchemins avalé à bitume que veux-tu derrière lui. Un vrai trickster-mystère qui a les moyens de sa blague. Le Fantômas d’Ilys!!
Allons , vous n’avez pas reconnut Terby ? Non ? Quoi , c’est pas lui ?
Et bien non, je ne crois pas que ce soit lui. Je pourrai donner deux trois raisons (aucune qui tienne au manque de talent car il en a, mais un talent différent de celui du Montaigne à mon avis) mais de raison, une seule, massive, me suffit : je le tient pour homme de parole.
( je vais me débrancher un bon petit moment histoire qu’on installe l’extension « Bébé 1 » en mode sommeil. Sans doute en profiterai-je pour mettre à jour le plug-in « dîner /épaule d’agneau/vie de famille).).
Ben moi je mets mes testicules sur le billot que c’est Lödni.
Vous venez de me faire mourir de rire …
Sur la page d’acceuil , je vois « Ben moi je mets mes testicules sur le bi… »
J’était persuadé que vous alliez dire « sur le biniou » en réponse à mon dernier commentaire …
Excellent! J’imagine bien la scène, moi aussi je suis mort de rire^^
Ps Heu, je syntaxise la gourance: j’en étais resté à Nebo, donc lu les quatrains exquis de Grodion la Spectre. C’était la suite, après le Neb’ qui m’avait échappé. vous vous en foutez? ça n’a aucun intérêt? certes, mais ma crédibilité est en jeu alors hein!
Grodion, vous allez réussir à nous rendre givré. C’est le joker, un agent du chaos!
Il est dangereux que vous sachiez, ici, qui je suis réellement . Mon identité doit rester secrète, il en va de votre santé. Je ne ris pas, je suis très sérieux. Car si, d’une manière ou d’une autre, vous découvrez le monstre froid et méphistophélique qui se cache derrière mon récréatif pseudo, vous risqueriez à coup sûr la crise cardiaque mortelle, après une terrible agonie, qui ferait passer la mort du bâtard Buffon-Egalité pour délectable.
Alors on dira que suis Terby. Ou Chéréa. Non, ça fait trop ringard Chéréa. Ou alors, XP le Magnifique?…
En quoi Cherea est-ce trop ringard?
Bitenbois, l’Albanie est-elle devenue un sujet si important qu’on ne parle plus que d’elle sur Ilys ??
On attend l’indépendance de la Bretagne pour passer à autre chose …
Bonjour Gil.
Je profite de ce que vous repassiez dans le coin pour vous donner la réponse que je vous devais sur un vieux fil où l’on parlait de cinéma.
Vous m’aviez demandé le nom du documentaire sur Mulholland Drive que je crois avoir vu, il y a longtemps, sur Canal Jimmy.
J’ai cherché de partout sur Google et je n’ai pas trouvé trace d’association entre la chaîne Jimmy (tout court, désormais) et un quelconque documentaire sur Mulholland Drive.
En revanche, j’ai trouvé beaucoup de liens vers un documentaire en deux parties nommé « Retour à Mulholland Drive » inclus dans le DVD Blue Ray de ce film. Il paraît qu’on pouvait voir ce documentaire sur Dailymotion à une époque mais il a été retiré depuis (pour ne pas concurrencer le DVD, je suppose), donc je ne peux pas vous dire si c’est bien celui que j’ai vu. Du moins, les internautes en disent plutôt du bien…
Autre documentaire également présent sur le Blue Ray : « Dans la boîte bleue » (voir cette discussion : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=23&t=31720).
Voilà. Désolé pour le hors-sujet et la réponse tardive (et moyennement satisfaisante).
Cordialement.
Merci à vous, Misanthrope. C’est très satisfaisant, étant donné la conjoncture comme on dit.Bonne soirée à vous.
Dites donc un peu, vous allez pas vous mettre à faire de l’inversion accusatoire, non?
Jamais je n’oserais, Rodion. C’est juste que privé de net et de temps, je tombe à chacune de mes visites-éclair chez Ilys sur des fils proliférants et albanesques. Bien à vous.
Le blog de Guy Sorman, depuis que certains belges sont tombés dessus, n’est plus l’objet que des débat flamand vs wallons.
Espérons qu’ILYS ne subisse pas le même sort 🙂
Et Montaigne, il va au bal quand ?
Un très chouette article — intelligent, malin,bien écrit, prospecteur voire pionnier — salopé par des coms à la noix, hors la plaque et dont personne n’a rien à foutre.
On se croirait chez Causeur.
Dites-donc XP, pourriez-vous faire un peu de ménage dans votre unité ?
Il va y avoir des corvées de chiottes, je vous le dis.
Rompez
Cela étant, si je suis d’accord avec Gil (le premier (superbe) commentaire, sur la jacasserie de Montaigne), ce n’est pas pour autant qu’il faut admettre n’importe quelle messe basse de prisunic sur un fil. C’est mon opinion.