Espèce d’ADN de porc !

Le petit monde riant du halal a déniché une nouvelle cible, Herta.

Un laboratoire d’analyses (très sérieux nous disent les joyeux amis du halal) a déniché, tenez-vous bien, de l’ADN de porc dans une saucisse halal. Ce qui, je crois, cesse de faire de cette saucisse une saucisse halal. La saucisse devient haram. Et ça, voyez-vous, c’est vraiment très grave.

Est-ce à dire que la saucisse était au porc ? Que nenni. Simplement que de l’ADN de porc a été retrouvé sur la saucisse. Dans la saucisse ou sur la saucisse ? Quel échantillon a-t-on prélevé ? On ne sait pas. Tout comme on ne sait pas dans quel emballage la saucisse Herta a été envoyée au laboratoire.

Autrement dit on ne sait pas grand chose.

Mais, par commodité et parce que nous ne sommes pas, nous, fondamentalistes (j’y reviendrais), imaginons que tout a été bien fait et que de l’ADN de porc a bel et bien été retrouvé avec la saucisse.

Tout cela est très regrettable. Cela dit la seule véritable solution pour s’éviter au maximum le risque de tomber sur de l’ADN de porc c’est… De déménager dans un pays musulman. Sinon, dans votre saucisse Herta, avec vos cacahuètes de bar, sur l’iphone que vous a passé un collègue de bureau, dans le string de la fille que vous tripotez, dans l’eau du robinet que vous buvez, on peut dénicher de l’ADN de porc.

Disons le franchement, la France est saturée d’ADN de porc.

Dans l’air, dans l’eau, dans la nourriture, dans le sourire des filles et les tapes amicales des copains.

L’ADN de porc s’est insinué dans les moindres recoins du territoire.

Donc, pour continuer dans la franchise avec nos amis friands de halal, achetez vos produits directement à l’étranger et vivez dans une bulle.

Parce que, si le petit certificateur indépendant chargé de vérifier le process halal -seule solution ayant le bonheur de plaire à nos amis fondamentalistes du halal- a malencontreusement glissé auparavant sa barbe dans le soutien-gorge d’une jolie fille ou d’un beau giton, il se pourrait qu’en fichant ensuite son nez dans le produit, il ne dépose quelque ADN de porc sur la nourriture qu’il certifie.

On n’en sort pas.

On ne s’en sort pas parce que nos désopilants amis du halal sont des fondamentalistes.

La seule chose qui est importante pour eux c’est d’obliger les musulmans à manger du halal certifié par de pittoresques barbus certificateurs. Pour cela ils expliquent très tranquillement que, sinon, rien hormis « la confiance » (les guillemets sont d’eux) ne garantit que le processus du halal soit respecté à la lettre. Traduisons. Le non-musulman n’est pas digne de confiance. Le musulman si. Parce qu’il ne s’agit, au final, que de déplacer la personne à qui on fait « confiance » de l’industriel aux barbus. Or, a priori, si on ose tout du moins imaginer que le musulman peut être corrompu, rien n’empêche le certificateur barbu de fermer les yeux contre quelques billets. Il faudrait donc un vérificateur du vérificateur. Et un vérificateur du vérificateur du vérificateur. Etc.

Mais non.

Parce que l’objectif est avant tout d’isoler l’islam du reste de la société française.

Donc l’ADN de porc, mon dieu, une fois que les barbus certificateurs seront passés et que les chaînes industrielles halal se trouveront séparées physiquement, idéalement sur un autre site, des chaînes de production haram…

Nous ne sommes pas face à une association de consommateurs qui s’indignerait que, par exemple, tel produit étiqueté bio ne respecte pas son cahier des charges. Nous sommes en face des fondamentalistes musulmans qui veulent imposer leur vision du halal. Car un industriel produisant un produit parfaitement halal mais sans barbus certificateurs dans sa place ne leur conviendrait toujours pas. Ce serait du, je cite, « aléatoirement halal ».  Les organismes certificateurs ne sont pas plus perçus comme une sorte d’étape transitoire pour, disons, normaliser et mettre aux normes la filière halal. Non. Le barbu certificateur qui met son nez dans les arrières salles des restaurants et dans les emballages de saucisse à la dinde représente le seul halal qui n’est pas aléatoire.

Une autre possibilité qui est donnée aux musulmans qui ne sont pas tarés serait de faire confiance à l’industriel qui a apposé le terme de halal à son produit et à se détourner ou se retourner contre lui si jamais des musulmans vigilants se rendent compte qu’ils ont été manifestement trompé. Ou bien de simplement veiller à ne pas manger de porc et boire d’alcool, prendre du halal quand c’est possible et ne pas être obnubilé par l’ADN de porc. Ou bien encore de se foutre des interdits alimentaires de l’islam.

Ou bien lâcher une fois pour toute cette religion.

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À propos Blueberry

Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballote. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu alors qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire "oui" ou "non", de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe dans le groupe n’a pas de nom. C’était peut être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a pas de nom. Et toi non plus, tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu comprends, cela ? Créon, Antigone, Jean Anouilh.

8 réflexions sur « Espèce d’ADN de porc ! »

    1. XP

      Tout est normal.
      L’islam n’interdit pas seulement la consommation du porc, mais la présence du porc en terre d’Islam. Le porc n’est pas considéré comme impur à la consommation, mais impur tout court. Impur au toucher, impur à la vue… Si vous faites entrer un cochon dans une Mosquée, peu probable qu’ils disent « ce n’est pas grave, tant qu’on le bouffe pas. »

      1. Lödni

        Exact.

        * * *

        http://blog.mondediplo.net/2011-01-12-Les-chiffonniers-du-Caire-et-la-grippe-porcine

        Les blogs du Diplo / Visions cartographiques
        Egypte – Minorités – Environnement – Déchets
        Les chiffonniers du Caire et la « grippe porcine »
        mercredi 12 janvier 2011, par Bénédicte Florin

        (…)

        Quant au gouvernement, il semble pris en tenaille entre une initiative qui pourrait être perçue comme anti-copte et les arguments des députés Frères musulmans, à l’audience très populaire, tels que : « Comment les porcs peuvent-ils être élevés sur la terre d’Al-Azhar [11] ? », ou encore le fait « qu’une indemnisation par animal abattu ne peut être versée aux éleveurs puisque, en pays musulman et conformément à la loi islamique, il ne devrait y avoir aucun porc en Egypte [12] ». Loin de s’opposer à l’abattage, les ONG, députés ou religieux coptes légitiment le choix des autorités. Ainsi, début mai 2009, le pape Chénouda, chef spirituel des Coptes d’Egypte, déclare que sa communauté ne consomme pas de viande de porc, réservée aux touristes et étrangers ; pour sa part, le père Samaan, figure et habitant du quartier de Manchiat Nasser, recommande d’éviter de fréquenter les lieux où sont élevés des porcs [13].

        (…)

        [11] Université religieuse Al-Azhar, référence de l’islam sunnite.

  1. Carine

    C’est vrai que dans le cochon, tout est bon. Même le saindoux dont on peut enduire tout ce qui fait mal.
    Il prend même une allure de symbole, ce qu’il n’a jamais demandé, la pauv bête.
    Mais quand on a été autant méprisé, haï, vomi que le pauvre porc de la part de la religion d’amour et de paix, on ne doit plus comprendre la vie, non?
    C’est pas comme nous qui nous sentons tant aimés…et qui le rendons bien, faut dire.

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