Pour moi, l’économie, c’est un peu comme la politique: je m’en fous.
En revanche, comme le libéralisme économique est le fruit naturel de l’Occident et de la chrétienté, son évocation constitue un moyen irremplaçable pour savoir qui est vraiment chrétien parmi ceux qui s’affirment comme tels, qui est réellement, métaphysiquement chrétien, et qui au contraire va à la messe à défaut d’avoir déjà trouvé l’adresse de la mosquée….
Selon une expression désormais consacrée, on appelle ça un CAB, si je ne m’abuse….
Car en effet, si vous faites l’effort de cerner l’essence du discours antilibéral, vous voyez qu’il fait comme moi, l’antilibéral, qu’il ne parle jamais vraiment d’économie, qu’il ne vise à rien d’autre qu’à poser en lousdé le fardeau de la chrétienté, comme a cherché sommes toutes à le faire la totalité des hérétiques depuis 2000 ans, des marcionistes aux marxistes en passant par les cathares, surtout les cathares, dont on ne parle décidément pas assez… Le Cathare, c’est l’ancêtre commun des cathos-tradis, de José Bovidé et des antisémites du XXIème siècle, avec sa haine et son incompréhension ontologique devant la spéculation financière et intellectuelle, son dégoût des marchands et de la Sorbonne, de l’abstraction verbale et langagière à laquelle ce matérialiste oppose une dimension figurative et culturelle de la société, c’est à dire des costumes, des décors,des objets, des coutumes, des belles-lettres, du terroir, de la cuisine, des fromages qui puent, des binious, des bombardes, de la terre qui ne ment pas, et je passe encore d’autres babioles ou cochonneries.
Ces gens-là vous objecteront que leur vision du monde est charnelle…. Mensonge. Il n’y a que la race et le sang qui méritent cette belle appellation de charnelle, et le cathare du troisième millénaire l’a déjà dit et écrit sur tous les tons, il s’en fiche, de la race et du sang…. D’ailleurs, il n’y a rien de plus moderne, de moins archaïque et de plus souple que la race et le sang, puisque ce sont des notions qui fournissent sans nous demander le moindre effort et sans nous attacher les mains la dose de tradition dont nous avons naturellement besoin…. Finalement, la race, c’est la liberté, et c’est finalement cette liberté qui explique l’extraordinaire aisance des juifs partout où ils se sont trouvés… Un juif à bombers ou à papillotes, ça reste toujours un juif aux yeux de tous les juifs, il s’agit-là de Tradition réduite à sa quintessence, au charnel, sans boulets aux pieds, sans scléroses mentales, et c’est bien cette absence de fardeau qui a permis à Rothschild ou Kundera d’empiler de l’argent ou les concepts.
Pour ceux qui voudraient creuser l’évidence selon laquelle l’antilibéral, le néo-cathare, le contempteur de l’occident capitaliste n’est pas véritablement chrétien, que c’est un infiltré, voici le superbe livre de Charles Gave, un Libéral nommé Jésus.
Bonne année 2011 à tous, et que Dieu vous garde dans sa sainte vie
Jésus était un trader et il lisait le Wall Street Journal. Si, si, je vous jure, c’est dans Saint Matthieu. Sans blague… Il aurait mieux fait de rester dans sa spécialité, cet économiste. La théologie n’est pas son fort.
De la théologie, c’est ce que ce je viens de faire dans ce texte.
« . Si, si, je vous jure, c’est dans Saint Matthieu »
Par contre, vous, on sent que vous détestez ça. Votre « c’est écrit dans Saint Mattthieu », il sonne comme un « le prophète il a dit ».
Aux théologiens, vous préférez de toute évidance leur contraire exact, c’est à dire les « savants », comme dit Tarik Ramadan.
Seb, t’es toujours aussi con mn pauvre vieux. Et si ta premiere resolution pour cette nouvelle annee etait de consacrer tout ton temps a tes copains d’E&R plutot que de venir polluer les blogs que j’apprecie? Va commenter sur fortune.fdesouche, t’auras plein de copains demeures avec qui discuter!
Vous me confondez avec un autre. Désolé de vous décevoir. Je n’ai rien à voir avec E&R. Alain Soral n’est pas catholique, que je sache.
Ilysiens, Ilysiennes (auteurs et commentateurs, réguliers et irréguliers, penseurs et branleurs)…
Bonne Année !
Et vous, votre texte sonne comme « le prophète Charles Gave a dit ». C’est pas mieux. Le libéralisme est une religion, avec ses grands prêtres et ses gourous.
Et vous, votre texte sonne comme « le prophète Charles Gave a dit ».
Et bien non, justement, raté. Mon texte avance au contraire des arguments qui appellent des contre-arguments, si le coeur vous en dit. Mais ce n’est pas votre truc. Vous préférez les arguments d’autorité, les phrases du genre « c’est pas dans Saint-Matthieu, le prophète il a pas dit ça, nardinemouk ».
Bah tiens. Bien entendu globalement d’accord, mais je n’arrive pas à comprendre le point d’honneur que vous mettez à parler de la race sur ce sujet.
Je prends pour exemple mon Sozialist de Fdesouche adoré, néo-nazi païen au QI de chameau de son état en train de me débiner que ma « secte » avait handicapé le génie de l’homme blanc et avait retardé son développement. Ce à quoi je lui ai répondu que c’était complètement débile de dire ça dans la mesure où l’idéologie libérale qui avait permis le take-off et les révolutions industrielles et technologiques avait dans sa conception une origine purement chrétienne. Et là la phrase du siècle: « Ne confonds pas le christianisme avec le génie européen s’il te plait, de toute façon on voit bien maintenant que le libéralisme est catastrophique ».
On oublie souvent que les nazis étaient socialistes, le socialisme étant au libéralisme ce que l’islam est à la chrétienté, tous des cousins métaphysiques donc, des métisseurs pro-Tiers-Monde aux racialistes psychorigides.
Comme vous disiez la dernière fois, la race existe mais ça doit venir naturellement, il ne faut pas en faire une obsession et absolument pas une raison d’être.
D’Après Woody Guthrie , Jésus est un Hobo .
D’Après Johnny , Jésus est un Hippie .
Certains Anars du XIX ème faisaient de Jésus le premier révolutionnaire .
D’Après je ne sais quel imam , Jésus est le premier musulman , car » soumit à Dieu » .
Toutes les pensées montantes font de Jésus le premier des leurs .
Et dans une époque que l’ont dit libérale , Jésus est le premier libéral .
Ceci est plutôt cohérent mais la vrai question que cela soulève est : notre époque est-elle libérale ?
Non, absolument pas. Notre époque est 100% socialiste, d’où les CAB et le péril actuel de l’Occident.
Vous posez tous les deux une question, une excellente question: L’Idéologie socialiste a le vent en poupe, et le libéralisme (qui n’est pas une idéologie) est honnie. Seulement, le socialisme a fait faillite, et le libéralisme a triomphé DANS LES FAITS. Le problème, c’est que l’échec des socialistes leur permet d’entretenir une ambiguité, et de faire passer leur échec pour un banissemnent, une astratisation. C’est une très grosse escroquerie intellectuelle.
Les fonctionnaires et surtout le cormps enseignant usent de la même escroquerie: Ils bénéficient d’un immense privilège dans la mesure où il est interdit de les critiquer aussi facilement qu’on le fait avec d’autres corporations, mais ils ne sont pas aimés quand-même. Alors ils se servent de se désamour pour faire croire que le « on ne nous aime pas » veut dire « nous sommes ostratisés, nous sommes ostratisés. »
La plus grosse escroquerie, c’est de faire croire que le monde dans lequel on vit est entièrement dirigé par les libéraux et que les socialistes sont les opposants, alors que c’est tout le contraire.
Le plus gros du pouvoir est tenu par les médias, les intellectuels, les universitaires…quasiment tous sans exception des gauchistes, des socialistes, CAB etc.
Mais moi je vois plus le Libéralisme et le Socialisme comme des philosophies. Pour le premier on accepte le péché originel, les vocations humaines et les inégalités insurmontables, de l’autre on considère les inégalités comme toujours foncièrement injustes et on idéalise les capacités du clochard alcoolique.
Après, bien évidemment il y a une philosophie qui attire plus les ratés et les nuls que l’autre, je vous laisse deviner laquelle 😉
« Quand l’absurde est outré, l’on lui fait trop d’honneur/De vouloir par raison combattre son erreur./Enchérir est plus court, sans s’échauffer la bile. » (Jean de La Fontaine)
Encore un prophète ! Faites gaffe !
Je crois qu’on tient un champion du monde là! 🙂
Ne vous inquiétez pas, il est bien connu de nos services, comme on dit dans la police^^
Au lieu de critiquer (!) jetez plutôt un oeil à ce Charles Gave, ses arguments n’ont rien d’absurde, et sont basés rigoureusement sur les paroles de Jésus. Je viens d’en lire quelques pages et on passe un bon moment.
Je n’en fais ni une obsession ni une raison d’être, justement. J’observe simplement que la race, et non le racialisme, c’est un concept léger, extrêmement peu contraignant, qui peut se substituer à toutes les traditions contraignantes.
Je reviens sur l’exemple des Juifs: La judaïdé, c’est incontestablement un concept biologique, on reçoit sa judaïté par la naissance, et on considère comme juif qui l’a recut par la naissance. Point… A près, on ne définit pas à quoi ça ressemble, si le juif c’est le blond askénaze ou le crépu sépharade… On y pense pas, c’est comme ça…Et ne pas penser à ça, ne pas remettre ça en cause, ça permet de remettre en cause tout le reste.
Je me permet une analogie:un ami me demandait récemment « mais tu n’aimes pas la tradition, et pourtant tu vas à la messe, et tu respectes donc une tradition ». Ca m’a fait réflechir, et j’en suis arrivé à la conclusion que la Croix, les sacrements, l’eucharistie… Ce sont les traditions qui permettent de ne pas s’engoncer dans la Tradition, qui permettent de snober toutes les autres.
Il faut aller à la messe et respecter le rite, parce qu’en sortant, vous pouvez vous permettre de bousculer toutes les vieilles lunes, toutes les vieilleries.
OK, je comprends mieux le concept et le truc, l’exemple des juifs est en effet excellent.
C’est ce que j’ai failli te dire quand j’ai lu » costumes, décors, objets, coutumes » j’ai immédiatement pensé à l’Eglise (catholique, qui plus est de l’époque contre-réforme baroque) qui s’accapare tout cela en le transcendant, c’est à dire qui fait apparaitre l’encombrement que cela représente lorsqu’il devient fétiche dans la vie courante (donc plus plaisir pur mais religion de substitution). La théatralisation du rite catholique fait apparaitre le théâtre (sérieux, grotesque, tragi-comique, parce qu’il s’ignore comme théâtre) qu’est la vie.
« , c’est à dire qui fait apparaitre l’encombrement que cela représente lorsqu’il devient fétiche dans la vie courante.
Exactement. le rite catholique tridentin se charge de la pesenteur, de la la gravité, il en décharge les ouailles. c’est en tout cas pour ça qu’il est fait.
C’est un peu comme le père qui est d’abord là pour vous décharger de la corvée de la recherche du père et de la question du Père.
Ie vois une autre exemple de tradition intouchable, dont l’intouchabilité doit permettre de bousculer toutes les autres:la constitution américaine. La mobilité et le sens de l’innovation des ricains s’explique sans doute en partie par le fait que leur constitution relève du tabou absolu.
Oui c’est bien vu mais quand même ils sont en train sacrément d’y toucher à leur « tabou absolu » les amerloques : cf. les attaques contre le port d’armes…
Mais ça n’a rien à voir avec la discussion.
En fait rien dans le message du Christ n’est contradictoire ou incompatible avec un libéralisme bien compris.Charles Gave (dont le titre du livre est évidemment provocateur!) écrit : « La seule forme de pensée économique qui soit conforme aux Évangiles, c’est le libéralisme. »
Alors que le socialisme est fondé sur une anthropologie qui fait de l’homme un chiffre, une matière inerte, déterminée, sans liberté et donc sans responsabilité morale.
A contrario, il saute aux yeux que l’acceptation plus ou moins forcé du principe de métissage entraine un retour en force de touts les lourdeurs du passé, du culte des hussards de la République, du terroir, etc.
Ça me fait penser au « C’est pas des vrais musulmans parce qu’ils fument du shit et boivent de l’alcool, arrêtez de stigmatiser ». C’est juste un peu plus contraignant, faut éviter le porc et faire le ramadan, de mon expérience, et le reste c’est open-bar.
Nous avons quatre possibilités: race et terroir, race sans terroir, pas de race pas de terroir, pas de race mais terroir. La première option est celle des Japonais et des Juifs d’Israël, la deuxième option celle des Juifs de la diaspora et des Chinois, la troisième celle des Américains, la quatrième celle des Français, je caricature bien entendu, mais les grandes lignes sont tracées.
Je suis donc plus ou moins d’accord avec vous XP. Certes, la race rend libre ^^ mais il est tout à fait possible de conserver un amour de son peuple et de son terroir au sens noble du terme, les deux entités s’interpénétrant et n’étant pas mutuellement exclusives. Disons que le terroir produit une race donnée, inimitable et bien distincte des autres. Ceux provenant d’autres « terroirs » appartiennent à une autre race, sont donc des étrangers.
Bonjour à tous,
C’est la première fois que je vais laisser un commentaire ici, bien que ça fasse un moment que je parcours régulièrement ce site. Je me permets donc de me lancer dans le commentaire parce que le sujet abordé m’intéresse tout particulièrement. Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il est « métaphysiquement » impossible d’être chrétien et socialiste ou même de gauche en général, du moins lorsque l’on a compris le sens profond et ce qui sous tend ces deux notions. Là où je vous trouve un peu intégriste xp, c’est que premièrement dans les faits des tas de braves gens peuvent être chrétiens tout en votant à gauche parce que tout simplement le niveau du débat et des idées que vous évoquez leur échappe totalement. Le christianisme n’est pas et n’a jamais été que je sache une religion d’élite ou réservée à des CSP +, donc difficile d’attendre du simple fidèle qu’il comprenne la logique profonde animant l’esprit de gauche ou le socialisme et qu’il remarque ainsi son incompatibilité complète avec l’esprit chrétien. En général vous n’avez qu’un copieux mépris pour tous ces gens là, les qualifiant en gros de musulmans en puissance, alors qu’à mon avis ce ne sont que de simples gens qui ont autre chose à faire qu’à théoriser sur le socialisme ou autre.
Ma seconde remarque, c’est que si le christianisme est en effet incompatible avec la gauche ou le socialisme, je ne vois pas en revanche pourquoi il serait obligatoirement libéral. Alors oui le libéralisme s’appuie sur la même base que le christianisme, à savoir que tout homme est mauvais et incapable d’atteindre le bien, et que donc vouloir mettre en oeuvre une idéologie qui se baserait sur la volonté de créer une société où le bien règne est forcément voué à se pervertir et à générer un mal encore plus grand, puisque la misère humaine ne vient pas de l’organisation sociale mais du mal qui réside en chaque homme. Là-dessus nous serons sans doute d’accord. Pour autant cela doit-il nous obliger à être libéral et rien que libéral et donc à défendre un système ou une logique qui a pour principe d’organiser la société en se fondant sur ce « mal » ou cet égoïsme qui est en chacun de nous. Le système libéral qui finalement encourage en l’exploitant cette partie mauvaise de l’homme peut-il vraiment être qualifié de chrétien ? Certes il est hérétique de prétendre à la sainteté sur Terre ou à édifier ici bas un paradis socialiste, mais pour autant cela doit il servir d’excuse pour laisser libre cours à tous nos mauvais instincts par rapport auxquels le Christ nous promet pourtant la libération.
Voilà un peu mes impressions par rapport à votre article, et à vos articles en général, je pourrais détailler davantage, mais ce commentaire est déjà bien long et sans doute ennuyeux.
Bienvenue à vous.
Vous réagissez comme si je me faisais le défenseur du libéralisme. Or, je m’en fous totalement, du libéralisme. Je n’ai jamais écrit une ligne de politique ou d’économie, et je ne défend aucune idée. Je fais de la peinture. J’essaye de montrer, et jamais de démontrer. Et ce que je montre ici, c’est ce refus métaphysique du christianisme qui est à l’oeuvre dans l’antilibéralisme, la grande idéologie de l’époque. Après, biensûr, j’utilise différentes couleur dans la palette, et utiliser le titre du livre de Gave en est une.
Je suis injuste avec les petites gens? Je m’en fous. Je n’ai pas l’ampbition de rendre justice à quiconque. Ni de faire un ressencement balsacien de la socjété, en décrivant minutieusement mes contemporains. J’ai le droit à la caricature, à l’exagération bouffonne. A la mauvaise foi aussi.
Vous reprocheriez à un caricaturiste de faire à Sarkozy un nez qui n’a pas les vrais proportions de son nez? De faire arriver sa tête au niveau des hanches de sa femme?
Au fond le libéralisme économique ne parle pas de la misère humaine mais de la misère matérielle. L’économie est une science qui cherche à comprendre les lois de la production et de l’échange : comment se fait-il que certaines sociétés soient plus riches que d’autres ? Les biens étant rare, l’homme est pauvre par nature. Donc le mystère n’est pas : pourquoi y a-t-il des pauvres ? mais pourquoi y a-t-il des riches ? Certaines sociétés ont compris qu’en libérant les échanges, en protégeant la propriété privée et en donnant à tout individu une chance de réussir par ses propres initiatives et son propre jugement (rien à voir avec l’égoïsme dont on parle toujours en simplifiant Adam Smith), elles contribuaient à l’amélioration générale de la prospérité et de la paix civile. A la suite des économistes qui ont théorisé ce fait incontestable, l’Eglise a reconnu (avec un certain retard dû au climat anti-religieux qui a accompagné la naissance du libéralisme au XVIIIe siècle) que la liberté était toujours plus profitable que la contrainte pour améliorer le sort des pauvres.
Mais ce que nous montre Charles Gave dans son livre, c’est que si on relit l’Evangile avec cet arrière-plan, on s’aperçoit que Jésus ne dit jamais le contraire ! Et que sa morale est parfaitement compatible avec ces principes fondamentaux de liberté et de responsabilité personnelle. Simplement il nous aura fallu presque 2000 ans pour le comprendre.
Certains l’avaient compris avant tout le monde. Bastiat, par exemple. Je vous renvoie à un texte fameux que je fais lire à mes élèves : les deux morales :
http://bastiat.org/fr/deux_morales.html
Nicomaque
Un petit extrait de ce texte génial :
« De là deux morales qui, bien loin de se contrarier, concourent: la morale religieuse ou philosophique, et la morale que je me permettrai d’appeler économique.
La morale religieuse, pour arriver à la suppression de l’acte malfaisant, s’adresse à son auteur, à l’homme en tant qu’agent. Elle lui dit: « Corrige-toi; épure-toi; cesse de faire le mal; fais le bien, dompte tes passions; sacrifie tes intérêts; n’opprime pas ton prochain que ton devoir est d’aimer et soulager; sois juste d’abord et charitable ensuite. » Cette morale sera éternellement la plus belle, la plus touchante, celle qui montrera la race humaine dans toute sa majesté; qui se prêtera le plus aux mouvements de l’éloquence et excitera le plus l’admiration et la sympathie des hommes.
La morale économique aspire au même résultat, mais s’adresse surtout à l’homme en tant que patient. Elle lui montre les effets des actions humaines, et, par cette simple exposition, elle le stimule à réagir contre celles qui le blessent, à honorer celles qui lui sont utiles. Elle s’efforce de répandre assez de bon sens, de lumière et de juste défiance dans la masse opprimée pour rendre de plus en plus l’oppression difficile et dangereuse.
(…) Admettons donc l’action simultanée de la morale proprement dite et de l’économie politique, l’une flétrissant l’acte malfaisant dans son mobile, par la vue de sa laideur, l’autre le discréditant dans nos convictions par le tableau de ses effets.
Avouons même que le triomphe du moraliste religieux, quand il se réalise, est plus beau, plus consolant et plus radical. Mais en même temps il est difficile de ne pas reconnaître que celui de la science économique ne soit plus facile et plus sûr.
Dans quelques lignes qui valent mieux que beaucoup de gros volumes, J.-B. Say a déjà fait observer que pour faire cesser le désordre introduit par l’hypocrisie dans une famille honorable, il y avait deux moyens: corriger Tartuffe ou déniaiser Orgon. Molière, ce grand peintre du cœur humain, paraît avoir constamment eu en vue le second procédé, comme le plus efficace.
Il en est ainsi sur le théâtre du monde. »