Ne nous voilons pas la face, Ilys est un site tout à fait répugnant.
D’ici, j’entends les éternels sceptiques et les esprits forts me rétorquer que ce n’est pas si simple, qu’on y trouve parfois des articles aussi bien torchés qu’un ivrogne communiste venant de fêter la vente du neuvième exemplaire de son recueil de poèmes en compagnie d’autres cas sociaux, des dames toutes nues s’amusant à faire le grand écart sur le carrelage de leur cuisine pour faire rigoler le photographe, des commentateurs qui sont de loin les plus talentueux de la fachosphère… Il n’empêche.
Si nous n’étions pas si vils et dégoûtants, comment ferions-nous pour mettre en rage et susciter à la nuance de couleur près les mêmes cacas nerveux chez des êtres aussi dissemblables que les catholiques à babouches, les souverainistes à babouches (appelés aussi mongaullo-souverainistes), les gardiens de vaches diplômés, les écrivains pas faits pour ça, et par extention, tout ce que l’époque compte de bons à rien et de mauvais en tout? Sans la moindre volonté de déclencher une polémique, je pose la question.
Comme nous faisons peau neuve, nous pourrions en profiter pour devenir enfin respectables et faire de nos colonnes un endroit citoyen, une bouche de métro dans laquelle les idiots pourraient pousser paisiblement leurs poncifs sans risquer de se faire lâchement attaquer à coups d’arguments contondants, me direz-vous peut-être.
Je crains fort que ce ne soit pas possible…… Pareil à ce que l’habit ne fait pas le moine, les configurations flambant neuves ne peuvent transformer des vilains canards de web en Patrice de Punkett fier comme un paon de sa connerie, pas davantage en Jacques Guibon-à-brushing-du-Figaro, en Gros Lapaque, et j’ose à peine vous parler de ce qui nous sépare à jamais du rêve que avons tous ici caressé dans notre jeunesse, c’est à dire un jour balancer des lieux communs gros comme le cul d’un éléphant avec un accent de la Corrèze tout pourri comme Denis Tilliniac, notre Maître à tous.
En vérité je vous le dis, nous nous obstinons à en faire bisquer quatre pour en amuser deux parce que nous aimons ça, et nous n’y pouvons rien…
Et encore, moi, Moi, je ne suis pas le pire de cette bande… C’est Blueberry qui m’a forcé à vous dire toutes ces choses en me menaçant de sanctions diverses, d’un homicide et même d’une défenestration… Au jour du jugement dernier, je dirais à Mouloud Aounit que je n’avais pas le choix, que ce type est un violent, un vindicatif, et si ça veut sourire, je m’en tirerais avec une amende et un stage citoyen.