Le district et le territoire

L’inévitable peur, l’irrationnel, le simplisme, l’Autre choisi comme bouc émissaire, la faillite de la démocratie directe, le populisme, l’abîme entre les francophones et les germanophones, etc. Presque un an après l’UDC a décidé de nous fournir le même grand spectacle que pour l’interdiction des minarets.

D’ailleurs les résultats de cette votation sont assez semblables à celle sur les minarets. Comme l’année dernière, plutôt que regarder les cantons, il faut descendre au niveau du district et observer que les plus grandes villes de Suisse, Zurich, Genève, Berne, Lausanne ou Bâle ont décidé de s’opposer à la proposition de l’UDC. Il est là, le véritable enseignement de ces votations. Tandis que le reste du pays, lui, s’y est montré globalement favorable, les francophones moins que les germanophones, certes, mais on trouve quand même quelques districts favorables à l’initiative dans les cantons majoritairement francophones. Si on observe attentivement, la proposition de l’UDC a même été rejetée plus largement dans le district de la ville de Zurich que dans le canton Genevois.

Le même phénomène s’était produit pour les minarets.

Qu’est-ce que cela signifie ? Que le découpage de la Suisse entre francophones et germanophones a sans doute sa part de réalité, mais qu’il n’est pas le bon facteur explicatif ici.

De manière logique, comme presque partout ailleurs, ce sont les grandes villes du pays qui concentrent le plus les étrangers. Certains y voient la solution pour comprendre ces votations.

Et, étonnamment, ce sont les cantons qui ont le plus d’étrangers, comme Genève, qui ont rejeté le projet de l’UDC, alors que la propagande xénophobe a convaincu les cantons qui comptent le moins d’étrangers, comme Uri.

Tout comme les journalistes avaient sorti les cartes routières et s’étaient filmés quittant le périphérique parisien en 2002 pour partir à la rencontre de ces campagnes où le vote pour le FN était inexplicablement fort alors qu’ils n’avaient pas ou peu de délinquance, les journalistes français devaient bientôt se ruer dans les campagnes suisses afin de tenter de comprendre cet autre phénomène paranormal. A moins que les puissantes réponses apportées en 2002 suffisent. Qu’il existe aussi bien une vieille Suisse moisie qu’une vieille France moisie. Une Suisse qui a peur derrière ses persiennes tout comme en France.

Tandis que dans les grandes villes, c’est bien connu, on a de frêles rideaux en étoffe précieuse qui nous permettraient de voir directement dans l’appartement du voisin si on le souhaitait mais, justement, on ne le veut pas. Personne ne se connait. Personne ne se regarde. On ne se dénonce pas. Enfin, tant qu’on ne fait pas trop de bruit après onze heures. On a une grande indifférence pour son voisin, on ne saurait être attaché à un territoire alors qu’on change peut-être chaque année d’appartement, de quartier, de ville, de pays. Non, on préfère raconter des ragots sur les membres de sa tribu d’élection et passer sa journée sur facebook. Mais on est très loin, n’est-ce pas, des persiennes. Les gens des grandes villes, par leur immense ouverture d’esprit non pas innée, mais liée à la présence d’un restaurant japonais tenus par des chinois près de chez eux et d’un collègue réunionnais à leur boulot, n’ont pas peur de l’Autre.

Hmmm…

Encore une fois, le facteur le plus explicatif de cette votation pourrait être la mondialisation.

Il y a ceux qui ont des intérêts communs à celle-ci. C’est à dire, d’une part, les immigrés du Sud ou, plus largement, de pays sans avenir à court ou même moyen terme et au niveau de vie beaucoup plus bas (dont des européens de l’Est bénéficiant de la libre circulation). Et, d’autre part, toute une classe de la population qui a soit les moyens financiers, soit le métier, soit la culture pour profiter au mieux de la mondialisation. Et ces deux faces là de la mondialisation, ces deux types de nomades, se retrouvent où ? Dans les grandes villes des pays du Nord. Londres, Berlin, Paris, Zurich, cela n’a pas beaucoup d’importance. Cela reste l’Europe. Et puis ils sont citoyens du monde.

Et face à ces gens-là, il y a tous ceux qui, par nécessité, par culture, par tradition, restent attachés à un territoire et à ses anciennes solidarités. Anciennes solidarités mises à mal par la mondialisation et sa diversité chantante. Vous pouvez ainsi, ici, parce que cet article a des couilles, introduire un peu de Soral en pensant à ses propos sur les banlieues ouvrières brisées par les banlieues beurs. Sans mentionner, bien entendu, le fait évident que ces gens-là, des ouvriers ou des employés en grande partie, sont ceux qui sont les plus menacés dans leurs emplois par la mondialisation et la concurrence accrue que celle-ci entraine.

L’UDC fait partie de ces rares organisations politiques qui a décidé ouvertement de reconnaitre que la mondialisation ce n’est pas seulement ces désignés traders fous que les formations d’extrême-gauche veulent pendre, mais aussi l’immigré. Que les nomades, surnommés les « bien-pensants » parce qu’ils ont réussi à s’approprier la morale, sont double. Que ce n’est pas seulement par humanisme que les uns défendent les autres, mais également par intérêt bien compris. D’ailleurs, ce n’est pas parce que les premiers soutiennent les seconds qu’ils vont mettre leurs enfants dans les mêmes écoles.

Bref, ce positionnement de l’UDC paye aujourd’hui.

Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement dans un pays comme la Suisse.

Tenez, l’extrême-droite française, malgré le fait qu’elle est représentée par un FN diabolisé et ostracisé depuis trente ans dans un pays qu’on culpabilise depuis quarante ans, obtient de meilleurs scores que l’extrême-gauche aux différentes élections. Imaginez-vous qu’après vingt ans d’accusations sans cesse renouvelées d’être un nouveau parti nazi, le FN est quand même parvenu, en 2002, a accéder au second tour de la présidentielle avec un type dont les jeux de mots on fait le tour du monde. C’est ahurissant.

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À propos Blueberry

Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballote. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu alors qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire "oui" ou "non", de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe dans le groupe n’a pas de nom. C’était peut être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a pas de nom. Et toi non plus, tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu comprends, cela ? Créon, Antigone, Jean Anouilh.

26 réflexions sur « Le district et le territoire »

  1. Le Plouc-émissaire

    C’est pas ahurissant, c’est une résultante logique des faits. « Les faits sont têtus », mais l’upperclass a les moyens de regarder ailleurs ; et les nomades du sud ou de l’est, qui ont repris leurs chariots comme les barbares il y a 1500 ans ou les irlandais et ritals prenant le vapeur il y a 100 ans, tous pour trouver à se remplir le ventre, ceux-là en profitent…

    Et si un journalope d’aujourd’hui, du Monde comme du Figaro, ayant accidentellement reçu le ciel sur la tête et découvert le monde, proposait un papier de bon sens où « nauséabond » (postulat) serait remplacé par « mondialisation » (argumenté, son rédac-chef lui suggérerait gentiment d’aller voir aux Assedic ou de se faire soigner…

    1. nicolasbruno

      Rien à voir avec la mondialisation.
      Les Bobos des villes sont lobotomisés par l’agitprop des médias de gauche et ont la trouille de penser autrement; cela fait désordre dans les dîners entre gens de bonne compagnie. Le populo des champs garde le bon sens de la terre, et même éloigné des populations étrangères délinquantes, sait appeler un chat un chat.
      C’est juste dommage qu’on n’ait pas d’UDC en France. On a au moins la Suisse comme refuge possible, lorsque l’UE s’effondrera:
      « Pour l’Union Européenne, la Suisse n’est plus un partenaire fiable et des représentants de l’UE estiment que «trop de démocratie peut conduire la population suisse à se garder les meilleurs morceaux» » . le « trop de démocratie » est génial.

      1. Prolo De La Lite

        Exactement , pas besoin de mettre la main dans la gueule d’un requin pour savoir qu’il mord . Simple bon sens . Je suis né dans un village de 600 âmes , le F.N. a fait 75 % .
        Ces populations ne sont pourtant pas exposées à l’immigration . Parlez immigration avec des anciens dans un P.M.U. et dans une fac avec des branleurs en keffier , si vous allez au-delà du simple vocabulaire , le bon-sens est évident . Comment des fils de paysans peuvent-ils se sentir coupable de la colonisation , de l’esclavage ? Qu’est-ce qu’il leur a apporté ? Les personnes qui sont en théories les plus déchristianisées portent en eux le péché originel de la colonisation .
        Ou alors ne se considèrent plus comme occidentaux .

      2. j.ax

        nicolasbruno, cette citation sur la Suisse « plus un partenaire fiable » est fabuleuse, elle vient d’où? On se faisait la réflexion tout à l’heure avec un copain que le genre de discours de Français bossant en Suisse un peu condescendant genre « petits suisses » se fait de plus en plus rare. Par les temps qui courent ce serait franchement déplacé, même les plus cons s’en rendent compte. Quand on sait en plus à quel point les dirigeants européens n’arrêtent pas de faire la cour en douce depuis des années aux Suisses pour qu’ils entrent dans l’UE… ce qu’ils ne feront jamais bien sûr.

        Une remarque, je ne suis pas sûr que les petites villes soient encore préservées des joies de la diversité, en France comme en Suisse. Je me rends souvent dans telle petite ville au sud de Lyon qui est infréquentable à certains endroits. Il y a même une mini cité où il vaut mieux éviter de mettre les pieds. Comme à Paris, dis ! Il y a même des bobos de province. Plus généralement il faut savoir que, où que l’on aille en France avec des plaques suisses, le risque de se faire vandaliser sa bagnole est très grand. Ce qui pour toute personne normalement constituée, ne relève pas de la « petite délinquance » comme on le prétend en France, mais de l’inacceptable.

        Les petits bleds suisses sont eux aussi un peu touchés. Ca laisse rêveur, mais tel se plaignait l’autre jour de ne plus pouvoir laisser son vélo sans cadenas à la gare d’Yverdon. J’ai entendu aussi qu’au moment du vote sur les minarets, 200 demandes de construction de mosquées étaient en instance. Beaucoup de petites communes étaient donc forcément concernées. Le Wengenois moyen n’imagine décidément pas un minaret auprès de son clocher, moi non plus d’ailleurs.

        1. nicolasbruno

          Pour répondre à votre question, j.ax, c’est tout simplement sur wikipedia : Initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers criminels », paragraphe « réactions à l’étranger »

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_%C2%AB_Pour_le_renvoi_des_%C3%A9trangers_criminels_%C2%BB

          J’ai aussi trouvé cette interview d’Oskar Freysinger, membre éminent de l’UDC, qu’on connait bien par ici. A lire bien évidemment :
          http://www.tsr.ch/info/suisse/2700139-freysinger-defend-le-renvoi-des-criminels-etrangers.html

          1. j.ax

            Sur l’interview de Freysinger, on voit bien la tendance à gauche des médias romans. Même si ce n’est pas au point de ce qu’on entend en France, c’est beaucoup plus mesuré. Les gens de l’UDC peuvent parler et sont traités normalement.

            « TSR: Concernant l’abus de prestations sociales, n’est-ce pas exagéré que de demander l’expulsion ?

            OF: Si on vient en Suisse, on ne vole pas l’argent de ceux qui ont en besoin.

            TSR: N’est-ce pas un signe que l’acte n’est pas si grave ?
            … »
            >>> !!!??
            Hallucinant cette remarque. Le journaliste ne doute de rien ou fait semblant. La fraude organisée aux aides sociales est pourtant une réalité, on m’a raconté des cas de fraude à 20 ou 30 000 francs et il y a sûrement pire…

  2. Coriolan

    Et si l’explication la plus simple, c’est que si les chiffres sont plus bas là où l’immigration est la plus présente, c’est…parce que l’immigration est plus présente donc qu’il y a plus de français de papiers, qui votent contre ?

    Parce que si vous remplacez « Zurich » par « Bruxelles », c’est même encore pire, c’est le cœur de l’union européenne, c’est le cœur de tous les déracinés qui font rien qu’à pas humer le fumet de la terre, alors qu’en fait il doit y avoir deux arrondissements qui sont vivables, qu’il y a 50% de chômage et qu’il vaut mieux connaître l’arabe que le français pour y trouver un job. Londres ça m’a l’air pareil, Paris – même intra-muros – c’est quand même pas mal rempli de zoulous.

    1. Blueberry Auteur de l’article

      Comme nous sommes des gens biens et responsables ici, lorsque nous parlons d’étrangers nous ne parlons que de ceux qui ne possèdent pas la nationalité du pays dans lequel ils vivent. D’autre part, tout le monde a très bien compris de quels étrangers l’UDC parlait dans cette initiative. Il ne s’agissait pas de l’italien, de l’allemand ou du français (même si l’UDC préfèrerait moins de travailleurs de ces pays -mais c’est un autre problème). Mais on parle plutôt de ceux venus d’Afrique et d’Europe de l’Est. Or, ces gens-là possédant en Suisse une « nationalité de papier » comme vous dites ne sont pas encore assez nombreux pour être en mesure d’influer significativement sur une votation au point de renverser une tendance. D’autant qu’une bonne partie des naturalisés demeurent des citoyens de l’UE hors pays de l’Est. Non, à mon humble avis, il y a bien autre chose.

      1. Coriolan

        http://www.bfm.admin.ch/content/bfm/fr/home/dokumentation/zahlen_und_fakten/auslaenderstatistik/aktuelle_ergebnisse.html

        Un poil plus de 21% d’étrangers résidant en Suisse. Il aurait été intéressant de connaître le pourcentage d’exilés fiscaux et de chances pour la Suisse. J’ai fait vite fait quelques calculs avec les chiffres de la Belgique, 15% d’étrangers dont 8% de pépites, c’est à dire 850.000 personnes enrichissantes, ajoutez 600.000 Belges nés métèques, on est à 1.450.000 divers, ajoutez leur descendance née belge directement en comptant leur taux de reproduction plus élevé et c’est plus de 20% de la population. Comptez que cette population est d’avantage concentrée dans les grandes agglomérations qu’à la campagne.

        En disant que la Suisse a moitié moins de divers, soit 4%, ça fait 10% de voix. Même en considérant que sur les 21% d’étrangers, 2% viennent du sud et 19% sont évadés fiscaux, ils représenteraient 5% des voix, en comptant la concentration dans quelques grandes villes, ils pourraient représenter, quoi ? 25% de certains districts ? 10% de certains cantons ?

        C’est des calculs au pif en extrapolant beaucoup, je sais. N’empêche. Parce que je veux bien moi, les riches nomades qui se déplacent indifféremment de NY à Tokyo en passant par Londres, Paris et Zurich, mais l’explication ne tient que s’ils ont le droit de vote simultanément dans tous ces pays et qu’ils se fassent chier à aller voter.

        En plus, bon, le coup du paysan attaché à ses traditions qui mange son fromage en inculquant à son petit-fils les rudiments de l’agriculture et qui lutte avec sa fourche et son mulet contre les bulldozers américains qui veulent planter des OGM, c’est exactement les mêmes qui auraient accepté en 40 d’être ouzbeks tant qu’on leur laissait leur drapeau, leur béret et leur fromage, alors bon, niveau traditions, tout ça, beaucoup de gestes et de rituels, si vous voulez mon avis, mais pas beaucoup d’essence.

        1. Blueberry Auteur de l’article

          Je ne comprends pas vos calculs ou je ne comprends plus de quoi il est question. Le chiffre qui me parait pertinent est celui des naturalisations. 600 000 depuis 1983. En très nette augmentation depuis le milieu des années 90. Le tout sur une population actuelle de 7 785 000 habitants. On va dire que, également au pifomètre, que 10% de la population suisse est naturalisée et en âge de voter. Si on imagine effectivement qu’elle est sans nul doute plus concentrée dans les grandes villes, on peut arriver à 15% sans doute. Qui sait, peut-être un peu plus, mais j’en doute. Maintenant, qui sont ces gens naturalisés ? Pendant longtemps, jusqu’au milieu des années 90 justement, les naturalisés étaient essentiellement des Européens de l’Ouest. Depuis, leur proportion est à la baisse. Quand vous regardez les chiffres 2009 on arrive à ce que les serbes représente autant de naturalisés que les allemands et les italiens. Oui. Autant. Sans parler du fait qu’il y a de manière évidemment concomitante de plus en plus d’étrangers de nationalité serbe (et balkans) en Suisse. L’affiche de l’UDC sur le violeur Ivan S. prend soudainement tout son sens. Quoiqu’il en soit, ce que je voulais dire, c’est d’une part que je ne suis pas certain que les serbes naturalisés soient à fond pour les minarets et d’autre part que l’allemand naturalisé au début des années 80 soit forcément contre l’initiative de l’UDC sur les criminels étrangers. En tout cas, il me semble impossible que, même si on considérait que les naturalisés votent tous de la même manière et massivement, ils fassent seuls une différence de 30 points… Et la question, de toute façon, perdurerait. Pourquoi le serbe et l’allemand voteraient-ils pareillement ? Qu’ont-ils en commun ? Si ce n’est le fait d’avoir été des nomades ? Sinon, le nomade suisse peut voter même s’il vit à l’étranger. Quoiqu’il en soit, pas besoin de vivre ou travailler à Paris ou à New-York pour vivre à fond la mondialisation. On peut être suisse et la vivre à Zurich. Mais partir à l’étranger en permanence, pour ses loisirs ou son travail.

          1. nicolasbruno

            Je ne suis pas sûr de bien vous comprendre Blueb. Pourtant d’habitude j’adhère à ce que vous écrivez. Faut-il comprendre que les acteurs de la mondialisation, soit les upper class, la finance internationale, etc… seraient responsables de l’immigration massive et de ses conséquences, l’islamisation, la violence ethnique, etc… ? ce qui se verrait à travers ce sondage? Ce qui justifierait les discours des souverainistes de gauche? Rerour sur l’Etat fort, la monétisation etc… J’espere que non?

            1. Blueberry Auteur de l’article

              Disons simplement que l’explication de cette votation sur l’expulsion des étrangers (ou celle sur les minarets) par la « peur de l’Autre » me semble un peu faible. De même que la division entre francophones et germanophones ne me semble pas explicative du tout -en plus d’être fausse.

              Il doit donc y avoir, forcément, autre chose.

              Pourquoi des gens prennent sur eux de voter pour l’UDC alors que la pression sociale pour qu’ils ne le fassent pas est particulièrement forte ? Le simple esprit de contradiction ? Ne plaisantons pas. Entre le confort moral et l’esprit de contradiction, les peuples ont toujours choisi massivement le premier.

              Et, pour moi, ce qui traverse la société suisse, comme bien des sociétés européennes, c’est une opposition entre ceux qui bénéficient le plus de la mondialisation et ceux qui en bénéficient le moins (et qui en subissent le plus les conséquences néfastes).

              Une opposition entre nomades et sédentaires.

              Et il ne faut pas s’étonner que les seconds, dès qu’on leur donne la parole, essaie par tous les moyens de limiter les effets négatifs de la mondialisation sur des territoires auxquels ils sont attachés.

              Et que les autres, les nomades des classes sociales plus élevés et culturellement enclins à ce nomadisme, voient ces limitations comme des limitations qu’on leur impose également à eux. Si les premiers, les protectionnistes, gagnent, ils seront touchés par ricochet. En plus de leur solidarité instinctive avec ceux qui, comme eux, sont des citoyens du monde même s’ils sont du tiers-monde. Alors ils culpabilisent les sédentaires en les accusant de racisme et autres joyeusetés. Ils expliquent qu’à la mondialisation tout le monde y gagne globalement, et que eux aussi ont vu leur niveau de vie augmenter en oubliant de dire que les nomades ont incomparativement plus gagnés que les sédentaires et que les effets néfastes de cette mondialisation ne concernent que les sédentaires.

              Tout cela c’est le constat que je fais en tout cas. Rien de plus. Ce ne sont pas des propositions. Ce dont je suis par contre certain, c’est que tant qu’on n’interprètera pas certains votes autrement qu’en des termes moraux, tant qu’on ne dira pas aux gens ce qui se passe et pourquoi il est finalement si important que leurs fils ou leur fille bénéficie du programme Erasmus pendant ces études, le discours souverainiste de gauche, ne prenant pas en compte l’immigration, fera recette.

            2. Coriolan

              « Disons simplement que l’explication de cette votation sur l’expulsion des étrangers (ou celle sur les minarets) par la « peur de l’Autre » me semble un peu faible. »

              Et par le bon sens ? Ça s’explique très bien si on considère que les gens ont un peu de bon sens.

              « Pourquoi des gens prennent sur eux de voter pour l’UDC alors que la pression sociale pour qu’ils ne le fassent pas est particulièrement forte ?  »

              La pression sociale fait que les gens ne la ramènent pas. Dans l’isoloir, ils sont seuls.

              « c’est une opposition entre ceux qui bénéficient le plus de la mondialisation et ceux qui en bénéficient le moins »

              On dira ce qu’on voudra, le clandestin moyen se décarcasse quand même beaucoup plus pour en profiter. La mondialisation ce n’est pas la Manne céleste, et une personne à l’ambition de caissière à mi-temps chez Auchan est récompensée comme le mérite une caissière à mi-temps chez Auchan. Les autres, ils vendent de la camelote aux chinois.

          2. Coriolan

            « Je ne comprends pas vos calculs ou je ne comprends plus de quoi il est question »

            J’extrapolais le poids électoral des suisses de papier à partir des chiffres que j’avais sous la main, soit ceux de la Belgique, pour souligner que ça pouvait expliquer l’écart des voix entre la campagne et la ville.

            « Quoiqu’il en soit, ce que je voulais dire, c’est d’une part que je ne suis pas certain que les serbes naturalisés soient à fond pour les minarets et d’autre part que l’allemand naturalisé au début des années 80 soit forcément contre l’initiative de l’UDC sur les criminels étrangers »

            Tout à fait. C’est pourquoi j’avais repris les chiffres de l’immigration extra-européenne. Ça se remarque d’ailleurs quand on compare les résultats du vote sur les minarets avec l’initiative populaire du 28 novembre. Aucun canton n’a dit oui aux minarets, 4 ont dit non au renvoi d’étrangers. Un serbe dirait non aux minarets, mais j’ai également tendance à penser qu’il s’opposerait au renvoi des étrangers.

            « Qu’ont-ils en commun ? Si ce n’est le fait d’avoir été des nomades ? »

            Je ne suis pas d’accord avec votre définition de « nomade ». Moi j’ai surtout l’impression qu’ils veulent se sédentariser aussi solidement que possible en Europe. Être expulsé et revenir le lendemain par le premier vol régulier, c’est pas vraiment du nomadisme.

            1. Blueberry Auteur de l’article

              Le nomade peut chercher à se sédentariser. C’est d’ailleurs ce qu’ils font pour la plupart à un moment. Mais l’un des problèmes c’est que cette nouvelle immigration ne s’inscrit plus dans un phénomène d’intégration à l’ancienne -pour un tas de raisons. Ces gens-là demeurent hors-sol. C’est ce qu’on appelle le communautarisme. Ils se sédentarisent dans un lieu auquel ils n’appartiendrons pas. Si ce n’est, éventuellement, après avoir fait le vide autour d’eux. Un lieu dont les générations suivantes chercheront pour partie à s’échapper.

  3. Il Sorpasso

    J’adhère à cette notion néo-marxiste de classes nomades contre classes sédentaires. Passons sur les nomades pauvres, tiers-mondistes, facilement analysables. Prenons le nomade jeunes occidental, en voie d’enrichissement. Qu’est-ce qui le distingue du sédentaire jeune, occidental, lui aussi en voie d’enrichissement (pour notre exemple) ? Il s’enrichit plus vite, peut-être. Il peut fuir l’insécurité, peut-être. Pas forcément.

    Les points les plus importants me semblent être purement « subjectifs » :

    -il n’est pas culpabilisé par la Doxa (et ça c’est énorme en terme de qualité de vie subjective !)
    – il a abandonné une grande partie de sa culture et ne souffre plus de la voire disparaitre, massacrée, etc (il la regarde déjà de loin-géographiquement),
    -il est flatté par les médias (et par sa famille, surtout si celle-ci est sédentaire, comme quoi tout le monde sait de quoi on parle)
    -l’insécurité est vécue comme un aléa standard, pas comme une partie prenante de l’immigration de substitution, souffrances psychologiques en moins

    Bref, il s’est fait amputé d’un membre douloureux ou superflu, selon sa sensibilité, avec les applaudissement des médecins (et des aides-soignantes). C’est triste mais, au fond, il est plus heureux.

    Le point le plus vicieux me semble être le fait que les occidentaux réclament le nomadisme pour eux-mêmes comme échappatoire aux conséquences du nomadisme tiers-mondiste, et se retrouvent obligés…de soutenir ce dernier (d’où cette haine typique du jeune nomade occ. envers le sédentaire, liée à la culpabilité; ou au contraire au mépris pour ces gros cons qui se laissent enfiler; sentiment ambivalent, légitime, qu’on pourrait relier pour le fun à sorte d’œdipe, parricide suivit d’inceste avec la culture mondialiste (fusion dans le même, annihilation des différences, des frontières)).

    « tant qu’on ne dira pas aux gens ce qui se passe et pourquoi il est finalement si important que leurs fils ou leur fille bénéficie du programme Erasmus pendant ces études »

    C’est en effet le point de départ pour faire partie de cette classe nomade.

    1. Blueberry Auteur de l’article

      Il Sorpasso > Vos points subjectifs me semblent liés à sa situation matérielle. Le multiculturalisme quand on est souvent à l’étranger, mon dieu, ça ne dérange pas trop. L’insécurité est un aléa parce qu’elle n’est pas vécue au quotidien. Étant rare les mesures drastiques contre elle apparaissent bien plus facilement comme étant du fascisme.

      Oui, c’est un point vicieux. Mais qui me semble logique. Ce qui me semble, par contre, illogique, c’est cet éloge des populations autochtones et de leurs cultures alors même que le mode de vie de ces nomades est strictement semblable partout et surtout qu’ils ont un immense dédain à l’égard des sédentaires de leur pays d’origine.

      Coriolan > Oui, le bon sens, je suis bien d’accord. Je ne dis pas autre chose au final. Je tentais juste de traduire ce bon sens. Quant à la pression sociale, elle ne s’exerce pas seulement en société. Et, quand bien même, vous êtes seul dans l’isoloir mais il faut aimer et supporter être seul sorti de l’isoloir alors que votre entourage discute politique et que vous ne pouvez que vous la fermer et attendre que ça passe en mentant un peu. Tenez, Ariane en parlait en commentaire, de cette habitude qu’elle a prise de prétendre que la politique ne l’intéresse pas afin d’être tranquille. Et vous patientez jusqu’à ce que vous puissiez enfin vous connecter sur le net pour dire tout ce que vous pensez avec un pseudo. Enfin, ce n’est pas seulement un problème de se décarcasser. Le clandestin n’a rien à perdre. Après, moi, je veux bien sortir les motivational posters, mais bon, on rentre dans autre chose.

    2. Vladimir Vladimirovich

      Vous me faites rire avec votre image du jeune cadre nomade qui pisse sur son pays d’origine. Ca fait sept ans que je suis à l’étrangers et que je cotoie essentiellement cette cathégorie d’individus.

      La plupart d’entre nous sont écoeurés par ce qui se passe en France et s’en confie bien plus ouvertement qu’on ne le fait dans l’hexagone. Ce sentiment de malaise vis à vis de la Fwance est une des causes importantes de l’émigration des gaulois.

      Et maintenant on va arriver à nous expliquer que tout est de notre faute même quand on n’est pas là. Il a bon dos l’expat’

      1. Blueberry Auteur de l’article

        Oui, je sais, c’est désagréable.

        Cependant, il n’était pas question de rechercher une quelconque faute. C’est même tout l’inverse.

        Par contre, est-il autorisé d’observer que l’éloge de la culture locale et de ses aspects « typiques » (parfois fantasmés, rarement expérimentés), le tout conjugué à une détestation de la France précisément restée à sa culture locale et à ses aspects « typiques » est également cocasse ? Ce qui est « moisi » ici devient follement rafraichissant une fois la frontière franchie.

        Moi je veux bien aussi qu’on parle d’expatrié plutôt que de parler d’émigré ici et d’immigré là-bas. C’est une délicatesse qu’on peut accorder aux gens qui viennent d’un pays occidental. Et je l’accorde volontiers. Expatriés du Nord qui ne vivent d’ailleurs souvent pas dans les mêmes conditions matérielles que les émigrés du Sud. Maintenant, j’ai la faiblesse de croire que la situation même d’étranger implique deux ou trois petites choses. Je suis de ceux qui pensent que les conditions matérielles dans lesquelles on vit font pour beaucoup dans nos opinions politiques et dans le bulletin qu’on choisit de mettre dans l’urne.

        1. Vladimir Vladimirovich

          « l’éloge de la culture locale et de ses aspects « typiques » (parfois fantasmés, rarement expérimentés), le tout conjugué à une détestation de la France précisément restée à sa culture locale et à ses aspects « typiques » est également cocasse »

          Je ne suis pas trop sûr de qui vous parlez, mais si vous faites encore référence aux expatriés, vous vous plantez complètement. Il n’y a pas plus critique à l’égard de la culture locale du pays où il habite et de plus bètement chauvin de sa culture natale que l’expat’ lambda. C’est un fait. Faut pas confondre avec les crétins à dreadlock qui rêvent d’Afrique sans y avoir jamais mis les pieds. L’expat’ justement connait la réalité locale (de l’étranger, s’entend) et pour cette raison il ne l’idéalise pas.

          « Moi je veux bien aussi qu’on parle d’expatrié »

          Oui, c’est même comme ça que ça s’appelle, en fait 🙂 No offense!

          « Je suis de ceux qui pensent que les conditions matérielles dans lesquelles on vit font pour beaucoup dans nos opinions politiques et dans le bulletin qu’on choisit de mettre dans l’urne »

          Vous voulez dire quand on gagne bien sa vie, on est plutôt de droite et inversement? Mais c’est un fait antérieur à la mondialisation. Quel rapport établissez-vous?

          Vous imaginez que les expatriés votent en faveur du regroupement familial afin de pouvoir voyager eux-mêmes plus facilement? Un truc dans ce goût là?

          1. Prolo De La Lite

            Je pense que ce qu’a voulu dire myrtille , c’est la revendication identitaire de certaines régions européennes ( Corse , Galice … ) , qui conduit parfois un certain mépris pour le pays  » dominant  » …
            Ce qui est valable à plus grande échelle .
            Et la folklorisation excessive de celles-ci , comme par exemple les Bretonnes des côtes d’Armor qui vont porter une coiffe Bigouden , frusque purement Finistèrienne .
            Et c’est encore valable à plus vaste échelle , les Francais qui vont boire plus de vin une fois en Australie , par exemple …

  4. j.ax

    On ne s’expatrie pas forcément de gaité de coeur. Pour ma part la motivation était au départ économique – la peur du déclassement social. Ayant raté le coche grandes écoles (et Erasmus) je ne voyais aucune perspective en France où tout semblait dès lors bouché. Mon propre père me conseillait de foutre le camp. Avec le recul je fuyais aussi le climat oppressant de Paris et sa région qui se « diversifiaient » à vue d’oeil.

    Sur l’arrogance des expats je ne vous suis pas du tout. Ce n’est pas quelque chose que j’ai remarqué en général. Des comportements étranges il y en a, par exemple des gens du Sud-Ouest vivant à New York qui ne se voient qu’entre gens du Sud-Ouest, se lèvent au resto pour chanter en basque… si vous venez de région parisienne vous leur êtes quasi aussi étranger qu’un natif du Minnesota. D’un autre côté pourquoi ne pas assumer le fromage et la coiffe bigouden? Américains, Suisses, Suédois, Ecossais, etc. sont plutôt à l’aise avec leurs traditions.

    Les expats plus normaux s’intéressent au pays où ils vivent, et surmontent rapidement ce genre de névrose. Ils n’en ont pas pour autant de mépris pour les « sédentaires » mais plutôt de la compassion. Je suis horrifié de la situation de certains proches qui subissent de plein fouet, eux, le déclassement et l’appauvrissement, à cause de l’absence de perspectives, et de l’effraction subventionnée des nouveaux immigrés dans leur classe moyenne, etc. C’est vrai qu’on voit le pays de plus en plus loin (mais cela permet aussi de rêver debout à des trucs comme le retour du Lys).

    La transformation de la France en pays d’émigration, car c’est bien de ça qu’il s’agit, est je pense un autre de ces sujets tabous. Très mal connu, même par l’Etat; la ministre Pécresse est la première à s’y intéresser. En parler forcerait du coup à évoquer le problème de l’immigration sous l’angle qualitatif (qualité des gens qui partent vs. de ceux qui arrivent).

  5. Vladimir Vladimirovich

    « Les expats plus normaux s’intéressent au pays où ils vivent, et surmontent rapidement ce genre de névrose. Ils n’en ont pas pour autant de mépris pour les « sédentaires » mais plutôt de la compassion. »

    Evidemment, tout le monde n’exprime pas ça par du chauvinisme bête. Il n’empêche que les personnes vivant loin de chez elles ont une tendance forte à la nostalgie et deviennent sensibles à des symboles qui ne leurs faiaient ni chaud ni froid lorsqu’ils habitaient en France. De même ils ont une tendance forte à désacraliser « l’autre » du fait qu’ils le cotoient chez lui et qu’ils en expérimentent les mauvais aspects. Ceci n’empêche évidemment pas de s’intéresser au pays où l’on vit ou d’avoir des amis locaux, je vous le concède.

    Mais de part ces deux sentiments forts et à peu près universels aux expatriés, ces derniers ne sont: 1- pas indifférent au sort des sédentaires restés au pays, 2- pas (ou peu) perméable à l’idéologie black/blanc/beurre/vivrensemble dont on nous bourre le crâne au pays (quand ils ne sont pas partis précisémment pour cette raison).

    Bref je ne crois pas du tout au prisme nomades du sud/ nomades du nord: tous solidaires, qui est décrit plus haut par nos hôtes.

  6. Blueberry Auteur de l’article

    Je n’ai pas envie de rentrer dans une énumération d’expériences personnelles au contact avec les expatriés. Quant à ceux qui lisent ILYS, disons qu’ils ne représentent peut-être pas un échantillon follement représentatif.

    C’est pour cela que je parlais des conditions objectives de vie de l’expatrié. Demain, je pars vivre en Suisse, je ne suis pas certain d’être follement pour l’UDC quand elle explique qu’il y a trop d’immigration venant voler le travail des suisses.

    Au-delà, l’idée était d’expliquer les récentes votations suisses ou les derniers référendums français. On peut s’abstenir d’y réfléchir cela dit. Ou expliquer ces résultats par une sorte de racisme congénital, par le vieillissement de la population ou par une sorte de fatalité du peuple français à grogner, mais j’ai la vague intuition qu’il y a autre chose.

    Or, il existe un très grand nombre de facteurs qui vont dans le sens d’une séparation entre d’une part les nomades et de l’autre les sédentaires. Ou, autrement dit, ceux qui profitent le plus de la mondialisation et ceux qui en profitent le moins. Et, qu’on le veuille ou non, dans ceux qui y gagnent le plus, il y a les immigrés du Sud. Et je ne suis pas certain qu’il n’y a pas, inconsciemment peut-être, chez certains français qui se montrent très ouverts à l’immigration, quelque chose qui est la défense de leurs propres intérêts…

    J’ai l’impression d’énoncer des chapelets de platitudes.

    Le point où j’ai l’impression que ça bloque, c’est lorsque je mets en application cette platitude en me demandant si l’expatrié ou le futur expatrié ou celui qui peut s’expatrier, ou plus généralement encore celui qui a les moyens de profiter de la mondialisation, n’est pas un allié objectif de l’immigration.

    Je ne suis pas en train de condamner moralement hein. Ni de dire que partir c’est mal.

    Je suis juste en train de chercher une explication pour de tels votes et une telle différence entre les employés et ouvriers et les classes plus aisées de la population sur une foule de sujets.

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