Lorsque vous habitez la campagne et que vous soignez une petite grippe, vous allez parfois ramasser des chats écrasés.
Une voisine vient vous trouver: » Serait-il à toi, ce chat qui n’est plus, là-bas, sur la route, juste un peu plus loin? Mon mari l’a vu. Il ressemble au tien, ce chat « .
Alors vous y allez.
Le chat git inerte et sanglant sur le bitume, au milieu de la chaussée.
Il n’est plus, effectivement, et d’ailleurs il n’ a jamais été votre, c’est une bonne chose.
Le votre reviendra plus tard d’une fugue, tout crotté.
Mais en attendant, vous vous demandez pourquoi vos voisins ne l’ont pas décollé eux-même, ce chat de la chaussée.
Ils pensaient que c’était le votre, alors par charité? Ils l’ont laissé au bon soin de sa propriétaire?
Ou bien plutôt par lâcheté, tout bonnement.
Le chat a l’œil un peu énucléée, qui pend par le nerf.
La gueule en sang, grande ouverte.
Vous prenez vos propres tripes à deux mains et vous le détachez du goudron, car le sang a déjà un peu séché et colle les poils au sol.
Vous passez les doigts sous son petit corps noir cassé, vous le soulevez délicatement et vous le reposez dans l’herbe, à quelques pas de l’asphalte.
Vous le laissez-là, sans tombe ni fleurs. Peut-être son propriétaire, non loin, partira-t-il à sa recherche, et le trouvant, l’emmènera pour lui donner sépulture.
Vous ne vous chargez pas de cela, vous avez déjà permis à la bête de ne pas finir en bouillie. Vous avez déjà bien fait, bien assez pour un chat anonyme.
Vous rentrez chez vous, vous laver les mains. Vous constatez que la mort ne les a guère tachées: une fois usé un peu de savon et d’eau, elles sont comme neuves. Plus tard, vous repensez à l’événement, vous vous souvenez de toutes les fourrures que vous avez ainsi eu l’occasion de sentir sous vos doigts. Dépouilles poisseuses ou encore soyeuses, parfois les vôtres: parfois celle de l’un de vos propre chats, qu’il faut ramasser tout froid et rigide puis enterrer au jardin après lui avoir fait une couche et une couverture de fleurs.
Vous regardez vos doigts: ils clapotent désormais sur un clavier, telle la pluie sur un carreaux de la vitre.
Vous vous souvenez de toutes les substances dont ils ont pu être enduits, à différents moments de votre vie. Sperme d’homme ou morve d’enfant, sang de chat, pluie…
Eh bien! Qu’en reste-t-il? Et de celles qui vous habitent encore, de ces substances? Qu’en advient-il? Qu’en adviendra-t-il? Répandues sur l’asphalte, essuyées sur un mouchoir? Renvoyées à la terre?
Ou bien plutôt battant dans vos veines?
Elles battent dans vos veines. Sperme d’homme, morve d’enfant, sang de chat, pluie battent dans vos veines et sans cesse se répandent, répondent à d’autres qui battent ailleurs dans d’autres doigts qui clapotent sur d’autres claviers.
Elles battent dans vos veines, elle ne sont nulle part ailleurs, elles ne sont plus nulle part ailleurs, enfouies dans les tréfonds du passé, elles se sont dissoutes et n’existent plus ailleurs que là, dans vos doigts, à l’intérieur de votre chair, maintenant.
Où souhaitez-vous les répandre?
Cette question compte. Car assurément, que vous le vouliez ou non, un jour ou l’autre, elles se répandront.
Où souhaitez-vous vous répandre?
La pluie bat les carreaux sans discrimination, au petit bonheur.
Mes doigts choisissent des touches.
Qu’avez-vous fait du chat (ce n’est pas précisé, et ça m’inquiète beaucoup)? l’auriez-vous mangé?
Bon texte sinon, j’ai beaucoup aimé le passage où la fille a du sperme sur les doigts…
« Qu’avez-vous fait du chat? »
L’écrasé est décollé de l’asphalte pour être posé tout à côté dans l’herbe, il me semble?
En vrai, je ne sais pas du tout ce qu’est devenu ce cadavre. Ramassé par un employé municipal? Et qu’en aura-t-il fait, lui? Je n’ai pas enquêté, désolée.
En tout cas, tant que je ne donne pas la recette du chat bouilli à la canelle qui fait bien passer les rhumes, c’est qu’il n’y a pas eu de chat bouilli, soyez rassuré (par contre, pour lutter contre les petits refroidissements, je recommenderais le Yogi Tea « invernal », qui réchauffe bien… « Invernal », hein, avec un v).
Ceci dit, où lisez-vous qu’il s’agit de doigts de fille?
C’est un abattoir pour chats ou un lieu de branlette collective, le « Local » éjaculé en fin de texte ?
Oui, qu’est ce que çà branle là?
Je me demandais la même chose…
Le « discrimination » à la fin du texte rimait bien avec le « discriminations » qu’on peut lire sur l’affiche, alors l’un est sensé faire écho à l’autre, écho à l’autre, écho à… en quelque sorte. C’est tout con un écho, je reconnais.
Et puis, comme vous, je ne sais pas encore ce qu’est le « local », alors donc j’y vais ce soir, pour m’instruire. J’ai trouvé un article en ligne qui semble suggérer qu’il s’agit d’avantage d’un repère de skinheads que d’un abattoir, enfin si l’on consède la nuance.
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75015/le-bar-de-skinheads-embarrasse-javel-14-04-2009-478405.php
Mais d’un autre côté, riposte laïque promeut deux autres conférences données prochainement dans le même lieu, alors, bon, si la riposte le promeut… meut… meut…
Oh, on se croirait dans les montagnes jurassiennes avec les vaches tout à coup, ça a un petit côté apaisant, je trouve.
Oui, Baba. Très apaisant.
C’est le lieu de la vieille extrême droite rancie et antisémite…toutefois la pinte n’y est pas trop chère lors des « happy-hours »
Oui. Bravo.
[MESSAGE PERSO : Je pourrai pas venir, surtout à 19h30. Mon homme ne veut pas que je rencontre mes Facebook-friends de sexe masculin.]
C’est cruel de se répandre comme ça.
Je ne veux pas dire mais un article synthétique d’XP sur les tremblements de jobardise qui secouent la France en ce moment manque cruellement sur Ilys.
On a pourtant un matériau littéraire fantastique, je veux dire, ces jeunes qui cassent ce que l’état leur alloue (transports, abris-bus, école) dans des manifs où l’on demande à l’état de s’immiscer encore plus dans nos vies. Ces vieux débris qui accusent l’UMP de ne pas laisser les finances du pays terminer, comme la Grèce, dans les mains du FMI à coup d’austérité strangulatoire. En gros, la gauche reproche à Sarko de sauver le système par répartition si c’est pas grandiose ?
Avec ça, la demi-fausse pénurie et le monde entier qui nous regarde comme un enclos de singes.
http://theweek.com/article/index/208371/france-in-chaos
http://video.foxnews.com/v/4330994/pension-plan-strikes-in-france/
Oui, c’est vrai, il manque un article d’XP.
L’ennnui, c’est que XP n’arrive pas à faire un article qui tient debout, en ce moment. Et ça l’énerve, ça l’énerve!
En fait, je n’arrive pas à écrire des trucs que je n’aurais pas écrit dix fois, et c’est le genre de chose qui m’agace autant chez moi que chez les autres.
Dire des conneries, ça ne consiste pas seulement à dire des choses fausses, mais des choses qui ne servent à rien, parce que ceux qui vous écoutent les pensent et savent que vous allez les dire.
Il ne s’agit pas d’etre original pour le seul plaisir d’être original, mais la parole doit être créatrice, même si ça semble un peu pompeux à dire comme ça. C’est à dire qu’il faut donner à voir un angle original, aussi modeste soit-il.
Mais tout ça est une bénédiction, c’est absolument génial! Vous avez tout résumé: si les gauchos font reculer Sarko sur la réforme des retraites, c’est la fin du modèle social français donc la fin du financement de l’immigration et de l’achat de la paix civile! Je crois que c’est XP qui parle du Frankistan, c’est cela même: ceux qui l’ont chéri et créé vont peut-être participé à le détruire, le serpent qui mange sa queue, le glaive qui tue son détenteur!
Sarko ne reculera évidemment pas, et on va assister dans les prochains mois à une escalade de la radicalisation et à des scènes hors normes, la fin de l’époque des GVD s’approche à grand pas!
Oups, je reprends.
Je ne te dirai pas ce que la plupart des gens (je veux dire, à peu près tous ceux qui ne s’expriment pas ici, et encore), pensent de toi. Parce que c’est plus cruel de te laisser t’épanouir dans ta parfaite inconscience mégalomaniaque et tes fuhrer obsessionnelles. Et puis ça faire rire les zenfants. ^^
Je n’ai pas peur de toi XP. Y’a pas de menace qui tienne. Tu ne me tiens par aucun bout.
Et s’il devait y avoir un fou ici, moi je sais bien qui ce serait. Moi je n’ai jamais hacké la boite mail de personne, moi je n’ai jamais été condamnée pour harcellement, moi mon casier judiciaire est vierge. Toi tu n’es pas seulement un paumé, mais tu es un paumé dangereux, un obsessionnel, un mégalomane et un névropathe. Personne ne me fera baisser la tête devant un pauvre malade comme toi.
Boulet et « Mon homme » :
http://www.bouletcorp.com/blog/index.php?date=20070524
Merci, Irena.
Merci, XP.
Merci, Eugène.