Yuripig, il lui ferait bouffer ses couilles et l’enverrait servir de pâture aux piranhas, puisqu’il les aimait tant. Pour Elaine, ce serait plus long, plus compliqué…Comme ce qu’il avait vu faire à cette putain d’activiste, au bon temps de la dictature. Les flics l’avaient sortie de la fourgonnette et traînée dans la porcherie des frères Tavarez, à la sortie de la ville. De sacrés patriotes, ceux-là, de vrais varones, avec un gros paquet dans le falzar ! S’il y en avait eu un peu plus, le Brésil ne serait pas devenu ce pays de mendiants et de pédales ! il ressemblerait au Chili…Fallait voir, là-bas, comme ça marchait ! La Suisse de l’Amérique du Sud. Tout le monde se tenait à carreau, tout fonctionnait. Même leur pinard était super…En entrant, la fille les avait insultés. Ils avaient fermé la porte à clef et sorti leur bite.
« Déshabille-toi pouffiasse ! On va t’enculer d’abord, pour t’apprendre la politesse, et ensuite faudra nous sucer tous, on va t’en mettre des litres dans la citerne ! Peut-être que ça te fera réfléchir un peu avant de dire des conneries ! » Elle s’était mise à chialer, debout là, au milieu des mecs. Elle crevait de trouille, la conne, elle les suppliait, mais ils lui avaient mis un pistolet sur la tempe, et il avait bien fallu qu’elle fasse tout ce qu’ils voulaient. Tout. Pour ça, y avait rien à dire, ils avaient suivi leur programme à la lettre ! Elle hurlait, elle pleurait, et eux ils la tringlaient par tous les trous, et la cachaça coulait à gogo, et ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas payé une pareille tranche de rigolade !
Herman serrait les paupières, concentré sur les visions d’horreur qui s’accumulaient sans ordre dans sa tête. Il n’oublierait jamais le visage de cette fille, mais celui d’Elaine s’y substituait de manière floue, s’agrandissant parfois jusqu’à envahir son champ visuel. Il la voyait en train de trembler, comme l’autre, de tous ses membres, d’implorer à genoux, le corps sali, tuméfié par les coups de bottes et les brûlures de cigarette. Et il laissait faire, se contentant de regarder et d’insulter, inventant de nouvelles humiliations, de nouveaux sévices, laissant libre cours à des fantasmes sortis du plus profond cloaque de la nature humaine. Elle verrait ce que ça coûtait de venir faire chier les gens avec son petit cul et ses nichons de star, de remuer tout ça, mine de rien, en parlant de ses fossiles à la con ! L’autre merdeuse, ç’avait été pareil: elle en avait plein la bouche de sa « démocratie », de ses grandes idées à la mords-moi-le-noeud, mais elle se faisait sauter par des bâtards de son espèce.Le genre Mauro, justement…Cheveux longs, rien dans le slip, qui se permettait de la ramener en face des vrais hommes ! Celui-là, il ne perdait rien pour attendre, avec ses airs de tapette et son putain de walkman qui ronronnait en permanence..Dzim boum boum…Dzim boum boum..Ç’était à devenir dingue !
Quand Waldemar avait amené le chien, elle avait fait moins de chichis. Encore plus excité que les mecs, il était, le doberman ! Il bandait rouge, à croire qu’ils l’avaient dressé pour ça ! Les flics avaient attaché la fille dans la soue, avec un système vachement chiadé qui la maintenait à quatre pattes, bras dans la dos, jambes écartées, et y avait eu un truc dans ses yeux, comme dans ceux des cochons avant qu’on les égorge. Elle avait supplié qu’on la zigouille…Y avait toujours un moment où on préférait la mort `t tout le reste, même à l’espoir de lui échapper; c’était là que devenait intéressant. Et pendant que le chien l’enfilait, pendant qu’elle s’étouffait à moitié, la bouche et le nez dans la merde, il s’étaient encore branlés sur elle. Après ça, quand ils enavaient eu marre de lui rentrer dans la chatte tout ce qui leur tombait sous la main, de lui pisser dessus et de la cravacher aux barbelés, ils s’étaient arrètés pour fumer une clope. PLus personne ne savait depuis combien de temps ils étaient là. » Tu sais comment on fait pour tuer les jaguars sans abîmer leur peau? Tu sais, salope? avait dit un des frères Tavarez, le borgne, celui qui avait chopé le chancre dans un bordel de Recife. ON les prend au piège vivants, et on leur emmanche dans le fion une barre de fer chauffée à blanc. Ça chuinte, ça grésille, ça sent le churrasco ! Y a rien de plus beau à voir… » Avec une lampe à souder, il s’était mis à rotir devant elle le canon de son fusil de chasse. Un Springfield à double détente ! Fallait-y qu’il soit bourré pour faire ça…Et il lui avait enfoncé le machin brûlant dans son trou du cul de socialiste, en forçant tant qu’il pouvait. Puis il avait tiré ses deux coups, posément, à chevrotines.
Ensuite, ils étaient allés se coucher. […]
La camarade avait terminé dans le four à chaux des frères Tavarez. Personne n’était venu poser de questions, c’était comme si elle n’avait jamais existé. Ce serait pareil pour Elaine, tout pareil…
Là où les tigres sont chez eux, Jean-Marie Blas de Roblès.
11 réflexions sur « Snuff book »
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Vous lire bourré, c’est un peu comme confondre un quart de Gin avec un verre d’eau, le matin, au réveil
J’arrête de boire
Ça en serait presqu’excitant.
@ Lt. kill-gore :
Il ne faut rien exagérer. :/
Le texte me fait penser à Rouge Brésil, de Rufin, sur l’implantation d’huguenots au XVIe à Rio.
Il y a ce passage avec des anabaptistes et une femme enceinte (en pus j’étais très jeune)
Je méconnais totalement la junte brésilienne. Y-a-t-il quelque chose d’intéressant à relever à son sujet ?
Bof, un peu comme la junte argentine, mais avec de la samba dans les cocktails d’officiers.
Dans le genre intox pour écervelés, voyez de quel raffinement est capable Romain Gavras, digne fils de son père :
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