Un papier des Inrocks sur René Galinier, dit « Papy Galinier » peut-être autant affectueusement comme le croit le journaliste que pour rappeler « Papy fait de la résistance », me donne envie de m’intéresser quelques minutes à cette affaire estivale.
Je ne veux pas discuter ici de la légitime défense parce que je préfère me concentrer sur la détention provisoire. Tout juste me permettrais-je de remarquer que dans le cirque judiciaire, on trouve trace d’affaires où la légitime défense peut être, de facto disons, accordée par un jury populaire lors du procès.
D’autant plus que le bonhomme a passé du temps en détention préventive auparavant.
A se demander d’ailleurs si, dans de tels cas, cette détention préventive n’est pas le moyen pour la justice de contourner le jugement populaire.
Ce qui serait mal.
Je ne veux pas non plus discuter du propos dit « hasardeux » que René Galinier aurait tenu lors de sa garde à vue,
J’étais en danger avec cette sale race, je suis devenu raciste… On est obligé de s’armer… Si la justice faisait son boulot.
Tout d’abord parce que je manque d’information. Je n’ai pas le contexte exact général de ces déclarations. Juste des phrases volées d’un PV et ressorties par la presse. Et qui rappellent une chose. Lorsque les faits qu’on vous reproche sont graves, il convient de se taire. Obstinément.
Ensuite, je me permettrais simplement de faire observer à nos amis journalistes qu’il devient compliqué de se réjouir de la récente décision du Conseil Constitutionnel sur les gardes à vue et d’en accepter sans discernement une phrase volée lors de l’une de celles-ci sans qu’on sache comment elle a pu être obtenue et qui n’aurait peut-être jamais été prononcé si cet homme avait eu un avocat dès le départ à ses côtés.
Enfin, oserais-je encore observer que le racisme, s’il était établi, n’est pas encore une raison suffisante pour mettre quelqu’un en détention préventive ?
Car ce qui m’intéresse c’est le refus de la justice de remettre René Galinier en liberté en attendant son procès.
Cette détention provisoire est, pour le commun des mortels, incompréhensible.
René Galinier, mis en examen pour tentatives d’homicides volontaires, n’a tiré sur ces jeunes femmes que parce que celles-ci s’étaient introduites dans son domicile. On peut considérer que ce n’est pas de la légitime défense, mais on se doit de considérer déjà qu’il ne peut y avoir préméditation (si l’intention de tuer est établie) et ensuite qu’il existe une série de circonstances atténuantes qui ne peuvent que jouer en sa faveur. Le fait qu’il ait téléphoné pour prévenir de l’intrusion dans son domicile, son âge, sa condition physique, le fait que son domicile soit pénétré par effraction et la réitération de ce fait, etc.
Les faits sont donc graves, oui, mais ils ne laissent en aucun cas entendre qu’ils pourraient être réitérés par René Galinier ni qu’ils aient été voulus. On peut prendre ses phrases volées dans n’importe quel sens, ses tirs n’ont de sens que parce que celui-ci s’est senti en danger chez lui.
René Galinier, par contre, donne toutes les garanties de présentation qu’il soit possible d’imaginer.
Pas de risque de réitération, pas d’entrave à l’enquête, pas de crainte de voir le mis en examen s’envoler.
L’état des victimes, dont le procureur de la République, Patrick Mathé, a fait état est par contre un peu juste pour justifier une détention provisoire.
Alors que reste-t-il pour le laisser en prison ?
Il reste le trouble à l’ordre public.
Toujours invoqué par le procureur de la République.
Quelques jours autour de cette décision de conserver René Galinier en prison par le fait du prince, qui est l’autre nom du trouble à l’ordre public, de jeunes hommes se voyaient condamnés à des peines légères, sans mandat de dépôt pour une affaire où ils avaient violemment agressé des policiers.
Cette autre disproportion, cette injustice même si on veut, est tellement évidente, tellement criante, qu’il me semble impossible de ne pas s’interroger sur ce qu’elle nous dit de notre époque.
Pour cela on peut s’attacher aux déclarations sur cette affaire du procureur de la République Patrick Mathé, du représentant du Parquet général de la cour d’appel de Montpellier, David Charmatz, ou encore du président de la chambre d’instruction, Alain Lienard. Déclarations qui démontrent au moins d’une chose. Le juge Burgaud n’a jamais été un vilain petit canard. Alors la solution de la collégialité renforcée, solution proposée après Outreau et qui devrait concurrencer la réforme actuelle visant la suppression du juge d’instruction, apparaît peu concluante à entendre ces trois personnages.
La justice nous dit, avec cette affaire comme avec bien d’autres, qu’attenter à la vie des fonctionnaires de l’État est moins grave pour ce dernier que de se défendre (ou se faire justice, voyez ça comme vous voulez) seul. Elle nous dit également que le racisme est devenu un crime qu’il convient de punir avant même le moindre jugement.
Ce que tout cela signifie, clairement, c’est que l’État est bien plus effrayé par tous les papy Galinier de France et autres honnêtes gens (si on me permet d’utiliser cette expression désuète) que par les jeunes des banlieues.
Et si l’État veut bien médiatiser les évacuations de camps illégaux et les descentes dans les banlieues, il ne faut pas, surtout pas, que cela ait d’autres conséquences qu’un vote républicain et l’installation de caméras de sécurité dans les rues. Il serait particulièrement dangereux de voir le peuple se demander si, alors que la police recule dans les banlieues et se laisse défoncer la gueule sans répliquer, il ne serait pas intéressant de pouvoir s’armer afin de se défendre.
Alors on agite le racisme, on remue le spectre des Etats-Unis et leur permissivité vis-à-vis des armes, on brandit le Front National.
Et pour les récalcitrants, hop, la prison.
« Ce que tout cela signifie, clairement, c’est que l’État est bien plus effrayé par tous les papy Galinier de France et autres honnêtes gens (si on me permet d’utiliser cette expression désuète) que par les jeunes des banlieues. »
Au contraire. Ils se permettent avec papy ce qu’ils n’oseraient avec la jeunesse diversement colorée parce qu’ils savent pertinemment qu’à part quelques coups de gueule à la radio et des pétitions, il ne se passera rien. Pas d’émeutes, pas de tête de CRS mise à prix. Et s’il y a des réactions, on ressort le FN.
Tout comme les humoristes-poils-à-gratter-qui-dérangent tapent sur les catholiques parce qu’il n’y aura pas de réaction, qu’ils le savent, et que s’il y en a on ressort les croisades et on vous traite de complice de la pédophilie.
Mais pourquoi ? Pourquoi se permettraient-ils cela ? Quel intérêt alors que les personnes âgées sont une force électorale pour l’UMP ? Pourquoi se les aliéner ? Pourquoi Estrosi, maire de Nice, se montre-t-il étonnement discret par exemple ? Parce que ça défoule de pouvoir se le permettre ? Parce qu’on peut -sans émeutes- alors on le fait ?
Parce qu’il a tiré sur deux jeunes. Dans le contexte de fasciiiiisme actuel, après les déclarations de papy, il n’aurait pas fallu dix minutes pour que ça devienne « Sarkozy fait pression sur la justice pour libérer un psychopathe raciste tueur de bambins exclus de la société individualiste ultra-libérale »
Alors que s’il est incarcéré, il peut sortir le coup de l’indépendance de la justice et laisser ses subordonnés apporter de manière plus ou moins claire leur soutient, dans toute la splendeur rhétorique moderne, le « je ne cautionne pas mais faut comprendre », « il faut soulever un débat citoyen sans tomber dans l’amalgame », etc.
Ça rejoint un peu ce qu’a écrit Il Sorpasso ici-même : « on se jette ses excréments à la figure, on se défend du bouclier putassier de l’ennemi d’hier, on scande les cris de guerre du camp d’en face jusqu’à que l’acte de propriété de ses hennissements devienne le motif de la bataille »
Prenons nos deux René.
L’un a pour nom de famille Dahan. L’autre Galinier. Les deux iront devant les assises. Dans un cas il y a agression physique. Dans l’autre pas. Dans le premier il y a mort d’homme, dans le second non.
La légitime défense n’est reconnue pour aucun d’entre eux.
En 2006, pourtant, Sarkozy, encore ministre de l’intérieur, s’était ému du cas de René Dahan. Au point de le faire sortir.
Aujourd’hui, pas un membre du gouvernement n’est envoyé au front pour René Galinier.
Aujourd’hui comme hier, pourtant, il s’agit de prendre des voix au Front National.
On me dira qu’il s’agit d’affaires qui sont différentes. Certes. Mais pas au point que la détention provisoire de René Galinier soit beaucoup mieux comprise que celle de René Dahan à l’époque.
On me dira qu’il existe un télescopage fâcheux avec les évacuations de camps de roms. C’est vrai. Peut-être qu’on craint alors au gouvernement de trop en faire sur le sujet avec, déjà, les réactions outrées de la gauche, la condamnation onusienne, etc. Mais, qu’est-ce qui empêchait à la garde des sceaux de donner assez discrètement instruction au parquet de ne pas faire de zèle dans cette affaire pour éviter que cette histoire soit récupérée par le FN ?
Je crois sincèrement que si l’État a peur, et cette détention provisoire m’en semble être un signe (peut-être est-ce pour protéger Galinier, mais pour Dahan cet argument avait été proféré clairement par le parquet alors qu’ici ce n’est pas du tout le cas) ce n’est pas de quelques jeunes de banlieues qui le fortifient en le combattant frontalement ou en terrifiant la population.
« Mais, qu’est-ce qui empêchait à la garde des sceaux de donner assez discrètement instruction au parquet de ne pas faire de zèle dans cette affaire pour éviter que cette histoire soit récupérée par le FN ? »
Parce que, si on regarde sur Google Trends ou Google actualités, dès la nouvelle publiée, elle a été directement reprise par tout ceux assimilés extrême-droite. L’extrême-droite s’était déjà emparée de l’affaire.
Ensuite ça a été repris plus largement, mais papy était déjà le « symbole » du FN, comme chaque à fait popularisé par Desouche. Quand son « je suis devenu raciste » est sorti, en même temps que le refus de remise en liberté, plus le fait qu’il s’agissait de deux filles d’Europe de l’Est, dans le climat actuel, c’était déjà trop gros pour donner des instructions discrètes.
Je crois que Desouche est devenu trop connu pour qu’une information qu’ils publient puisse rester discrète, avec tous les « vigilants ». Desouche aurait forcément publié sa remise en liberté, le scénario aurait été inverse, Papy serait devenu le symbole du fascisme sarkozyste.
« ce n’est pas de quelques jeunes de banlieues qui le fortifient en le combattant frontalement ou en terrifiant la population. »
Ça a servi à Sarkozy quand il était à l’intérieur, c’est certain. Maintenant qu’il est président, ça serait à mon sens négatif. Parait qu’on est dans une époque sécuritaire, alors des émeutes comme à Grenoble, c’est une invitation à se prendre son bilan dans la figure.
Ça serait « Sarkozy le candidat de la sécurité sous la coupe duquel il n’y a jamais eu autant d’émeutes », ça ouvrirait la porte au FN, dont j’ai l’impression qu’il n’est plus si…stigmatisant (haha) de s’en dire sympathisant. Sauf que la gauche n’aurait à proposer que les solutions qui ont fait empirer le problème depuis 20 ans, et je crois que les électeurs commencent à s’en rendre compte. Un nouveau 2002, quoi.
Ah, mais que les jeunes de banlieue mettent en difficulté l’UMP électoralement, je veux bien l’entendre. Même si, en l’absence -pour le moment- d’une gauche crédible sur ces sujets et d’un FN qui fait encore peur, je ne suis pas certain que cela soit si mauvais que ça.
Ce que je sais, par contre, c’est qu’ils n’affaiblissent pas l’État. Ce genre de comportement renforcent celui-ci.
Enfin, à une condition.
Celle de taper bien fort sur la gueule d’un René Galinier. Pour bien faire comprendre aux apprentis Charles Bronson -ou Judge Dread ? Je m’en remets à Il Sorpasso pour ça- qu’ils vont payer cher leur émancipation.
Certes, on paye peut-être cela auprès de son électorat naturel, mais on ne remet pas en cause le système. Et le plus important, c’est le système.
« Celle de taper bien fort sur la gueule d’un René Galinier. Pour bien faire comprendre aux apprentis Charles Bronson -ou Judge Dread ? Je m’en remets à Il Sorpasso pour ça- qu’ils vont payer cher leur émancipation.
Certes, on paye peut-être cela auprès de son électorat naturel, mais on ne remet pas en cause le système. Et le plus important, c’est le système. »
Oui, vu sous cet angle, ça se tient bien.
« et d’un FN qui fait encore peur, je ne suis pas certain que cela soit si mauvais que ça. »
Le FN fait encore peur, mais il fait moins peur. Il reste deux ans, autant dire une éternité en temps médiatique. Qui sait si le FN ne sera pas suffisamment respectable pour incarner un Parti pour la liberté ou même une sorte de Lega Nord, des partis qui pèsent réellement, électoralement parlant.
D’un côté, Marine ne traine pas les cadavres de son père. De l’autre, le ras-le-bol de l’électorat monte, justement parce que Sarkozy est déjà en campagne pour 2012, donc que le sujet occupe les premières pages, et que Sarkozy n’a aucun bilan à proposer. (Même JF kahn parle de la politique pro-immigrationniste de Sarko, c’est dire).
Restera l’étiquette « FN », le conditionnement est trop profond pour que ça ne compte pas. Je parie sur un remake de 2002, mais avec un vrai second tour, avec un peu de suspens.
Notez que ça répond à votre interrogation :
« Mais, qu’est-ce qui empêchait à la garde des sceaux de donner assez discrètement instruction au parquet de ne pas faire de zèle dans cette affaire pour éviter que cette histoire soit récupérée par le FN ? »
Parce que ça permet à Sarkozy de ne pas se mouiller, de faire passer le message à ceux qui voudraient se défendre (Préserver le système) et ça alimente le débat sur l’insécurité. Trois fois gagnant, même plus que ça avec les « faut comprendre » de certains élus UMP.
C’est Judge Dredd, et c’est « La Loi c’est moi », et ce film est une merde calviniste.
Ce qu’il faut absolument éviter que les gens ne pensent, c’est que l’Etat lui-même puisse être envisagé comme un intrus dans la vie privée, on comprend alors mieux pourquoi celui-ci se montre si tatillon sur le sort réservé aux cambrioleurs.
Malheureusement, à entendre papy G., l’idée que dans ce cas la police « doit faire son travail sinon je m’en charge » est encore très éloignée de « chez moi, l’Etat, c’est moi ». Et, à ce qui j’imagine être les réactions, même dans la « fachosphère », à cette dernière idée, les servitudes ont de l’avenir. Et c’est là où les Inrocks se trompent, dans leur papier étonnamment (mais pas tant que ça, on va le comprendre) si clément, Papy G. n’est justement pas un « héro », mais une victime qui appelait au secours, et c’est bien pour ça qu’il plaît.
Rendez-nous Charles Bronson.
Je crains malheureusement que le « trouble à l’ordre public » doive être pris de la manière suivante : ce vieux monsieur est plus en sécurité en détention que chez lui, où il pourrait subir la vengeance de l’entourage de ces jeunes filles…
Cela n’enlève rien à l’injustice de cette détention, mais parfois je me demande si ce n’est pas cela qui traverse la tête des juges, bien placés pour savoir ce qui risque d’attendre ce monsieur.
Butter deux merdes qui osent franchir une propriété privée devrait être récompensé de la Légion d’Honneur, dans un monde normal.
Si le juge garde le vieux par peur des représailles, c’est une honte pour la police de ce pays et pour ce pays tout entier.
Si le juge le garde le garde par crainte d’émeutes de divers, c’est une honte pour ce pays.
Quoi qu’il en soit, cette affaire est une honte pour ce pays.
Il faut se faire à l’idée que nous sommes tous des Dirty Harry, des salauds, des nazis, pour le reste de la population ; pour l’Etat en tout cas. Anarchistes pro-Ordre. Putain, les boules, chié.
« Butter deux merdes qui osent franchir une propriété privée devrait être récompensé de la Légion d’Honneur, dans un monde normal. »
Vous essayez de faire un concours de connerie avec les gauchistes de Rue89 qui font passer les deux jeunes pour des martyrs ? Vous avez de la chance, ils ont encore de la marge sur vous, mais faites gaffe, y a du potentiel.
L’appareil judiciaire francais est gangrené par des gauchistes moralisateurs tout puissants.
Contrairement à la clique politico médiatique, ces bien pensants sont bien planqués et peu exposés. Autre gros avantage, leur caste leur offre une impunité totale.
Quand bien même des élections démocratiques permettraient un hypotétique changement de cap, cet appareil de contre pouvoir restera fermement un outil à la solde de l’intelligencia boboiste.
Sauf décapitation physique, je vois mal qui ou quel organisme serait en mesure de contre balancer ces « hommes de loi » qui haïssent la plèbe.
D’autant que défendre la veuf et l’orphelin ne suffit pas, il convient pour ces gens intelligents de promouvoir le moindre pd ou réfugié, voilà ce qui les valorisent.
Cette justice reste pour moi le pire nids de vipères qu’il conviendrait de réformer au plus vite.
Les politiques, les policiers, les enseignants ou travailleurs sociaux ne cessent, en plus du quidam moyen, de payer pour des non-décisions de justice toujours plus obscures et inégales.
Un système qui se prévaut de diffuser des valeurs contraires au maintien de l’ordre, mettant en péril la sécurité des biens et des personnes, ne mérite que mépris et redressement.
Au final, puisque nous devrons nous défendre au mépris de ces pseudos justiciers en robe noire, convenons de le faire en bonne intelligence et rappellons nous qu’en cas de légitime défense, les ennuis commencent dès que notre défense aura été assurée.
Au yeux d’un juge, Mr Gallinier aurait été victime s’il avait été mort. C’est ce qu’ils vont réussir à faire.
http://www.panurgismes.com
Achetez des armes traumatisantes non-letale. C’est l’avenir.
NB: mes confuses pour le texte en russe!
Le Papy a successivement appelé le 18 par erreur, puis paniqué, il a ramassé son arme et fait feu sur deux jeunes russes – en fait deux roms – dont les jours ne sont pas en danger.
Cette affaire ne peut évidement que profiter au FN.
Quant à la magistrature elle adhère pour un tiers au « syndicat de la magistrature » dont la couleur rouge est revendiquée
Un mois et demi de retard pour quasiment la même chose.
A noter, encore et toujours, cette fâcheuse manie de vouloir résoudre Outreau en contournant les modalités de mise en détention provisoire. Je demeure surpris, de la part de juristes d’autant plus, par cet aveuglement quant aux conséquences d’un tel contournement pour la présomption d’innocence des accusés pour lesquels, malheureusement, la détention provisoire était justifiée au titre de l’article 144.