L’intelligence littéraire

Vous pensez qu’on peut arpenter Nietzsche quand on ne sait pas faire une règle de trois? Que Schopenhauer est à votre portée même si vous ignorez qu’un hectare, c’est 100 mètres sur 100 mètres? Moi non plus.

Avec une intelligence mathématique, on peut devenir Trader, capitaine d’entreprise, un philosophe fou, génial et incompris… Avec une intelligence littéraire, on peut devenir prof de français….

un prof de français dans la banlieue parisienne touche le même salaire qu’une femme de ménage à Genève, et tout le monde sait que c’est encore trop payé, que c’est un scandale, qu’il faudra un jour tailler dans le gras.

Ca fait 10 000 mètres, 100 mètres sur 100 mètres?

41 réflexions sur « L’intelligence littéraire »

  1. Cherea

    Regardez comme ils sont terrorisés quand ils sont interrogés. On voit la peur dans les yeux de Darcos et Lemaire lorsqu’on leur pose une question, vraiment comme un enfant en cours qui ne sait répondre à la question du professeur.

    Voyez que Massenet n’a ni l’intelligence littéraire, ni mathématique (car elle ne sait faire également la règle de trois) et qu’elle doit prendre 20 000 euros/ mois, pas mal…

    Heureusement que les maths sont la matière reine en France…mais bon on n’est plutôt pas mal en maths comparé à d’autres.

    je suis chez mon expert comptable (espagnol), il y a une semaine, il lui a fallu poser sur papier avec toutes les étapes intermédiaires, l’opération suivante, donc 2 minutes pour compter que 40% de 150 000€ c’est 60 000 auxquels fallait retrancher 30000 déjà payés, donc 30000 à provisionner…

    le truc déprimant sur les maths, c’est que la star française des Maths, cedric villani, médaille Fields et tout…sort un bouquin

    http://www.amazon.fr/Th%C3%A9or%C3%A8me-vivant-C%C3%A9dric-Villani/dp/2246798825

    que le matheux retourne aux lettres au lieu de faire…un produit scientifique…

    Si Cedric villani avait été américain, ou en tout cas un peu moins dans le carcan de l’Éduc Nat…il aurait pu faire un truc comme Elon Musk

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Elon_Musk

    Ou mieux il aurait pu être à la tête du département matières premières de la jpmorgan ou autre et prendre 100 millions de dollars par an…

    La révolution, la vraie école et collège unique, c’est lorsque tous les cours de maths de l’Educ Nat, du cp à la terminale seront dispensés par Cedric Villani directement sur tablette avec les profs réduits comme assistant écran…

    Mieux même, il pourrait créer un cours de soutien sur tablette pour 1€/1 jour par élève…..il pourrait avoir 100 000 élèves sans problème…même un million

    Alors, ok sur ce que vous dîtes, tous les pdg des boites sont toujours : des financiers ( plutôt cost killer comme Goshn) ou des sales people comme Jobs ou Steve Ballmer.

    Seule exception, Pompidou, lettré et directeur de la banque Rothschild.

    1. XP Auteur de l’article

      « Regardez comme ils sont terrorisés quand ils sont interrogés. »

      Terrorisés dans un premier temps, car leur absence d’intelligence et d’esprit logique apparait au grand jour.

      Mais ce qui est frappant, c’est l’argument qu’ ils utilisent tous les deux pour noyer le poisson, « je suis nul en math ». Ils savent qu’être nul en math, dans ce vieux pays littéraire, ça n’empêche pas d’être considéré comme une super grosse tête pensante, voire même que ça peut consolider cette réputation.

      On imagine pas un polytechnicien ou un type connu pour son don des affaires justifier une faute de syntaxe en expliquant fièrement « je suis nul en français, ç’est une matière qui me gonflait déjà à l’école et d’ailleurs, je ne lis jamais, j’aime pas ça ». Ce serait pris pour une provocation scandaleuse, l’ offense d’un ploutocrate au monde de l’intelligence et du savoir.

      par contre quand ces deux ministres disent ‘je suis nul en math » on y voit presque la preuve que ce sont de vrais intellectuels, des intelligences pures.

  2. Paul Hodell-Hallite

    Ces élites-là sont précisément des profs de Français. Ce ne sont pas des gérants, ni des calculateurs, ni des gestionnaires. La gestion d’une branche de tel ministère n’a absolument aucun rapport avec la gestion d’une PME ou d’un portefeuille d’actions. Ils ont un rôle de porte-parole, de responsables officiels, ce sont des acteurs, leur rôle est d’incarner le pouvoir.

    Un esprit littéraire suffit amplement. Il est à l’intelligence ce que la burka est à la beauté, un cache-misère. Les musulmans prétendent voiler leurs femmes pour cacher leur beauté, mais sous le voile il n’y a pas grand-chose. Là, c’est pareil. Parler de chiffres à un ministre revient à parler kama-sutra à un curé, ce n’est pas son domaine de compétences, ou alors, dans les deux cas, c’est un loisir honteux.

    Le phénomène est le même dans le monde des grosses entreprises: la multiplication exponentielle des cadres dans une entreprise donnée, des haut-fonctionnaires dans un état donné, ne correspond jamais à l’augmentation des besoins. 60% de cadres en plus pour 5% de responsabilités en plus. Alors les théatreux de Péguy prennent le pouvoir, essaient de sauver les apparences. Réunions, séminaires, colloques, grenelles, la parole prend une importance magique:  » http://www.youtube.com/watch?v=zLBwxTpHuog  »

    Ce qui fera la une de TF1, ce sera la déclaration d’un ministre ou la promesse d’une réunion. Ce qui fera la une de BFM, ce sera l’augmentation de 5% du chiffre d’affaire d’AlGo Inc ou la hausse des cours de l’aluminium.
    Deux mondes différents.

    1. XP Auteur de l’article

      Génial, ce Congolais! Il a le même rapport à la langue française que Christine Taubira, un GVD dans toute sa splendeur.

      Ce qui me frappe, chez ces deux ministres surdiplômés agrégés de lettres modernes, classiques, et tout et tout, ce n’est pas qu’ils soient nuls en mats, mais que leur nullité en math dévoile un manque d’intelligence en général. La règle de trois, ce n’est pas un truc qu’on apprend à l’école, c’est quelque chose qu’on apprend tout seul, naturellement, en prenant l’habitude de raisonner.

      Pareil pour la définition de l’hectare, ça ne s’apprend pas. Quand on vous dit qu’un champs fait un hectare, vous vous demandez tout naturellement à quoi ça correspond en vrai, vous essayez de vous représentez le truc, vous cherchez une fois dans le dico, et vous le savez.

      Ce qui saute aux yeux, c’est qu’ils doivent avoir aussi peu de réactivité quand ils lisent Nietzsche ou Platon… Jamais, ils ne doivent poser leurs livres pour faire couler, mettre en perspective… Les lettres et la philo demandent autant d’intelligence et la même intelligence que les mathématiques, mais en lettre ou en philo, on peut embrouiller, donner le change, citer mal à propos, ça passe.

      Ces gens là n’ont pas choisi des lettres parce qu’ils les préféraient aux chiffres, mais parce qu’ils ont compris que dans les lettres, ça ne se verrait pas, qui’ ils sont doués ni pour les lettres ni pour les chiffres;

  3. Yulie-Anna

    L’homme d’esprit, dans la tradition intellectuelle française, depuis la Renaissance au moins, c’est ce qu’il est convenu d’appeler l’honnête homme ou l’amateur éclairé, c’est-à-dire l’homme d’éducation générale (par opposition au spécialiste). Celui dont on requerra l’avis à tous les sujets, et non seulement à celui de sa profession, c’est l’homme qui n’a pas de profession à proprement parler, car il est le noble qui vit sur ses rentes : il est l’aristocrate qui touche à tout, qui évolue dans les nuées, parce qu’il n’a pas les yeux rivé sur un savoir-faire particulier, mais s’est rendu capable, pour gouverner la conduite des autres hommes, par la pratique de la philosophie (ou de la théologie), d’établir des correspondances signifiantes entre toutes les disciplines. Socrate a beaucoup transmis à ce propos, et son point de vue n’a jamais cessé, depuis, d’irriguer la pensée occidentale, grâce notamment à la tradition platonicienne irrigue la théologie catholique.

    Les sciences qu’on dit aujourd’hui « humaines » (ou pire encore : « littéraires ») et celles qu’on dit dures, n’étaient pas ainsi séparées dans l’esprit des Anciens. Elles étaient englobées par l’appellation générique : /Les Humanités/. Les « docteurs » – médecins entre autre – commençaient par « faire leurs humanités » avant que d’apprendre la médecine. Il n’y avait pas de scission nette entre les disciplines comme aujourd’hui – pour la simple et bonne raison aussi que le savoir de l’humanité étant moins étendu, il était plus aisé de le concentrer dans un seul homme. Les Antiques – cf : par excellence l’école pythagoricienne – mêlaient l’astronomie, la géométrie, la théologie, la philosophie et les mathématiques dans une même mystique globale. C’était au temps où l’on croyait encore en Dieu. Ces évidences-là se sont perdues avec le temps et les progrès de la science, malheureusement.

    Néanmoins, même s’il est impossible à notre époque, pour un « savant » unique, de prétendre à l’exhaustivité des savoirs, comme Pic de la Mirandole, il est toujours possible de garder à l’esprit qu’on ne peut aborder aucune question politique sans réfléchir en termes philosophiques, que l’usage de la philosophie demande de la logique et des connaissances épistémologiques, et que ces deux dernières disciplines appartiennent déjà aux sciences.

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    Je vous remercie de votre attention.

  4. Yulie-Anna

    Nos démocratie ont fini par donner le pouvoir à des gens totalement dépourvus de noblesse (et ici j’entends noblesse au sens exclusif de : noblesse d’âme). Nous sommes gouvernés par des intelligences de garçons de café et des vertus de tenanciers de bordel, secondées par des comptables myopes en ce qui concerne la logistique, une bande de mange-merde, de lâches, de gagne-petit, de ratiocineurs séniles, et de crétins. Il n’y a même pas à discuter là-dessus : c’est un fait.

      1. Yulie-Anna

        Non. Les nobles commerçaient, concevaient des mécanismes, faisaient construire, menaient les hommes à la guerre, bâtissaient, etc. Posséder un nom et quelques valeurs symboliques à défendre n’a jamais empêché personne de vouloir bien employer son argent.

        Ce sont les commerçants, au pouvoir aujourd’hui, dans la société commerçante dans laquelle nous vivons, qui croient que l’argent possède en lui-même et pour lui-même une justification, justification qui le dispenserait d’avoir à servir autre chose que les appétits des particuliers, même les plus bas et surtout les plus plus, avec une indifférence globale, nivelante par l’estomac, pour le monde et tout le monde. Ce sont eux les premiers qui offrent aux masses imbéciles et vulgaires le pouvoir de donner le la en matière de mode et de normes existentielles. C’est le populo qui absorbe comme une éponge la production de masse des denrées industrielles, c’est donc lui qui décide dans notre monde de ce qui se vendra et de ce qui ne se vendra pas – de ce qui aura droit de cité et de ce qui ne l’aura pas. Or comme dans notre monde on ne croit plus qu’en ce qui se vend… la vraie démocratie, la plus pure, la plus diluante, la plus égalitaire donc la plus indifférente à l’homme dans ce qu’il a de plus haute dignité, c’est la société du commerce qui l’a créée.

        1. kobus van cleef

          « C’est le populo qui absorbe comme une éponge la production de masse…. »
          La Boétie disait »le gros populas » , dans son »discours sur la servitude »
          L’expression claque….. Gros Populas, c’est le type d’invective qu’on s’imagine bien lancer à une assemblée de fonctionnaires zossialistes lorsqu’on est invité à la quitter, encadré par deux kebourdins moustachus et couperoses
          C’est ce qui est arrivé à un copain de mon gamin, venu représenter les exigences familiales à la mairie du bled lors des obsèques du papet…… expérience formatrice, parait il, puisque le frippon s’est lancé dans les municipales….
          Bref
          Le gros populas se satisferait moins de la merde qu’on lui sert s’il avait le choix d’autre chose
          Sur tous les plans, d’ailleurs….
          Mais faut bien le lui dire, sinon, il pigera pas
          Un seul exemple, mon menuisier…. il a jamais posé le moindre truc en contre plaqué chez lui….
          Un autre ?mon boucher….. jamais il n’a ingurgité d’andouillette frelatée de chez carouf….

          1. Yulie-Anna

            « Le gros populas se satisferait moins de la merde qu’on lui sert s’il avait le choix d’autre chose »

            Cet « autre chose » dont il a besoin, si le gros populas était vraiment aussi intelligent qu’on le dit, eh bien il le créerait lui-même.

            Parce que dans une démocratie le peuple ce n’est pas les autres, le peuple c’est moi, c’est vous, c’est eux, c’est nous, c’est tout le monde.

            Mais personne n’a les couilles, dans ce monde où tout le monde a de quoi grailler, de cesser de penser à la fin du mois, à son épargne, au petit café au lait du lendemain matin, au sucre roux qu’on a ou pas oublié d’acheter, et de commencer à vivre comme si le jour qui vient était le dernier, avec l’urgence au trousse de donner un sens à la vie, sans assurer ses arrières. Personne n’a plus les couilles de faire « le pas de côté », aujourd’hui, pas même les plus désespérés, les plus miteux, à qui ça ne coûterait rien, pas même ceux qui n’ont rien à perdre, parce qu’ils n’ont pas d’enfants.

            Que voulez-vous produire de bon avec un peuple aussi bassement matérialiste que celui-là ?

  5. Vertumne

    « Les élèves français de 15 ans ont beaucoup de mal à «formuler» des situations de façon mathématique. »

    http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/PISA-2012-results-france.pdf

    C’est un énorme problème culturel, les Français sont fâchés avec les chiffres. Ils ne comprennent rien aux statistiques et son incapables d’appréhender le concept de moyenne et de déviation standard. Et malheureusement, ce n’est pas en important des QI de 85-95 (Afrique du Nord) et 70-85 (Afrique sub-saharienne) que la moyenne va remonter.

    1. XP Auteur de l’article

      Ce document PISA est intéressant, mais il risque de nous faire passer à côté du sujet; Il ne s’agit pas, pour l’essentiel, d’un problème « d’école », de mathématiques qui ne seraient pas assez ou mal enseignées, il s’agit d’un état d’esprit.

      Pour prendre l’exemple de nos deux ministres, ils ont appris, ce que c’est qu’un Hectare ou une règle de trois, et si vous avez un esprit mathématique, vous n’avez pas besoin qu’on vous les apprenne pour les connaitre.

      Personne ne pourrait reprocher à Darcos ou à l’autre de ne pas avoir reçu une formation mathématique et de ne s’être intéressé qu’aux matières littéraires, mais de les appréhender avec un esprit littéraire.

      L’esprit littéraire est magnifiquement résumé par la réponse du ministre de l’agriculture « un hectare, c’est un hectare ».. Les mots ont un sens, on croit aux définitions qui font autorité, et on se fiche de ce qu’il y a derrière.

      L’esprit mathématique pourrait se résumer ainsi: un mathématicien n’a pas de Maitre (on voit mal un mathématicien soutenir que son calcul est juste au motif qu’il l’a trouvé dans un ouvrage d’un médaille fields de 1924^^), il ne croit pas aux chiffres, mais seulement aux résultats que l’on obtient à l’issu d’une équation, il ne croit que ce qu’il a vérifié lui-même…

      Or, cet esprit là est indispensable quand on veut faire convenablement de la philosophie, de la théologie, des sciences politiques, etc… C’est la seule manière de ne pas se payer de mots.

        1. Fr. Villon

          Fariboles ! Descartes, Pascal et al., des pseudo-raisonneurs, des chroniqueurs de France Inter ? Comment expliquez-vous qu’en chinois, la France se dit « fa guo », le pays du droit, si ce n’est que notre langue a hérité du latin et de l’apport des langues germaniques (le français, la plus germanique des langues latines, alors que l’anglais est la plus latine des langues germaniques !) cette rigueur qui sied au droit ?

          Ce n’est pas parce que les cacographes et autres intellos de mes deux ont pris le pouvoir depuis les années 60 que cela condamne irrémédiablement l’intelligence française.

          Quand à la mère de Staël, c’était une casse-couilles bavarde, alors ses pensées…

          1. XP Auteur de l’article

            Il ne s’agit pas de dire que tout ce qui a été écrit en français est à jeter aux chiens, voyons…

            Je tente de discerner les limites de cette langue, comme l’ont fait en leurs temps Rivarol, Sainte-Beuve et surtout Céline…

            Je dis que le français a deux défauts majeurs: les mots ont un sens, en français, un sens autonome dans toutes les phrases, ce qui incite à l’interruption et au bavardage. On ne peut donc pas « décliner » une phrase sans être interrompu, mais paradoxalement, le français se décline trop pour qu’une phrase recèle la même émotion qu’une phrase en anglais.

            Les deux pôles majeurs de la littérature française du vingtième siècle, Proust et Céline, sont des OVNI, il leur a fallut tordre la langue française pour accoucher de leurs œuvres… Céline a germanisé la langue, Céline l’a anglicisé, il a raccourci les phrases pour faire passer l’émotion.

            Mais dans le fond, ce n’est pas le Français, qui est en cause, c’est la langue de Molière, le français de l’académie, celui qui a enterré Rabelais.

            Maintenant, vous me parler de Pascal et donc par extension des moralistes français… Je vous fais remarquer qu’on ne peut pas raisonner comme eux dans le cadre d’une conversation à la française. C’est une niche.

            1. Fr. Villon

              J’admets volontiers que dans certains cercles (les merdias, les tribunes diverses et avariées), on puisse interrompre la conversation, justement parce que la structure de notre langue peut s’y prêter.

              En revanche, vous ne pourrez pas interrompre votre interlocuteur qui vous expose un raisonnement juridique, sauf à être de mauvaise foi, ou avocat, ce qui revient au même.

              C’est aussi le problème : en bons latins, nous avons une tendance marquée à la mauvaise foi et à l’histrionisme et à vouloir vivre la conversation comme un combat à mort (par le ridicule le plus souvent). La richesse du lexique français ne fait qu’aider à accentuer ce travers…

          2. la crevette

            Mais qu’est-ce que vous avez tous contre Madame de Staël? : « une casse-couilles bavarde » : hum, je dirais que c’est précisément la définition d’une femme « normale », la version masculine d’une « muse » en fait. Madame de Staël a beaucoup encouragé Benjamin Constant qui sans doute n’aurait pas écrit le quart du tiers de ses réflexions si elle ne l’avait pas poussé un peu.(Il lui en voulait, c’est très rigolo de lire Benjamin Constant qui en a marre de Mme de Staël qui le harcèle pour qu’il achève ses textes!^^)
            Bon, XP a soulevé un point intéressant je ne sais où en expliquant que si Madame de Staël ne s’était pas agitée autant devant Napoléon, celui-ci aurait sans doute été libéral! Je crois qu’il exagère même si cela me fait rire et qu’il y a au fond une intuition assez juste. Napoléon a été effrayé par Mme de Staël, certes, comme tout homme est prudent (et fuit!) face à une femme au fort tempérament, mais jamais il n’a été libéral au fond de lui-même…
            Tout ce bavardage pour dire que madame de Staël était certes une femme au caractère très trempé, sans doute épuisante et impossible à vivre, certainement versée dans l’art de la conversation à la française (et donc interrompant sans vergogne ses interlocuteurs et je sais que c’est ce point là uniquement qui intéresse XP) mais elle a mis son énergie au service d’une belle cause, la liberté! La plupart des femmes mettent leur énergie incontrôlable dans des causes beaucoup moins nobles et intéressantes que cette femme! Donc il faut à mon sens plutôt éviter de la critiquer.
            En fait elle a fait plutôt bien son job de femme : elle a encouragé tous ceux qui sont passés de près ou de loin auprès de son château de Coppet pour qu’ils soient les hérauts de la liberté. C’est bien tout ce qu’on demande à une femme après tout. Des encouragements.

            1. XP Auteur de l’article

              Quoi?? Tu insinues que je suis de mauvaise foi? Que je ne parle pas de la vrai Madame de Staël mais de MA Madame de Staël?

              Et bien en fait, tu as raison. Je me fous de la vérité, je ne défend que ma vérité. La vérité, soit elle n’existe pas, soit elle existe et tout le monde la connait. Tandis que ma vérité à moi, j’ai la faiblesse de croire qu’elle est intéressante.

              La Madame de Staël qui m’intéresse, c’est celle qui dialogue à un siècle de distance avec Heidegger. La vraie, je m’en fous un peu. Je ne fais pas des fiches biographiques pour historama. Je ne suis pas professeur d’Histoire à l’université de Nanterre ou dans un collège de Trappe.

            2. Yulie-Anna

              La vérité n’est pas intéressante en elle-même et pour elle-même, mais parce qu’elle renseigne sur la façon dont est construit le réel. Il faut savoir d’où elle sort, et comment, pour savoir qui aime le réel et qui ne l’aime pas. Aimer le réel, à mes yeux, c’est le premier mouvement du vrai chrétien : celui qui n’aime pas la création de Dieu ne peut pas aimer Dieu.

              Vous dites que s’il y a une vérité, tout le monde la connaît. J’aimerais que vous ayez raison, et je pense que c’était autrefois plus vrai que ça ne l’est aujourd’hui.

              Hélas, beaucoup de gens très bien s’amusent à prétendre aujourd’hui qu’il n’y a pas de vérité, et qu’il faudrait renoncer à ce qu’il y en ait une. Cela paraît « cool » de penser ainsi, et puis surtout ça permet de ne jamais se faire d’ennemis.

              Ces gens « cool » me font l’impression d’être les parasites suceurs de sang de notre civilisation mourante. J’avoue que je les hais. Ce sont eux mes premiers ennemis.

              Hélas, nous vivons des temps très troublés, remplis du langage des illusionnistes et des menteurs. Hélas, on ne peut aujourd’hui se passer de vouloir rétablir un peu la vérité dans ses privilèges d’origine, ne serait-ce que pour informer les innocents dont l’intelligence est victime des sortilèges sinistres du Grand Maître des Apparences. [Vous savez qui l’on appelle ainsi dans la Bible.]

            3. la crevette

              XP, dans la Madame de Staël que tu imagines, la tienne donc, je la vois bien devant Napoléon et celui-ci lui répliquant à la façon du général Ahuéadia (Achille Talon, « Viva Papa » pour les ignares) :
              « Silence perfide! chaque parole qué tou prononces vocalement n’est qu’oune voloubilité souspecte dont la loquacité remplit de mots oun discours qui né mé dit rien qui vaille »!!

        2. Vertumne

          « Une phrase, un raisonnement, c’est une EQUATION. »

          Tout a fait. Les Francais préfèrent un tour de prestidigitation oratoire a une vraie confrontation d’idées. L’exemple le plus abouti est celui de Hollande, « Mr Petites Blagues » qui fait le bonheur des journalistes avec ses mots d’esprit sans qu’il n’aie jamais rien de concret a avancer. Revoir également l’excellent film Ridicule qui illustre a merveille l’esprit français.

  6. Vertumne

    Toujours d’après le même document PISA:

    « Les élèves issus de l’immigration représentent en France 15 % des
    élèves testés dans la cadre des épreuves PISA 2012 ».
    (…)
    « En France le score en mathématiques des élèves issus de l’immigration est inférieur de 67 points à celui des élèves autochtones. Même après contrôle du milieu socio-économique, les élèves issus de l’immigration accusent un score en mathématiques inférieur de 37 points à celui des élèves autochtones. »

    Les immigrés font baisser la moyenne mais ils ne constituent que 15% du pool de personnes testées. Ils ne font qu’aggraver un problème de fond.

    1. Yulie-Anna

      Oui il y a un problème de fond dans ce domaine : encore une fois, notre système éducatif a été complètement bousillé de l’intérieur. On a édicté, tous les ans depuis l’après-guerre, des centaines de directives inspiré des néo-pédagogies d’inspiration soixante-huitardes, qui se sont révélées à grande échelle complètement ubuesques et inapplicables. Les nouveaux enseignants, mal formés (–>disparition de « l’Ecole Normale »), eux-mêmes dépourvus de bases intellectuelles solides et pour la plupart également dépourvus de vocation, persécutés par les maîtres-formateurs – idéologues de gauche anti-discipline – des IUFM, ont trouvé dans le flou artistique de ces directives, le moyen de renoncer à savoir ce qu’on voulait d’eux, et donc de ne rien faire.

      http://www.lepoint.fr/societe/comment-l-ecole-fabrique-l-echec-scolaire-25-11-2013-1761585_23.php

      Dans cet article, il est question essentiellement des problèmes d’acquisition des bases du langage à l’école primaire… on ne parle même pas des maths ! Or, on se figure bien que si les bases du langage oral ne sont pas acquises, tout le reste ne suit pas.

      Les études scientifiques sont les seules qui ne peuvent se passer de discipline et de rigueur : en science, une opération fausse est fausse, pas moyen de moyenner avec la solution d’un problème en bavardant. Voilà pourquoi on ne peut pas tricher avec ces résultats-là, et voilà donc pourquoi seuls au final ces résultats-là comptent. Et voilà pourquoi, lorsqu’un système éducatif est en faillite, c’est en priorité dans ces domaines-ci que cela se voit.

      Il faut être honnête, XP a raison sur ce coup : le goût de la littérature ne s’apprend pas. Ceux qui lisent, liront. Avec ou sans profs de français pour les surveiller. Ce n’est donc pas la matière qu’il est le plus utile d’enseigner à l’école.

      Les seules aspects des matières scolaires qui méritent d’être enseignés aux enfants, en sont les aspects bassement théoriques : grammaire, conjugaison, orthographe, mots de vocabulaire, calcul, géométrie, physique, géographie, chronologie historique.. etc. Avec cela, quelques rudiments de morale – la politesse de base -, d’esthétique et d’hygiène (ces trois disciplines étant intimement reliées, et c’est marre ! L’enseignement, c’est la transmission, rien de plus. Qu’on vire toute la mystique des illuminés new-age de là-dedans !

      Le reste – tout ce qui relève de l’inspiration, du goût, de la sensibilité, du talent artistique -, une fois les savoirs-faire de base acquis, si cela doit se développer dans une personne, cela se développera.

      Le problème, en France, c’est que l’idéologie de l’égalité a conduit le système éducatif à cracher sur les savoirs-faire.

      C’est un paradoxe, parce qu’on ne crée pas d’esprits libres et forts si l’on refuse de délivrer à ces esprits les outils qui leur permettront de se développer et de s’illustrer dans les différentes disciplines de l’esprit. Cependant, cela se tient idéologiquement, puisque le meilleur moyen de rendre tout le monde égal à son voisin, en empêchant certains de se distinguer, c’est d’empêcher tout le monde de progresser.

      Déjà de mon temps, il existait une véritable haine sourde, un mépris latent, à l’école de la République, de certains professeur assez cultivés (du genre Franc-Mac, ou soixante-huitards jeunistes) à l’égard des enfants « sages », des enfants de la même « race » intellectuelle que ces gens, et qui souhaitaient devenir des grandes personnes civilisées – des grandes personnes comme eux. Comme si la civilisation occidentale, précisément dans ce qu’elle a de plus délicat et distingué, n’avait pas réussi à engendrer autre-chose que la haine d’elle-même, la haine de son propre reflet et de q.

  7. Fr. Villon

    Vous vous montez le chou pour pas grand chose.
    Darcos est un littéraire, et pour faire des études littéraires, il faut simplement être cultivé. Culture et intelligence ne se confondent pas forcément. Il faut juste quelques aptitudes intellectuelles à organiser son discours pour pondre une belle dissert ou un beau commentaire composé. Mais, à dire vrai, c’est le stade premier du raisonnement, que d’organiser ses connaissances et de leur donner un fil directeur.
    Certes en tant que désagrégé de lettres, il doit maîtriser au moins une langue ancienne et la grammaire, ce qui suppose des capacités de raisonnement déjà plus conséquentes que celles précitées. Mais là j’ai solution : le par coeur, le par coeur sans rien comprendre, et avec un peu de chance, ça passe.
    C’est plutôt le cas de cet imbécile de Le Maire qui surprend, car le type est normalien. Mais alors, sans doute, là aussi, tout n’est question que de capacité à apprendre sans comprendre et à tout recracher. Je crois que cette lopette de Wauquiez est aussi normalien. Mais bon, les rares normaliens que j’ai rencontrés étaient en général des connards finis.

    1. Vertumne

      Lemaire est aussi une sorte de littéraire. Son « jours de pouvoir » a été encensé par la critique comme étant « bien écrit », etc. Lemaire a avoué que l’écriture et les Belles Lettres étaient sa passion.

      « Je suis un écrivain et un responsable politique, j’assume cette singularité. »

      http://www.gallimard.fr/Media/Gallimard/Entretien-ecrit/Bruno-Le-Maire.-Jours-de-pouvoir

      Un pays n’a pas besoin d’un ministre écrivain, elle a besoin d’un banal supertechnicien, un homme qui sait ce que représente un hectare, un comptable qui peut jouer avec des colonnes de chiffres et des concepts abstraits pour mieux gouverner et administrer.

      1. Yulie-Anna

        « Un pays n’a pas besoin d’un ministre écrivain, elle a besoin d’un banal supertechnicien, un homme qui sait ce que représente un hectare, un comptable qui peut jouer avec des colonnes de chiffres et des concepts abstraits pour mieux gouverner et administrer. »

        Euh… on en a plein, déjà, des comme ça. Vous pensez vraiment que ce sont les élus de la nation qui font marcher l’administration et les ministères, lol ?

        C’est ce que je disais plus haut : le gouvernement d’aujourd’hui, c’est l’association des marionnettes, des faces de clown, qui amusent le populo (les élus + les causeurs-dans-les-médias) et des comptables myopes (les technocrates aux yeux rivés sur leurs chiffres, serviteurs de tous les pouvoirs, qui ne changent pas à chaque quinquennat, qui ne font pas de politique et qui font « bassement » tourner la boutique).

        Sur le Titanic aussi, ça marchait comme ça.

            1. Vertumne

              Eh bien alors va mettre la vaisselle dans la machine et appuie sur le bouton pour la faire fonctionner. La machine libère la femme, et la femme libère l’homme ^^.

              Et puis ne fais pas celle qui ne veut pas comprendre. Il doit bien y avoir des carreaux sales et un plancher poussiéreux qui n’attendent que tes attentions, non?

      2. XP Auteur de l’article

        Un sophisme populaire très répandu veut que les intellectuels les plus brillants dans l’abstraction oublient de toucher terre… En vérité, ils prennent soin de ne jamais toucher terre justement pace qu’ils ne sont pas brillants.

        Lemaire ne sait pas ce que c’est qu’un hectare non pas parce qu’il est plus littéraire que matheux, comme il tente de le faire croire, mais parce qu’il est juste beaucoup plus limité intellectuellement que ne pourrait le laisser penser son CV.

        Pourquoi? Parce qu’un vrai cérébral, ça ne lui dit rien, un hectare. 100 mètres sur 100 mètres, en revanche, ça lui parle. Il sait que c’est un terrain avec un cheval, et trois rangées de salades et de pommes de terres qu’on charge dans un break pour aller les vendre à la ville… Par extension, il voit aussi immédiatement que 100 hectares, c’est un chemin qui traverse une propriété, des cabanons pour les saisonniers avec des douches, un camion qui passe tous les soirs en direction d’un marché de gros…

        Bref, pour être un intellectuel, il faut gamberger, et pour gamberger, il faut savoir compter.

  8. Fascisme Fun

    @Yulie Anna

    Vous en avez pas marre d’écrire des messages comme si vous étiez sur le lit de mort de l’Occident ? C’est vraiment pénible ce ton, tellement Réacosphère 2007

    Notre civilisation est en meilleur santé que jamais, regardez les VINES COMP sur ce site pour vous en convaincre.

    http://garconstimides.com/viewtopic.php?p=3313#p3313

    Vous traitez de « parasites suçeurs de sang » des humbles qui ont fait le choix de ne pas choisir, c’est dingue 0_o

    Ce sont toujours des paresseux accrochés à la vérité, et pressés de choisir à tout prix (comme des hooligans leur club de foot), qui ont plongé des nations entières dans les ténèbres et sucé le sang de leurs forces vives.

    Je me contre-branle de la vérité

    1. Yulie-Anna

      Pourquoi toujours venir prendre le contre-pied de ce que je dis ? Pourquoi suscitais-je toujours chez vous cette envie puérile de récriminer ? Incarnais-je à vos yeux quelque chose qui représente l’autorité ? Vous seriez bien le seul, lol !

      ***

      Si vous vous contre-foutez de la vérité, vous ne verrez donc aucun mal à adopter la mienne… C’est vrai après tout, que vous importe ?

      Comme si, lorsqu’on s’exprime en public, on pouvait renoncer à vouloir avoir raison… mensonge ! Celui qui renonce à vouloir prouver quelque chose, se tait.

      ***

      « Vous traitez de « parasites suçeurs de sang » des humbles qui ont fait le choix de ne pas choisir, c’est dingue 0_o »

      Non, pas les humbles, justement… c’est tout le contraire. Je traite de sangsues les couillons snobs qui ont l’orgueil de leur mépris de la vérité.

      Quand sait qu’on ne sait pas, on est humble, justement. Et quand on est humble, on ne craint pas de laisser parler ceux qui ont quelque chose à dire.

      On ne craint pas les certitudes des autres quand on est réellement parvenu au doute. Ceux qui veulent empêcher de s’exprimer les personnes qui prétendent dire la vérité, sont ceux à qu’une telle prétention inquiète, car elle pourrait leur faire de l’ombre.

      Les personnes vraiment sages, qui ont atteint l’état philosophique supérieur du doute total, du doute métaphysique (état qui se révèle souvent, hélas, à la longue, un peu stérile sur le plan intellectuel), ces personnes profondément humbles, et même un peu désarmées pour la vie, auraient plutôt tendance à rechercher à comprendre ce qui chez les autres les motive à continuer à croire aveuglément à des chimère et à avancer imperturbablement dans la vie. Il y a toujours une appétence irrépressible pour les certitudes et les préjugés des autres, chez celui qui, fondamentalement, n’en a pas.

      ***

      Sinon, le spam c’est pas bien.

      1. Fascisme Fun

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        Pourquoi toujours venir prendre le contre-pied de ce que je dis ?
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        C’est faux, je suis d’accord avec vous sur ceci par exemple.

        http://ilikeyourstyle.net/2013/11/22/lintelligence-litteraire/comment-page-1/#comment-26680

        J’ai trouvé la formule amusante et pertinente (on insiste à tort sur l’influence du féminisme dans la libération de la femme alors que l’invention de la machine à laver en a fait d’avantage pour leur émancipation)

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        Pourquoi suscitais-je toujours chez vous cette envie puérile de récriminer ?
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        Le fait que soyez une jeune mère comblée qui jouit pleinement du confort de la vie moderne tout en prenant une pose « réactionnaire », c’est ça qui me fait sortir de mes gonds. J’admet que c’est une attitude aussi stupide que puérile (je devrai au contraire louer votre sens féminin du « conservatisme »)

        Si vous étiez une punk à chien avec 80 de Q.I à publier des diatribes anti-libérales sur un skyblog, je ne vous chercherai pas des noises.

        Il doit y avoir un peu de ressentiment et de jalousie aussi (j’assume).

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