L’ hallucinante prophétie d’André Malraux

 

André Malraux est un écrivain francophone qui n’a pas laissé une œuvre.

Trente ans après sa mort, il ne compte plus un seul lecteur parmi les amateurs de littérature, il est seulement adulé par ceux qui se moquent de cette discipline artistique comme de toutes les autres, mais qui vouent un culte aux grands écrivains… Pour  ces gens-là, l’écriture est un moyen comme une autre de faire de la politique et ce Malraux avait tout pour leur plaire, lui qui poussa le vice jusqu’à devenir ministre, se faire enterrer au Panthéon et donner son nom à titre posthume à des tas de bâtiments municipaux…

Les Français ont en partage avec les russes ce triste privilège, ce sont des peuples politiques,  étrangers à leurs artistes, et qui voient dans les œuvres complètes des auteurs qu’ils portent au pinacle des objets très utiles pour caler la table du conférencier… S’ils croient que le grand écrivain pisse bleu ou ne fait jamais caca,  c’est parce qu’ils le prennent pour un auteur de discours, un nègre pour tribuns de la plèbe, un ami du peuple, une espèce de camarade écrivain, comme Zola, Hugo, Barrès ou Soljenitsyne… Songez tout de même que ce Malraux, ce fût à la fois le contemporain de Proust, de Céline, d’Antonin Arthaud et de Claude Simon, pensez au culte dont jouit tout de même sa personne, et vous comprendrez que devant une œuvre d’Art, le français prototypal  éprouve la  même surprise et le même dégoût qu’un éléphant devant une carcasse de viande, quand il en trouve une et qu’il la repousse avec sa trompe…. Un écrivain adulé pour ses engagements politiques, il est comme un footballeur qui entrerait dans l’histoire de son sport parce qu’il aurait sauvé une vieille de la noyade, un soir, en rentrant à pied de l’entraînement.

Et puis il buvait… Ses hagiographes ont bien tenté d’installer l’hypothèse selon laquelle il se déchirait à l’opium, parce que ça fait chic, mais il envoyait tous les matins son aide de camp acheter un cubis de rouge à Monoprix, et ça se voyait,  à la télévision.

Il n’empêche, pourtant… S’il ne s’était pas gâché la main à la politique, il aurait laissé quelque chose, il en avait les moyens. En 1974, il soutient le candidat Chaban-Delmas à l’élection présidentielle française, il explique pourquoi à la télévision,  et il tient ce discours qui donne l’impression d’avoir été  entendu en rêve:

(…) A quoi assistons-nous depuis le début de cette campagne électorale? (…). Un candidat est un peu plus à droite, un autre un peu plus à gauche, mais nos problèmes sont ailleurs.

Malraux avait compris que ces considérations de citoyens, ces débats électoraux, toute cette passion politique, c’est bon pour les peuples arriérés, qu’on n’entre pas dans l’histoire en entrant à l’Elysée.

(…) Il est possible de résoudre les problèmes de la jeunesse en remplaçant presque intégralement le livre par la télévision, le livre gardant seulement son utilité lorsque l’enfant est chez lui(…) Il faut faire le lien entre l’utilisation permanente de la télévision et l’utilisation de l’ordinateur (…).

Ici, on se pince pour y croire, on n’y croirait même pas du tout, sans les archives de l’INA, mais l’ancien ministre de la Culture du Général de Gaulle prophétise non seulement l’invention d’internet, mais aussi des MOOS

Quoi qu’il arrive, cette transformation aura lieu. Les choses qui doivent arriver dans l’Humanité lorsqu’elles sont liées à la Technique, si on ne les trouve pas quelque part, on les trouve ailleurs. Nous pourrions changer l’enseignement dans le monde si nous décidons de le faire chez nous. Ou alors nous le ferons à la remorque des autres. »

En fait, il ne prophétise rien, il dit que c’est pour demain matin, qu’il faut se mettre en piste tout de suite…pour mémoire, personne ou presque ne sait ce que c’est qu’un ordinateur, en 1974, tout au plus les mieux informés peuvent vous dire qu’il s’agit d’une grosse machine de 20 M2 utilisée par le Pentagone.

(…) Ca veut dire, pour les enfants, s’amuser au lieu de s’ennuyer, et pour les adultes trouver le droit de quitter une pièce où l’on parle d’Histoire pour rejoindre celle où l’on parle de Physique, et si nous parlons beaucoup de liberté, cette fois, nous en parlerons en terme concret.

Malraux maîtrise tellement  son sujet qu’avec trente ans d’avance, il répond aux réacs moisis de gauche et de droite qui ne manqueraient pas  de convoquer la discipline et le respect dus aux Maîtres pour continuer à faire chier la terre entière avec leurs craies, leurs blouses, leurs tableaux noirs et leur arrogance d’intellectuels plafonnés à 103 points de QI…

Einstein m’avait dit en me montrant un petit livre parlant de lui « si l’on veut que les gens comprennent mes idées, ils ne doivent pas me lire moi, ils doivent lire ce livre ».

Il savait aussi que ces andouilles feraient l’éloge de la lenteur, pour garder leur droit d’emmerder le monde, qu’ils dénonceraient la culture du zapping, la disparition de l’autorité, et chougneraient pour qu’on préserve les humanités, que les élèves coupent leurs téléphones  en classe,  comprenez qu’ils gardent  le droit  d’assommer le public avec des livres de trois kilos qui déforment le dos des enfants,  leur font comprendre dans leur chair  que le Maître, c’est le Maitre.  … Peine perdue, Malraux avait déjà tordu le cou à ses crétineries en convoquant Einstein dans ses souvenirs.

Il ne s’agit pas de supprimer le corps enseignant, mais… Il s’agit qu’il se contente de venir en aide à ceux qui ont besoin d’être aidés.

Décidemment, Malraux ne l’imagine pas, son utopie, il l’a sous les yeux,  il voit bien que c’est une chance de se débarrasser aux trois quarts de cet énorme poids mort qu’est le corps enseignant, il sait  qu’à l’issue du processus, on  remplacera 40 profs par 4 surveillants qui auront leur DEUG et seront  chargés de faire la garderie dans un énorme open space rempli d’ordinateurs auxquels seront connectés les élèves,.. Il est tellement dans son histoire, André, qu’il commence déjà à les ménager, comme on le fait avec les gens qu’on doit pousser vers la porte.

Pour finir, je ne résiste pas à vous raconter le plus drôle: dans cette émission de télévision, à l’issue de l’ère Gaullo-pompidolienne, deux gaullistes historiques se demandent comment faire pour que la France redevienne la France…  Ainsi donc, les mongaulllo-souverainistes de 2013 ont la nostalgie d’une France dans laquelle on avait la nostalgie de la France, et mes calculs de toujours s’avèrent exacts: ce sont des imbéciles, les nostalgiques sont par définition des imbéciles qui ne regrettent rien, qui voudraient juste que le temps s’arrête pour ne pas avoir à penser les  temps qui viennent…

En 1974,  Bill Gates et Steve Jobs avaient 19 ans, ils bidouillaient des ordis dans leurs garages en rêvant aux mêmes choses qu’André Malraux… Vous voyez bien qu’on vous ment, qu’il faut le même génie créatif pour faire un poème, une prophétie, ou faire sortir Microsoft de terre.  Qu’on ne l’acquiert pas en trainant dans les écoles…  Professeur de Lettre ModerneAgrégé de philosophie, qu’ils s’appellent entre eux, les fonctionnaires  du corps enseignant qui voudraient faire croire qu’on doit se mettre à genoux pour qu’ils posent leurs index sur  nos fronts et nous transmettent le savoir

En 1974, Steve Jobs et Bill Gates avaient 19 ans, mais Michéa en avait déjà 84. Finkielkraut était plus jeune, lui… 72 ans, en 1974.

23 réflexions sur « L’ hallucinante prophétie d’André Malraux »

    1. XP Auteur de l’article

      Peut-être. Mais je n’ai jamais rencontré un jeune typa intelligent qui ait été marqué pas ce livre, et qui doive quelque chose à Malraux…

      C’est à ça qu’on juge la postérité d’une œuvre, et à rien d’autre.

      Malraux n’est jamais honoré que par des types qui vous citent dans la foulée Romain Gary, qui pensent à l’appel du 18 juin et à jean Moulin, pas à la littérature.

  1. Yulie-Anna

    Bon, Malraux visionnaire… Dans les faits il se trouve que Malraux, ministre de la culture très « moderne » engagé par De Gaulle en 58, fait partie de ceux qui ont pour ainsi dire initié la lente dérive de l’Educ Nat française que l’on sait. Les gens qui pensaient comme lui après-guerre, comme ils désiraient abolir définitivement toutes les tyrannies, prirent le parti de laisser derrière eux, comme un archaïsme digne des HLPSDNH, l’élitisme glorieux des « hussards noirs » de naguère – ceux-là-même qui décrottèrent nos grands-parents à coups de règles sur les doigts et de cours de morale et poussèrent les meilleurs d’entre eux à se distinguer des autres. Ces esprits libéraux (au sens originel – synonyme de généreux – du terme libéral), gonflés de confiance en l’avenir et d’amour envers leur prochain, orientèrent la machine éducative française vers le « pédagogisme ». [ Le pédagogisme n’est pas, comme chacun sait, l’art d’enseigner, mais celui « d’apprendre à apprendre ne pas avoir de maître » – je vous laisse méditer sur la grandeur d’âme des intellectuels qui ont inventé ça.] De là aux dérives culturo-phobes détestables de /celui qui faisait de la pataphysique sans le savoir/, alias Philippe Mérieux, il n’y avait plus qu’un saut de puce à allègrement franchir… avec les conséquences dramatiques que l’on sait.

    Cet esprit éthéré, qui voulait de la liberté pour tout le monde et même pour les enfants – l’enfer est pavé des bonnes intentions – n’était pas un visionnaire, il était au contraire bien de son temps. C’était un sale jeune écervelé idéaliste qui croyait dur comme fer aux lendemains-de-l’Humanité-Démocratique-qui-chantent, désireux de révolutionner la pensée, le monde et l’enfance [avec encore une fois les dérives que l’on sait], un jeune vaniteux « sans Dieu ni maître », de la trempe de tous les « penseurs » de 68. En cela, lorsqu’il parle si bien de l’école telle qu’elle est effectivement devenue – à savoir une vaste garderie remplie de sauvages et de garde-chiourmes sous prosac (sous prosac justement parce qu’ils n’avaient pas prévu de faire ce métier pour devenir garde-chiourmes), blindée de matériel informatique – il ne prédisait pas l’avenir, il faisait simplement partie de ceux qui étaient en train de le fabriquer.

    La liberté pour la liberté, c’est bien beau. Mais on élève pas des gosses en leur laissant la liberté de foutre leurs mains sur les plaques électiques et de bouffer n’importe quoi. Ca c’est du Rousseau, de penser ça. Et Rousseau mène à Robespierre qui mène à la Révolution – NB : « faire une révolution » équivaut à accomplir un tour complet sur soi-même à 360°. Le désir d’autorité des gosses – celui qu’ils manifestent si fort, notamment lorsqu’ils jouent avec des armes ou qu’ils grondent leurs poupées, et expriment si nécessaire par la violence, lorsque les adultes autour d’eux n’assument pas leur rôle d’adultes (sous prétexte de jeunisme ou de lâcheté), et se refusent de toute force à leur transmettre le savoir (par désir secret de n’être pas surpassé par les générations futures) – le besoin d’autorité des gosses, disais-je, est la meilleure illustration qui soit du fait que l’esprit humain a besoin vital de rencontrer des maîtres et d’assimiler les règles inhérentes à la hiérachisation sociale, pour se contruire.

    1. nicolasbruno

      j ai le sentiment que le fond du problème c est le grand malentendu de mai68. l’idée originelle c est une idée anar: plus de liberté, moins de flics, moins de ministère de l information, plus de liberté sexuelle,… Les anar sont été récupérés et totalement instrumentalises par les gauchos, qui les ont convAincus que le socialisme était le remède. Le socialisme contient en lui le contrôle des esprits par l état. Il est donc tout à fait incompatible de l’idée anar, qui est fondamentalement une idée de droite. Moins d état et plus de liberté, c est la solidarité communautaire. Son juste contraire. En regardant un DVD sur l’histoire d Hara kiri, jà ai été frappé de voir à quel point un libertaire comme choron, tout à fait conscient de ce qu est le socialisme se laisse manipuler par un gaucho comme jibe pour transformer Son hebdo en orgAne politique pro Ps.

        1. nicolasbruno

          Ce n est pas du tout ce que j ai dit.
          J essayais tout bonnement d expliquer en quoi les socialistes reproduisent sous une autre forme l éducation à l ancienne.
          les profs de l éducnat sont plus moisis encore que dans les années 60, le matraquage écologique dans les cours de géographie.par exemple.. L’ apprentissage de la citoyenneté… Le « Hey, teachers leave thé kids Alone » des Pink Floyd est on ne peut plus actuel…
          Ce que je comprends de ce qu explique xp. Ce n est pas qu il ne faut plus d autorité, plus de profs, plus d établissement scolaire. C est que souverainistes et socialistes ont la même approche archaïque, la même conviction que tout doit être construit par les mêmes élites de l Éducnat, les mêmes instituts, les mêmes profs,…que la seule chose qui les différencie aujourd’hui ce sont des détails dans les programmes. Et donc une totale incapacité à envisager des formes nouvelles d enseignement qui ne peuvent venir que du monde libre, le monde du prive.

          1. Yulie-Anna

            L’Educ Nat d’aujourd’hui n’a strictement rien à voir avec celle des Hussards noirs qui terrorisaient nos grands parents. Ca c’est les faits, et peu m’importe que les Hussards se soient dits socialistes, puisque leur socialisme n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui.

            Aujourd’hui l’éduc’ nat est devenue une machine à faire bouffer de l’idéologie-de-l’égalité aux gosses, mais sans plus : on n’y apprend plus rien, la transmission du savoir ne s’y opère plus, il n’y a plus de respect de ce qui est transmis ni par ceux qui le transmettent ni par ceux qui le reçoivent, et cela aggrave terriblement des problèmes de discipline qui, à cause de l’état de faiblesse générale dont souffrent toutes les autorités dans ce pays, sont déjà énormes.

            La seule question qui reste pour moi en suspens est la suivante : pourquoi s’est-on ainsi acharné à vouloir réformer l’école de fond en comble depuis la dernière guerre, était-ce réellement pour l’améliorer, ou bien pour la liquider ?

            Car il y a bel et bien des gens qui ont travaillé à améliorer l’enseignement, à le rendre plus intelligent, plus fin, plus humaniste – mes parents ont fait partie de ce contingent-là… Mais d’autres ont manifestement utilisé la soif de progrès des enseignants les plus idéalistes pour saper toutes les bases de l’institution scolaire – à commencer par le minimum de discipline qui était vital – jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.

            Quoi qu’il en soit, il est évident que la destruction du « mammouth » profite aujourd’hui à certaines personnes, des vautours, qui sont bien contentes que l’ascenseur social français – qui était à l’origine, soit dit en passant et tout-à-fait entre nous, une petite merveille de technologie sociale – ne fonctionne plus.

            Sérieusement, que pouvait-on espérer qu’il arrive, à part une désorganisation complète du système scolaire, en envoyant tous les ans aux profs, depuis le ministère, de nouvelles directives toutes plus absurdes, poétiques et contradictoires les unes que les autres ?

            1. Yulie-Anna

              Je veux dire, les grandes salles pleines à craquer d’élèves, avec du matos informatique raz-la-gueule, et des matons, ce n’est pas de l’utopie, bon sang ! C’est ce que l’on a déjà en ZEP.

              Aujourd’hui pour échapper à ça, les bourges achètent des petits apparts dans le premier arrondissement juste pour que leurs enfants aient le droit d’entrer dans des collèges sélects comme Henri IV.

              Ou alors les gens se barrent dans les zones restées encore protégées, en province : là où il reste encore quelques vieux profs en fin de carrière, bien planqués, qui font la classe comme ils l’entendent, par goût du métier, avec pas trop d’élèves issus de l’immigration analphabète.

              Vous voulez élever des générations de moutons décérébrés ? Mais allez-y, foutez vos gosses devant des écrans, abandonnez-les à leur sort ! Il n’en sortira que du bien je vous le promets.

              En Angleterre, voilà ce qu’on fait avec les gosses des pauvres : ils vont dans des « private schools », c’est-à-dire ce qui correspond chez nous aux écoles publiques, et on les laisse jouer avec de la pate à modeler et des écrans. On est content quand à seize ans ils savent écrire leur nom sans faute. Par contre les enfants de la haute société, ils vont dans les « public schools », c’est-à-dire dans des écoles payantes, où – curieusement – on ne les laisse jamais tranquille, et où les châtiments corporels sont la règle. Curieux, non ?

            2. Fascisme Fun

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              « Aujourd’hui l’éduc’ nat est devenue une machine à faire bouffer de l’idéologie-de-l’égalité aux gosses »
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              C’est précisément la meilleure chose qui pouvait arriver à nos enfants. 🙂

              Qu’ils bouffent de l’idéologie socialiste jusqu’à en être dégoûtés de la Politique.

              Les nouvelles générations se fichent de plus en plus des questions d’idéologie et ce n’est que par l’effet mécanique du bourrage de crâne socialiste en société capitaliste (le décalage entre réalité et discours étant insupportable).

              Les Sarkozy & Hollande se sont chargés de désacraliser la fonction présidentielle, les professeurs gentiment idéalistes encarté au SNES, se chargeront de désacraliser complètement l’engagement politique.

              Une société massivement dépolitisée qui se consacre exclusivement à ses propres loisirs, c’est le cauchemar de tous les bavards qui ne vivent que de chicanes « politiques ».

              On va les priver de leur sitcom préféré et de leur bistrot. Tu m’étonnes que ça les emmerde, ils seront face à leur propre vide, obligés de cultiver leur jardin et d’arrêter de faire chier le monde avec leurs « débats » leur « prises de position », leur envie de « tribalisme ».

              La société française a encore les politiciens d’il y a 2 siècle alors que sa population est en train de muer vers le canadien policé.

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              « La transmission du savoir ne s’y opère plus, il n’y a plus de respect de ce qui est transmis ni par ceux qui le transmettent ni par ceux qui le reçoivent, et cela aggrave terriblement des problèmes de discipline »
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              La transmission du savoir s’opère ailleurs… et fort heureusement, tant qu’il restera de la curiosité humaine.

              S on ne respecte plus certains professeurs, c’est parce qu’ils ne sont pas respectables aux yeux de leurs élèves : c’est le drame de l’école obligatoire (forcer un enfant sauvage à admirer une personne qui lui enseigne un savoir dont il ne veut pas et dont il n’a pas besoin).

        2. Fascisme Fun

          « On éduque pas les gosses avec de l’anarchie »

          Cette formule délicieusement naïve (le très sévère et pragmatique Proudhon doit se retourner dans sa tombe) ne nous fera pas oublier que l’exigence d’autorité est la manifestation la plus cruelle de son absence. ^^

          L’autorité, c’est finalement comme l’amour et l’humour, ça ne s’achète pas, ça ne se réclame et ça s’improvise encore moins.

          En admettant que vos enfants soient des petits monstres, votre modèle d’éducation (quel qui soit) échouera avec d’autant plus de violence que vous ne mettrez d’ardeur à l’appliquer.

          Ce n’est pas non plus en rétablissant un modèle anachronique (blouses noires & coup de règle sur les doigts) que vous allez susciter du respect et de l’intelligence chez les nouvelles générations : vous allez simplement en faire des petits singes dressés comme des écoliers chinois ou congolais.

          1. Fascisme Fun

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            Oh là là le gros amalgame… Bien sûr que si, l’autorité s’achète (à preuve de cela : on payait jadis des précepteurs aux enfants riches, on verse encore un salaire aux policiers et aux militaires – mais pour encore combien de temps ?).
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            Ouhlala c’est pas du tout ce que je voulais dire.

            C’est pas en payant une bonniche et un prof paticulier à votre enfant qu’il vous respectera, hein… 😉

            L’autorité d’un professeur, ça s’éprouve durant la première minute où il franchit le pallier de sa classe. Première impression qui conditionnera tout le reste de l’année (voilà pourquoi il y a des profs qui sont des « punching ball » humains durant toute leur carrière, aucune méthode, aucun conseil ne pourra rien y changer)

            L’autorité, c’est comme la mort, ça possède une certaine « odeur »… Un odeur qui a le don de faire fuir ou d’agenouiller les gens selon leur nature profonde.

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            Ce qui nous empêche parfois, nous autres occidentaux affaiblis, d’user d’autorité avec nos gosses, c’est justement le fait que de par notre conception moderne de la famille, nous répugnons à user de procédés « mécaniques » pour élever les enfants
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            C’est parce qu’on est pas des bougnoules et parce qu’on aime sincèrement nos enfants qu’on évite d’user de procédés pavloviens.

            L’éducation mécanique, c’est parfait pour dresser les chiens, pas les humains.

          2. Fascisme Fun

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            Les mères d’autrefois – et celles d’aujourd’hui qui ont encore un peu de bon sens – savent que vouloir du bien à un enfant, ce n’est ni le gâter ni lui passer ses moindres caprices, ni se retenir d’émettre le moindre jugement sur ses actes – sous prétexte de tolérance et de compréhension infinie – lorsqu’il agit d’une façon que le bon-sens et la morale réprouvent.
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            Il faut arrêter avec cette fable merdique.

            Les parents d’autrefois éduquaient leurs gosses à la trique dans le seul but de s’en débarrasser le plus vite possible.

            Les dégoûter suffisamment de la vie familiale pour qu’ils prennent leur envol, c’est pas une preuve d’amour, simplement un geste égoïste qui a des répercussions altruistes (inconscientes)

            Si aujourd’hui, il y a plein de Tanguy qui vivent chez Papa & Maman à 30 ans passé, c’est parce que les parents aiment enfin d’un amour pur et désintéressé leur gosses (qu’ils ne conçoivent plus comme des « boulets » à éjecter du logis et à rentabiliser)

          3. Fascisme Fun

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            Quand je sors avec ma petite fille les autres mères ont toujours l’air fascinée de la voir si attentive, si tranquille… en réalité elle a beaucoup de bon-sens, elle sait que je n’aime pas qu’on fasse n’importe quoi en public et puis mon petit côté autiste fait que, par imitation, elle a appris très tôt à prendre un livre d’images sur ses genoux ou à s’asseoir tranquillement sur une couette pour jouer seule, quand je ne pouvais pas m’occuper d’elle… Je ne me plains pas. ^^
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            Oui mais c’est pas dit que votre très chère enfant devienne l’échec le plus cuisant de votre existence à l’adolescence.

            Elle pourrait être très nulle à l’école par exemple, s’inscrire à des cours de breakdance, sortir avec des « noirs » etc…

            C’est d’autant plus probable que vous avez une mentalité de « réac ».

            Vous pensez le bonheur de la société et des individus à leur propre place.

            Vous risque plus que n’importe quel parent « gauchiste » d’être horriblement deçue par votre fille.

            1. la crevette

              « Vous risquez plus que n’importe quel parent « gauchiste » d’être horriblement déçue par votre fille. »

              Il y a du vrai dans ce que vous dites, avec neuf mouflets mes probabilités d’être déçue augmentent considérablement. Mais j’ai un atout : j’ai bcq de garçons, blancs, occidentaux et extrêmement déçus par ce qu’ils se prennent dans la gueule au quotidien aussi bien de la part de leurs congénères métissés, ou gauchistes, que de la part des femmes, dans une atmosphère généralisée d’hostilité totale à leur égard. Je crois qu’ils sont plus lucides que nous les parents, et plus combatifs que je ne pouvais l’espérer ou simplement l’envisager.Et ça me va en fait. On s’en fout d’être déçu,vraiment, ce qu’il faut c’est qu’ils vivent tout simplement.
              Quant à mes filles, elles ont tout pour elles; je souhaiterais simplement qu’elles aient conscience du pouvoir qu’elles détiennent entre leurs mains et qu’elles en usent de la meilleure façon possible et avec bienveillance. Pour leur reste… c’est leur vie.

          4. XP Auteur de l’article

            Vous êtes dans une forme éblouissante, pour un lundi matin^^

            Oui, l’Education à l’ancienne était avant tout laxiste et donnait des résultat désastreux, comme je L’ai montré par ailleurs.

            http://ilikeyourstyle.net/2013/09/01/mechant-comme-la-populace/

            Il est a noté que s’il est devenu tellement politiquement correct de dénoncer l’éducation soixante-huitarde (particulièrement à gauche), aucun journaliste à la con n’est arrivé à nous pondre un reportage sur les fils de soixante-huitards qui auraient plongés dans la délinquance: et pour cause, il n’y en a pas! En revanche, le prisons sont pleines de petites frappes élevés par des petites frappes, à l’ancienne, à cous de schlagues.

            Au reste, s’il est de bon ton de se moquer des Tanguy, personne n’a relevé que le garçon du film est équilibré, savant, autonome financièrement, attachant…Et surtout qu’il ne faut pas grand chose pour que tout s’arrange à la fin. C’est une pochade amusante pointant du doigt un petit effet collatéral d’une situation foncièrement saine et fructueuse.

  2. Fascisme Fun

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    En Angleterre, voilà ce qu’on fait avec les gosses des pauvres : ils vont dans des « private schools », c’est-à-dire ce qui correspond chez nous aux écoles publiques, et on les laisse jouer avec de la pate à modeler et des écrans. On est content quand à seize ans ils savent écrire leur nom sans faute. Par contre les enfants de la haute société, ils vont dans les « public schools », c’est-à-dire dans des écoles payantes, où – curieusement – on ne les laisse jamais tranquille, et où les châtiments corporels sont la règle. Curieux, non ?
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    Hahaha ce vieux fantasme pourri des vieilles branches bourdivines et néo-réacs: croire qu’une mystérieuse élite NIMBY utiliserait les vieilles recette fructueuses d’antan pour éduquer sa progéniture tandis qu’elle se chargerait de dispenser une pédagogie destructrice du « Laisser faire » aux masses.

    Si les parents riches envoient leurs enfants dans des structures éducatives aux allures punitives et austères, c’est parce qu’ils ont les mêmes fantasmes que vous . 🙂

    Ils croient qu’une éducation à coup de schlague redressera la colonne vertébrale des petits monstres qui leur crachent à la gueule.

    Mais ce ne sont pas les coups de shlagues qui assurent réussite & succès aux fils de riches, simplement un haut Q.I hérité génétiquement. 😉

  3. Fascisme Fun

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    Ici je ne fais pas de politique, c’est la mère de famille qui parle.
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    Vous avez peur que votre enfant devienne un crétin, une racaille ou encore un hippie. Vous demandez donc à la « société » de régler le problème à votre place et de vous soulager de la terreur de l’échec..

    Bien que je comprenne votre angoisse fondamentale de jeune maman, votre désir de coercition est l’expression la plus raffiné du laxisme (déléguer l’autorité et la responsabilité à autrui)

    Si votre enfant décide à 14 ans d’écouter Chief Keef plutôt que Bach, vous allez lui opposer quel argument ? Si votre enfant décide d’arrêter les études pour faire un tour de Fance en compagnie de punks à chien, quelle sera votre réaction ?

    Lui mettre des tartes dans la gueule ? Sortir votre argumentaire périmé depuis 50 beres ?

    Est-ce que vous êtes consciente qu’avant même d’avoir dispensé les premières fessées, vous êtes déjà clueless ?

  4. NOURATIN

    S’il vous plaît, n’allez pas raconter partout que Malraux était « ministre de la culture », c’est un faux grossier, il n’aurait jamais voulu.
    Malraux exerçait la fonction de « ministre des affaires culturelles », ce n’est pas la même chose. Et peut être cela peut il vous éclairer quelque peu sur la différence qui existe entre les gens comme lui, même pochetron invétéré, et les peigne-culs qui fleurissent aujourd’hui (comme je dis ès-qualité de vieux con nostalgique).

  5. Fascisme Fun

    @XP

    Je ne peux m’empêcher de vous communiquer le PDF du dernier livre de Naulleau & Soral : « Dialogues désaccordés »

    https://www.dropbox.com/s/htbhw4m68sw2lhq/dialogues_dsaccords.pdf

    C’est une compilation totalement fascinante (avec une portée quasi scientifique) de leurs lieux-communs et de leurs états d’âme.

    On peut y lire que Soral pense au suicide depuis son adolescence, n’est-ce pas révélateur d’un mal plus profond ?

    Combien de passionnés de la politique et de militants pensent en permanence au suicide ? On parle beaucoup des agents de France Telecom, des gardiens de prison ou des profs mais jamais des militants, cette catégorie de la population en souffrance…

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