Fidèle à sa réputation, Ilys vous offre rien de moins que le fait divers le plus édifiant et le plus stimulant de ces dernières années.
Je resterais sobre dans les commentaires, puisque ces gens sont sans doute encore vivants.
Je me contenterais d’adresser mes pensées à la victime, qui est peut-être sortie de prison, et je vous invite à bien tendre l’oreille, à constater le nombre de petits mensonges que la populace est capable de cracher pour consolider son éternelle bonne conscience.
lorsque la nature se trompe et que par erreur, un brave homme nait au milieu de la populace violente, insensible et menteuse, elle le déchire. C’est de ça dont parle cette histoire shakespearienne… Avec au passage un démenti sans appel aux fétichistes de la filiation, dont cette affaire nous montre que c’est tout de même une notion très vaseuse.
Merci à R.
« Fétichisme de la filiation » versus « fétichisme de la non-filiation ».
Etrange.
En tous cas, cette histoire démontre bien que la filiation et la patriarcat sont encore des notions toutes puissantes, presque religieuses, à notre époque, contrairement à ce qu’une lecture paresseuse du monde pourrait laisser croire.
Ici, il est question, rien de moins, qu’un salopard qui élevait son fils à coup de nerf de bœuf, d’une épouse fidèle à son protecteur qui trouvait ça magnifique, d’un fils moralement détruit… Mais les parents sont sacralisés par la justice, par l’opinion, jugés intouchables à le simple condition qu’ils soient les parents biologiques, et l’on ne retient dans ce procès que le sacrilège contre la religion patriarcale. ici, l’avocat Général explique au fils qu’il le punit parce qu’il a tenté de se défendre à la barre, c’est à dire en osant critiquer son père!
Le père et la mère auraient abandonnés leur fils, ils n’auraient pas le droit à ce culte et ce respect quasi religieux… Mais si d’aventure vous maintenez la cellule familiale en place, vous pouvez frapper, violer, vous abstenir de transmettre quoi que ce soit, vous etes considéré comme Sacré. tout ce que vous ferez sera considéré comme un sacrifice et un don de soi qui mérite de la part des enfants un respect éternel.
A noter d’ailleurs que dans ce procès, les psy servaient à quelque chose, et qu’ils fournissaient les bonnes pistes pour comprendre où se trouve la vraie victime… Mais ils ont été totalement impuissant à détourner la justice de sa vision religieuse, à savoir que le père biologique est une figure sacrée.
Encore un cliché réac qui part en fumée.
M’est avis que la victime a bien fait de fuir en taule cette brochette de harpies infernales.
L’avocat pénaliste qui défend les intérêts de la veuve et des orphelines…. crise de rire !
Dégarni sur le front, les cheveux retombant sur les côtés, la chemise…. ho putain, la chemise !
à carreaux, avec col et poignets blancs !
Et la conviction du mec ! »on est dans le midi, toucher au père, c’est tabou ! »
Tout juste s’il rajoute pas »congue ! »
Comme l’avait dit un avocat tunisien à mon père, qui voulait abréger sa plaidoirie, 55 ans auparavant »i fo bien que j’la gagn’ ,ma crout’ ,m’sieur l’prisident… »
OK ,se pensa mon père, comme dans Hugo…. »donne lui quand même à boire…. »
Mention spéciale pour l’avocate du prévenu, probablement commise d’office et roulant pas sur l’or, qui tente, comme son chose frère, de jouer sur les ressorts émotionnels de l’accusé ( on est à Toulon, oui ou merde ?)
La pauvrette a pas la partie facile et elle le sait….
Lorsque j’étais gosse et que j’allais dans son bureau, au TGI de….., y avait des gravures, extraites des »gens de justice »de Daumier, et l’une d’elles se rappelle à mon souvenir
Un tribunal, un mec dressé, en robe noire, le bras tendu, l’index pointé, la bouche déformée par les mots qui s’y pressent, et la légende….
»Un avocat convaincu….. que son client le payera bien »
Ça résume, à mon sens, tous les bavards, que ce soit au palais ou à l’Assemblée….
Et l’Avocat général, il est pas beau l’avocat général?
Si fait !
Tous des corsicos, en plus
Pas que je les haïsse, mais bon, ça sent un peu la famille….
Oui, tout à fait, ça sent le sud, on en dira pas plus…
La petite avocate? D’un coté je me dis qu’elle ne comprend rien, et de l’autre que je n’aurais pas fait mieux ni de manière différente…
Plaider ne serait-ce qu’un part de responsabilité du Père, du pov père en mobylette et de la pov mère? C’était comme plaider la mort de Dieu dans un tribunal ecclésiastique au dix-septième siècle.
En revanche, le juge avait une marge: il aurait pu dire « votre mari frappait votre fils avec un nerfs de bœuf? Vous savez que c’est passible de la prison? Pourquoi ne l’avez-vous pas dénoncé pour protéger votre fils? »
XP, vous êtes emmerdant, voilà que vous m’obligez à utiliser mon cerveau alors que j’avais tellement envie de l’éteindre à jamais au vu des millions de conneries qui sont débitées à la chaîne en ce moment.
Vous proposez des pistes sacrément intéressantes. Il est clair que ce qui a été condamné chez Jean-Louis Parra, c’est surtout le crime d’ingratitude plus que les coups en eux-mêmes (n’y voyez vous pas d’ailleurs un parallèle avec L’Etranger de Camus?). Tout est dit, il se serait mis à genoux en pleurant et demandant pardon pour le salaud qu’il était, il serait ressorti libre de la salle d’audience.
Mais êtes vous certain que c’est véritablement la filiation qui est sacralisée? Sur Twitter, vous faisiez le très intéressant parallèle avec les fonctionnaires. Plus que la fonction paternelle, n’est-ce pas une certaine tendance des modernes à estimer que tout ce qui est vu comme une bonne action (en l’occurrence ici le sacrifice, le travail) mérite nécessairement une rétribution?
Certes, le fait que Jean-Louis Parra ait été condamné pour ingratitude montre bien que l’époque perçoit comme bon le fait même de se sacrifier pour maintenir un noyau familial solide (ce qui contredit déjà énormément les réacs), mais n’est-ce pas le sacrifice du patriarche en lui-même qui est loué plus que le patriarcat?
« Il est clair que ce qui a été condamné chez Jean-Louis Parra, c’est surtout le crime d’ingratitude plus que les coups en eux-mêmes »
Vous avez entièrement raison.
D’une certaine manière, c’est un procès politique. Je m’explique: De quoi est représentative la tribu Parra, ici? De ce que j’ai appelé « la Génération CNR ». C’est à dire une génération « d’ayant-droit », de cotisants largement pris en charge par la social-démocratie, réputés comme moralement incritiquables s’ils restent scrupuleusement dans la légalité. Ça a donné ce petit peuple que Michéa voit comme le dépositaire d’une « common decency », en opposition aux méchants bobos soixante-huitards forcément immoraux ou décadents.
Or, que ce cache-t-il derrière ces vies sans histoires, cette « décence des petites gens » (sur-jouée par la mère arrivant au tribunal en se traînant… Une longue vie d’ouvriers, vous comprenez, m’sieur le juge), derrière ces petites vies sans histoires rythmées par la légalité (on est des gens sans histoires) et les sacro-saintes valeurs (chez nous, on baisse le ton quand le père parle, c’est sacré)?
Un tombereau d’insensibilité, le laxisme le plus absolu, une indifférence totale pour l’autre, y compris quand il est un tout proche, bref, de l’individualisme au sens le plus abject que certains mettent dans ce mot.
Dans ce procès, le roi est nu, en quelque sorte. Car enfin, comment ces gens ont élevé leur fils? Comme un chat, sans prendre la peine de lui transmettre quoi que ce soit, de faire le travail, de le considérer comme un humain, puisque ça n’entrait pas dans ce qu’exige la légalité. En l’occurrence, ils ont bien dépensé l’argent des allocs pour remplir sa gamelle jusqu’à ses 18 ans, ils lui ont fait prendre l’air (ah les vacances au camping..). Et puisque c’était tacitement autorisé à l’époque, on l’a redressé à coups de nerf de bœuf, on a fait risette avec lui sur les photos à noël, bref, on a fait le job demandé, et à la fin, on demande la rente auxquelles les cotisations donnaient droit, on veut du respect jusqu’à la mort.
Le fils a été moralement détruit? Qu’importe, on ne se met pas dans la peau d’un chat, pas d’anthropomorphisme, il a eu sa gamelle, il doit dire merci… En gros, pour ces gens, ce fils n’était pas un être humain qu’il convient de prendre en compte… Pour preuve, l’obstination de la mère à répéter « son père aimait son fils, j’aimais mon fils, mon fils nous aime » alors que le drame prouve exactement le contraire, qu’ils ne lui ont envoyé que de la peur et qu’il ne ressentait que de la colère… Le type est nié en tant qu’être humain, elle sait ce qu’il ressent, il ressent forcément ce qu’elle pense qu’il ressent.
Et c’est aussi la position de l’avocat général, qui dit clairement à l’accusé qu’il va demander une peine sévère pour avoir osé salir son père, c’est à dire n’avoir pas ressenti de l’amour et de l’affection.
En un mot, l’autosatisfaction permanente de la mère, jusqu’à la nausée, est révélatrice d’une mentalité d’ayant-droit: je ne suis pas sortie de la légalité, j’ai fait ce que l’on m’a demandé à la lettre, je ne peux donc pas avoir quoi que ce soit à me reprocher, et j’ai mes années, j’ai le droit à de la gratitude.
Intéressante aussi la fonction du patriarche pour la mère et même pour la fille.
Car enfin, pourquoi le drame éclate? Par ce qu’il y a une dispute avec le fils, et que les deux harpies réclament la protection du père.
Or, le père est de toute évidence un ultra-violent (finissant son adolescent avec un nerf de bœuf, prêt à l’agresser physiquement pour mettre fin à une conversation..) et qui a pour le coup très certainement agressé physiquement sa femme (on n’imagine pas un tel type régler ses problèmes de couple par le dialogue avec mémère). Le fils, lui, n’a jamais levé la main sur ses propres enfants, jamais sur sa mère (on l’aurait su).
Intéressant, parce qu’elle crie pour être protégée par un type capable de l’agresser physiquement contre un autre dont elle ne risquait rien, sur ce point là.
Qu’est-ce que ça veut dire? Que pour elle, le mari était un PROTECTEUR, au sens le plus vil et le plus scabreux du terme. Non pas un type qui la protège de la violence (un protecteur, ça file des beignes à ses protégés), mais de l’effort de se comporter en adulte, entendre les reproches, mettre les problèmes sur la table… Les coups qu’elle a elle-même certainement pris, elle les considérait certainement comme un tribut, le prix à payer pour pouvoir elle-même frapper par procuration… Car dans cette affaire, c’est elle qui tente d’abréger une conversation par la menace d’un coup de hache… Elle crie, elle hausse le ton pour siffler le protecteur.
Le protecteur était en bout de course, mais elle s’en est foutue, complètement, elle a tenté d’en tirer bénéfice jusqu’à la dernière miette.
C’est ce qui a surpris le fils, d’où la gifle fatale. Elle voulait dire « mais enfin, jamais vous allez vous comporter en adultes, jamais vous allez arrêter de vous réfugier derrière la violence, même en déambulateur vous continuez? »
Encore une chose: il saute aux yeux que personne n’aime personne, dans cette famille, qu’il n’y a aucun amour, qu’il n’y a que des grands mots (la Famille, le Respect, etc…)
La fille? Elle a trouvé le moyen de se faire payer par l’Etat pour buller chez papa-maman (elle est sur place pour s’occuper du père alors qu’il y a des infirmiers qui s’en occupent, et de la mère qui est assez valide pour se rendre au tribunal).
La mère? le moyen de se faire payer par l’Etat une dame de compagnie qui lui épargnera même l’effort de descendre à la boulangerie.
Le Père? Le moyen de faire son petit Duce, son petit coq dans son HLM minable entouré de ses deux poules.
Le seul qui pour le coup, aurait besoin du soutien moral et affectif de la famille, c’est le fils qui affronte un divorce douloureux (il est autonome financièrement, et il est de passage).
Or ça passe très mal, ce genre de demande, dans cette populace sans cœur et dans le fond sans aucun sens de la famille… Preuve les 5 euros de la clef qui vont déclencher le drame… Preuve le curieux besoin de la mère à rappeler qu’à la maison « il allait au congélateur et au frigidaire comme s’il était chez lui », preuve les efforts de la sœur pour vite trouver un appartement au frère pour qu’il dégage et qu’elle retrouve sa chambre.
Bref, ce que ce fait divers dévoile, c’est que les thèses de Michéa sont en vérité des fadaises, et des fadaises très largement admises, malgré ses postures de minoritaire.
Il dévoile aussi une faille, un gouffre, dans la pensée des réacs, lesquelles divisent le monde entre des laxistes libertaires, égoïstes, et les braves gens attachés aux Valeurs et au bonheur de leur progéniture.
La vérité, c’est qu’on peut facilement s’en référer aux sacro-saintes valeurs par laxisme, par paresse, que ces valeurs peuvent servir à merveille une mentalité d’ayant-droit.
votre analyse est aussi atroce que celles de lounès
on voit que vous fréquentez en gros la même humanité,ou que vous prenez plaisir à la regarder grouiller, grenouiller , s’agiter
ceci dit, c’est instructif
avant de venir ici , je sentais bien qu’il y avait quelque chose de vicié ,mais j’avais pas mis le doigt sur le besoin éperdu de reconnaissance , ou plutôt l’exigence de reconnaissance de notre amie (pas la rose !) la fonxion publik et nos amis les fonxionères
effectivement ,lorsqu’on vous lit , on peut relire ensuite les evennements qui surviennent autour de nous et se rendre compte qu’un « serviteur de l’état » est quelqu’un qui EXIGE non pas seulement de la thune ( et même comme guaino ou guéant je sais plus , il trouve que c’est pas cher payé) mais aussi et SURTOUT notre reconnaissance éperdue, définitive et inconditionnelle
pareil pour l’instit des mioches dont le rôle s’est borné à leur poucraver la cervelle en appliquant la méthode globale de lecture imposée par le ministère
en fait le problème majeur , c’est l’absence de fierté qu’on peut retirer de son job
et , ‘fectiv’ment , lorsqu’on fait un job merdeux , on ne peut qu’en ressentir le poids, on exige donc qu’il soit reconnu car c’est « les services publics issus de la libération et que le monde entier nous envie »
lorsque l’electricien qui vient chez moi me répare l’installation merdeuse qui a plus de 60 ans et à laquelle personne ne s’est coltiné depuis , je considère qu’il a lieu d’en être fier
en tout cas plus que le gabellou qui vient faire chier ma femme lorsqu’elle se débat avec les revenus ,les impôts et la succession de ses parents….
Michéa a sur vous cet avantage immense d’avoir vécu ce dont il parle.
Cette vidéo ne dit rien d’autre que ça : le père est un gros con.
tiens , ça renvoie à cette pub d’edf , il y a quelques années
« edf, nous vous devons plus que la lumière »
il fallait comprendre « nous vous donnons la lumière, vous nous êtes redevables d’une dette inépuisable »
c’est ça , par antithèse, « nous vous devons » , ça signifiait « c’est vous qui nous devez quelque chose »
pas illogique en somme,on doit toujours quelque chose à quelqu’un,mais y a des dettes qui ,semble-t-il , ne s’éteignent jamais
d’ailleurs ce vieux rad soc de chirac l’avait dit à propos du vel d’hiv
et on le vérifie tous les jours, toutes les dettes qu’on a accumulé par rapport à d’autres peuples ne peuvent pas s’éteindre
regardez , les arabes nous ont légué l’astronomie, les maths, la médecine, bref, on a une dette imprescriptible à leur égard
pareil, les ricains nous ont libéré
pareil , les services publics font fonctionner ceupéhi….
‘ y a des dettes qui ,semble-t-il , ne s’éteignent jamais »
Elles ne s’éteignent jamais quand celui qui vous rend un service n’est pas censé travailler pour lui, mais pour le bien public.
Vous allez à la boulangerie, tout le monde est d’accord: le boulanger travaille pour nourrir ses enfants, pas les votres. L’avantage, c’est qu’une fois que vous l’avez payé, vous ne lui devez plus rien. Il ne lui viendrait pas à l’idée de vous dire « je nourris vos enfants, j’exige de la reconnaissance ».
L’instit, lui, dans sa tete, il travaille pour le bien public « pour instruire vos enfants »… Il y a donc une dette morale, absolument pas quantifiable, et qui donc ne peut pas se solder… Respect éternel et absolu.. Partant, la moindre critique est vue comme une attaque en règle, une mise au pilori, un lynchage… On a jamais vu des manifs de notaires ou de garagistes réclamant « de la considération », et pourtant dieu sait qu’ils en prennent plein la gueule (en partie à juste titre, mais c’est une autre histoire^^)
« La vérité, c’est qu’on peut facilement s’en référer aux sacro-saintes valeurs par laxisme, par paresse, que ces valeurs peuvent servir à merveille une mentalité d’ayant-droit. »
Ces réacs, qui divisent entre les individualistes divorcées working-girls et les gens pétris d’esprit de famille et altruistes, ne sont-ils pas les pires individualistes que l’on puisse trouver? Tellement individualistes qu’ils considèrent le fait de maintenir une cellule familiale comme un effort, que l’être humain ne peut se sentir naturellement appartenir à un clan ou un pays sans faire un effort sur lui-même?
Il me semble que c’est Hanna Arendt qui disait que l’idéologie fa*sc*iste était un pur produit de la DDHC, car elle partait du principe que l’homme ne pouvait être qu’individualiste et qu’il fallait forcément le guider à coup de trique pour qu’il se sente appartenir corps et âme à sa patrie.
La réalité, c’est que si la sphère individuelle est un composant essentiel de l’humanité, l’être humain est tout autant disposé à appartenir corps et âme à un groupe et se sentir directement agressé si un de ses membres l’est. Et ce de façon naturel, sans se forcer, ce qui explique qu’il est parfaitement possible d’être le dernier des sa*lop*ards et « avoir l’esprit de famille ».