Et c’est là que « la manif pour tous » a un jeu particulièrement trouble. Car, contre toute attente, elle soutient les dispositifs coercitifs légaux qui limitent la liberté d’opinion dans ce domaine. Ainsi, les organisateurs de la manif pour tous expliquent que « le code pénal interdit toute discrimination sur le motif de l’orientation sexuelle. C’est la fierté et l’honneur de notre République que de proclamer ce principe. » Il est toujours amusant de voir les soutiens de la manif pour tous crier à la fin de la liberté d’expression lorsqu’on évoque par le verbe et l’argumentaire leur possible homophobie (c’est à dire lorsqu’on utilise des « moyens privés » à la Ayn Rand) alors que leur organisation soutient les lois « anti-discrimination » qui restreignent, elles, bien réellement la liberté d’expression comme on l’a vu plus haut.
Libéral, nouvelle définition : celui qui s’opposera avec arrogance et mépris à toute opposition de l’étatisme si elle ne correspond pas parfaitement à sa vision immaculée du libéralisme – plutôt que de la soutenir et de l’orienter et, en prime, traitera cette opposition d’idiote utile, oui oui, sans rougir. Parce que lui, tu vois, il pourrait mobiliser en masse sur les vrais sujets et les vraies solutions si on le laissait faire. Un jour. Un grand soir même peut-être. Mais attention, chacun de ses gestes, paroles et surtout méthodes seront libellés (c)Origine Libérale Contrôlée. Sinon il se taira à jamais. Promis. On attend donc de le voir faire le tour des plateaux télé expliquer pourquoi et comment en finir avec la loi Gayssot -avant toute chose- et claquer le beignet à tous les journalistes rien qu’en citant Ayn Rand pour de vrai le doigt en l’air. Parce qu’il est évident que personne n’y a jamais pensé avant lui.
L’Etat tremble d’avance devant tant de pureté. N’en doutons pas.
Mais détaillons pour des soucis de cohérence, puisque c’est le grand mot.
En théorie la rhétorique est juste. Et vice-versa. Mais d’une théorie qui exclue d’emblée toute pratique concrète de la politique, ce qui est ennuyeux. Alors ben sûr on peut choisir de rester dans la théorie pure, ou la chronique, ou la satire. Le problème est que l’auteur se demande s’il doit on non soutenir cette opposition au mariage gay, pire : s’il doit ou non y participer. Ainsi il nous dit par la bande qu’il ne se mobilisera – personne ne le lui demande hein- qu’à une manif libéralement pure. Qui doit bien exister de temps à autre. Dans son appart lorsqu’il reçoit deux amis libéraux pour l’apéro par exemple. Et encore.
Deuxièmement, l’auteur semble souhaiter un certain didactisme, osons-le : une pédagogie libérale, à moins que son article n’ait pour but que de se convaincre lui-même qu’il a bien raison de penser ce qu’il pense, or il parait tout de même un brin impoli de qualifier de troupeau les manifs pour tous (et ce avant même de savoir s’il doit les rejoindre, hein) alors qu’il pourrait trouver là un terreau plus que fertile à de nouveaux adhérents à la cause, ou du moins à la connaissance, libérale. C’est mal parti. Oh, on peut insulter les gens, mais il ne faut pas venir chouiner ensuite que l’opinion est détournée des vrais sujets vrais. Mais voyez-vous, il est cohérent. Il doit se le répéter devant la glace assez souvent.
Troisièmement, et c’est la seule chose qui m’a fait rire, et j’aime rire, c’est le « contre toute attente » dans le paragraphe cité. Contre toute attente, en effet, Frigide Barjot ne demande pas avant toute chose l’abrogation de la loi Gayssot qui réprime les paroles et actes homophobes, racistes et antisémites mon cul sur la commode. Sérieusement. Le libertaré lui est cohérent encore une fois. Et sa cohérence pure aura raison de tous les opinions, arguments, lobbys contraires. Serioulsy, il est dans le sérieux. On ne la lui fait pas. Mes solutions pures maintenant et tout de suite sinon je retiens ma respiration. Il connait bien les gens et le système.
Enfin, et c’est de très loin le point le plus important, d’autant que l’auteur lui-même met le sujet de la loi Gayssot sur la table, il ne semble pas comprendre – mais à sa décharge il est très loin d’être le seul- une seule seconde que ledit mariage gay (et ses suites concrètes dans tous les petits alinéas et jurisprudences à venir) n’est rien d’autre qu’une aggravation et une amplification délirante de la déjà mortifère loi Gayssot qui ne dit pas son nom. Et fondamentalement rien d’autre que ça (pour peu que l’on sache déjà ce qu’était la loi Gayssot dans son essence et ses buts). Donc pour des soucis de cohérence d’une naïveté infinie et malgré le fait qu’il affleure la vérité de toute cette affaire, le clampin en déduit qu’il ne fera rien contre cette loi Gayssot au cube qu’il ne voit même pas comme telle, parce qu’avant tout il faut en finir avec la loi Gayssot.
Mais déjà l’époque à laquelle cette saloperie a été votée, 1990, il devait se trouver un libertaré pour dire qu’il était inutile d’être contre la loi Gayssot, et que le vrai problème c’était la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Mais en 1881, il devait aussi se trouver un libertaré pour dire que le vrai problème c’était l’article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789…On voit donc l’efficacité ébouffirante du libertaré à traiter tout autre opposant que lui à ces délires liberticides d’idiot utile. Et en conclure qu’il ne s’aveugle sur rien.
Encore un peu et il écrirait que l’Histoire lui donnera raison.
Il y a des bolchéviques chez les libéraux comme partout. Le bolchévisme n’est pas un corpus d’idées, c’est une tournure d’esprit, un type d’âme ou d’absence d’âme, un type de rapport au réel. L’ennemi n’est pas celui qui est pour plus ou moins d’Etat ; c’est le bolchévique de droite, de gauche, d’extrême-centre, l’extrémiste du fromage comme celui du dessert.
Pour le coup Vittorio je vous trouve trop sévère. L’analyse présentée ici décortique assez clairement les soubassements idéologiques des principaux représentants de ce mouvement, soubassements qui sont ceux de 99% de la population française nous sommes d’accord. Bidou dans un tweet disait : il reconnaît dans ce texte que l’Eglise n’est pas libérale, ce qui n’est vraiment pas un scoop effectivement.
Pour autant l’analyse se tient, elle est juste et intéressante à lire et à ce titre je suis contente de trouver des jeunes Harry capables de ce type de réflexion.Il y a du progrès comme on dit et il va dans un sens « libéral » ce qui est très bien.Une tête bien faite, plusieurs têtes bien faites, c’est plein d’espérance.
Alors évidemment la conclusion : « je ne fais rien parce que tout ceci n’est pas assez libéral pour moi » est à mon sens erroné et effectivement à ce train là on ne ferait plus rien.Il ne faut pas confondre action politique et lucidité intellectuelle. Mais bon, on peut supposer qu’Harry possède l’intransigeance de la jeunesse…
Bidou dit dans un autre tweet : « Au moins la manif pour tous ne demande que le statu quo. Les raisons n’en sont pas libérales, mais le résultat m’apparaît que si »
Voilà qui est une bonne synthèse de la difficulté à laquelle nous sommes confrontés.
Je pense aussi que le statu quo aurait été la meilleure solution. Ce mariage pour tous n’aura pas beaucoup de conséquence, ni en bien ni en mal. Mais puisque les socialistes, majoritaires, ont les moyens de faire passer la loi quoi qu’il arrive, à mon avis la meilleure chose à faire eut été de laisser pisser…. Pour le dire autrement, ce qui aurait le plus ressemblé à un statu quo, c’est l’indifférence générale.
A quoi ont servi ses manifs pour tous? à permettre à la droite frankistanaise la plus antilébérale qui soit de ramener sa fraise et de monopoliser le crachoir, d’abord.
Ensuite, à permettre à Hollande un incroyable coup stratégique: en forçant pour des raisons électoralistes les leaders de la droite à se montrer dans ces manifs, il compensera en grande partie une cote de popularité catastrophique, le moment venu… C’est exactement le coup qu’a réalisé Mitterrand en 1986 avec l’affaire Malik Oussekine: la majorité des français le jugeaient incapable de gouverner, mais il s’est fait réélire en disant en substance « je ne casse pas des barres, d’accord, mais vous ne voulez quand m’même pas de cette droite là? Moi, au moins, je ne ferais pas grand chose, mais ce sera peinard, je suis moins dangereux que Chirac ».
La droite payera très cher ces manifs. Seuls le Pen père et fille ont flairé le coup. (JMLP a dit qu’il n’était pas la peine de perdre du temps avec n sujet qui intéresse 1% des français, et Marine a compris les désastres électoraux que pouvaient provoquer une manif commune avec FB ou Boutin.)
ces manifs démontrent une chose: il n’y a pas de droite en France, et encore moins de libéraux. En GB, il a fallut deux jours au conservateur Cameron pour faire passer la loi. Les Anglais conservateurs étaient-ils pour où contre? M’est d’avis qu’ils devaient trouver ça loufoque, mais qu’il n’y avait pas de quoi se lever en pleine nuit pour écrire une lettre à sa grand-mère.
C’est très bien de citer Bidou. Je pense d’ailleurs entamer un livre à son honneur, dénommé Les Très Riches Heures de Bidou.
Vous voyez une tête bien faite ? Je vois ce que la France pas-vraiment-libérale produit de plus technocratique dans son libéralisme même.
Ayant évacué de son texte les questions-excusez du peu- de l’enfant, de la PMA de la GPA et -that’s my point- les futurs « problèmes » d’objection de conscience concernant les gender studies dans les écoles (Gayssot^3), sans compter l’acceptation tacite d’une quelconque réalité dans l’expression de « mariage homosexuel » l’auteur en conclut qu’il ne voit aucune raison rationnelle autre que l’homophobie (et se gardant bien d’aller farfouiller dans les réseaux ou la « culture » homo et leurs financement d’une oh toute petite haine viscérale antihétéro – pour ne pas dire autre chose) de s’opposer à ce projet de loi.
Bref il contourne tout ce qui peut amener à « prendre des risques » comme dirait Houellebecq..Pratique, non ?
Allons encore plus loin et abordons les côtes nauséabondes : toujours cette contradiction du libéralisme en application, le fait qu’en dehors de solides bases ethnico-culturelles, celui-ci est mort, c’est pourquoi le libéralisme suisse se porte bien et que l’anglo-saxon va droit dans le mur (avec l’option sécession). Or il me semble que cette cohésion ethnico-culturelle peut se retrouver bien plus dans le terreau des antimariagegays même s’ils ne savent pas eux-mêmes. Bref, pour passer la charrue libérale, il serait temps de comprendre qu’il vaut mieux préserver tant que faire se peu le boeuf ethnique, il n’y a absolument aucun hasard que cette loi cible directement ce type de population et sa destruction lente en relativisant la base de ses valeurs. Et -oups- il faudra en effet que le libéral avale l’idée passablement collectiviste( dans un sens bien compris, de civilisation) d’occident et tout ce que ça implique de pas-purement-libéral pour satisfaire ses désirs individualistes (eux aussi bien compris) plutôt que de camper sur des positions pures ouvrant la porte au collectivisme d’état.
Tout ça est en effet un peu plus compliqué que de réciter du Ayn Rand (dont les définitions sur le racisme citées par l’auteur peuvent bien plus servir les intérêts du collectivisme d’Etat que du libéralisme en application, mais tu vois, le libéral lui il est pas homophobe ni raciste, ouf, même s’il se réserve le droit de déménager dans un endroit sécurisé et de foutre ses gosses dans des écoles, comment dire…).
Vittorio, tu m’excuses si j’ai été un peu direct sur mon premier com ? J’ai forcé le trait, je ne pense pas qu’il y avait du mépris de ta part… Mais la question de la dimension éthnico-culturelle est un bon sujet, je vais rebondir là-dessus dans mon prochain com. Là le devoir m’appelle (j’ai cours…)
C’est maintenant que je me sens agressé. Mais il faut que j’écrive comment pour qu’on me prenne pour un méchant ?
Raaaaah !
L’idéologie de la diversité et de la mixité (dont procède le mariage pour tous) est tout sauf du libéralisme. C’est au contraire de l’intégration forcée qui se pare de vertus démocratiques. Mais la démocratie ce n’est pas la liberté, c’est le pouvoir d’imposer à tous les volontés de quelques minorités.
[citation supprimée, Nicomaque, c’est très bien ces citations au premier degré, tout cela est juste, trop juste, car j’ai autre chose à faire que d’aller expliquer que c’est autre chose que du premier degré dans ma gendarmerie la plus proche, je n’ai pas souligné la naïveté à vouloir en finir avec la loi Gayssot pour avoir à le prouver par une comparution chez les schtroumpfs, même si nous sommes raccord sur le fond – Vittorio]
http://www.institutcoppet.org/2012/11/03/du-conservatisme-et-du-libertarianisme-par-hans-hermann-hoppe/
« Quand tu peux taper tape. Quand tu ne peux pas taper, tape aussi. »
Sun Tzu-Bi-Dou, précepte 23.
Je suis surpris par ce déchaînement de sarcasmes et de mépris… Il y a d’autres cibles à viser, bien plus nocives et beaucoup mieux organisées. Vous perdez votre temps. Cet article était nuancé, juste sur certains points et loin de la soupe qu’on nous sert d’habitude sur ces sujets. Certes, je vous l’accorde, il était maladroit. Déjà le titre : une manif antilibérale. C’est idiot car le mot libéralisme mis à toutes les sauces ne veut plus rien dire et nous éloigne des sujets de fond. Je remarque que Ron Paul, qui vient de créer un think-tank aux USA, n’utilise JAMAIS de termes en isme. Il a ainsi une chance d’être écouté par le plus grand nombre. Ensuite, c’est vrai, l’article passe à côté des enjeux anthropologiques profonds de ce débat (théorie du genre etc.) et il ne voit pas que les partisans du mariage gay réclament, eux aussi, des droits-créances.
Mais il a tout à fait raison de remarquer que les leaders de cette « manif pour tous » sont aveugles. Ils veulent défendre la civilisation mais ne voient pas que la sociale-démocratie détruit les bases mêmes de la civilisation : l’entreprise, l’école, la famille, les églises. Ils demandent à l’Etat de défendre le christianisme et la loi naturelle comme au bon vieux temps sans comprendre que l’Etat sert les intérêts de minorités bien plus puissantes qu’eux. Comment peut-on dès lors faire confiance aux Tugdual Derville, Boutin, Poisson et Barjot pour conduire ce mouvement de contestation dans la bonne voie ? Pour ma part, je n’y crois pas un seul instant. Ils sont dans la même logique étatiste que leurs adversaires et ils jouent leur jeu, le jeu de la prise du pouvoir, la comédie des élections et autres fadaises pour ensuite imposer à tout le monde les mêmes mesures coercitives fiscales et protectionnistes, les mêmes illusions écologistes et collectivistes, le même va-t-en guerre contre tous les ennemis du bien et de la démocratie etc. Je soutiens la cause mais je ne suivrai pas ce mouvement qui est condamné à tourner en rond et à se refermer sur ses obsessions paranoïaques et liberticides. Pour faire de la politique, il faut une autre vision, plus large, il faut des principes généraux capables de fonder une société à la fois libre, pacifique et prospère. On en est très très loin…
Il n’y a que dans le monde des idées que les questions peuvent se poser toutes en même temps. Je ne crois pas que nous ayons à fonder une société ; il faut faire avec celle qui existe. Et dans celle qui existe, le libéralisme ne se fait pas naturellement, comme un bien qui serait diffusif de soi, encore moins se fait-elle par la démocratie d’opinion. Le libéralisme ne convainc même pas : nous savons depuis Bastiat que les sophismes économiques renaissent inlassablement. Toujours le salarié trouve qu’il faut préserver un emploi existant, fût-ce en y consacrant des sommes qui pourraient créer deux emplois ailleurs. Toujours Bitru trouve qu’il faut « acheter français », sans comprendre que consacrer de la richesse à acheter chez soi plus cher ce qu’on peut acheter ailleurs moins cher est idiot et là encore détruit de la richesse et de l’emploi. On serait bien en peine de trouver un seul endroit où la « relance par la consommation » aurait fonctionné depuis un demi-siècle, mais n’importe quel abruti qui écoute BFM-business vous la balance dans les dents inlassablement, même quand vous lui démontrez par A+B que c’est une vieille ficelle de la bande à Todd, Minc, Attali et autres faux économistes multicartes de la foire médiatique.
Il faut donc bien commencer par un point plutôt qu’un autre, et si possible un point qui ne suscite pas trop des incompréhensions radicales et toujours renaissantes comme celles citées ci-dessus. Avec ce mariage pour tous, un point d’appui est donné pour contester le socialisme, ou disons un socialisme plus socialiste que les autres, plus proche encore de l’essence du socialisme, qui désire avoir en face de lui non des individus, mais des unités dépourvues de capacité de résistance à une expression collective que les socialistes contrôlent.
Et il faut aussi une certaine duplicité : dans l’impossibilité de convaincre largement, il faut avancer masqué. Certes il faudrait avoir la peau de la sécu, celle de la retraite par répartition, et licencier au bas mot la moitié des fonctionnaires tout en privatisant EDF et La Poste. Mais politiquement, justement, vous ne trouverez pas de moyen de vendre ça à l’électeur comme un programme. Au plus vous pourrez le galvaniser avec des mots flatteurs (la liberté, la responsabilité, voire la récompense pécuniaire de ses efforts) et le rassurer sur le reste. Une fois au pouvoir, peut-être pourrez vous faire la moitié de votre programme réel avec une certaine habileté manoeuvrière, en tenant ferme des troupes qui même à droite seront rétives et lâches, en profitant de circonstances diverses qu’il faut espérer propices ; et pas en imposant vos principes d’en haut ; et le tout en récoltant au bout du compte de l’ingratitude.
Du Thatchérisme quoi. Contre la gauche, contre son propre camp.
Tenir sur ses principes, ce n’est pas les imposer par la raison, ni même les faire comprendre, encore moins les réclamer comme des réquisitions préalables. Car ces réquisitions préalables, elle ne seront jamais remplies, ou jamais assez remplies.
C’est la perpétuelle incompréhension de ce dernier point pourtant très simple qui est insupportable chez certains libéraux prompts à dogmatiser dans la généralité en traquant les déviants.
Un autre chemin est encore moins libéral-à-principes-compatible : c’est la dictature. Après tout, le seul pays connu à être sorti d’un système de retraite par répartition comparable au nôtre, c’est le Chili de notre bon général Pinochet…
On peut imaginer des degrés, des mélanges, des solutions bâtardes entre ces deux extrêmes que sont la dictature et l’utilisation cynique d’une démocratie d’opinion. La seule chose impossible, la seule chose qui n’arrivera pas, la seule chose qu’il soit complètement vain de poursuivre, c’est un ordre idéal où après avoir convaincu chacun des bienfaits du libéralisme en en présentant les principes d’airain, ce libéralisme s’imposerait naturellement, sans contrainte, en parfaite raison, sans susciter de résistances autres que rageuses et impuissantes d’une minorité sans importance, les peuples abandonnant l’illusion politique et collective au profit d’un anar-capitalisme heureux. Les utopies sont utiles dans leur genre, mais elles n’ont pas de lieu.
Le mal existe, il faut lui laisser sa part et tâcher de l’utiliser au bien.
Intéressante analyse Nicolas, mais pas de Thatcher sans Hayek, ni de Pinochet sans Friedman, faudrait pas l’oublier.
Je vous trouve hélas bien anti-intellectualistes sur Ilys. Un travers classique de la droite… que dis-je, une faiblesse fatale. C’est précisément à cause de cela que la droite est à la traîne de la gauche depuis des années (depuis la fin du XIXe siècle, la montée en puissance du socialisme et la disparition des Bastiat et autres fins lettrés de l’école des économistes de Paris). Tout au contraire de vous, mes amis, je crois que les idées et les idées seulement changent le monde.
Cela dit, je suis bien d’accord avec vous sur un point Nicolas : si on veut réellement influencer les événements, on doit aller au-delà d’un simple énoncé de principes, et se lancer dans l’étude concrète des situations politiques réelles. Mais les principes justement, je ne les trouve pas énoncés correctement (et même pas du tout)dans les déclarations des leaders de cette manif pour tous. D’où mon grand scepticisme quant à la suite de ce mouvement.
A lire aussi, une réponse à Jeff Belmont :
http://www.contrepoints.org/2013/04/21/122261-manif-pour-tous-antiliberale-reponse-a-jeff-belmont
Et une présentation du nouveau Ron Paul Institute : http://www.institutcoppet.org/blog/archives/520
Ouais enfin, avec vos conneries de mariage entre tafioles, vous avez oublié que hier, c’était l’anniversaire de tonton!
Alors bon anniv. XP, on pense bien à toi aujourd’hui cher ami.
Heu en fait c’était pas tonton XP mais hum un autre membre d’une famille germanisante…J’suis pas sûre que ce soit vraiment un super plan de fêter cet anniv là, j’ai comme un léger doute… vraiment.
Tonton, c’est tonton! IL faut avoir un peu le sens de la famille, je pense…
Si on ne respecte plus rien, si on n’a plus aucune valeur, on va dans le mur tout droit.
C’est pas tonton XP ? Pffff…
Bon, la loi est voté, en principe cette histoire de Mariage pour tous est terminée, mais je crois que le mal est fait. La Droite va payer très cher cette plaisanterie. Ella a sauté à pied joint dans le piège tendu par Hollande, et ça va être difficile de remonter la pente.
Ce mariage pour tous, c’est la technique Mitterrand appliquée à la lettre: bilan désastreux, mais habilement compensée par une ringardisation de la droite… Maintenant, chaque fois qu’un leader de la Droite va prendre le micro, il y aura l’ombre de FB et de Boutin derrière.
Vous oubliez la crise, la colère, la baisse de la qualité de vie ; le mariage gay n’est qu’un prétexte pour exprimer un ras le bol général. Des gens n’ayant absolument pas l’habitude des manifestations et de la contestation se sont trouvés une école de l’agit-prop grâce à cette stupide loi sur le mariage gay (qui fera toujours autant rire). Maintenant ça embrayera beaucoup plus facilement sur tout un tas de sujets. Et il se pourrait même qu’on n’idéalise autant la police dans les milieux de droite après ces campagnes de répression.
Je pense que le quinquennat de Hollande va être très difficile pour le PS.
Certes, je ne dis pas que ça se passera comme ça forcément, que le match est joué, mais Hollande vient de gagner un Set… Cette colère généralisée, il ne pouvait rien arriver de mieux à Hollande qu’elle soit incarnée par Barjot et Boutin…. Je reviens à Mitterrand: le mec était très largement jugé incompétent, en dessous du Job. Mais il s’en ai sorti en faisant en sorte que le ras le Bol se confonde avec la figure de Pasqua.
Mitterrand a commencé par soviétiser la France, au bout de deux ans c’était tellement le bordel, qu’il a fait marche arrière, et pourtant il n’a jamais atteint le niveau de popularité de Hollande. A l’époque la France avait beaucoup plus de marge de manœuvre, on pouvait encore se permettre des excentricités. Aujourd’hui l’exemple des pays voisins montre que nous sommes au bord du gouffre et que la marge est faible. On ne pardonnera rien à Hollande.
Peut-être que vous avez raison et que mes références datent un peu.
Frigide Barjot risque d’être pour Hollande ce que Le Pen a été pour Mitterrand: à lui de faire que la sauce Barjot ne retombe pas, et que les leaders de la droite soient obligés de promettre à leurs électeurs qu’ils reviendront sur la loi… il ne lui restera plus qu’à dire « Ok, je suis pas terrible comme Président, mais les autres, ce sont des barges, on ne sait pas comment ça finira avec eux ».
Le mariage gay tout le monde l’a déjà oublié, ce n’est pas le sujet.
L’ombre de FB et de Boutin derrière, c’est très bien. Si on continue de pousser à faire un mauvais sort aux leaders de la droite, comme hier avec Copé, ou à traiter l’opposition de « factieuse », peut-être qu’elle n’aura plus autant envie de courir après l’extrême-gauche… A traiter tout le monde de facho, le PS jette l’UMP dans les bras du FN.
Sauf que FB et Boutin n’ont pas des profils de fachottes, mais de connes. Ce n’est pas la même chose.
« le mariage gay n’est qu’un prétexte pour exprimer un ras le bol général »
J’y ai pensé à ça, mais je ne trouve pas l’hypothèse convaincante à 100%. XP a posé une bonne problématique avec le cas britannique, où les conservateurs et la droite de manière générale ont laissé passer le mariage gay comme une lettre à la poste.
Or, objectivement je ne pense pas que l’on puisse affirmer que les britanniques ont moins de raisons d’en avoir ras-le-bol que les français, les problèmes sont peu ou prou les mêmes dans toute l’Europe occidentale: récession, mesures de rigueurs, immigration, criminalité allogène…
Mais pendant que les français débattaient du mariage pour tous, les britanniques eux, débattaient d’immigration zéro, de dénoncer la Convention Européenne des Droits de l’Homme pour pouvoir mener à bien des politiques en matière migratoire et de répression de la délinquance…des sujets qui ont franchement un peu plus de gueule il faut l’avouer, et ce pendant que le gouvernement s’attachait à réduire considérablement l’immigration.
Non, sérieusement je ne démord pas du fait qu’il y a un côté malsain à un tel acharnement au mariage pour tous, et que cela n’est pas la traduction d’un contexte. Bien sûr, rentrer dans le lard de la gauche et lui montrer qu’elle n’a pas la marge de manoeuvre pour assouvir tous ses fantasmes, c’est toujours utile. Mais là…certains, on dirait des muzz devant qui on a déchiré une page du coran.
Sauf que le mouvement n’avait rien à voir avec le mariage pour tous, qui n’a servi que de déclencheur et je pense que la gauche a été sidérée par son ampleur. Hollande a fait cadeau au peuple de droite d’une culture de la contestation. Tout montre que la droite (au sens du « pays réel) est en train de piéger la gauche en retournant toutes ses techniques de subversion. Et penser une seconde qu’Hollande peut encore rebondir… lol. Il est complètement cramé et cette affaire n’a fait que l’enfoncer définitivement.
Hollande a autant de chance d’être réélu en 2017 que Giscard.
Entre nous, le problème n’est pas de savoir si Hollande va être élu ou pas en 2017. Depuis même son élection, il était certain qu’il ne tiendrait pas la longueur.
Le problème est plutôt de savoir quand démarreront les premières véritables émeutes, qui seront les meneurs, qui, dans la tourmente va émerger comme alternative possible et quelle sera la voie proposée.
Sans être sûr de rien, même si la Droite traditionnelle peut donner l’impression de se comporter comme des muzz, lorsqu’il faudra rétablir l’ordre (pas le républicain hein….), casser la racaille, enfermer les gauchos, dissoudre les myriades d’assoces subventionnées et apporter des remèdes économiques de cheval alors que le taux de chomage aura atteint des sommets insupportables, j’espère que la vitalité des occidentaux de France nous surprendra.
« casser la racaille, enfermer les gauchos »
A ce propos, il ne faudrait surtout pas oublier une chose: ce sont les gens comme nous, doux et pacifiques, n’agressant jamais personne, retenant nos colères le plus possible et payant nos impôts qui sommes anormaux, qui sommes habitués depuis notre naissance à accomplir des efforts surhumains sur nous-même. Pas les racailles. La violence de ces gens n’est absolument pas le signe d’une virilité supérieure, mais celles de gens qui ne font aucun travail sur eux-mêmes, qui ne se remettent jamais en question…bref pour le dire autrement des sauvages quoi.
Cela signifie qu’il est beaucoup plus facile que ce que l’on pourrait croire pour les fds de se « revitaliser », de devenir aussi violent que eux, et si la Providence le veut bien leur mettre une raclée définitive. Car se comporter comme des racailles est ce que nous sommes à la base, il s’agira donc d’abandonner des capacités, pas d’en acquérir, ce qui est infiniment plus facile.
Le gros problème des occidentaux, c’est qu’ils en sont venus à considérer la violence comme « anormale », alors que la réalité terrestre est l’exacte inverse. Tout n’est qu’une question de force exercée et de force inverse rencontrée. Et moi je me fais souvent cette question: ces allogènes que l’on surprotège à coup de politiques coûtant des milliards et d’associations, à qui l’on pardonne tout, à qui l’on applique une justice laxiste, qui ont toujours été habitué à que les blancs baissent les yeux devant eux, habitués à ce que dès que des blancs se révoltent ils soient condamnées à de lourdes peines pour des faits qui ne valent pour eux que du sursis…que se passerait-il si les rapports de forces s’inversaient? Que se passerait-il si du jour au lendemain ils se retrouvent face à des fds la bave au lèvre criant « A mort, tuez-les tous », eux qui ont toujours été habitué à ne jamais rencontrer une force contraire à la mesure de leur haine? On ne peut pas vraiment prédire, mais mon petit doigt me dit que l’on aurait alors pas à faire à une guerre civile aussi longue et terrible que l’on voudrait bien le croire.
Alors pour éviter ça, les lèches-babouches n’auront plus qu’à hurler à la non-chance des blancs de remporter une guerre face aux virils allogènes (mon oeil oui), à menacer de la Yougoslavie et du Liban (situations incomparables car un tel différentiel de rapports de force tel qu’on le connait en France est unique dans l’histoire de l’humanité, messieurs les CAB), à invoquer l’intervention imminente des forces mondialistes…bref, le système actuel a encore de très nombreuses ressources.
Les résultats viennent de tomber. Si Cameron s’est soudainement engagé à combattre l’immigration et l’UE, c’est qu’il devait avoir les sondages en mains : l’Ukip vient de faire 26% au lieu des 14% attendus.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/grande-bretagne-l-ukip-le-parti-populiste-qui-monte_1246020.html
Après, impossible de savoir réellement quel a été le poids du mariage gay dans ce vote, probablement secondaire, mais les contestations existaient (une pétition de 500 000 signatures contre), mais n’ont pas réussies à se fédérer.
Yes, You Keep!
« (une pétition de 500 000 signatures contre »
C’est à dire rien. Dupont Aignan doit pouvoir y arriver es doigts dans le nez, avec au moins deux ou trois de ses marottes.
La vérité, c’est qu’ils n’ont pas de Frigide Mélenchon, en GB… Peut-être un Jean-Luc Barjot, mais il ne doit pas peser lourd^^