Communiqué de Bidou, président du Parti Doux :
Bidoliens, bidoliennes,
Doux, douces, doucettes, douceâtres, doucereuses,
Mignons, mignonnes, mignonnettes,L’émotion suscitée par l’affaire Cahuzac est légitime. Il faut l’entendre et y répondre d’une manière républicaine, citoyenne, qui ne laisse aucune place au populisme, hydre toujours menaçante.
Un homme est exposé à la vindicte populaire, la proie des chiens, sa famille vit avec la peur de le retrouver suicidé de trois balles dans le pied alors qu’il n’a cherché qu’à échapper aux impôts dont chacun s’accorde à trouver qu’ils sont excessifs.
Est-ce juste ? est-ce digne ? ne faut-il pas faire cesser ce scandale ?
La réponse pour tout politique responsable ne peut être qu’un « oui » vibrant et sonore.
Aussi le parti doux, dans un souci de transparence, va proposer au Premier Ministre — qui lui même est d’un naturel très transparent — de créer des salles de fraude fiscale sur le même modèle que les salles de shoot pour les drogués.
La première salle sera installée au plus près des amis socialiste de Jérôme Cahuzac et Jean-Jacques Augier, dans le 7e arrondissement de Paris. J’ai moi-même écrit à Rachida Dati, la coquine, et elle m’a donné son accord de principe. Si l’expérience est concluante, nous installerons d’autres salles dans le 6e, à Neuilly-sur-Seine et Boulogne-Billancourt, toutes terres d’habitation, à défaut d’élection, des élus socialistes. L’été deux salles mobiles seront envoyées l’une sur l’Île de Ré, l’autre sur la Côte d’Azur et en Corse.
Dans ces salles de fraude fiscale, des conseillers patrimoniaux, des banquiers de toutes les nationalités, des avocats fiscalistes et même des fonctionnaires de Bercy permettront que la fraude fiscale des élus soit faite dans la dignité, la propreté morale et surtout dans la sécurité judiciaire. Ainsi députés, sénateurs, présidents d’agglomération, énarques, inspecteurs des finances et autres maires de villes moyennes pourront en toute légalité et en toute transparence pratiquer la fraude fiscale, cela dans dans un endroit sûr, contrôlé, d’où les journalistes de Médiapart et du Canard enchaîné seront bannis.
Les riverains consultés ne trouvent pas l’idée mauvaise. La perspective de ramasser des valises de billets vides, des cartes bleues fournies par la Quatar périmées ou des écrins Cartier éventrés dans les caniveaux ne semble pas les déranger : rien de tout cela n’est au-delà de ce qu’on peut raisonnablement attendre d’eux pour aider à cette grande cause nationale.
Assez d’affaires ! assez de suspicion ! ensemble retrouvons le doux temps où ces affaires ne sortaient jamais dans aucune presse, où les ministres étaient « intègres » comme l’a spirituellement dit M. Moscovici récemment, et où ceux qui votaient les impôts pouvait sans trembler d’une terreur indigne de notre République les faire payer par les autres en y échappant eux-mêmes.
Par la douceur, nous vaincrons !
Excellent.
Vous avez parfaitement saisi notre époque.