7 réflexions sur « RIP »

  1. Jacqueline Yule

    Il est arrivé que des syndicalistes fassent une grève de la faim et que Margaret les laisse crever de faim. En France cela n’aurait pas été possible, car il existe une loi qui punit la non-assistance à personne en danger.

    Margaret a modernisé son pays en le faisant entrer de force dans une nouvelle ère industrielle. Dans le monde nouveau où nous vivons, ce monde cynique, faussement policé mais vraiment violent, ce monde « pacifié » mais de guerre totale, à l’assaut duquel Margaret a armé son pays, une lutte larvée, de tous contre tous – et sans aucune possibilité d’une île – une lutte pour la survie, fait rage, qui exige avant tout des hommes qu’ils renoncent à affronter les problèmes – car affronter un problème c’est déjà lui reconnaître un droit d’existence – et développent des capacités d’adaptation. Oui, ce sont les politiques du type Thatcher qui mettent les ouvriers occidentaux en concurrence directe avec les ouvriers du tiers-monde. L’Occident, au jeu de la survie, s’en sortira-t-il ? Ou bien deviendra-t-il un tiers-monde comme les autres ? Suspense. Que le plus méchant gagne…

  2. Nel Tus

    « Oui, ce sont les politiques du type Thatcher qui mettent les ouvriers occidentaux en concurrence directe avec les ouvriers du tiers-monde. »

    Si je vous suis, vous êtes en train de dire que c’est Tchatcher qui est responsable de la mondialisation? (i.e.: le coût des transports et communications rendu négligeable devant celui de l’humain)

    Faire face aux nouvelles règles du jeu commercial tel qu’il s’est révélé à partir du XXe siècle, c’est justement « affronter [LE] problème » comme vous dites. Et non pas persister dans des conceptions du rapport territoire-travail-marché obsolètes comme les gouvernements Sarkozy hier et Hollande aujourd’hui le font. (Prolonger artificiellement l’agonie des usines en faillite, plomber de taxes celles qui fonctionnent encore…)

    C’est justement si la France reste dans son optique de développement économique rigide des années 30 qu’elle finira par devenir un tiers-monde: c’est à dire une bulle en marge de la planète, de ses réseaux commerciaux et politiques. Une bulle arriérée, qui n’arrivera plus à rattraper son retard et qui n’attirera plus aucun investisseur sur ses territoires.

    1. Jacqueline Yule

      Pas l’unique responsable, non. L’un de ses nombreux acteurs historiques…

      J’ai une petite blague à votre service. Pourquoi à votre avis la préservation de la cellule familiale et de la communauté juive sont-elles les deux grands piliers du libéralisme d’aujourd’hui ? Parce qu’il s’agit-là sans doute des deux sortes de protectionnismes les plus solides au monde. ^^

      Echanger, commercer, c’est très bien. Mais encore une fois si vous n’avez rien à échanger ni à commercer avec autrui, quand vous vous présentez sur la place du marché, toutes vos excellentes prédispositions du monde à l’ouverture à l’autre et à l’échange se révèlent totalement vaines.

      Qui est celui qui gagne à se présenter sur la place du marché ? C’est celui qui aura auparavant accumulé un capital.

      Lorsque je parle de capital je ne pense par uniquement à des biens de consommation ou de l’argent, je pense aussi à des aptitudes diverses – notamment celles qui permettent de rendre des services.

      Illustration : celui qui aura reçu d’une bonne éducation et d’une famille aimante, une solide confiance en lui-même et en ses propres facultés, sera bien inspiré d’aller faire fructifier de telles qualités d’esprit et de cœur hors de sa famille. Celui qui travaille pour le bien de sa communauté d’origine et parce qu’il entend défendre un art de vivre et une vision du monde qui le caractérisent, celui-là sera d’autant plus difficile à vaincre pour ses concurrents.

      Voilà, je viens de définir l’intérêt de la défense des frontières à l’intérieur-même d’un marché global : lorsque vous avez quelque chose à vendre, vous devez travailler à la défense de vos intérêts-propres, et par extension à la défense de l’intérêt du groupe quelconque auquel vous appartenez, ce qui implique que vous devez pouvoir compter sur une certaine opacité des frontières qui entourent et définissent votre propre système de production (qu’il s’agisse d’une PME, d’une communauté religieuse, d’une nation ou d’un groupe de nations) vis-à-vis du concurrent. En d’autre terme, lorsque vous marchandez, pour faire monter le prix des denrées que vous vendez, il faut que vous ayez les moyens de cacher à votre client leur coût exact de production et la marge bénéficiaire que vous espérez faire dessus à ses dépends. Par extension, si vous tenez réellement à votre boutique (que cette « boutique » soit un stand de tir de fléchettes ou un groupe de nations), tous les moyens sont bons pour défendre ses intérêts. Et dans ce cadre-là de l’intérêt comme objectif unique, l’idéologie ne peut être qu’un moyen – non une fin en soi. A titre d’exemple, voyez les chinois qui se disent encore aujourd’hui communistes… cela ne les empêche pas de faire du profit. Ni les Saoudiens, tout musulmans qu’ils soient. Ce que ces gens ont en plus de nous c’est qu’ils sont soudés entre eux contre nous, quoi qu’il arrive. Et le marché aime ça.

      Autre exemple (encore plus poussé) : nous autres être humains qui déambulons à tout-va, et nous nourrissons intellectuellement, affectivement, d’échanges divers, mangeons, respirons, rejetons nos impuretés pour maintenir notre corps en vie… croyez-vous que pour souscrire aux « terribles » lois du libéralisme, il nous faille nous dépouiller de nos vêtements, nous arracher la peau ? Non bien sûr : les vêtements sont l’un des médiums de la communication entre les êtres humains, et notre peau qui nous isole du monde est aussi une magnifique métaphore des bienfaits inhérents à la préservation des frontières : notre peau qui nous préserve du monde est aussi le moyen le plus intime de tous par lequel il nous est permis de l’embrasser, de le toucher, de l’appréhender.

      1. Jacqueline Yule

        Il existe potentiellement une infinité de protectionnismes possibles. On peut se protéger intelligemment ou non de la concurrence. On peut décider de vendre des paquets d’allumettes aux chinois 100x le prix qu’eux les proposent, et puis on peut aussi essayer de développer des industries de pointes ciblées pour le consommateur aisé&blasé que ne manquera pas de devenir le chinois moyen d’ici peu. En revanche on ne peut pas ne pas se protéger. Personne ne fait ça. Pas même les américains.

        Ne pas se protéger, et cela sous de fallacieux prétextes ultralibéraux, c’est juste du pur suicide idéologique ! Un truc de maniaques de la théorie économique de Duschmoll qui seraient incapables de vendre un cageot de tomates sur un marché italien.

      2. Nel Tus

        Ecoutez Jacqueline, qu’est-ce que la protection de la cellule familiale juive a à faire dans la conversation que nous avons entamée? Vous savez, j’arrive à lire Genette dans le texte, mais alors vous, je n’arrive vraiment pas à savoir où vous voulez en venir et quels sont vos arguments. Alors soit vous êtes un rhéteur hors pair, soit vous êtes un imbécile parce que vous avez réussi à me perdre, là. Et puis c’est que c’est long tout ce baratin! Alors faites faire un régime à vos discours ou restons-en là. D’ailleurs, j’ai un dernier cageot de tomates à écouler sur le marché de Florence, moi.

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