Aujourd’hui, conf’ universitaire avec l’inspecteur Moustache en guise de guest star. Le bonhomme n’a pas moins l’air de ce qu’il est en vrai qu’à la télévision. Ses centres d’intérêt, ses amis et ses ennemis sont les mêmes ; les merveilleux Arabes musulmans (surtout les Algériens), les méchants patrons, particulièrement ceux qui possèdent la presse (mais les autres aussi), les sales Blancs colonialistes, les gentils Arabes musulmans (surtout les Algériens), Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, les abonnés à son canard en ligne pour retraités de l’éducation nationale, les gentils Arabes musulmans (surtout les Algériens), les Américains, les frontistes, et les gentils Arabes musulmans (surtout les Algériens). Malheureusement, Zemmour n’est pas là pour le faire sortir de ses gonds, l’interrompre dans ses monologues, lui faire cracher ses menaces et jeter son regard venimeux de tchékiste impuissant pesant 42 kilos.
Les autres sujets ne l’intéressent vraisemblablement pas des masses. Deux heures de discours sans contradiction aucune ; c’est la loi du genre. Il est affligé d’un sien camarade né à peu près au même endroit à la même époque et pensant à peu près exactement la même chose. Un type moins inintéressant cependant, qui s’est tout de même presque excusé d’avoir prononcé une phrase qui aurait pu laisser à penser qu’Albert Camus ne haïssait pas intégralement la droite…
Au menu, mélo de communiste islamocompatible, larmes de crocodile sur le compte de Papy Indignez-mou, auto-promotion commerciale et vitupération anticapitaliste. Sous les applaudissements. Y compris les miens, du moins les deux ou trois premières fois, parce que je suis un garçon bien élevé.
Seul « temps fort » de l’évènement, une étudiante vraisemblablement musulmane l’interpelle avec un reste d’accent blédard pour lui signifier que son laïcisme gauchiste est une idéologie morte et enterrée, qu’elle restera pour sa part islamic for life, qu’importent ses sermons d’obsolète idéologue. La moustache bégaye et s’empourpre ; il comprend… Il ne voudrait pas passer pour… Il respecte… Froid sur la salle.
Et pour cause, en dépit des dizaines d’affiches placardées dans toute l’école, le public est composé à 90% de vieillards à chandail des deux sexes, costumés, poudrés et permanentés pour l’occasion. Mon voisin – un mediaprout fanboy ! – raille son héros qui nous sert du « vous qui êtes jeunes » et autres « votre génération de révoltés », la majorité des auditeurs étant plus âgée que lui. Renseignement pris, nous sommes seulement trois sur les quarante gus de ma promo à savoir qui est ce type et ce qu’il a fait. Rassurant, quelque part.
À l’issue d’un énième laïus humaniste – Ô combien original et courageux on s’en doute -, je me suis souvenu d’un mot d’XP qui disait en somme qu’il était heureux que la presse et la télévision soient aux mains des marchands d’armes plutôt qu’entre celles des sectateurs de France Inter ; parce qu’on aurait, dans le cas contraire, à supporter la bobine de l’inspecteur Moustache ou celle d’Albert Jacquard chaque soir sur toutes les chaînes à l’heure de l’apéro. XP a probablement tous les défauts du monde, mais c’était pour ainsi dire assez finement observé ; la Moustache et son pote ont bien passé 45 minutes à accabler tout à la fois et dans le désordre : le « divertissement qui éloigne les gens des vrais sujets » au détriment de « l’information sérieuse », dont on sentait bien qu’ils étaient convaincus d’être les seuls fournisseurs agréés ou pas loin, les « consommateurs abrutis » et les mauvais jeunes rétifs à la « vraie culture », dont on sentait bien qu’ils étaient convaincus d’être les seuls dépositaires ou pas loin, les autres journalistes, les salauds qui ont du succès et plaisent à l’opinion, et surtout les « riches » qui mettent leur pognon dans les « paradis fiscaux » plutôt que de subventionner via l’impôt la presse d’extrême-gauche et les MJC de la Courneuve.
La conférence s’est largement structurée autour du thème « Camus, le porte-parole du peuple », dont l’ami Moustache a bien entendu repris seul le flambeau, du moins était-on obligeamment invités à le comprendre. Camus la plume des pauvres, Camus la plume des opprimés, Camus l’écrivain des petits et surtout, comme cela nous a été amplement répété, « Camus, celui qui prête ses mots à ceux qui n’en ont pas » ; applaudissements nourris de la part des gosses de notables locaux et des retraités. À la toute fin, un petit vieux qui se trouve faire partie de ces humbles qui n’ont pas les mots s’empare inconsidérément de la parole pour s’en prendre de manière brouillonne et décousue aux conférenciers. Huées du public, rires méprisants, commentaires désobligeants lâchés suffisamment forts pour être entendus, le tout de la part des mêmes qui applaudissaient extatiquement moins d’une minute plus tôt les envolées populistes du Ayrton Senna de la philosophie. « C’est sûrement un gars du FN », dit mon voisin. Auquel on coupe finalement la parole pour mieux l’achever en lui citant de nouveau une tirade interminable sur la nécessité de l’expression libre, des bienfaits de la démocratie et que sais-je encore, je n’écoutais plus. Rideau.
Si j’avais « probablement tous les défauts du monde », mon cher Hank, c’est le souvenir d’une analyse poussiéreuse de Zemmour, Finkielkraut ou Deslsol qui vous aiderait à comprendre ce que dit vraiment Edwy Plenel… Pas une des miennes.
Mais enfin libre à vous d’affirmer que j’ai « finement observé sur ce coup-là »…. Et citez poi quelques exemples où c’est Zemmour, qui a « finement observé » assez pour vous faire avancer.
Huhu, il ne faut pas vous vexer pour si peu, c’est un clin d’œil ! Une manière de prendre votre défense tout en vous taquinant, de manière à ce qu’on ne croit pas que je vous cire les pompes pour le principe. ^^
Je ne me vexe pas, j’explique.
Si j’ai l’air d’avoir « tous les défauts du monde », c’est parce que n’écris pas pour réciter mes cours, transmettre une idéologie, mais précisément pour « observer finement »? et partant, flinguer tous les lieux communs, ceux dans lesquels se roulent les admirateurs de Plenel mais aussi ceux de Zemmour…
Alors forcément, dans ces conditions, à ferailler tous le temps, on peut donner l’impression d’avoir « tous les défauts du monde ».
Ce que je veux vous dire, c’est qu’entre la démarche d’un Plenel qui se fait applaudir par des instituteurs en retraite lobotomiséS et un clône de Zemmour, ou Finkielkraut, ou Muray qui vient se faire applaudir dans la réacosphère, il y a une différence de degré, mais pas de nature.
Maintenant, rapondez à ma question:qu’est-ce que Zemmour vous a fait comprendre sur Plenel que vous n’aviez pas compris depuis vos dix-huit-ans?
De la part de Zemmour au sujet de Plenel : rien de particulier en ce qui concerne la psychologie profonde de ce dernier. Reste le côté « c’est un militant politique de toujours et pas une conscience universelle »… Mais ça, c’était assez évident, et pas plus il y a dix ans qu’aujourd’hui je n’aurais eu besoin d’un commentaire quelconque sur le sujet. Non, je reconnais bien volontiers – c’était l’objet du clin d’œil – que l’essentiel des choses véritablement intéressantes à vérifier en direct au sujet de ce monsieur ont été traitées sur Ilys il y a plusieurs années. Jusqu’au profil de son public, cerise sur la gâteau.
Pour ce qui est de Zemmour lui-même, de Finkielkraut ou de Muray, rassurez-vous XP, ça fait belle lurette que je suis passé à autre chose, tout en leur conservant – en dépit d’un gros paquet de dissentiments – une sympathie quasiment intacte. Je me constitue une bibliothèque, pas un arbre généalogique à la gloire de grands-pères de substitution. ^^
Je suis exactement dans le ùême état d’esprit que vous:je leur conserve une sympathie intacte. D’ailleurs, il n’y a rien à leur reprocher. Ils ont donné ce qu’ils avaient et ce qu’ils pouvaient à un moment donné, et c’est très bien. Ce qui m’agace, ce sont leurs lecteurs/laudateurs qui eux, devraient passer à autre chose. La parole d’un intellectuel n’a jamais vocation à être sacralisée et considérés comme définitive, mais seulement à être intellectuellment stimulante à un instant T.
« Je me constitue une bibliothèque, pas un arbre généalogique à la gloire de grands-pères de substitution »
Excellente formule!Vous tapez en plein dans le mille. C’est exactement ça. La plupart des lecteurs ne cherchent pas à se servir de leur bibliothèque pour se forger une identité intellectuele propre, mais au contraire pour s’insérer dans une communauté, se dépersonnaliser, de telle manière que les grands patriarches de leurs communautés pourront penser à leurs places. Ils avalent de la pensée pour ne plus avoir à penser à quoi que ce soit. Ils cherchent à obtenir le diplôme « j’ai lu Muray, j’ai lu Finkielkraut, j’ai lu Hegel, j’ai lu trucmuche », lequel diplôme, pensent ils, leur permettra d’avoir une sorte de garantie de l’emploi, un droit à vie de participer à des débats et de commenter la marche du monde sans jamais pouvoir être viré de la table-ronde pour incompétence.
Malheureusement, Plenel est influent et toujours considéré comme une référence, régulièrement invité dans les émissions de télé, dès qu’il faut rappeler les fondamentaux de l’anti-racisme, de l’anti capitalisme mondialisé, etc…
Je viens de revoir plusieurs débats: Plenel-Zemmour, Plenel-Ménard. Plenel gagne toujours ou au pire ne perd jamais.
Tout simplement, car il a l’art de ne pas débattre, de changer de sujet et de passer très très vite à l’invective.
Il ne faut pas débattre ou plutôt tenter de débattre avec Plenel. Dès le premier mot, il faut dire qu’on ne débat pas avec une ordure communiste, avec un homme qui a des litres de sang sur les mains et qui partage la responsabilité de milions de morts.
On peut avoir plein de débats passionants sur les tueurs en série, ce n’est pas une raison pour débattre du crime en série avec les tueurs en sériz.
On peut dire des choses passionantes sur Plenel, après avoir écouté Plenel, mai ce n’est pas une raison pour parler à Plenel.
J’espere ne pas avoir donné l »impression de ne pas trouver les débats autour du personnage Plenel et de ses discours inintéressants.
Je pense qu’ils le sont car il est incroyable qu’un gars avec autant de casseroles ait encore une telle influence médiatique en France. Comment on peut encore juger Le Monde comme un journal sérieux et neutre alors que ce type en a été Rédacteur en Chef. Cela révèle de ce qu’est la France, son journalisme, ses intellectuels, ses débats qui tournent en rond sans cesse, son incapacité profonde à se remettre en cause.
Rien d’ailleurs ne peut réellement arriver à ce type. Il va très bien se remettre du mini scandale Cahuzac / Mediapart.
Toutes les mini-luttes d’influence entre journalistes français ne font que renforcer ces mêmes journalistes.
Alors que ce mec comme des tas d’autres ne comptent pour rien au-delà de nos frontières.
Putain, ‘reusement que j’ai pas fait ma blague, qu’est-ce que j’aurais pris…
Vous vous êtes tapé plennel ,je veux dire, de votre plein gré ?
Personne ne vous y a forcé ?
Ou alors, y avait une note de présence ?
Votre diplôme était pas validé autrement ?
On vous forçait à tout reprendre à zéro, les études, les stages ?
On mesure ce qu’à dû endurer Obertone à l’esj de Lille…
Enfin, s’ils n’y entrent pas tous convaincus que journalisme est un métier de pute, ils en sortent, pour la plupart avec le cerveau bien lavé..
Si l’on s’attachait enfin à nettoyer un peu toute la saloperie qui monopolise la parole et l’écrit dans ce pays, on devrait enregistrer ce mec là parmi les prioritaires. Depuis le temps qu’il pollue (on s’en rend pas trop compte à cause de la teinture)une élimination par les voies les plus rapides, l’égoût
notamment, s’imposerait.
Mais ne rêvons pas, il est là pour longtemps encore, le mec…tant qu’il y aura du noir à tifes et des brosses à moustache on devra encore se le farcir.
Cela dit, le prochain coup, vous devriez vous faire porter malade…
C’est totalement hors sujet, voilà, je pose ça ici ↓
Pierre Sautarel, co-animateur de Fdesouche.com.
Maintenant, imaginons le genre de discours que ces gens seront capables de tenir lorsque la France sera peuplée d’une majorité de musulmans.
Bonus ↓