21 réflexions sur « Groenwalski »

  1. NOURATIN

    N’ayant pas vu le film je me demande pourquoi ce pauvre vieux éprouve le besoin d’aller raconter cette histoire aux caillera qui le regardent pisser.
    Je sens une intention bien-pensante mais j’ai du mal à la cadrer.
    Cependant je ne regarderai quand même pas le film…rien qu’à voir les gueules…

    1. Lounès Auteur de l’article

      ça va labès tavu.
      nouratin: oui ça sent un peu l’amphigourisme télérama. On pourrait dire que c’est une métaphore sur le train de la société qui s’en va sans vous parce que vous êtes inadapté ou trop précieux ou trop orgueilleux…

      1. nicolasbruno

        Je dirais plutôt que ce petit vieux juif est en train de mener une simple opération de survie. Il a entendu ce qu’il ne fallait pas entendre, il est chétif, les racailles sont grands et costauds, et les racailles détestent les juifs. DOnc il avait vocation à finir étouffé, la tête dans les chiottes. Il fait ce que n’a pas fait Groenwalski, il fait diversion, joue de la sidération de mecs bien moins malins que lui; en fait il court vers la sortie comme Groenwalski courrait vers le train, sauf qu’il accepte de courrir, le pantalon aux chevilles, la bite à l’air. Groenwalski serait sorti des toilettes, les yeux sur ses chaussures et aurait sans doute très mal fini.

        1. Rosco

          Sauf erreur, le personnage joué par Vincent Cassel est juif, donc l’antisémitisme latent des racailles n’est pas un bon axe d’analyse.

          Je pense plutôt que Kassovitz a fait du Tarantino avant l’heure en introduisant un petit speech qui paraît très malin mais qui ne veut pas dire grand chose. ça fait toujours son effet, et ceux qui ne comprennent pas se disent qu’il doit y avoir quelque chose à comprendre, mais que c’est trop génial pour eux.

          La Fontaine, c’est nettement meilleur.

  2. la crevette

    J’ai trouvé chez Nebo cette citation* qui me paraît répondre en quelque sorte à l’affirmation du début :

    -« Vous croyez en Dieu?
    -Il ne faut pas se demander si on y croit, mais s’il croit en nous. »

    La citation chez Nebo :

    « Prière du dimanche matin, 12 juillet 1942 –

    Je vais T’aider mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparait de plus en plus claire : ce n’est pas Toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons T’aider – et ce faisant nous aider nous-mêmes. »

    Etty Hillesum, Une vie bouleversée – Journal 1941-1943

    * je ne connais pas l’auteur(e).

    1. Lounès Auteur de l’article

      Jolie citation mais pas très « orthodoxe »^^ diraient les exégètes. Un prélat bien formé répliquerait sans doute que le « Pantocrator » n’a besoin de rien, que nos mérites ne sont rien, que la Grâce est tout etc… et qu’en effet certains reçoivent beaucoup plus que d’autres dés la naissance et pour s’en assurer on pourra simplement observer autour de soi la variété des destins possibles.

      1. la crevette

        Oui on peut voir aussi des personnes qui ont beaucoup reçu à la naissance et subir un destin pas tout à fait conforme à la hauteur des cadeaux reçus. Par exemple, le Christ, fils de Dieu (tout de même, c’est pas rien) terminer sur une croix comme le dernier des misérables.
        L’orthodoxie est une notion à manier avec précaution.

        1. Nebo

          Cher Lounès, 😀

          les Orthodoxes sont loin d’être stéréotypés comme vous le croyez et la citation d’Etty Hillesum rejoint le point d’incandescence de la Mystique où les distinctions s’abolissent et où les points d’ancrage des uns et des autres se rejoignent bien plus que vous ne semblez le concevoir.

            1. Nebo

              Aucune idée… je pense que c’est chanté en grec… mais si vous le demandez au site qui héberge l’émission, il pourraient certainement vous renseigner. 😉

  3. Jacqueline Yule

    « Par exemple, le Christ, fils de Dieu (tout de même, c’est pas rien) terminer sur une croix comme le dernier des misérables.
    L’orthodoxie est une notion à manier avec précaution. »

    Ex-cel-lente réponse, La Crevette ! Merci.

    En effet, lorsque Lounès dit : « la Grâce est tout », « le mérite n’est rien » et évoque la variété des destins possibles pour illustrer le fait que certaines personnes valent plus cher que d’autres, j’ai l’impression d’entendre un indien d’Inde me réciter son mantra : « A chacun son karma, chacun a ce qu’il mérite, les seigneurs d’un côté les manants de l’autre.. etc. »

    Or si chacun avait déjà ce qu’il mérite sur cette terre a-priori sans pouvoir rien n’y changer, c’est-à-dire si le mérite n’était pas un travail de chaque jour, une conquête au quotidien, mais un bagage plus ou moins rempli que chacun reçoit à la naissance, alors point n’était utile à la religion chrétienne de concevoir un au-delà – paradis & enfer – dans lequel les âmes des morts seraient jugées.

    Encore un peu d’eau à mon moulin :

    « On pourrait dire que c’est une métaphore sur le train de la société qui s’en va sans vous parce que vous êtes inadapté ou trop précieux ou trop orgueilleux… »

    C’est vrai que ceux qui réussissent dans la vie sont les personnes les plus humbles, celles qui savent s’adapter aux autres, ne mépriser personne du haut de leur préciosité… ce sont donc les plus méritantes ! On se demande bien à ce compte-là, encore une fois, pourquoi le Fils de Dieu en personne est mort les mains déchirées par des clous rouillées sur un instrument romain à supplicier les esclaves, dans un bled paumé aux abords du désert…

  4. Nebo

    Ce que nous avons par Grâce c’est le Sacrifice de Jésus Christ… pour nous… parce que nous ne l’avons pas mérité… parce que nous sommes en comparaison de cet Adam Kadmon de la pourriture et, presque, rien d’autre… et que Dieu nous aime tout de même, tous, sans exception et inconditionnellement.

    Mais les mérites rentrent en jeu sitôt que notre Conscience a saisi l’importance de la chose : des deux larrons encadrant Jésus sur le Golgotha, si les deux sont à coup sûr des crapules, l’un se comporte comme pelote tissée de ressentiments… tandis que l’autre est saisi par la compréhension du Lieu et de L’Endroit où il se trouve, « Ici et Maintenant », face au Verbe injustement crucifié mais prophétiquement accompli et, bien que cloué également, il va agir en conséquence… et agissant en conséquence son ardoise se retrouve en un clin d’oeil effacée : « En vérité, je te le dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

    Les actes qui donnent des mérites ont leur importance : le Bon Samaritain, le retour du Fils Prodigue, la paraboles des talents, etc… Dieu est un Dieu Juste.

      1. Lounès Auteur de l’article

        balivernes pour qu’on se tienne tranquilles et qu’on crève en souplesse. La quintessence du mensonge religieux débile, la fuite vers l’abstrait « t’inquiète y a le paradis après » mais oui bah voyons. Les salauds 100 fois plus favorisés que les bons « mais c’est pour mieux t’éprouver mon enfant » quelle immonde tas de foutaise, pas étonnant que personne se convertisse et que tout le monde se barre. Il suffit de regarder les prélats qui sont les plus drogués à toute cette merde: ils sont complètement complètement largués.

        1. Nebo

          Lounès, vous ne m’avez pas compris… vous demandez à Dieu « de nous délivrer de l’iimigration et des ennuis ».

          Je vous réponds : « ça n’est pas à lui de faire ça… mais à nous, avec notre libre-arbitre et nos actes… »

          Je ne puis être plus clair… après quand je dis : « Lui fera le ménage en temps utile… quand les moissons seront rentrées… », c’est en rapport avec Son Jugement qu’il basera sur nos actes, notre foi en lui ou non, et notre Libre-Arbitre qui nous aura orienté dans nos choix.

          Vous me confondez avec nos chrétiens modernes qui sont « menés par des vertus chrétiennes devenues folles. »

          La Parole de Dieu se rumine longtemps, vous savez… ne soyez pas comme les gôgôs-gôchistes qui ne pensent que de manière manichéenne, tout blanc, tout noir, l’Empire du Mal, l’Empire du Bien. Il faut être nuancé même dans la résistance.

  5. Nebo

    Quant à Grunwalski… son discours nous enseigne qu’il nous faut parfois savoir à la fois lâcher prise et abandonner une fierté trop exagérée (ce que ne sait pas faire le personnage de Cassel dans le film puisqu’il y incarne à merveille le trou du cul de Banlieue rempli de ressentiments et ne s’appuyant que sur une supposée fierté largement exagérée pour pouvoir tenir debout… car ces mecs-là, en général, ne tiennent que sur du vent)…

    En gros, si notre fameux et fumeux trio avait laissé tomber un peu sa Ghetto Pride en lâchant prise, il se serait débarrassé du flingue qu’ils trimballent avec eux depuis le début du film dans une banale dérive de tristes banlieusards, et ils rehausseraient le niveau en sauvant leur peau.

    Je me demande dans quelle mesure Kassovitz a fait un film qui a largement dépassé son propos initial qui devait probablement être limité. Une scène comme celle-là (ou les scènes de la « vache » qui apparaît et disparaît dans le film) font de ce film un vrai petit chef d’oeuvre car elles servent de « points de bascules » dans le scénario.

    Ce film interroge bien plus qu’on ne croit. Il y a de bons moments dans son premier film, « Métisse », sur le bien fondé du mélange racial amoureux, ensuite, après « La Haine », il y a de bons moments dans « Assassin(s) » et puis c’est terminé… il n’a plus fait, en tant que réalisateur, que des bouses. En tant qu’acteur il n’est pas mauvais (dans « Munich » de Spielberg, ou dans « Un héros très discret » de Jacques Audiard), mais quand il sert une scandaleuse merde comme « Amen » on a envie de rire pour ne pas pleurer…

    1. daredevil

      Kassovitz c’est le réalisateur « ouais mais » : Assassin(s) scénario mal foutu ? ouais mais c’est parce qu’on voulait Serrault et après il était pas libre, on a du avancer le tournage,
      Les rivières pourpres pas terrible ? ouais mais c’est un film du samedi soir, tu termines le scénario avec tes potes autour d’un verre
      Gothika pourri ? ouais mais c’est parce que je voulais tourner Babylon Babies, c’était mon ticket d’entrée.
      Babylon babies gros navet ? ouais mais c’est à cause de Vin Diesel et puis la production US ne nous a pas suivi et j’avais un producteur français qui n’a pas fait son travail http://www.dailymotion.com/video/xm7nlr_fucking-kassovitz_shortfilms#.UWH5bNhKShM
      L’ordre et la morale bide ? ouais mais les critiques n’ont pas fait leur travail.
      C’est pas moi c’est les autres, je ne suis jamais responsable de rien. Je parle même pas du contenu idéologique latent.

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