La haine du juif et de l’abstraction

Haine de la spécuation intellectuelle et financière, antisémitisme… Ecoutez bien, tout est dit en quelques mots

Merci à F.

61 réflexions sur « La haine du juif et de l’abstraction »

  1. Paul Hodell-Hallite

    Notons qu’il y a deux races d’antisémites: celui qui voit les Juifs comme une race rivale, des adversaires, de simples concurrents dont les intérêts sont diamétralement opposés aux siens. Cette antisémitisme est le même que la rivalité du paysan pour le bourgeois de la ville, celui de l’ouvrier pour son patron. Rivaux par circonstances. Ceux-là ne verserons pas dans l’internationalisme des souverainismes. Et il y a les autres, antisémites par nature. Celle qui a souvent été analysée ici.
    Comme dans tout les camps, dans tout les combats, on peut hair des gens pour des raisons bien différentes. Malheureusement, le résultat est le même.

    Ne sombrons pas dans l’anti-anti-sémitisme primaire.

    1. nathan

      En ce qui me concerne, antismétisme a pour ma part toujours signifié la deuxième catégorie, le philosémitisme béat, ça n’a jamais été mon truc.
      Mais concrètement, si au jour d’aujourd’hui les derniers hommes sains sont plus ou moins forcés à être dans le camp de juifs, ce n’est pas par amour mais parce que les antisémites d’aujourd’hui ne nous en laissent pas le choix.

      1. j.ax

        Ces derniers temps j’ai parcouru un brûlot conspirationniste sur l’URSS, Under the Sign of the Scorpion, sur la naissance de l’Union soviétique, que l’auteur considère en gros comme un complot juif sur lequel il fait donc retomber une grande partie des crimes communistes. Il affirme par exemple que les trois quarts des cadres bolchéviques étaient juifs (en citant des sources dont la moitié russes, suédoises, lettones donc aucun moyen de recouper, et le bouquin est bordélique au possible). Les dates de naissance de l’URSS (dans le signe du Scorpion), de la prise de pouvoir officielle par les bolchéviques auraient été choisies en fonction de leur signification astrologique plus ou moins sinistre mais favorable, de même que Staline aurait déplacé sa date de naissance au solstice d’hiver. S’il y a le moindre fond de vérité là-dedans on pourrait alors difficilement parler de gens simplement adonnés à la rêverie mystique et à la spéculation intellectuelle. Maintenant c’est peut-être un grand classique des thèses pseudohistoriques plus ou moins antisémites…

        1. nathan

          L’histoire est une science, et la science est par nature guidée par une philosophie, une idée directrice. Si on veut partir du principe que l’URSS est le résultat d’un complot juif, on arrivera toujours à le prouver d’une manière ou d’une autre.
          La question n’est donc pas tant de savoir si ce livre est un torchon ou pas, mais si son leitmotiv est moisi ou non. Et il l’est, moisi, car si le complot est possible et courant pour des faits et évènements précis, il est complètement impossible pour un phénomène qui fait autant appel aux sentiments les plus laids de l’homme, le communisme, et qui peut parfaitement être expliqué philosophiquement.

          Par contre, ce qui est plus, certain c’est que les slaves orthodoxes ne sont qu’un ramassis d’alcooliques haineux capables d’aligner les pires mensonges de la façon la plus naturelle possible.

          1. j.ax

            Il me revient maintenant que Soljénistine soi-même l’a affirmé (comme quoi même le plus grand des bonhommes n’est pas à l’abri – c’était à la fin de sa vie, heureusement d’ailleurs vu ce qu’il a ramassé). Je ne peux pas vous donner tort sur certains russes, c’est irréel, par contre je voudrais bien voir les Français ou n’importe qui d’autre, 70 ans de dictature et [6]0 millions de morts plus tard, s’ils ne deviennent pas alcooliques et haineux.

            Sur la question du « complot » – hors ces thèses sur les révolutionnaires, il y a les livres du prof. Anthony Sutton qui a écrit sur cette période à partir des archives du Hoover Institute (qui a fini par le mettre dehors). Je ne les ai pas encore lus, mais il y a quelques entretiens filmés sur YouTube. Sa thèse est que les bolchéviques étaient archi minoritaires et impopulaires et n’ont été maintenus à flot au début et pu triompher ensuite qu’à coup de millions provenant de… Wall Street, Londres, Francfort, Paris. Par ailleurs Lénine aurait été bien incapable de lancer sa fameuse NEP sans l’aide technique considérable d’entreprises occidentales (General Electric, Westinghouse, Ford, Singer, Peugeot, la Fiat italienne plus tard…) qui ont installé des usines. Sutton avait apparemment obtenu des relevés de transactions. Il y a comme un léger décalage avec l’histoire habituelle… vais donc jeter un oeil à Sutton quand j’aurai le temps.

            1. nathan

              L’alcool et les russes, c’est une histore d’amour qui dure depuis beaucoup plus longtems que 70 ans, c’est d’ailleurs pour ça qu’historiquement ils sont devenus chrétiens et pas musulmans.

              Quant aux bolchéviques…l’histoire officielle dit qu’ils étaient très minoritaires, mais qu’ils ont pris le pouvoir parce que les mancheviks voulaient continuer la guerre, et eux faire la paix avec l’Allemagne. L’histoire officielle dit alors que les gens, lassés par les morts par millions et les multiples privations les ont soutenus. L’histoire officielle dit aussi que le soutien est venu principalement de l’Allemagne, heureuse de la perspective d’avoir un front en moins à gérer.
              Donc si je comprend bien, Sutton prétend que les britanniques, les français et les américains, tous trois engagés contre l’Allemagne auraient soutenues des gens qui dans le contexte d’alors étaient leurs ennemis objectifs. Quelle serait donc la raison d’un tel soutien, sinon l’idée que des milliards d’êtres humains sont manipulés par une poignée d’individus dans un but de domination mondiale?
              On touche là les contours de cette vision du monde. Le conspirationnisme est en fait la forme la plus aboutie de l’égalitarisme. Une fois le socialo-communisme échoué, une fois qu’il est plus possible de s’acharner sur l’homme blanc et sur les riches, c’est le dernier recours qu’il leur reste, cette idée qu’une poignée d’individu et un peuple sont responsables de tous les maux du monde. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que les écrits de ce Sutton ne valent pas grand chose historiographiquement.

              Tiens, voici un extrait du clip de rap tourné par le salafiste récemment abattu alors qu’il préparait des attentats contre les juifs: http://www.francetvinfo.fr/video-le-clip-de-rap-de-jeremie-louis-sidney_152309.html
              Le complotisme et l’islamisme sont tellement compatibles qu’il n’est même pas faux de dire que même sur la forme ils sont identiques.

              Voilà la raison pour laquelle les derniers hommes sains sont obligés d’être dans le camp des juifs: l’égalitarisme, la haine dans sa forme la plus aboutie leur est profondément hostile, et on ne tergiverse pas avec ça.

            2. XP Auteur de l’article

              Oui, bien vu. Le complotisme a ceci de pratique que quantativement, il n’y a pour ainsi dire pas de coupables… Une marèe d’innocents qui n’ont strictement rien à se reprocher, et une poignée de salauds qui n’ont pas la moindre excuse.

              Mais le compLotisme plait aux esprits simples parce qu’il requiert des qualités de « Savants », il plait aux esprits simples, scolaires, qui pensent que tout n’est qu’affaire de connaissances et jamais de Pensée. Vous voulez decrypter une Histoire complexe? Voici la connaissance, l’information qui vous permettra de tout expliquer sans raciociner comme les méchants juifs.

            3. nathan

              Ces marées de gens incapables de réfléchir et qui pensent que le savoir suffit, c’est aussi et surtout la conséquence de la massification de l’enseignement, donc d’un égalitarisme.
              Au final tout se recoupe.

            4. j.ax

              « Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que les écrits de ce Sutton ne valent pas grand chose historiographiquement. »
              >> En fait vous n’en savez rien du tout. Il ne faut pas vous mettre dans cet état. Sutton n’entre même pas dans la catégorie de ce que vous appelez les complotistes. Et pour ce que j’en sais il n’a jamais parlé des juifs. Il n’était pas musulman non plus, vous pouvez vérifier.

              « L’alcool et les russes, c’est une histore d’amour qui dure depuis beaucoup plus longtems que 70 ans, c’est d’ailleurs pour ça qu’historiquement ils sont devenus chrétiens et pas musulmans. »
              >> Conneries: vous faites la différence entre alcool et alcoolisme, vous savez ce qu’est un alcoolique, entendu parler des dizaines de milliers d’enfants orphelins d’alcooliques en ex-Urss ?

              Ce qui vous fait court-circuiter, c’est qu’il puisse y avoir le commencement du début d’une hypothèse que des « capitalistes » aient pu considérer un projet collectiviste criminel avec plus qu’un intérêt passager: avec une certaine bienveillance, traduite en investissements conséquents. Et en passant, la thèse de Sutton, si elle démontre que la NEP était un pur artifice, serait bien emmerdante pour les soc-dem actuels (le premier parti de Lénine s’appelait aussi « social-démocrate ») pour qui la Nouvelle Politique Economique, reste un modèle, un exemple que le communisme peut marcher avec le New Deal.

              Bon, une partie de ma famille était puissante dans l’entre-deux guerre, ils n’ont soutenu ni les rouges ni les nazis pas plus que Pétain par la suite. Résistants dès 39: question de conscience et de choix. De bons catholiques français. Tous l’ont payé cher, certains sont morts et l’idée que des industriels aient pu sympathiser avec l’expérience socialiste me met dans une colère noire. Désolé pour ces émotions primaires. Ils n’ont pas été construire des usines pour Lénine dans les années 20, ne lui ont pas envoyé de cadres ou d’ouvriers, ça ne les aurait même pas effleurés. Pourquoi? Parce les gens de ce niveau savaient parfaitement de quoi il retournait avec le communisme en 1928. Beaucoup d’intellectuels français, il est vrai, ont fait semblant de ne pas savoir. Ce n’est pas non plus une question de simplification d’une histoire trop complexe. Vos « riches » ne sont pas des dieux, comme vous ils ont une tête, un coeur et une conscience.

              « Ces marées de gens incapables de réfléchir et qui pensent que le savoir suffit, c’est aussi et surtout la conséquence de la massification de l’enseignement, donc d’un égalitarisme.
              Au final tout se recoupe. »

              >> un Cubain exilé à Paris me disait un jour de ses compatriotes que leur problème « creen que pueden resolverlo todo con moverse el culo ». Le Cubain a la salsa, le Français, son truc à lui, c’est la rrréflexion, la théorie sans l’expérience, c’est de se croire plus intelligent. La France est mère aussi bien du culte de l’intellectuel que de l’égalitarisme. Il pense, mais c’est toujours Alain Duhamel qui gagne à la fin. Au final tout se recoupe!

            5. nathan

              « Il ne faut pas vous mettre dans cet état »

              « l’idée que des industriels aient pu sympathiser avec l’expérience socialiste me met dans une colère noire. Désolé pour ces émotions primaires. »

              Mais c’est vous qui vous mettez dans ces états, vous l’avouez vous-même.

              Primo: Je me fous complètement de votre famille et de votre amour pour les russes.

              Deuxio: En aucun cas je n’ai idéalisé les « capitalistes » et les « riches ».Pour moi Jacques Attali et Guy Sorman sont aussi gerbants et haineux que les bolchéviques, et je considère que le monde de la finance et les banques ont une très grande place dans les déboires actuels. Je conteste juste l’idée que le communisme n’aurait pas pu réussir sans le soutien des juifs et de la finance, car il est l’expression d’un sentiment humain très répendu.

              tertio: je n’ai jamais lié Sutton et les juifs, c’est seulement vous qui avez fait le lien avec vos deux commentaires.
              Désolé de trouver saugrenu que le monde anglo-saxon et la France aient soutenus la Révolution d’octobre en 1917, et désolé de ne pas juger plausible qu’une poignée de financiers sémites ou non soient responsables de tels boulversements historiques à eux seuls. Dire que la France et l’Angleterre on soutenu l’ascension des bolchéviks, c’est excusez-moi se placer sur ce plan étant donné les enjeux géopolitiques d’alors.

            6. j.ax

              « Je conteste juste l’idée que le communisme n’aurait pas pu réussir sans le soutien des juifs et de la finance, car il est l’expression d’un sentiment humain très répendu.  »

              >> « In May 1929 the Soviets signed an agreement with the Ford Motor Company of Detroit. The Soviets agreed to purchase $13 million worth of automobiles and parts and Ford agreed to give technical assistance until 1938 to construct an integrated automobile-manufacturing plant at Nizhni-Novgorod…

              In 1930 Gorki produced the Ford Model-A (known as GAZ-A) and the Ford light truck (called GAZ-AA). Both these Ford models were immediately adopted for military use. By the late 1930s production at Gorki was 80,000-90,000 « Russian Ford » vehicles per year. »

              http://reformed-theology.org/html/books/best_enemy/chapter_02.htm#ford

              80 000 véhicules par an, une paille.

              Anthony Sutton était un patriote appelant un chat un chat et il l’a payé cher. Il n’aurait pas dû employer le mot « traître » accolé à des noms comme Ford et Morgan.

              Ensuite:
              « The Development of Soviet Tank Design

              Before World War II Soviet tanks derived from American, British, and, to a lesser extent, French and Italian designs. Little German design influence can be traced in the period before 1939.

              Table 12-2
              Soviet Tank Stock in 1932
              20 Cardem-Lloyd Mark-VI Vickers-Armstrong Ltd. (U.K.)
              1 Fiat Type-3000 Fiat (Italy)
              20 Renault Renault (France)
              16 « Russian-Renaults » Made in France, modified in USSR
              70 light tanks Vickers 6-ton, Alternate-A (U.K.)
              40 Vickers Mark-11 Vickers-Armstrong Ltd. (U.K.)
              2 Christie M-1931 U.S. Wheel Track Layer Corp.
              (U.S.A.)
              8 Medium Mark-A Vickers-Armstrong Ltd. (U.K.) »

              Chars de conception américaine, britannique, française, italienne, très peu d’apports allemands avant 39.

              Sur les financiers – il évoque en fait (pour le réfuter catégoriquement) le « complot juif » dans une petite annexe:

              « The persistence with which the Jewish-conspiracy myth has been pushed suggests that it may well be a deliberate device to divert attention from the real issues and the real causes. The evidence provided in this book suggests that the New York bankers who were also Jewish had relatively minor roles in supporting the Bolsheviks, while the New York bankers who were also Gentiles (Morgan, Rockefeller, Thompson) had major roles.

              What better way to divert attention from the real operators than by the medieval bogeyman of anti-Semitism? »
              http://reformed-theology.org/html/books/bolshevik_revolution/appendix_02.htm

            7. nathan

              Non mais je rêve, et vous pensez réellement avoir un dialogue avec un tel trollage?

              « Chars de conception américaine, britannique, française, italienne, très peu d’apports allemands avant 39. »

              Tient, on ne parle plus de 1917 et de l’arrivée des Bolchéviks au pouvoir d’un seul coup? En quoi est-ce que cela remet en question la possibilité pour des communistes de prendre le pouvoir sans le soutien du monde de la finance? Qu’est-ce que c’est que cette façon de dire tout et son contraire et de ne jamais se tenir à la discussion?

              Dès le début j’ai senti que vous étiez un troll, jamais je n’aurai dû entamer la moindre conversation avec vous. Considérez que vous avez gagné, je m’en fous, c’en est terminé pour moi.

            8. j.ax

              Ce sont des exemples, il parle très en détail de 1917. Et des 70s aussi d’ailleurs… vente par un industriel américain de composants indispensables à la construction de missiles MIRV… Je vous ai donné 3 ou 4 références, je ne vais pas faire le travail à votre place. Et « trollage » ? lol… la prochaine fois ça va être « GVD »? Essayez d’être un peu plus personnel. Et salutations à Alain Duhamel !

  2. Iago

    Ce qui est fascinant, ici comme ailleurs, c’est ce fond mythologique qui sous-tend le discours antisémite : « avant c’était le top, le summum, l’âge d’or, on vivait tout nu et on se faisait des câlinous du matin au soir etc etc »…

    1. XP Auteur de l’article

      L’âge d’or et les lendemains qui chantent sont une seule et même chose. La nostalgie et/ou l’espoir d’un monde qui ne bouge pas, où les repères sont intangibes.

      Or ce que dit le personnage du film (à raison) c’est que le peuple juif est le peuple du détricotage et de l’instabilité permanente. Ils ne se trompent pas, en s’en prenant aux juifs, ils représentent VRAIMENT tout ce qu’ils détestent intrinséquement, par nature.

      C’est ça, l’essence de l’antisémitisme, l’essence commune de tous les antisémitismes.

    2. xyr

      Ce fond mythologique n’est pas présent chez ce personnage, Danny Balint est un peu au-dessus de l’adhérent E&R lambda.

      Il parle d’un monde « d’ordre et de raison », c’est sa façon à lui de le dire, mais on ne peut pas dire qu’il se trompe. Je veux dire, on ne peut pas dire que ce qu’il reproche aux Juifs est faux, XP a raison, il ne se trompe pas. Le monde moderne est effectivement une création juive, Danny l’appelle maladie, mais peu importe le diagnostic est le bon. Le remise en question permanente, le déracinement permanent.

      Ici comme souvent, ce n’est pas l’ignorance qui provoque la peur qui elle-même provoque la haine, c’est la connaissance.

      Un bémol, cependant, comme toujours. je rejoins le commentaire de Paul. On peut avoir compris ça et ne pas haïr les Juifs, on peut simplement constater que certains nous haïssent, nous combattent, et donc les combattre en retour.

      Je veux dire, si les Juifs font de l’abstraction la seule règle de ce monde, c’est précisément parce qu’ils sont les meilleurs dans ce domaine, qu’ils font tout pour gagner la partie. Ils exercent leur instinct dominateur, et vu qu’on n’est pas chez Soral ici on va pas larmoyer en en appelant à la morale chrétienne.

      On peut respecter un ennemi sans perdre de vue qu’il en est un. Je crois qu’à ce titre Céline, virtuose du mouvement, en est l’exemple parfait. L’Allemagne, l’Europe avait son génie aussi, il ne faudrait pas oublier qu’il n’y en a pas qu’un, de génie. Nietzsche rêvait précisément à une alliance, un « métissage » à l’époque où ça avait encore un sens, entre le génie spéculateur juif de l’argent et la discipline, la puissance militaire allemande. On connait la suite.

      Ce diagnostic de l’antisémitisme est le bon, et comme toute chose vraie elle est aussi fausse, car Bardamu a existé, et écrit. Et cette haine viscérale, il faut être bête pour ne pas comprendre que certains Juifs l’éprouvent de façon symétrique pour ce qu’on a autrefois appelé l’Aryen, qui n’a rien d’un bédouin du désert, qui lui aussi est une bête de volonté, de conquête perpétuelle, à travers les océans et l’espace.

      Le véritable choc des civilisations c’est il y a 70 ans qu’il s’est produit. Le nazisme était une déchéance mais quelque chose l’aurait balayé s’il avait gagné, comme la tête de Robespierre a été coupée, et on ne saura jamais quoi.

      Il y a une haine aussi chez ces sémites, qui bien souvent voient aussi leur Livre comme un Coran. Mais surtout il y a une haine que Nietzsche avait aussi diagnostiquée, celle de l’esclave face à son maître sous l’Empire romain, non pas parce qu’il domine, mais parce qu’il rit. Il y a, chez les véritables sémites, une haine de la légèreté, un corollaire à leur génie moral : une aversion envers ceux qui vivent en dehors de cette morale. C’est la haine que peut ressentir celui qui a une conscience sur celui qui s’endort tranquillement le soir.

      Il y a un trou noir entre les Grecs que Nietzsche admirait parce qu’ « ils n’ont pas besoin de donner un sens à la vie pour l’aimer », et ceux qui ont fait de la recherche acharnée de ce sens une civilisation, des textes sacrés.

      L’être humain a ceci de merveilleux qu’il peut avoir en lui à la fois le Juif nomade en perpétuelle détricottage et l’Aryen sûr de lui, l’ange rieur ne connaissant pas le doute, ce qui lui permet d’acquérir une force parfois divine, celle des bâtisseurs et des barbares qui sont à l’origine de toute civilisation.

      Non, les choses ne sont pas si simples. Il faut être Soral pour le croire. Ou Gérard Miller. Deux esclaves d’eux-mêmes, parfaitement symétriques.

      1. nathan

        Votre commentaire est…excellentissime.

        J’avoue que jusqu’à présent, je catégorisais trop paresseusement l’antisémitisme des nazis comme justement se raccrochant à la morale chrétienne pour résister à Jérusalem, et avait trop rapidement occulté que cette haine pouvait être encore la conséquence d’un choc civilisationnel.
        Cela m’ouvre de nouvelles perspectives, encore merci.

  3. nathan

    Une fois, Soral a dit qu’il n’aimait pas Tarik Ramadan parce que sa prose était « beaucoup plus proche du baratin talmudique que de la saine exégèse islamique ».
    L’islam, religion qui a pour ambition d’expliquer tout ce qui se passe sur terre à la lumière du Coran, alors que les juifs partent du principe que quelque chose a cloché chez eux, et qu’il ne leur reste plus que l’interrogation en elle-même pour exister.
    Tout se tient.

    Mais moi ce qui me fascine en ce moment, ce sont les gens qui dans leur attitude ont tous les critères pour être des antisémites de la plus basse espèce, mais qui s’affirment philosémites et pro-israéliens. C’est fascinant parce qu’il perçoivent les juifs comme s’ils étaient des arabes, ils les voient parlant d’une seule voix, ne se remettant jamais en question, défendant leur clan sans se poser aucune question, alors que la société israélienne et juive de manière générale est dévorée par divers débats incessants, par des interrogations profondes.
    Il est évident que ces individus finiront par être des antisémites de fait, à cause de leur antilibéralisme et leur antiaméricanisme rabiques, mais finiront-ils par ouvertement haïr les juifs?

    1. alexiscarrel

      On voit que vous avez jamais lu le talmud parce que une discussion de plusieurs pages pour sur une maison qui vient d’être libéré de son hamets pour pessah : et vas y que je te tartine sur le nombre de miettes qu’une souris apporte, et si c’est un rat que ce passe t-il? …

      Pour moi le talmud c’est de la sophistique de très haut vol mais le problème c’est que collatéralement ça produit des Madoff.
      (Vous allez me dire oui mais les brouteurs ils sont pas juifs : les bouteur ils enfumeront jamais ubs & cie!)

      Bouteurs:
      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/12/07/01016-20121207ARTFIG00560-les-brouteurs-d-abidjan-les-nouveaux-escrocs-d-internet.php

  4. UnOurs

    Je n’ai jamais compris les gens qui montent d’eux-même dans la remorque, la seconde voiture, au lieu que de s’imposer dans la cabine, où pourtant ils ont le droit de s’assoir. Et qui, en plus, en sont fiers, d’être « à la remorque ». Ou, pire encore, ceux qui croient vraiment être dans « la cabine », alors qu’ils sont dans « la remorque », et même tout au fond, sur le dernier banc. Bien dociles, bien bêtes, bien sûrs de leur intelligence, bien goys.

    Sinon, un Juif explique ici bien les choses, tout spécialement à la 27ième seconde:

    http://youtu.be/4aYbI0oWcSc

    Et le véritable antisémitisme, c’est peut-être paradoxalement de les conforter, en soutiens pernicieux et hypocrites, dans ce piège identitaire, au lieu que de les aider à s’en défaire, de ces structures collectives délétères.

    C’est pour cela que dans « l’atlantosphère », on n’aime pas les Juifs qui, comme un Zemmour, ne choisissent pas la « corrosion », mais de participer sincèrement et avec courage à la construction commune.

    Enfin, quelle naïveté que de croire que la « plasticité abstractive » juive est une caractéristique qu’ils s’appliquent à eux-même, comme une structure identitaire interne, eux le peuple le moins abstrait, le moins plastique qui existe. Si cette « plasticité abstractive » existe, c’est d’abord comme un outil tourné vers l’extérieur qui détend et amollit les tissus étrangers, un peu comme ces insectes qui diluent les tissus de l’hôte, avant que d’y pondre leurs oeufs.

    1. nathan

      « Je n’ai jamais compris les gens qui montent d’eux-même dans la remorque, la seconde voiture, au lieu que de s’imposer dans la cabine, où pourtant ils ont le droit de s’assoir. »

      La question actuelle n’est pas tant de savoir si on doit monter dans la cabine ou dans la remorque, mais plutôt s’il y a encore une chance que la voiture démarre à nouveau.
      Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a comme quelque chose de poisseux dans l’air actuel, si bien qu’il ne s’agit plus de chercher à respirer à plein poumon mais plutôt d’aller se réfugier dans les derniers endroits où il reste encore un peu d’air pur.

  5. UnOurs

    Ah, et ce n’est pas parce qu’une chose est détestée par un imbécile que cette chose-là n’est pas haïssable. C’est un peu comme pour le paranoïque, il arrive qu’il soit réellement menacé.

    Sinon, je suis assez d’accord avec Hannah Arendt qui écrivait ceci dans « Eichmann à Jérusalem », en parlant des Juifs de Prusse :

    ++++++++++++++++++
    Les Juifs ne voulaient même pas être émancipés comme un Tout; ce qu’ils voulaient, c’était échapper à leur judaïté, comme individus si possible.
    +++++++++++++++++++

    Une porte de sortie pour nos camarade européens juifs.
    Pour apaiser la question juive en Europe.
    Porte que les antisémites primaires (les antisémites/antisémites) et les antisémites secondaires (les antisémites/philosémites) s’efforcent ensemble et depuis longtemps de maintenir fermée.

  6. Iago

    Mon propos était volontairement caricatural. Il va de soi que le Juif et l’Aryen cultivent l’un vis à vis de l’autre des clichés dont la teneur en vérité ET en exagération n’est plus à démontrer et qui varient beaucoup en fonction des prédispositions naturelles de chacun.

    Mais ce fond mythologique du paradis perdu sous les coups de la spéculation du Malin est bien présent chez ce personnage, d’une manière certes plus nuancée que mon propos, ce qui n’empêche pas que, poussé dans ses ultimes retranchements, il finira aussi par lâcher ce qu’il a sur le coeur et non dans la tête. Pareil pour le sémite, trimballant en lui, bon gré mal gré, la haine contre le genre humain traditionnel, c’est à dire l’exploitant viril qui vit du revenu de la terre et de sa défense par les armes (et ce malgré Israël, c’est à dire malgré la réalité tangible).

    L’horreur en nous n’est pas nécessairement un frein à l’intelligence ou aux nobles élans du coeur, bien au contraire – du moins pour les meilleurs…

    1. Il Sorpasso

      Incarnation..du Verbe. d’ailleurs inséparable du dogme de la Trinité, sans parler de l’Immaculé Conception, de la transsubstantiation, des sacrements en général, de la résurrection, de la nature de la grâce, de l’infaillibilité papale etc. tout autant de « concepts » qui défrisent pas mal de monde..l’anticatholicisme est lui aussi- et peut-être bien plus (que l’antisémitisme)- la haine de l’abstrait et du concept. Les antisémites catholiques sont bien souvent des nullités en théologie, cqfd.

      Je pense d’ailleurs que la haine que suscite Benoit XVI au sein de l’Eglise vient du fait qu’il est théologien avant tout. Quand on lit « La théologie de l’histoire de saint Bonaventure » (sa thèse de théologie – il avait 30 ans) ou surtout « La mort et l’au-delà » on comprend qu’il dérange énormément ceux qui n’aiment que ce qui est littéral et figé. Et qui adoraient Jean-Paul II, bien plus conformiste (et donc en phase avec l’époque, moderne quoi).

      1. Il Sorpasso

        On pourrait en remettre une couche et dire que le Christ fut crucifié parce qu’il était lui aussi trop conceptuel, jugé et condamné par des conservateurs, surtout pour sa remise en cause de la cacherout (bon, on me dira que la cacherout peut aussi être vue comme conceptuelle, gnarf) et rejeté au préalable par la foule lassée de son refus d’Engagement Politique. Le juif des juifs, quoi.

        D’un autre côté sa « matérialité  » est amplement soulignée, même après sa résurrection..parce que même chez les professionnels du concept il y a des fanatiques qui refusent de voir.

        Pour être précis c’est sa double nature qui défrise tout le monde, le comble du concept et du matérialisme..

  7. Paul Hodell-Hallite

    Quelque chose me frappe dans ces échanges: personne ne semble accepter la « règle du jeu », la tache.¨On établit des diagnostics sur l’antisémitisme, sans vouloir comprendre sa raison d’être, ou l’excuser.
    Le cuivre se couvre de vert-de-gris. Ce n’est pas très joli, même pour un uniforme, mais ça a son utilité. Il protège le cuivre des agressions extérieures.
    Disons que le monde comptemporain est en partie une création Juive. Il s’agit d’un modèle. Un écosystème. Toute révolution n’arrange jamais tout le monde. Un organisme « dormant » va y voir un moyen de croissance, un organisme « fin-de-race » va y voir le début de son extinction. Chaque partie va se battre pour ses intérêts, qu’elle comprend instinctivement.
    Il est évident que le modèle actuel favorise le Juif plus qu’aucun autre peuple. Il est évident que l’étatisation favorise le parasite plus qu’aucun autre individu. Il est normal que les gens se battent pour leur bien, même quand leur dévellopement dépend d’un modèle dépassé. Sans ça, pas de guerre de Sécession, pas de Chouanneries, pas non plus de grèves à la SNCF.
    On ne peut pas dire aux derniers ouvriers de la métallurgie « votre existence est dépassée, vous êtes obsolètes » et espèrer qu’ils s’y fassent. Pas plus qu’on ne peut expliquer à un vice-président qu’il ne deviendra jamais président. Pas plus qu’on ne peut expliquer à l’aîné qu’il ne sera jamais plus brillant que son petit frère, et espèrer qu’il s’y fasse sans le moindre ressentiment.
    Antisémites « primaires », socialistes divers, peuples arrièrés, etc, leur seule planche de salut réside dans un retour en arrière, dans l’élimination des meilleurs, dans l’espérance d’un monde plus « basique » où ils seront à leur place.
    C’est de bonne guerre, non?

    1. Gil

      Commentaire extraordinaire, vraiment. En fait c’est le paradoxe infini… c’est vrai, c’est la « règle du jeu »… mais à trop y penser, on risque soi-même de ne plus jouer le « jeu », et jouer le jeu, c’est faire comme s’ils (les antisem, les peuples arriérés…) n’avaient PAS de bonnes raisons de faire ce qu’ils font, tout comme eux font comme si l’on n’avait pas de bonnes raisons de faire ce que l’on fait, qu’ils en soient persuadé ou non. Propagande, guerre psychologique, auto-persuasion, oubli de la règle…

      (On peut être content de constater que c’est le monde « de toda la vida », que finalement ça n’est pas la fin de l’histoire, des rapports de force, de la vitalité prédatrice etc., mais pour agir (ou réagir), il faut aussi l’oublier.

    2. Gil

      (Ça me fait repenser à Ivane, qui à force de se vouloir le plus réaliste possible, de n’être dupe de rien, de s’en laisser compter par rien… finissait par reprocher le slogan des identitaires : « c’est la terre de nos ancêtres, elle est donc à nous… » I. répliquait : « non, la terre est à celui qui la prend ». A première vue, absolute realisme… Oui, mais pour avoir le plus de chance de la prendre, la terre, et plus que ça, pour avoir la motivation première (pas suffisante, mais nécessaire, pour ainsi dire), encore faut-il se convaincre, ou feindre de croire qu’elle est déjà légitimement à soi.)

  8. UnOurs

    Beau dégagement en corner du Sorpasso.

    Si l’Incarnation peut évidemment être discutée comme un concept, en gros comme tout ce qui existe, Dieu qui entre concrètement dans les choses, c’est, je le répète le fait le moins abstrait qui s’est produit dans toute l’histoire de l’univers (si on y croit, évidemment)
    Rien à voir avec le tandem Yahweh/Allah qui plane loin,tout là-bas et toute la discutaillerie absconse façon talmud/haddiths.

    Oui, marrant comme tous les « sémitistes » (qu’ils soient « anti » ou « philo ») n’arrivent pas à se dégager de la fausse centralité des Juifs, un peu comme si on s’obstinait à rester sur Windows95, alors qu’on est quand même maintenant à Windows 8.

    Ah et puis je pense aussi à hanouka, chais même pas comment ça s’écrit.
    Une fête contre le monde grec, donc par extension contre l’Europe.
    Or, c’est quoi la pensée grecque, si ce n’est l’esprit tourné vers le réel, vers l’expérience.

    1. Lounès

      Mais les gars de quoi on parle ici? Enfin c’est grotesque ce truc de débat d’idées comme si la réalité ne suffisait pas, tout ça pue la bibliothèque. Vous voyez pas que cette sale mouche à merde de nathan vient troller la place? Ces histoires NE NOUS REGARDENT PAS elles ne regardent aucun français aucun chrétien aucune personne honnête. C’est des histoires de bourgeois bibliothécaires cocus qui ne mènent nulle part ou alors vers des débats stériles dans lesquels chacun a un avis sur une idée générale désincarnée.
      Personne n’est légitime pour déblatérer sur l’essence théologique de ceci ou de celà, c’est l’immédiateté d’internet qui donne cette illusion. Personne ici n’a l’importance ni l’épaisseur nécéssaire, ceux qui l’ont sont éventuellement quelques pères jésuites de 70 ans cloîtrés dans des monastères du Maryland et si on allait les trouver pour leur demander leur avis ils se tairaient tellement ils sont humbles.
      Il suffit sur ces sujets simplement de regarder en face la réalité par exemple l’abominable grimace qui sert de visage à ce porc d’Attali pour comprendre à quoi on a affaire en réalité. Les apparences, l’instinct, l’intuition il faut s’y fier à fond devant une telle gargouille de grimoire. Ensuite seulement on peut commencer à étudier l’histoire de la traite transatlantique, le management de la pornographie et ouvrir certains bouquins du bon Céline. Voilà ça, ça oui c’est nos affaires mais ça demande une sorte de courage pénible.

  9. UnOurs

    « Personne n’est légitime pour déblatérer sur l’essence théologique de ceci ou de celà… »

    Qu’est-ce-que tu en sais de l’épaisseur des uns et des autres?
    Qui a traversé quoi, qui a été salé ou non, un peu par le feu?

    Et puis, sur la légitimité, faut-il un diplôme de gynécologue pour toucher une femme, en dire quelques bêtises souvent, mais aussi quelquefois en parler avec justesse, d’une position pas seulement pensée, mais vécue?

    L’humilité, belle qualité, consiste aussi à ne pas juger à priori, par principe.

  10. nathan

    XP, regardez ce qu’on trouve quand on tape « ilikeyourstyle » sur google, quelques liens après le site en lui-même: http://www.les-intransigeants.com/tag/i-like-your-style/

    Il semble que les intransigeants n’aient pas aimés votre récent article sur Richard Millet, et vous le font savoir avec des arguments dévastateurs: « tordu », « pervers », réductio ad tapetum, et surtout le magnifique « à se demander s’il a lu… ». Bien évidemment, comme ils n’ont pas les capacités intellectuels pour débattre de théologie, on en restera aux insultes et aux arguments d’autorité, mais j’ai trouvé ça rigolo quand même^^

    C’est surhumain quand même, comment peut-on avoir une telle attitude de neutralité face à l’islam? Moi la première fois que j’ai posé les yeux sur les sourates initiales, ma première réaction a été la peur et rien d’autre, il m’a fallu faire preuve de beaucoup d’abstraction pour arriver à faire la part des choses en la matière.
    Mais eux, l’imam du coin, c’est juste un compagnon avec des habitudes un peu différentes…

    1. XP Auteur de l’article

      C’est rigolo… Mais je ne lis plus ce que tels ou tels crétins d’extrême droite ou communiste (c’est grosso-merdo la même chose) peuvent écrire sur moi.
      C’est chronophage, je suis passé à autre chose… Mais ça fait toujours plaisir^^

    2. Nicolas

      Des habitudes sacrificielles différentes, c’est bien ça. Un juif rabbinique, au delà des discussions, c’est justement ça : quelqu’un qui – par la force des choses même s’il peut habiller ça autrement – a dû renoncer au sacrifice, parce que le seul endroit où il pouvait le faire a été rasé. Pas métaphoriquement donc, pas en sacrifiant une seule fois dans l’année, pas en sacrifiant une hostie sur un autel : c’est un vrai renoncement, qui au mieux peut être habillé de mots et de commémorations, mais plus d’actes. Il ne fabrique donc plus de sacré au sens d’une production.

      Ce qui veut dire bien autre chose que le renoncement au seul acte sacrificiel : ceux qui veulent le comprendre peuvent lire ce petit texte de Bataille qu’est la Notion de dépense. C’est renoncer à produire du sacré donc forcément désacraliser en creux. C’est plus profondément encore renoncer à l’idée qu’en perdant on gagne, qu’en sacrifiant quelque chose on en est magiquement remboursé en vie éternelle, en honneur, en considération sociale ou en carambars. L’écologie pour ne parler que d’elle, c’est bien ça : si je renonce, si je me dépouille, je vais vivre moins bien, mais en fait ce sera mieux vivre sur un plan magique ou surnaturel – le fait que cette surnaturalité soit un délire particulier sur la nature n’y change rien, c’est juste qu’une nature reconstruite, fantasmée et pseudo-rationnalisée est le point visé par leur envie de surnaturel.

      Ce que nos amis intransigeants auxquels nous tendons généreusement l’autre fesse ne supportent pas dans le libéralisme économique c’est l’idée d’épargne, de garder les choses, de ne pas les sacrifier de temps en temps joyeusement dans un grand feu irrationnel pour s’en dépouiller sacrificiellement en espérant gagner d’autant dans je ne sais quel arrière-monde.

      Et surtout renoncer au sacrifice c’est renoncer au besoin très profond de destruction orgiaque, qui a aussi ses traductions sociales et politiques. C’est accumuler matériellement pour des raisons matérielles. Après on trouve ça lucide ou désespérant selon son caractère, on comprend ou pas le renversement qui trouve plus de consolation dans le matérialisme que dans le spiritualisme, c’est une affaire personnelle qui est accessible à des non-juifs et que certains juifs n’acceptent jamais, en rêvant de rebâtir le Temple pour y sacrifier à nouveau.

  11. UnOurs

    Je me souviens assez vaguement qu’un certain Boris Le Lay tournait un peu autour des « Intransigeants ». Antisémite de tendance forcenée, il me semble aussi me souvenir qu’il gravita avant cela dans une association bretonne philo-israélienne (hé oui, ça existe ce genre d’ovni). Comme quoi, autant l’excès d’amour que l’excès de haine pouvent mener à des positionnements objectivement biscornus et franchement dispensables, si l’on s’intéresse d’abord aux intérêts européens.. C’est quasiment un trouble psychologique, la judéomanie, qu’elle s’exerce pour ou contre l’objet de la fascination.

     » ma première réaction a été la peur et rien d’autre… »

    Idem, autant je peux en avoir contre le lobby, mais c’est un ennemi qui nécessite de mobiliser son intelligence, un ennemi qui relève encore de l’occidentalité même pervertie même inversée, autant la sphère islamique me terrorise, parce que je ressens face à elle une sorte de peur panique d’être entraîné en bas, par un « tout-autre », sans pouvoir rien faire, dans une sorte de trou noir, au propre comme au figuré.

    Les anti-lobbyistes de la variété philo-islamique sont au mieux des crétins, au pire, pour les meneurs, des vendus manipulés.

  12. Nebo

    « Oui, bien vu. Le complotisme a ceci de pratique que quantativement, il n’y a pour ainsi dire pas de coupables… Une marèe d’innocents qui n’ont strictement rien à se reprocher, et une poignée de salauds qui n’ont pas la moindre excuse.
    Mais le compLotisme plait aux esprits simples parce qu’il requiert des qualités de « Savants », il plait aux esprits simples, scolaires, qui pensent que tout n’est qu’affaire de connaissances et jamais de Pensée. Vous voulez decrypter une Histoire complexe? Voici la connaissance, l’information qui vous permettra de tout expliquer sans raciociner comme les méchants juifs. »

    Brillant… rien à rajouter.

  13. pinuche

    Echanges intéressants où le titre racoleur et démago n’a heureusement pas dissuadé de parler ceux qui ont quelque opinion sur la question juive. Malheureusement pour moi, j’avais la télé allumée lorsque cette boursouflure d’Attali a défendu sur un plateau télé, pour la énième fois, le bienfondé des limitations de la liberté d’expression par les lois Gayssot et cie … au nom je cite « de la distinction du bien et du mal ». Eeeeeh bien …

  14. nathan

    A propos de haine des juifs, j’ai appris avec un sentiment mêlé d’effroi et de consternation qu’il était une idée largement acceptée dans le monde arabe et islamiste: celle que Mustafa Kemal Atatürk, était un juif déguisé en musulman! Point de vue partagé notamment par les Frères Musulmans.

    Ce parallèle est fait car il est celui qui a mis fin au Califat, mais il est aussi un héros national vénéré en Turquie, et même l’AKP n’ose remettre son héritage en question. Sans doute pour ça que les arabes et les turcs n’arrêtent pas de se taper dessus quand ils vivent côte à côte^^

    1. nathan

      La seule chose que les RG de tous pays ont toujours démontré de façon sûre et certaine, c’est qu’ils étaient de gros nuls incompétants.
      A force, vous allez finir par nous faire croire que les juifs sont réellement une race supérieure^^.
      Je suppose que si Atatürk a gagné sa guerre d’indépendance grâce à l’URSS, ça ne tenait pas du hasard non plus, ils avaient déjà prévu qu’après ses réformes, la Turquie serait le premier pays grand pays musulman à reconnaitre Israël, après avoir mis fin au Califat qui bien évidemment reposait sur des bases ultra-solides et ne pouvait jamais disparaitre.

  15. UnOurs

    Je n’ai pas dit que « c’était le cas ».
    Mais dire par principe que « ça ne peut pas être le cas »
    ce n’est guère plus intelligent que d’affirmer le contraire,
    par principe.
    On ne réfléchit pas très bien,
    par principes.
    Avoir des avis, par principes, c’est un peu
    « réfléchir avec des babouches », comme dirait l’autre.

    1. nathan

      Et où est-ce que j’ai dit que « ça ne pouvait pas être le cas »?
      Je ne réfléchis pas avec des principes, c’est bien pour cela que je suis insensible à toute forme de théorie du complot.
      Désolé de considérer que les masses n’ont pas besoin d’être manipulées pour adhérer à des idées socialistes, désolé de voir les juifs comme une simple force parmi les innombrables forces que compte cette planète et de ne pas leur attribuer tous les maux du monde, désolé de considérer que le Califat était destiné à imploser de par la diffusion des idées des lumières rendant obsolète le fait d’unir sous un même pouvoir autant de musulmans différents ethniquements et tiraillés par leurs nationalismes respectifs.
      Je mérite les babouches que vous m’offrez.

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