Particulièrement savoureux, sous la plume du journaliste-papier-racketteur Demorand, les expressions souveraineté numérique ou jouer à armes inégales des atouts de la déterritorialisation. (Ce qui veut dire en gros comment veux-tu qu’on ait une discussion sereine, d’égal à égal, si je peux pas t’envoyer les flics à la fin?)
Ajoutons que sur Ilys, on ne souhaite pas seulement la mort rapide du journaliste-papier, mais aussi celle du libraire de quartier, du petit éditeur, et du professeur de collège, ce trou du cul qui transmet un savoir qui se trouve déjà sur Wikipédia… Pour ça d’ailleurs que les parents d’élèves et même les élèves les frappent… Quand on se fout de la gueule du monde tout le temps et qu’on en vit grassement (18 semaines de congés payés, le plus gros budget de l’Etat gaspillé dans la paie de ces plantes vertes…), on s’en prend une de temps en temps …
Demorand et tous les parasites dans son genre vont devoir admettre une chose: l’entreprise Google n’est pas à la portée des fusils et de canons du frankistan, il sera donc très difficile de leur envoyer un huissier accompagné d’un commissaire de police pour leur faire les poches.
Par NICOLAS DEMORAND
Le combat, car c’en est un, ne fait que commencer. Il se fonde sur une conviction : l’économie, fût-elle numérique, doit être régulée. Quitte à creuser un peu plus les contradictions qui nous travaillent, nous modernes qui ne pouvons plus nous passer d’Internet, le voulons toujours plus rapide, universellement accessible, le moins cher possible, voire totalement gratuit. Mais la fascination pour le numérique, les miracles qu’il permet, la réalité qu’il façonne, masque la brutalité du capitalisme qui lui a permis de se déployer ; l’inéquité des échanges qu’il suscite; la fragilisation de certains piliers de la démocratie qu’il accélère, du marché régressant à l’âge des monopoles aux journaux incapables, quels que soient leurs investissements, de financer durablement la production d’informations de qualité. Qu’on ne s’y trompe pas : ce combat est politique et civique. Il vise à reconquérir de la «souveraineté numérique», selon la forte expression de Pierre Bellanger. Il doit être mené à échelle européenne, en stoppant le dumping fiscal qui permet aux mastodontes américains du numérique de jouer à armes inégales des atouts de la déterritorialisation. Jadis, ce furent des artistes qui luttèrent pour l’exception culturelle. A l’époque, les quolibets libertaires et les hauts cris libéraux critiquaient toute mesure visant à entraver la libre jouissance du marché, quelles que soient les marchandises qui y circulent. Aujourd’hui ce sont des éditeurs de presse qui en Allemagne, en France, en Italie, portent ce combat. Il est de même nature et de même importance.
« …financer durablement la production d’informations de qualité. Qu’on ne s’y trompe pas : ce combat est politique et civique ». *LOL* Ou bien il est aveugle, ou bien il ne s’est pas encore aperçu que des milliers de types sont bien meilleurs, bien plus intéressants que lui, le ridiculisent à son propre métier, et sans réclamer le moindre penny à l’Etat ou aux financiers.
Tout est faux dans sa prose, il n’y a rien dedans, dès qu’on enlève la misérable « grille d’interprétation » marxiste. Les gens de Google et Amazon vont bien rigoler en lisant ça, mais ce qui fait peur et fout la honte malgré tout, c’est que Demeuré est un représentant éminent de l’élite française, un des hommes les plus importants de France, en toute impartialité…
Si je comprend bien, il faut ouvrir les frontières pour les clandestins et la camelote chinoise, mais les fermer pour protéger la source de revenu de Demorand et consorts. Qu’un Roumain fabrique des bagnoles pour 4 fois moins cher qu’un Français, pas de problème. Par contre, qu’un bloggueur sur plateforme américaine donne son opinion sur « l’information de qualité » produite par Demorand, c’est inadmissible.
Évidemment, j’imagine que ce type ne s’est pas demandé si, par hasard, faire du journalisme sérieux et honnête plutôt que de la propagande moralisatrice grossière pourrait être une solution.
j’ai adoré « la citoyenneté numérique selon la forte expression de truc muche…. »
« la forte expression »
voilà qui te pose une phrase , bazu
ça fait penser à du santantonio « et sur ces fortes paroles , il sort »
reste plus à demorand le joufflu que de sortir
puisqu’il a usé de « forte expression »
si ce type était lisible, hé bien, on l’achèterait
tel n’est pas le cas
qu’il en tire les conclusions qui s’imposent
Cela dit, le terme de souveraineté numérique est particulièrement bien choisit et dit bien ce qu’il veut dire.
http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/high-tech-medias/internet/221137239/souverainete-general-et-souverainete-numeriq
Et Demorand a parfaitement raison:ce n’est que dans le cadre de la souveraineté nationale qu’il peut faire les poches aux gens qui ne le lisent pas.
Magnifique article. Jamais on ne fit plus bel exemple de langue de bois et de concepts creux. Et en prime, c’est monstrueusement long. Tout ça pour camoufler un fait tout simple : dès qu’il s’agit de leurs prébendes, les journaleux progressistes sont ultranationalistes et protectionnistes à tout crin.
J’aime beaucoup le concept de « synétat ». Je pense que si Bellanger avait une once de culture, il aurait évité d’employer un terme qui ressemble furieusement à la fameuse « synarchie ».
Bref, en plus d’être malhonnête, il est inculte. On dirait du Attali.
vous êtes rude pour ce pauvre bellanger
le comparer à attali….
car belanger est lu – un peu- et compris – très peu- alors qu’attali n’est pas lu et n’est pas compris
ceci dit , le mec ne veut pas être compris , sinon , il s’exprimerait de façon idoine, voyez
la magie de l’influence attalienne tient dans sa mystification même , le genre de gourou qui mélange tout en même temps , la croissance, la chowa , le socialisme ( en oubliant que les deux derniers sont intimement liés)…
il me revient l’avoir entendu une fois sur vronze cul, perdre ses nerfs devant un chroniqueur ( ali badou , il me semble ) qui doutait de ce qu’il racontait dans son bouquin impérissable ( 10 000 exemplaire dont les 3/4 au pilon ) « l’avenir expliqué à ma fille »
enfin , non,il ne doutait pas
il refusait de se prosterner devant la justesse des vues de l’oracle
crime inexpiable , vous n’en doutez pas ….c’eût été moi , hop , au poteau !
mais attali est magnanime , le coupable fut épargné , sa sainteté quitta simplement le micro en hurlant « je refuse de répondre à ce genre de question , je suis pas venu ici pour être traité comme un homme politique de droite ! »
il revint , peu après , calmé
c’était dans les derniers mois de chirac régnant …
et le lendemain, je n’en ai trouvé aucune trace sur le site internet de la station
enfin si , l’essentiel de la causerie y était mais pas l’éclat de la pythie socialiste et mondialiste , donc en gros toute la première partie de cette émission des « matins de france culture »
il fallait l’entendre le lendemain matin sur fronce cul
le bougre donnait son avis sur ce qu’il avait écrit….
sans surprise , hein
genre :
– le rackett des non lecteurs est indispensable à la démocrature , à l’élévation de vue et à la concorde sociétale
– oui les ouvriers du livre nous pénalisent mais ça ne doit pas pour autant nous faire changer de mode de distribution , une méthode qui a fait la preuve de son inefficacité est une méthode robuste et éprouvée , en conséquence , on la garde , surtout qu’on a aucune idée de ce qu’on pourrait lui substituer ( ben si , mon gros , le numérique )
– c’est vrai que les faits sont connus partout ,avant que nous ne sachions et bien avant que nous ne mettions sous presse , mais attttention, nous ne vendons pas de l’info , nous vendons de l’analyse et même si tout le monde se fiche de la façon dont nous analysons cette info , nous continuerons à la vendre, le seul problème c’est qu’il y a de moins en moins de monde pour nous l’acheter ( là , on sent le régleur de cadre de vélocipède de 1890 de la manu de st-étienne qui voit débarquer les premières bagnoles….)
Je me suis arrêté à « conviction » pour ma part.
Vous avez eu tort. Vous auriez dû pousser jusqu’à « Il vise à reconquérir de la «souveraineté numérique» ».
Parce que ça c’est vraiment intéressant…. » Le souverainisme expliqué à ma fille »
XP, vous devriez aller voir « Dans la maison » de F. Ozon.
Où on y voit la figure XPienne du prof de français érudit, bouffi de culture académique, donnant la leçon à un jeune écrivain, qui bien sûr ne s’en laissera pas compter.
Un excellent film sur la littérature.
Vous avouez donc comme si ne rien n’était voir des films français récents. Et vous enfoncez le clou encore en en faisant la promotion.
Votre cas sera examiné par le comité central ilysien. Je soutiendrai la lapidation avec des cotons d’ouate.
Tout à fait, j’ai failli m’étouffer avec mon chamallow en lisant ce comm. Ozon, en plus. Ça m’arrache le rectum d’avoir à dire ça, s’agissant de Nicolasbruno, mais je conseillerais aussi l’empalement avec un coton-tige tartiné de nutella.
Le Comité Central Ilysien… déjà que je me suis fait expulsé de chez Millie… Gil, je vous sais grée de m’infliger une torture somme toute raisonnable, quoique le Nutella soit un ignoble produit made in France plein de phtalates.
J’avais tendance à raconter toujours les mêmes trucs, fallait bien que je fasse quelque chose. Donc je maintiens, d’autant que le soutien au cinéma francais reste une des rares niches fiscales qui continue à me sentir proche de Mme Bettencourt.
Je ne vais jamais au cinéma parce que je suis trop nerveux pour rester deux heures assis sans parler, sans bouger sans fumer et surtout sans marcher.
Mais cela dit, le titre du film me rappelle un poème magnifique:
Dans ma maison
« Dans ma maison vous viendrez
D’ailleurs ce n’est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n’y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n’est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendu
Je ne faisais rien
C’est-à-dire rien de sérieux
Quelque fois le matin
Je poussais des cris d’animaux
Je gueulais comme un âne
De toute mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C’est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là ils vous tiennent compagnie
Et quand il y a de la musique ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Il faut être bête comme l’homme l’est souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bête comme ses pied gai comme un pinson
Le pinson n’est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu’on sait ce que c’est un pinson
D’ailleurs il ne s’appelle pas réellement comme ça
C’est l’homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson
Comme c’est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de Bonapartes passe dans le désert
L’empereur s’appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n’a que trois prénoms
Il s’appelle Tim-Tam-Tom et n’a pas de grand nom
Un peu plus loin encore il y a n’importe quoi
Et puis qu’est-ce que ça peut faire tout ça
Dans ma maison tu viendras
Je pense à autre chose mais je ne pense qu’à ça
Et quand tu seras entrée dans ma maison
Tu enlèveras tous tes vêtements
Et tu resteras immobile nue debout avec ta bouche rouge
Comme les piments rouges pendus sur le mur blanc
Et puis tu te coucheras et je me coucherais près de toi
Voilà
Dans ma maison qui n’est pas ma maison tu viendras. »
Jacques Prévert
Merci pour ce poeme, en effet magnifique. Vous me reconciliez presque avec Prévert, dont je gardais plutôt une mauvaise image (un peu celle qu’en a Houellebecq en fait).
Dommage que vous n’alliez pas voir ce film; j’aurais aimé avoir votre avis, car il me semble parfaitement en adéquation avec vos écrits récents. A croire qu’Ozon vous a lu. J’accorde à Vae et Gil le fait qu’il contient des « gimmicks » « cheap et agaçants du cinema français mais Lucchini à contre-emploi dans le rôle du prof, la satire des autoproclamés « représentants de l’art et de la culture », et la fine représentation de la famille « moyenne » sont à l’opposé de ce que le cinéma français donne l’habitude de voir.
Je vais tacher d’aller voir le film.
A part ça, vous avez remarqué que Prévert innove vraiment dans ce texte sur la ponctuation? En l’occurence qu’il incite le lecteur à se passer de virgules?
Je pense que l’auteur doit faire l’effort de pousser le lecteur à l’effort; ce texte est déroutant, de par sa ponctuastion, mais le deuxième lecture procure un grand plaisir, un paisir inédit.
Oui, il y a beaucoup de choses dans ce poeme. Sauf des virgules et des points. Et il éveille tous nos sens. Et plein de sentiments. Joie et tristesse, solitude et tendresse.
Ah non merde, pas Prévert maintenant ! Il y a eu Ilys période sado-gay-maso, avec XP qui mélangeait Proust à des nègres qui se faisaient fouetter, de grosses femmes moches enveloppées dans des calamars répugnants et Nicolas qui nous linkait des sites homo-coprophages dignes d’Hannibal Lecter, mais je crois que je préférais encore ça à l’Ilys ozono-prévertien qui dépasse toutes les limites de la décence la plus élémentaire !
Non mais bon, NicoBruno, en fait j’ai dû voir 2 ou 3 films d’Ozon, il y a déjà longtemps, et s’il est vrai que ça m’a laissé un souvenir plutôt foireux, je n’ai rien contre en particulier.
ceci dit , j’imagine le gag : maître jaunâtre , huissier de justice , accompagné du commissaire de la rue des rentiers , eugène macheprot, allant sonner à la boutique télécom de la fnac pour rencontrer un responsable
inquièt, le mec les reçoit dans son burlingue ( un trou dans le mur, des clopes écrasées sur la moquette , voyez le topo , c’est le balayeur )
« et qu’est ce que je peut pour vous?un abonnement pour deux , un pack complice?un café , un stylo publicitaire? »
maître jaunâtre , se penchant , confidentiel ( il a loupé l’école notariale , mais pas de beaucoup) « heu ,non, c’est….pour un tuyau….où faut il écrire pour contacter google? c’est pour lui envoyer du papier bleu… »
incompréhension, puis compréhension du mec et , enfin , éclat de rire