Il me semble que Georges Kaplan a posté quelques fois sur ILYS. Peut-être même qu’il le peut encore. Il faudrait que je vérifie pour ça s’il a encore un compte. Mais je suis feignant de nature. Quoiqu’il en soit, Georges Kaplan publie aussi -surtout- sur Causeur.
Eh oui.
Sur ILYS on poste.
Sur Causeur on publie.
J’aurais bien envie de partir en digression sur le sujet mais l’article de Georges Kaplan publié par Causeur ne saurait attendre. C’est qu’il y a un libéralisme qui me désespère. J’en avais déjà un peu parlé ici. Et Georges Kaplan semble être de l’école qui, face à un sujet de société, va d’abord, en premier lieu, se demander ce qui est libéralement correct d’en penser. Fichtre, à force de publications, il va bientôt pouvoir éditer un Être un bon libéral pour les nuls. Sorte de petit livre rouge bleu du libéral sans doute.
Reprivatiser nos vies.
Voilà l’objectif.
Or, quoi de mieux pour le remplir que de passer d’abord par la légalisation par l’État ?
Il n’y a rien de tel.
Certes, nous dit notre libéral pur sucre de canne, l’homosexualité est un fait. Mieux encore, un fait depuis toujours. Un peu comme la prostitution quoi, ce plus vieux métier du monde. Mais, malgré cette ancienneté remarquable, cet état de fait depuis toujours n’est pas encore reconnu. Or, c’est important la reconnaissance. Il ne faudrait quand même pas qu’une de nos pratiques, notamment les plus anciennes, échappe à la puissance publique. Ce serait… Hmmm… Je ne sais pas… Heu…
Je ne sais vraiment pas.
Ah si.
C’est une question de logique et de cohérence.
Dans ce cas.
Georges Kaplan estime que face à la question du mariage homosexuel (et par là de l’adoption par un couple homosexuel), il y a trois attitudes à avoir. Le statu quo. La pénalisation. La légalisation.
Moi, bêtement, probablement parce que je ne suis pas un vrai libéral, j’ai le réflexe de me dire que si l’État ne reconnait pas et n’interdit pas plus, c’est quand même la solution libérale idéale. Ne serais-ce que parce que cela signifie que l’État ne s’en mêle pas. Et puis d’un côté on évite le ridicule de la fable du deux papas ou deux mamans et de l’autre rien n’empêche des couples homosexuels d’adopter (certes pas comme tels). Quant aux menues difficultés liées à la séparation, on pourrait passer alors par la case du tribunal qui décidera selon l’intérêt de l’enfant. Il y a sans nul doute des aménagements à opérer dans le droit pour cela, mais le principe est déjà là. A la limite, je me demande d’ailleurs si une évolution de la jurisprudence ne suffirait pas. Évolution qui se fera de surcroit naturellement, ainsi va la jurisprudence ou les coutumes, sans besoin de brusquer les choses par une loi -il me semble qu’on en a déjà assez.
Mais le 100% libéral est-il favorable à la coutume ? Je n’en ai pas toujours l’impression.
Il faudrait que je demande à un libéral pur jus.
Remarquez, quand j’observe certains libéraux applaudir à l’idée de légaliser les drogues ou la prostitution, je ne comprends déjà pas très bien ce qui les anime. A la limite, encore une fois, la pénalisation me semble une meilleure chose. Ce n’est pas que la société du contrat m’ennuie mais, avant son avènement prochain, quitte à avoir un État transitoire, autant qu’il laisse la possibilité d’avoir un comportement en dehors de son contrôle et de son approbation. Moi ça me réconforte. A cette aune là, je ne regrette d’ailleurs pas vraiment que notre liberté d’expression soit limitée par la loi en France, parce que c’est quand même vachement plus rigolo de s’exprimer comme ça.
Mais, à la limite, la question n’est pas là. Parce que le mariage gay ce n’est rien du tout. Son interdiction actuelle comme sa légalisation future. La mariage gay c’est votre conseiller municipal adjoint en charge des sports plutôt que votre notaire pour tamponner votre union. Moi je préfèrerais le notaire pour vous dire la vérité. Et la rupture de contrat facilité du PACS. Quant à l’adoption, encore une fois, le mariage gay vise juste à établir la grosse blague du deux papas et deux mamans pour résoudre des problèmes qui pourraient très bien être résolus autrement avec un petit peu d’imagination.
Maintenant, qu’on valide la fable du deux papas ou deux mamans, c’est comme si on reconnaissait les unions zoophiles ou pédophiles, qu’est-ce que ça peut me foutre ? Je comprends que Barbarin fasse la gueule, mais moi ? Attendez, je ne compare pas l’homosexualité à la zoophilie ou à la pédophilie. Je dis juste que ça ne me concerne pas.
Et que cela fait un petit moment que j’ai tiré un trait sur l’ambition de ne me retrouver qu’entre blancs hétérosexuels à la gare RER du Châtelet.
Ce qui ne m’empêche pas d’être dubitatif quand je vois un libéral écrire ça sans sourire,
Alors, comme moi, vous demanderez à l’État de reconnaître ces mariages et ces familles et nous aurons fait ensemble un premier pas sur la longue route qui nous reste à parcourir pour reprivatiser nos vies.
En réalité, c’est exactement le contraire;
Sur Ilys on publie, sur Causaur on poste. Il y a un test imparable pour vérifier ce genre de chose: vous imaginez un seul lecteur qui conserve un seul texte diffusé sur Causeur, qui l’archive, qui le réclame, s’il n’est pas en archive? qui consulte les archives? Ce serait surréaliste, non?
Vous en imaginez un seul demander « le texte écrit par machin i y a deux ans pourrait-il être rediffusé »?
Vous publiez si vous voulez, mais moi je poste. Il y a quand même une vieille tradition anti-intellectuelle à laquelle je suis fidèle par plaisir -et sans doute aussi par nécessité.
Ne pourrions-nous nous rebaptiser « Flingueur » ?
Kaplan prepare un blog technique sur le domaine monetaire. http://etmoneyfuit.blogspot.fr/