Agudeza

Nous sommes entrés dans la phase ultime de la société de consommation, la société de consommation spirituelle.

L’homme des foules, le consommateur, ne se contente plus de petits plaisirs vulgaires; le monstre a grossi, il veut manger du Sens, de la Verticalité, du Sacré, il pense qu’on lui en doit, qu’il doit être fourni par le Prince, les pouvoirs publics et le législateur.

Le consommateur dépendant jusqu’à l’os de son vice ne supporte pas la publicité, l’entertainment, le coca-cola, les petites choses, il lui faut une dose plus forte, une théocratie, l’Albanie des années 1960… il déplore l’absence du sacré dans les sociétés occidentales et postmodernes, entendre par là que désormais, les choses de la Pensée, il revendique le droit de les consommer sans avoir à y penser.

Dans la société de consommation, on étale les richesses sous les yeux du pauvre, et c’est pour ça, dit-on, qu’il casse des vitrines… Dans la société de consommation spirituelle, on étale les richesses philosophiques sous les yeux du pauvre d’esprit, en classe de terminale, en philo, il lui prend aussi l’envie de casser des vitrines, à sa manière, il réclame un monde sans beauté enfouie sous du laid, sans grandeurs pliées dans des petites choses, de la richesse spirituelle authentifiée en préfecture …

Dans la société de consommation, le pauvre veut tout de suite les Nike qui sont en vitrine, et dans la société de consommation spirituelle, le pauvre d’esprit veut qu’on le fournisse en richesses immatérielles, que ce soit écrit dessus, qu’il n’ait pas à juger lui-même si c’est grand ou si c’est petit, ce qu’il a sous les yeux, il veut que le trouble de la pensée lui soit ôté, atteindre les sommets de l’Esprit par le savoir, avec des fiches de lecture, en hélicoptère.

Dans La traversée de Paris, une femme dit d’un flic que ce n’est pas un flic mais un flic de flic, pour expliquer à Jean Gabin que c’est le pire de tous… Jean-Claude Michéa, Jacques de Guillebon, Richard Millet, ce ne sont pas des consommateurs, mais des consommateurs de consommateurs, des types qui veulent manger du Sens, un monde qui fasse sens pour qu’ils n’aient pas à le chercher.

Merci à R.A.

En illustration, Balthazar Gracian

32 réflexions sur « Agudeza »

  1. Aquinus

    C’est très finement vu. Il leur faut un Code des Lois qui soit au-dessus de tout et immuable, afin de pouvoir justifier spirituellement la déconstruction de toutes les libertés que nous avons encore et qui sont celles qu’ils ne supportent plus, parce qu’elles brûlent: liberté de penser, de parler, d’entreprendre, de choisir, de discriminer, de punir.

    Ce sera le dépassement « par le haut » de la société relativiste, une religion totalisante qui seule pourra apaiser les douleurs de l’homme des foules, de l’homme démocrate.

    L’affaire sera réglée lorsque le délit de « blasphème » ( qui sera peut-être ironiquement obtenu par certains lobbies chrétiens) aura été instauré. Alors là, il suffira de tirer le fil pour « donner du sens » et avoir l’illusion que la violence (contre les blasphémateurs) est redevenue pleinement licite et fondatrice d’un ordre nouveau; car le retour à l’illusion à une violence purificatrice sera essentielle pour que les pauvres gens aillent mieux. Beaucoup de gens se sentiront bien, se sentiront au chaud, comme rentrés au bercail, et je suis sûr qu’ils seront capables d’endurer et d’avaler plutôt bien toutes les avanies économiques et sociales qui nécessairement leur tomberont dessus en parallèle (car tout ceci va de pair), exactement comme les beurs sont heureux eu fond de leur coeur à chaque fois qu’ils rentrent dans leur Algérie toute pourrie, parce qu’ils rejoignent la foule islamique anonyme et peuvent s’abstenir de penser alors qu’ils retrouvent les rites et us imbéciles qui dictent le quotidien de ces gens.

    1. XP Auteur de l’article

       » comme les beurs sont heureux eu fond de leur coeur à chaque fois qu’ils rentrent dans leur Algérie toute pourrie, parce qu’ils rejoignent la foule islamique anonyme et peuvent s’abstenir de penser alors qu’ils retrouvent les rites et us imbéciles qui dictent le quotidien de ces gens. »

      C’est sans doute pour les mêmes raisons que Richard Millet fantasme sa Corrèze, laquelle ne doit d’ailleurs plus exister que dans sa tête, si tourefois elle a déjà ressemblé à ce qu’elle est dans sa tête.

      Richard Millet, à l’inster de tous les réactionnaires et tous les antimodernes antiproclamés, est un moderne, un consommateur 2.0.

      1. Nicolas

        Oui oui oui… c’est ça… faites les malins en disant du mal de la Corrèze. Reste que quand on sera au point de donner le droit de vote aux vaches, la Corrèze aura sa revanche. Y’en a qui devront courir vite pour ne pas tâter de la violence des cornes.

      2. la crevette

        C’est pour cela que tous ces réactionnaires » se retrouvent à lire Valeurs Actuelles (qui leur évite de trouver par eux-mêmes du Sens, des Valeurs justement).

        A ce propos, je me permets une petite digression concernant les pépitos de JL, qui pond des pages longues comme le bras dans VA en bon Réac qu’il est: il écrit dans le dernier tout un article sur Montherlant et débute son texte par ces mots, après quelques lignes : « C’était à la fin de l’été et à la fin de l’après-midi : on peut espérer que le vieil homme ,né en 1895, qui devenait aveugle, eut le droit, une dernière fois, à cette lumière tendre et dorée des fins de saisons sur Paris, aux scintillements de la Seine qui attend l’automne… »

        J’ai eu très peur en lisant cela qu’il ne se mette à évoquer le fond d’une épicerie et des biscuits chocolatés, mais Dieu merci il n’a pas confondu ses notes. Mais enfin l’obsession pour les chaleurs estivales est à rapprocher de vos pertinentes remarques sous l’article de Nicolas, « la sémantique estivale de l’auteur en relation avec la fonte des pepitos » explique Gil finement.

        1. XP Auteur de l’article

          Plaisanterie mise à part, le parralèle est extrêmement intéressant.

          Parce que ces histoires de pépito dans le cul, de sodomie, c’est très vulgaire, mais le comble de la vulgarité, c’est ça:

          on peut espérer que le vieil homme, qui devenait aveugle, eut le droit, une dernière fois, à cette lumière tendre et dorée des fins de saisons sur Paris, aux scintillements de la Seine qui attend l’automne

          Etre aussi verbeux, ampoulé, parler à ce point pour ne rien dire afin d’évoquer un sujet (Montherlant) sur lequel on a rien à dire, c’est pire que de le pipi caca, ça n’en est pas très éloigné, et c’est complémentaire… Il faudrait réfléchir à ça… Coprolalie et beau style, putridité et Belles lettres

          Quand on a rien à dire, aucune légitimité pour écrire, on se rabat sur les Belles Lettres et le Pipi caca.

          1. XP Auteur de l’article

            Au fond, on rejoint sur ce que disait Céline et le fait de devoir « mettre sa peau sur la table »…

            La lumière tendre et dorée des fins de saisons sur Paris, les scintillements de la Seine qui attend l’automne

            Ca pue le fabriqué, le manque de sincérité, l’usurpation, le déjà lu mille fois, et c’est ça qui est profondèment vulgaire… Pas de coeur, pas de sensibilité, alors en effet, il reste la matière, le zizi, le sperme, la saloperie… Tout est en ordre.

        2. kobus van cleef

          que vous ayez pris la peine de lire l’indigente prose de JL dans VA….ça me souffle

          perso , je m’en suis désabonné il y a 4 ou 5 ans…..

          double économie ; d’argent ( nerf de la guerre ) et de temps , lorsque , d’aventure, j’en trouve un exemplaire dans un salle d’attente, je le laisse retomber, découragé….je préfère placid et muzo….

          j’ignore si quelqu’un a remarqué mais on a causé de sens

          jamais de cens

          et pourtant tout est là

          depuis l’abolition du cens, tout le monde est en quête de sens

          sans jeux de mots lacaniens, hein

          mais la perte du suffrage censitaire , qui , par certains cotés était un peu réac, mais qui par d’autres montrait la voie à la multitude

          en gros, les aristocrates de la démocratie votaient ( bien ou mal , le problème est ailleurs) et la masse suivait, sans trop s’emmerder avec le sens
          elle faisait ses affaires, la masse, fumait ses terres, polissait ses montres, caressait ses femmes, huilait ses moteurs ( juxtaposition de « caresser » « femmes » « huiler » et « moteurs » …hum )construisait ses maisons, prospérait , en un mot

          c’est à partir de l’universalité du suffrage que ça a merdé

          lorsqu’on s’est mis à rechercher le sens

          auparavant, les libéraux s’emmerdaient pas ; les actifs votaient ( élargissement du cens) ou allaient voter, les inactifs s’innactivaient

          c’est lorsqu’on a voulu faire participer les inactifs ,qu’on a voulu donner du sens à leur existence (qui dans le contexte social et historique de l’époque n’en avait aucun) que les emmerdes ont commencés

            1. kobus van cleef

              ho , mais je peut faire pire , vous savez….

              tiens , j’écoute une rediff de vronze cul , celle du mardi dernier , la grande table

              une catherine clement démente veut exclure les magyars de l’union européenne au motif que victor orban est très méchant et qu’il y a un festival pantouranien en cours avec des méchants huns
              un des invités lui fait remarquer que les mêmes phénomènes se sont produits en bosnie herzégovine , fondée sous les auspices de bernard kouchner, de françois mitterand et de l’onu sans que ça l’arrête un seul instant

  2. vlad tepes

    J’avance une hypothèse à ce constat: le modernisme a échoué aux yeux des modernes à remplir ses objectifs, à savoir l’égalitarisme. La hiérarchisation de la société est une fatalité, et ce qu’elle que soit sa forme, car l’inégalité en est une autre.
    Partant de là, l’égalitarisme ne peut pas être la volonté de mettre tout le monde au même niveau, mais uniquement la haine du plus fort, du plus intelligent, du plus talentueux.
    La société de consommation en elle-même créant toute seul une hiérarchie, le pauvre d’esprit s’abrutissant devant des matchs de foot et la Star Academy pendant que ceux amenés à les dominer lisent des livres, travaillent leurs études et font fortune, il est normal que l’homme moderne soit naturellement enclin à la mépriser et à aller chercher la hiérarchie moderne là où elle est, sur son propre terrain.

    La haine, toujours la haine.

    La haine, vecteur du choc des civilisations

    La haine.
    Sentiment naturel éprouvé par l’être humain quand il se trouve face à une adversité qu’il juge insurmontable, ou d’une force très largement supérieure à lui.
    Se caractérise par une volonté de destruction de l’opposition sans commune mesure, par une incapacité totale d’empathie à son égard, et par une constante propension à lui attribuer tous les problèmes de ce vaste monde.
    La personne dite haineuse refuse d’appliquer le principe biblique du donnant-donnant à la personne haïe. La personne haineuse considère comme illégitime que la personne haïe agisse à son égard comme elle agit vis-à-vis du sien. La personne haineuse considère comme normale, comme due tout acte de bonté et de pitié de la personne haïe à son égard. La personne haineuse n’a aucune cohérence dans ses reproches à la personne haïe, et est prête à utiliser de tous les artifices, de tous les mensonges et de tous les arguments possibles même s’ils se contredisent et même s’ils mettent en péril ses propres principes pourtant présenté notoirement comme Idole depuis ses premiers balbutiements buccaux.
    Ainsi, l’on peut considérer que l’homme de gauche qui désire l’immigration massive en ôtant le droit pour les français de souche de s’y opposer, qui le justifie en lui opposant l’histoire coloniale et pétainiste tout en lui refusant le droit d’invoquer le privilège de la naissance construite par les ancêtres, et qui n’hésite pas à invoquer la nécessité de main d’œuvre pour les menus travaux et de sang frais pour assurer le renouvellement des générations alors qu’il se présente à tous comme un pourfendeur du libéralisme et du néo-colonialisme, correspond parfaitement à la définition de la personne haineuse.
    Le haineux sait que le rapport de force lui est fortement défavorable, alors il cherche à l’éviter à tout prix en se cachant derrière la morale.

    Ce que nous nommons la haine comporte deux aspects principaux.
    Une haine que l’on peut considérer comme de défense, qui est uniquement le fruit d’une situation particulière, et qui ne dépend pas des qualités essentielles des personnes. La haine de celui qui se fait violemment agressé par dix personnes, la haine du père de famille impuissant face à la peine ridicule infligée à l’assassin de sa fille, la haine de celui dont la vie subit le bouleversement d’une adversité titanesque et soudaine et qui n’a que son instinct grégaire pour se défendre.
    Une haine que l’on peut considérer comme inéluctable, qui dépend uniquement de l’incapacité de la personne haineuse à lutter contre la personne haïe pour des raisons naturelles, génétiques.

    L’immigration massive de peuplement des pays du Tiers-Monde vers l’Occident, phénomène historique sans précédent, est fascinant en ce qu’il permet d’étudier ce sentiment sous tous ses aspects. Des sociétés libérales, où la hiérarchie est établie par la richesse personnelle dépendant de divers facteurs comme l’intelligence, le talent, la débrouillardise ou la capacité de travail, établissent sur leurs sols des gens par leur nature amené à occuper massivement le sous-prolétariat et les plus basses couches sociales et à ne jamais entrevoir les sommets sinon par la discrimination positive ou pour servir de faire-valoir dans un sous-ministère. S’ensuit toutes sortes de comportements antisociaux, qui prit objectivement sont somme toute très similaires à celui qu’a toujours eu le bas de l’échelle des populations de souche depuis l’avènement du Capitalisme, mais qui inquiète par la proportion des populations immigrées concernées et par l’ethnisation et l’islamisation que prennent ces problèmes sociaux inéluctables volontairement importés.
    L’homme de gauche sait que si le débat est libre, si la parole est autorisée, ce modèle de société absolument délirant à tout point de vu ne mettra pas longtemps à voler en éclat. Il sait qu’il ne peut pas lutter face à l’homme de droite, alors il utilise les ficelles de l’illégitimité et de la culpabilisation. Le français moyen est pris à la gorge depuis près de quarante ans entre deux feux, entre celui du lumpenprolétariat importé et celui du courant idéologique de gauche qui lui interdit de se défendre, le tout sous les sarcasmes d’une nouvelle bourgeoisie dénué de tout sentiment de solidarité ethnique.
    C’est un combat totalement inégal, qui entraine de la part des populations concernées une légitime tentation de haine, une haine de défense face à la haine de nature des immigrés africains et des gauchistes. Une haine qui tend tout naturellement à se diriger vers l’islam, religion clanique majoritaire chez les immigrés et dont la propension à ne poser aucune limite à la haine de ses ennemis est de nature à effrayer les oreilles les plus angéliques. Haine contra Haine, c’est je pense la définition parfaite du choc des civilisations.

    Les pourfendeurs de ce principe, celui du choc des civilisations, reprochent à ses tenants de l’encourager, de le vouloir, alors que nous ne faisons que faire un constat. Constater qu’il existe des classes sociales et une lutte entre elles ne fait pas de moi un communiste. Constater qu’il est en train de se former une spirale de la haine entre le monde musulman et l’Occident ne me fait pas souhaiter la guerre entre les deux camps, les raisons à la formation de cet état de fait relevant du hors sujet.
    J’irai même encore plus loin, puisque j’exhorte les occidentaux à ne pas sombrer dans la haine du musulman, qui n’aurait pour finalité que d’imposer un hiver nucléaire à la planète entière. La haine, les arabes l’auront toujours quoi qu’il arrive, on peut leur faire confiance, il revient à l’homme blanc de prendre le recul nécessaire et de lutter contre ce sentiment, afin de désamorcer l’engrenage fatal, même si le processus est déjà tellement avancé que l’affrontement direct avec une partie de l’oumma sera probablement inévitable.
    Les pourfendeurs du choc des civilisations reprochent à ses tenants d’accuser les musulmans de tous les maux, et de ne pas regarder les torts des occidentaux. C’est sans doute le cas des imposteurs gauchistes qui s’en réclament, mais ce n’est pas du tout le mien et celui des vrais tenants de l’idée.
    J’exhorte de toute mon âme l’Occident à renoncer à ses chimères droit-de-l’hommiste et à leur mondialisation, principal vecteur de cette montée des tensions tant par le fond que par la forme. Seul un monde blanc pensant aux intérêts des siens, considérant les burkas afghanes comme une fatalité et sachant ainsi jouer des profondes divisions minant le monde musulman au lieu de créer un sentiment panislamiste sans cesse grandissant saura déjouer le destin annoncé.
    Mais j’aurais beau leur expliquer ça aux pourfendeurs de la théorie du choc des civilisations, je sais très bien qu’ils n’entendront pas, parce qu’ils ne veulent pas entendre. Ils ont la haine, ils n’en sont que la continuation logique, car la prise en compte de ce conflit latent et son acceptation serait un feu vert donné à l’homme blanc pour mettre fin à ce cycle infernal, de la bonne ou de la mauvaise façon. Ils se nourrissent de la haine des barbus, ils s’y sentent dans leur élément, ils éprouvent les mêmes sentiments et comme lui n’aiment voir que des lignes bien tracées et des recettes de cuisine en guise d’explication du monde.

    Car les choses sont beaucoup plus embêtantes. Tout serait si simple si les occidentaux n’avaient qu’à lutter contre un sentiment de haine de défense contre les gens de couleur et les musulmans. Mais la haine, c’est beaucoup plus profond que ça. La haine est un vice dans laquelle il est tellement bon de se complaire pour oublier ses propres insuffisances et ses propres responsabilités. S’en extirper demande une élévation intellectuelle dont la très grande majorité des êtres humains est totalement incapable.
    Je suis persuadé que nombre d’électeurs du FN hésiteraient longtemps au fond d’eux-mêmes si on leur proposait l’expulsion immédiate des arabes et des noirs du pays. La question des tares de la société multiraciale est au fond devenu extrêmement confortable pour nombre de gens, car elle permet une déresponsabilisation individuelle et une simplification du monde comme jamais. Elle est un refuge pour les esprits simples et bourrés de ressentiment comme jamais personne n’aurait pu l’imaginer.
    En rester à la grille d’analyse des années 80 et 90 où l’on tirait à coup de lance-roquette sur le dupont-lajoie raciste et déporteur d’enfants juifs serait une fatale erreur d’analyse, car les choses ont profondément changées.
    Celui qui n’a pas vu le formidable virage réactionnaire qui s’est opéré en France suite au second mandat de Jacques Chirac n’a absolument rien compris à son époque, ne pas la comprendre étant le meilleur moyen d’y adhérer. Celui qui ne veut pas voir à quel point tous les poncifs réacs les plus bas de gamme ont cessé de devenir subversif et que nombre de poncifs gauchistes ont fini par le devenir se fourvoie complètement. Celui qui n’a pas vu derrière la campagne dantesque contre la guerre en Irak la naissance d’une nouvelle idéologie qui donnait à la social-démocratie et au vivre-ensemble une justification droitarde et chauvine ne fait que se complaire dans la haine sans aucune volonté d’en sortir.
    Car la France a fini par devenir le pays de la haine par excellence. Un pays où l’on doit cacher au public et s’excuser d’être un homme blanc, beau et riche, quand on se vante d’être noir, pauvre et parasite sans aucune décence. Un pays où le « moi j’suis fils d’ouvrier » est un CV à lui tout seul. Un pays où aucun débat politique n’évoque pas ouvertement l’interdiction du rapport de force, le mépris de la réussite et l’idée que le riche doit tout au pauvre.
    Le seul débat qui divise encore réellement est celui sur l’immigration, mais le véritable clivage a éclaté depuis longtemps. Maintenant, l’homme de gauche pense que les hommes puissants poussent à la haine des immigrés et des musulmans, le nationaliste pense qu’ils poussent à la haine du français de souche et de la patrie, mais tous se retrouvent dans cette haine naturelle vouée au libéralisme, la haine du premier pour le nationalisme et du second pour les immigrés et RESF n’étant que de circonstance, destinée à être balayée au premier coup de vent favorable.
    Ils haïssent le libéralisme non pas pour ce qu’il produit mais pour ce qu’il est. Ils haïssent ce système qui n’a pas réussi à empêcher les meilleurs à prendre les rênes du pouvoir, où trouver un sens est réservé aux gens ayant un minimum de talent et un jardin intérieur un minimum meublé. Leur haine porte sur une adversité insurmontable, leur haine est la même que celle des fanatiques barbus appelant à l’instauration de la charia en France. Tout serait tellement simple s’il n’y avait que ces derniers à haïr, seulement vu sous cet angle, le choix, la responsabilité revient à l’homme blanc, revient à M.Dupont-Lajoie, et celui-ci n’a tout simplement pas le niveau intellectuel pour l’assumer. Tout ce paradoxe du populo qui hait les élites tout en étant incapable de faire la moindre chose sans elles, ne peut que conduire à parfaitement se retrouver avec l’homme noir qui hait l’homme blanc dont l’action lui permet de ne pas voir sa population diminuer de moitié en même pas trente ans.

    Que de défis à relever par la civilisation occidentale. Ne pas sombrer dans la spirale de la haine pour ne pas se retrouver à affronter un bloc islamo-eurasiatique qui enfoncerait le monde dans le chaos. Brûler les idoles qui donnent un cadre si doux depuis tant de décennies.
    Des idoles, c’est sur cela que la France s’est construite depuis la Révolution, et bien avant encore. Seulement les idoles au XXI° siècle, ça ressemble beaucoup plus à un minaret qu’à un clocher.
    Le choc des civilisation aura bien lieu, et une chose est sûr la France ne sera pas dans le camp occidental.

  3. j.ax

    Juste, surtout si on considère que cette haine est peut-être un piège grossier et si on s’interroge sur cette chose assez étrange qu’est au fond l’immigration de masse, que la plupart n’ont pas souhaité et qui n’a aucun sens même économique: vrai élan de générosité, suicidaire mais authentique, ou sombre manoeuvre pour disloquer les nations, en particulier occidentales, et jusqu’à l’idée de pays? Comme si l’internationale socialiste n’avançait plus que masquée?

    1. Vae Victis

      Il y avait déjà une perméabilité à un certain type de discours. Ensuite je pense qu’on peut tabler sur 1/3 de gens qui y croient vraiment et 2/3 de profiteurs. L’immigré c’est génial ça vous donne une base électorale jusqu’à la Saint-Glinglin.

  4. oxymore1202

    « mais des consommateurs de consommateurs, des types qui veulent manger du Sens, un monde qui fasse sens pour qu’ils n’aient pas à le chercher. »

    Quoi de plus normal ? Vous seriez presque égalitariste dans le fond, à précipiter chacun dans la perplexité. Comme si devant l’abime du non sens le premier réflexe n’était pas de fuir. Comme si la pensée pouvait se déployer pour tout le monde. Reste alors les refuges. C’est peut être un poil plus saillant que par les époques passées parce qu’il n’y a plus de consensus officiel, mais cet appétit de repères est un des socles humains. Et c’est très bien ainsi, cette déchirure aristocratique.

        1. Igor

          Modération : Le contenu de cette vidéo est insoutenable. Nous vous déconseillons de la regarder, elle peut provoquer le cancer, des crises de paranoïa et de mégalomanie, et la perte de cheveux. Regardez plutôt des snuff movies. – VV

          Réservé aux aficionados de la discipline ↓

          http://www.dailymotion.com/video/xe4eb2_franck-abed-recoit-alain-soral-part_news

          (séquence réalisée par des professionnels, ne pas reproduire chez soi)

          1. vlad tepes

            Chaque fois que je vois ce mec, je me dis toujours qu’il a atteint les limites de ses possibilités, qu’il ne pourra jamais aller encore plus loin dans les terres de la connerie, qu’il sera forcément tenté de revenir en arrière, de ce remettre en question…mais non, il est à chaque fois plus nul, plus bête, plus ridicule, plus amoral, à tel point que je commence à me demander si il fait réellement parti de l’espèce humaine, ou si ce n’est pas juste un gigantesque farceur.

            1. vlad tepes

              Enorme!!!!
              J’ai été mort de rire du début à la fin, comme Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) du Dîner de con dit: « il ne se repose jamais celui-là »^^

            2. vlad tepes

              « Il répend l’idée qu’Israël soutient le régime syrien alors que c’est faux, tout le monde sait très bien qu’il fait tout pour le faire tomber. »

              Comme si cet étron rmiste connaissait ce qui se dit et fait dans les coulisses de Tel Aviv.
              Le seul moyen de parler géopolitique sérieusement quand on est pas un haut fonctionnaire très bien placé (et encore), c’est d’avoir un minimum de sensibilité, d’essayer de déméler quelque chose avec ce sur quoi on peut se baser de façon sûre et certaine, d’avoir une vision philosophique et artistique des religions et des idéologies.
              Se laisser entrainer dans de pures discussions factuelles avec ce genres d’individus n’est que pur perte de temps.

          2. Nicolas

            C’est très bien fait et hilarant, mais ça reste une caricature facile.

            C’est peu de dire que nous ne sommes pas, me semble-t-il, Soraliens. Reste que ce que fait E&R a sa cohérence et son utilité, qu’on peut reconnaître.

            http://www.youtube.com/watch?v=oJ4EsHqFuNo&feature=related

            Par exemple : éditer Marx ou Thoreau et en parler, ça nous change agréablement, ou du moins ça me change agréablement – je vais parler pour moi – ET des pleurnicheries moisies habituelles de droite ET de la petite littérature estampillée réactionnaire, laquelle devient vraiment chiantissime ces derniers temps.

            1. XP Auteur de l’article

              +1
              C’est vrai que les réacs et les « antimodernes » de tout poil devraient en prendre de la graine, parce que chez eux, il n’y a rien. Le vide absolu.Aucun travail. Ce qui explique le succès de Murray, ce n’est pas tant que c’est le meilleur des penseurs antimodernes, c’est que c’est le seul.

            2. Igor

              Mais justement, Soral c’est le réac pleurnicheur par excellence !

              Avec sa France moisie d’antan, victime des démoniaques américano-sionistes, ses alliés musulmans derniers représentants de la virilité et des valeurs de « droite ».

              Ce type c’est l’incarnation physique de tout ce qui pue la mort dans ce pays : anti-libéralisme, souverainisme, communisme, islamisme.

              Au-delà de ça, jamais il ne passerait par la tête d’un libéral de se lancer dans de longs monologues face à sa webcam avec la prétention idiote d’expliquer les rouages de la géopolitique mondiale en invoquant la taille de sa bite comme argument d’autorité.

              C’est une question de race mentale, plus de politique.

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