Madrid. Dimanche 10 juin 2012, réveil 7h10. Les travelos et les fêtards finissent leur nuit en bas de chez moi. Je n’ai presque pas dormi. je me lève, passe sur la balance, 6-7 kg au-dessus de mon poids de forme. Enterrement de vie de garçon (fois 2) plus mariage + voyage de noces…en l’espace de trois mois. J’enfile mon short du PSG, un maillot et part arpenter la rue. À peine sorti de mon immeuble, un premier travelo brésilien fait péter ses talons sur le bitume et me fixe, je commence mon footing. Un peu plus loin, un second travelo absolument ignoble, probablement d’Amérique centrale, avec un unique sourcil comme un minautore, ou comme Emmanuel Chain, s’arrête, il est complètement défoncé, me dit « Vamos ». Rien que de le voir, j’ai la gerbe. J’ai envie de vomir toute ma bile…je continue mon jogging, un autre couple de pédales, tout muscle bandé, les pupilles plus dilatées que les miennes lors de mon dernier fond de l’oeil chez l’occuliste…J’arrive enfin à m’extraire de cette faune et file vers le Retiro. C’est absolument vide, magnifique, rien ne peut m’atteindre.
Je rentre. J’ai perdu 400 calories et 700 grammes. L’après-midi, je vais me promener en plein centre ville, là où j’habite, les rues sont vides, comme les magasins. C’est inhabituel. Nadal joue à 15 heures, la Roja à 18 heures…ceci explique cela, les types qui habitent las urbanizaciones, certaines désertes, ne sont pas venus. La veille au soir, les banques espagnoles ont obtenu 100 milliards d’on ne sait pas trop qui, soit disant sans conditions…ils se doutent bien qu’ils devront payer, ils épargnent déjà pour plus tard. Un des thèmes de Don de Lillo, est la foule, et plus précisément, l’inconscient des foules. Lors de l’incipit (mot que j’ai appris l’année de préparation du bac français et qui est resté) d’Outremonde, il y a une scène assez ébouriffante (est-ce le mot). Ce sont les finales des world series, dans les années 50, le match de l’année, je crois, avec des actions légendaires. Souci, les tribunes ne sont pas pleines, alors que ce genre de match se joue à guichets fermés, Don de Lillo relie cette absence de foule au fait que les Soviétiques ont fait péter leur plus grosse bombe à hydrogène ou atomique le jour même ou la veille. Les gens ont eu peur et ne sont pas sortis. J’ai assisté à quelque chose d’assez semblable dimanche 10 juin 2012 dans les rues de Madrid.
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Il y a peu, j’ai visité pour la 3ème fois l’Escorial. C’est à 50-60 kms de Madrid, à 1000 m d’altitude et ça a été fait par Philippe II, fils de Charles Quint. De mon impression, c’est un bâtiment qui allie la foi catholique la plus mystique et l’esprit de conquête militaire le plus vaillant, c’est vraiment la croix et le glaive…on y sent vraiment une atmosphère particulière, guerrière et mystique…c’est étrange, beau, fascinant. On a envie de s’abandonner à Dieu tout en déclarant des guerres à la Terre entière. C’est aussi la sépulture des rois d’Espagne. Deux anecdotes. D’un côté les hommes, de l’autre les femmes. Exception faite d’un homme qui repose avec les femmes, et de sa femme qui repose avec les rois. On savait être cruel à l’époque.
La seconde anecdote relève plus du mystère. Voici la tombe de Philippe IV. Pourquoi 4 en chiffres romains est-il écrit IIII plutôt que IV? Je n’ai pas trouvé d’explication, je pense que j’aurai pu l’avoir si j’avais suivi un guide, mais je refuse par principe de me mêler à un groupe qui ne fait que rire, qui n’a aucune capacité de concentration et dont le guide ne fait que boutades et autres blagues. Si quelqu’un a la réponse.
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Après l’élection du 6 mai dernier, j’avais décidé de plus trop me mêler de politique, de ne pas critiquer inlassablement le nouveau président. Je ne voulais pas qu’il y ait un déchaînement de haine envers Hollande semblable à celui qu’a enduré Sarkozy pendant cinq ans. Mais la dernière de Trierweller est trop belle et Hollande trop faible. Trierweller a de la haine envers Royal, parce qu’elle est, cette dernière, tout ce que l’autre n’est pas. Une journaliste politique, c’est tout comme un critique de cinéma. La première aurait voulu faire de la politique tout comme le second aurait voulu être réalisateur…si tant de journalistes se mettent avec des hommes politiques, c’est tout simplement parce qu’elles ont l’illusion de détenir du pouvoir et de faire de la politique…Ensuite Hollande, lors de ses premiers ébats avec Valérie, il a dû lui dire à quel point Ségo était horrible avec lui, qu’il était malheureux, rabroué, que c’était une Thénardier et lui un pauvre Gavroche…c’est la technique des mecs qui savent pas séduire, se faire passer pour une victime, en appeler au côté Madonne des bonnes femmes…à leur instinct maternel, d’ailleurs Trierweller a bien plus de la mère que de la concubine…elle dit à François comment s’habiller, quoi manger, qui nommer…et comme toute mère, elle cherche nuire à ceux qui ont fait mal à leur enfant…on a eu des faits divers sanglants pour moins que cela.
IIII et non IV comme sur les cadrans de montre… vraisemblablement il s’agit de la forme véritable du 4 romain.
villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Numerati/RomainNu.htm#additive
Je me demandais la même chose, on a une petite horloge helvétique où c’est aussi IIII au lieu de IV…