« … ‘tain, mais c’est pas vrai ! »
Oups, faites excuse mes frères, ce n’est pas une manière bien correcte de commencer un sermon.
Mais puisque c’est mal parti hein… vous savez tous que Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, est une sorte de truc mou orné de rouge qui à l’occasion aime bien nos frères musulmans, et tout et tout ; on dit même qu’il lui arrive de citer le Coran le doigt en l’air en le donnant en exemple. Bref encore un mitré qui mériterait de violentes piécuteries tout au long des chemins de procession de son diocèse. Ou des coups de bâton de croix pour polir son crâne afin que nul diablotin joufflu, dans quelques années, se s’écorche ses sabots encore tendres en courant sur le pavage des enfers.
Ah oui, précisons : je n’ai aucun respect automatique pour « nos évêques ». Quand on me sort cette vieille rengaine du respect qu’il faudrait avoir pour eux alors qu’il ne sont en rien respectables (à quelques exceptions près) et qu’il sont les vrais, historiques, continuels et endurcis fossoyeurs de l’Église de France — qu’ils ont transformée en une sorte d’annexe du parti socialiste ou d’Amnesty international mâtinée de théologie approximative elle-même faite de bribes d’Évangile mal citées —, je ressors mon Villon : « S’évêque il est, signant les rues… sous lui ne tiens s’il n’est en friche… »
Cette précision apportée, revenons donc à Barbarin d’Aussigny : Le Salon Beige, que j’aime bien parcourir, ressort une citation dudit Barbarin.
« Si les deux candidats soutiennent une mesure contre laquelle ma conscience se révolte, je peux poser l’acte politique de ne pas voter ou de voter blanc. »
Évidemment, pour Barbarin, du moment que les cathos susceptibles de l’écouter, ceux qui ont encore un vague respect pour sa fonction à défaut de sa personne, ne votent pas à droite, c’est tout bénef. Une abstention de catho pratiquant ou convaincu, c’est une demi-voix de gagnée presque à coup sûr pour la gauche, et on sait à quel point sous leurs chattemites nos évêques sont pour la plupart des collaborateurs zélés de l’invasion musulmane et africaine qui fournit de plus en plus ses troupes à la gauche socialiste et d’une manière générale aux idées sociales démocrates pour se maintenir au pouvoir en Europe.
Et Lahire, dont l’anti-sarkozysme poussé jusqu’au tir dans le pied parle ici sans doute, nous enfonce le clou :
« Citer le Primat des Gaules n’est pas un appel à l’abstention, mais bien un constat que le vote blanc ou l’abstention peuvent être envisagés par des gens cultivés, au nom de la conscience qui est liée à la morale.
Aussi, serait-il souhaitable pour éclairer les consciences, que le débat qui se focalise pour l’instant sur le pragmatisme facile du choix entre les deux candidats – calcul des « plus » et des « moins » – se déplace en amont sur la problématique du droit légal de vote transformé par une opération inconnue en devoir moral.
En effet, tout le monde, clercs compris, s’autorise à démontrer que Nicolas Sarkozy est plus catho-compatible que François Hollande. Pas très compliqué. Mais personne ne se prononce sur ce droit devenu devoir. C’est pourtant de là que tout démarre.
D’où mon agacement liminaire, traduit par ce mouvement d’humeur un peu vif, lié au fait qu’il va encore falloir que je prenne le temps d’écrire ce que vous lisez : « Putain, mais c’est pas vrai, c’est moi qui vais être obligé de leur expliquer saint Bernard ? »
Le blog le plus à fond dans la curaillerie, comme disait de manière colorée une de mes vieilles voisines communiste italienne bouffeuse de curé, citant un cardinal, blog où il existe même de brillants commentateurs, et malgré tout ils ne sont pas foutus que ça fasse tilt quelque part quand on leur sort cet apophtegme barbarinesque et le bredouillis confus qui le commente. Ils n’ont pas le réflexe de tendre le bras (attention, pas trop haut) et de prendre dans les rayons de leur bibliothèque, entre les pleurnicheries ouvriéristes complètes de Simone Weil et les bêtises de je ne sais quel défenseur de la philosophia perennis dont le curseur est resté coincée vers 1325, un texte qui, quand on a lu un peu s’impose face à cette suspecte et malodorante trace pourpre cardinalice : l’Éloge de la nouvelle milice, de saint Bernard.
C’est dans le volume XXXI des œuvres complètes dudit auteur aux Sources chrétiennes ; auteur dont on rappellera au passage à des gens pour qui l’argument d’autorité compte, qu’il est quand même père de l’Église, ultime des pères latins, et docteur de l’Église en prime. Ce que le désolant et fadasse Barbarin tout ornée de rouge qu’il soit, n’est pas encore, malgré la hauteur de son autorité sur trois journalistes de La Croix et approximativement douze chaisières désœuvrées — car pour les suisses d’église à hallebarde, il n’en a plus un seul je crois.
De quoi s’agit il dans L’Éloge de la nouvelle milice ?
De laude novae militiae.
Oui, une autre précision : on ne traduit plus comme on le doit militia par milice depuis la dernière guerre, aussi l’édition dont je parle titre en fait Éloge de la nouvelle chevalerie. Ce qui donne au tout un air peu engageant d’antiquaille poussiéreuse ou d’heroic fantasy pour adolescents. Il est vrai que le texte gêne depuis longtemps tout un tas de clercs trahissants genre démocrates-chrétiens tournés socialistes, et que le faire paraître une sorte d’étrangeté anachronique les arrange bien.
(Bon allez, on arrête de rire, si vous n’en avez rien à faire de mon sermon vous pouvez arrêter votre lecture ici, ça va devenir moins léger et ça va être un peu longuet.)
***
De quoi est-il donc question dans le De laude, au delà de la dimension historique et documentaire qu’on veut seule retenir pour y enfermer commodément le texte ?
Le prologue identifie l’œuvre : un écrit d’exhortation qui avait été demandé à Saint Bernard par le fondateur du Temple, l’histoire est connue, et ce n’est pas ce qui nous intéresse ici, puisque je vais précisément essayer de montrer qu’on peut y trouver une interprétation autre que celle liée aux seules conditions historiques de la production de cet écrit, et qui peut apporter une certaine correction à l’affligeante citation de Barbarin faite par Lahire sur Le Salon Beige. Et apaiser les angoisses électorales du même.
Saint Bernard explique dans ce prologue qu’il a différé d’écrire le De laude, mais qu’il a fini par le faire pour une raison précise : il aurait paru manifester de la mauvaise volonté plus que de l’incapacité. Le point est important : ne pas se prononcer dans la mesure où on le peut, c’est donc faillir du côté de la volonté. Et de fait il aurait été très facile pour saint Bernard de considérer que tout cela ne le regardait pas, au nom d’une condamnation générale de la violence ou d’un prudent retrait.
Ce prologue est suivi de ce qu’on appelle l’exhortation aux chevaliers du Temple (pages 214 et 215 de l’édition d’Horstius, vieille numérotation qui a perduré à travers les autres éditions plus récentes). Le passage, assez connu, constate la naissance d’une nouvelle forme de combattants qui tiennent à la fois du chevalier et du moine, et salue cette naissance comme très opportune et morale dans les circonstances du temps. Mais, se demande saint Bernard, ces combattants peuvent-ils combattre en ayant la conscience bien pure ? car s’ils meurent, perdants ou victorieux d’ailleurs, ils meurent en situation d’homicide.
Suit, page 216, une critique de la chevalerie mondaine, de son vain honneur et de son luxe. « De tels enjeux ne donnent d’assurance ni pour tuer ni pour se faire tuer » : comprenez, ne donne aucunement l’assurance de bien mourir et de ne pas être damné.
Mine de rien nous avons une première bribe de réponse aux interrogations de Lahire : les fins mondaines ne justifient pas pour le chrétien qu’il s’expose au péché. Ainsi il serait fort légitime de s’abstenir — puisque c’est la question de Lahire et que Lahire voit du péché à voter Sarkozy, même s’il accorde pour le dire vite qu’il y en a moins qu’à voter Hollande —, il serait donc légitime de s’abstenir s’il s’agissait de voter pour obtenir un avantage quelconque, par simple passion politique déraisonnable, ou en pensant envoyer une lettre de félicitations dithyrambique à Sarkozy le soir de sa réélection afin d’obtenir par cette flatterie je ne sais quoi, ou encore si le vote n’était porté que par volonté de participer au bruit ambiant.
Mais voilà ; il existe une autre chevalerie, comprenez une autre sorte de combat et de combattants qui ne sont pas exposés à de tels reproches de mondanité (« sans avoir le moins du monde à redouter de commettre un péché en tuant des ennemis, ou d’affronter le risque d’en être eux-mêmes tués »), combattants dont saint Bernard parle aux pages 217-220.
La différence ? eux ne meurent pas pour des raisons mondaines, mais pour le Christ : « mors pro Christo ».
Arrivés à ce point rassurons Lahire, on ne lui demandera pas de mourir. Mais ont peut penser que ce qui s’applique à la vie et à la mort s’applique a fortiori à une action aussi peu périlleuse que d’aller déposer un bulletin dans une urne dimanche en huit.
Qu’est que c’est, s’exposer à tuer ou à mourir « pro Christo » ? Pour l’expliciter saint Bernard fait une citation où, parce qu’il la fait de mémoire sans doute, il amalgame un passage de l’épître aux Romain et un passage de la première épître de Pierre :
« Non enim sine causa gladium portat : Dei enim minister est ad vindictam malefactorum, laudem vero bonorum. » Ce n’est en effet pas sans raison qu’il porte le glaive :il est serviteur de Dieu pour châtier ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien.
Point d’abstention là-dedans ni dans ce que dit saint Bernard autour. On ne s’en lave pas les mains : il y a le bien, il y a le mal. Et si l’on veut agir en chrétien, il faut prendre parti en ayant juste soin de ne pas le faire pour des motifs mondains, nous dirions pour un avantage personnel, mais pro Christo, c’est à dire au regard du bien et du mal seuls.
Incise : faut-il donc tuer tous les électeurs socialistes ? non, quelque déception que certains de nos lecteurs pourront en avoir : saint Bernard précise bien à la fin de la page 218 que s’il y a d’autres moyens, il faut les employer.
Toute une partie de la page 218 se passe au petit jeu des citations bibliques, saint Bernard opposant passage à passage aux citations les plus pacifistes qu’il puisse trouver. Poursuivant ce jeu un peu vain des citations pro et contra, où il semble lui-même s’amuser un peu en se renvoyant tout seul la balle, saint Bernard arrive à une considération qu’il faudra garder en mémoire, et à laquelle il est amené par les promesses de domination sur les nations et de puissance de Dieu manifestée ouvertement qu’il vient de tirer de l’Ancien Testament :
Il ne faut pas que ce qu’on voit vienne dissiper ce qu’on croit, ni que la réalité présente, dans sa pauvreté, rétrécisse l’ampleur de notre espérance ni que le témoignage des réalisations actuelles évacue celles de l’avenir. (219)
L’avenir, ce sont ici les espérance célestes, l’avenir de tout croyant dans lequel il met son espérance. Dieu ne peut avoir condamné ici bas le chrétien à une sorte de déchéance impuissante proche du désespoir qui ferait passer ses espoirs futurs pour une consolation presque chimérique de toutes les avanies. Le salut de chacun n’est pas une sorte de conte pour enfants où l’on se rassasierait de l’avenir en ayant pour le présent le nez plongé dans la boue et en s’en consolant dans un quiétisme merveilleux mais si aisé à démontrer vain.
Bien plus :
Non, la gloire présente et temporaire de la cité terrestre ne ruine pas le bonheur du ciel, elle l’édifie au contraire, si du moins nous ne doutons absolument pas de tenir, en cette cité, la figure de celle qui dans le ciel est notre mère. (219, le dernier membre de phrase étant une citation approximative du Siracide.)
Nous allons revenir à cela, mais suivons le texte avec un développement sur la vie que mènent les chevaliers du Temple (219-221) : toutes leurs actions sont empruntes de leur idéal, c’est l’idée essentielle que développe saint Bernard. Rien qui dans leur vie ne soit pro Christo justement. Reprenons la question qui turlupine Lahire : rien qui puisse laisser penser que la possibilité, même incertaine et défaillante, de choisir un candidat meilleur qu’un autre par un déplacement de quelques minutes à deux pas de chez soi les trouverait abstentionnistes, bien au contraire.
Pour parler de leur manière de combattre encore, les citations sont nombreuses à propos de l’Israël ancien et une mention explicite à Judas Maccabée ne surprend pas. Certes ils se confient dans le Dieu des armées, mais ils préparent minutieusement leurs opérations, « s’organisent avec réflexion, vigilance et prévoyance ». Sans doute cela ne dit pas pour qui ils voteraient, mais s’abstiendraient-ils de soutenir un bien, si faible ou ambigu soit-il, contre un mal ? C’est peu probable dans l’esprit de saint Bernard.
Je passe sur le passage qui les lie explicitement au Temple de Jérusalem, bien qu’il pourrait encore fournir des arguments ; sur la ruse de Dieu qui consiste à utiliser la chevalerie mondaine pour en faire une chevalerie chrétienne, même si ce passage aussi me fournirait encore facilement quelques arguments.
Passons aussi sur la description des lieux saints que cette « nouvelle milice » se donne pour mission de protéger, description assez longue, et passons à la presque fin, la page 236. Parce que c’est là que ça se noue et que Lahire va trouver une réponse définitive — pour peu qu’il veuille bien sortir de ses ratiocinations sur un droit naturel que personne n’a jamais vu codifié nulle part et où il cherche des réponses introuvables à ses angoisses électorales dans un juridisme étroit autant que vain.
La formule est connue : voir de ses yeux le Saint-Sépulcre. C’est dans l’évocation des lieux saints qui est la plus importante en étendue, celle du Saint-Sépulcre précisément. Et celle où d’évidence saint Bernard fait culminer sa réflexion. Le but de ces chevaliers, de leur activité, ce qui justifie même l’appui que leur donne saint Bernard, dont on aurait peine à se figurer l’autorité qu’il représentait en son temps tant les points de comparaison nous manqueraient, ce à quoi tout ça rime, qu’est-ce ?
Les pèlerins qui vont en terre sainte voient, grâce à l’action de ces chevaliers, le Saint-Sépulcre.
Que ça ?
Que ça. Mais c’est immense dans la pensée de saint Bernard.
Car il n’écrit pas simplement voir.
« … nec parum proficitur cernendo, etiam corporalibus occulis, corporalem locum dominicae quietis. » Ce n’est pas un faible avantage que de voir avec les yeux du corps les lieux où le Seigneur a reposé corporellement.
Il faudrait presque commenter chaque mot du paragraphe dont ces lignes sont tirées avant de revenir à ce qui nous occupe. On peut même dire que cette formule, « voir de ses propres yeux corporels » consacre dans la pensée européenne un tournant essentiel. Giotto va inventer la peinture à la chapelle des Scrovegni de Padoue en ayant cette formule de saint Bernard dans un coin de la tête et en la déroulant sur les murs, on peut démontrer rigoureusement que sa peinture est impossible sans l’influence à distance et transmise jusqu’à lui de saint Bernard, Podgorny faisait ça en Sorbonne voilà vingt ans. À partir de là on va effectivement en Europe « voir avec ses yeux corporels » et tout suivra : des poutres clairement dénombrables dans la clarté problématique du plafond au-dessus du saint Jérôme de Dürer jusqu’aux contestations justement de cette claire dénombrabilité, bien plus tard, sur quoi nous vivons encore.
Mais pour notre propos, revenons à ce qu’il fallait garder en mémoire ci-dessus à la page 219, vous savez ; que la cité terrestre et la cité céleste n’étaient pas dans une opposition qui justifierait un quiétisme idiot lui-même volontiers abstentionniste d’action, mais qu’il fallait en somme coopérer ici bas et par avance à l’édification de la cité céleste en perfectionnant la cité terrestre.
Pourquoi et comment en arrive-t-on là ? pas seulement par le jeu de citations auquel saint Bernard s’amusait un peu stérilement — c’était une figure de la littérature chrétienne du temps —, mais aussi parce que voir de ses propres yeux corporels un lieu physique, le locus dominicae quietis, qui nous montre, imparfaitement, en creux, la victoire du Christ sur la mort, c’est pour saint Bernard la meilleure manière d’avoir un aperçu de notre salut, et donc un puissant aliment de la foi.
Bien plus : ce mot de « repos du Seigneur », de quiétée — reprenons ce mot du vieux français — dominicale (dominus, le maître), inverse en quelque sorte le rapport : ce n’est pas à nous d’attendre dans le repos que Dieu veuille bien intervenir pour régler les problèmes du monde en nous contentant de rêver, dans l’attente de son intervention, au royaume de Dieu et en laissant aller les choses, même au pire : après tout, Dieu saura bien arranger tout ça ? Non.
La quiétée corporelle du Seigneur, qui a tant de prix pour saint Bernard quand on en contemple le lieu de nos yeux mortels mêmes, c’est rigoureusement le contraire : on ne peut se reposer à son image qu’une fois le chemin parcouru — chemin que vient d’égrener saint Bernard devant nous et que j’ai signalé plus haut seulement pour dire que j’omettais son détail : Bethléem, Nazareth, le Mont des Oliviers, la vallée de Josaphat, le Jourdain, le Calvaire…
Pro Christo, cette formule que nous avons rencontrée au début, finalement, dans la pensée de saint Bernard, c’est ça : à l’image du Christ, autant que possible, faire ce qu’il faut. Parcourir son chemin dans le monde en cherchant le bien et en empêchant le mal. La quiétée de ne plus avoir rien à faire (qui est aussi la quiétée dominicale après la création, et après seulement) la quiétée de laisser les choses aller, cette quiétée, ce repos n’arrive qu’après avoir fait ce que l’on peut faire pour le bien et contre le mal, chronologiquement ou logiquement.
Alors oui, si on est chrétien et si on reconnaît qu’un mal est moindre qu’un autre, cela emporte de favoriser relativement le moindre mal, surtout si c’est par une action aussi simple que mettre un bulletin dans une urne, même si c’est une action aussi incertaine que de mettre un bulletin dans une urne, et même si le choix est tel qu’il en paraît désolant entre deux maux.
***
Alors je n’ai aucune espèce d’illusions, Lahire va me répondre que tout ça c’est bien joli, mais, en gros, que le ciel ne s’est pas entr’ouvert pour dire aux catholiques de voter Nicolas Sarkozy et qu’il n’y a non plus aucune « obligation » fondée sur le droit naturel, quoi que j’aie dit. Il fait le coup à longueur de temps.
Certes. Car à un juridisme divaguant pollué de théologie de comptoir où chacun donne son petit avis à l’emporte-pièce, parfois avec trois ligne de citation-béquille issues de catéchismes incertains, on ne peut pas répondre grand chose de toute façon…
Reste qu’il semble bien qu’il y ait deux manières d’être chrétien quant à la question posée : en lisant saint Bernard ou en écoutant les bruits de bouche émis par Mgr Barbarin et des mitrés groupés en troupeau épiscopal. Le rénovateur de Clairvaux ou les fossoyeurs décorés du titre d’évêque qui ont vidé les églises de France depuis cinquante ans, lointains descendants endurcis du Sillon de Sangnier ? Choisis ton camp, Lahire. Arrête de te prendre la tête à deux mains en cherchant du droit naturel qui n’existe nulle part sous la forme d’un code Napoléon où tu cherches à le trouver — c’est très simple comme choix.
PS : comme le texte de Lahire précisait qu’il n’était pas une manière d’appeler les catholiques à l’abstention, j’espère qu’on me fera le plaisir de croire que ce texte n’est pas une manière d’appeler les catholiques à voter Sarkozy.
PS2 : oui, oui, les Templiers c’est aussi la marotte de Breivik, ça ne m’a pas échappé. Comme quoi, hein…
[Coquilles : « Arrivés à ce point rassurons Lahire, on ne lui demandera pas de mourir. Mais ON PEUT penser que ce qui s’applique à la vie et à la mort s’applique a fortiori à une action aussi peu périlleuse que d’aller déposer un bulletin dans une urne dimanche en huit. » Paragraphe qui suit la citation « Mors pro Christo »]
J’aime bien votre réflexion mais je ne vois pas bien le problème avec le droit naturel. Pour moi, le droit naturel, ce sont de grands principes intangibles qui nécessitent une adéquation plus ou moins approximative avec les principes de la réalité (circonstances, époques, personnes etc), approximative bien sûr parce que jamais parfaite du fait même de la réalité. Il faut faire au mieux pour rapprocher ces principes de notre agir mais ça ne colle jamais complètement évidemment. Il ne faut pas pour autant cesser d’agir! Au contraire! Tout le temps agir…au mieux.
» Parcourir son chemin dans le monde en cherchant le bien et en empêchant le mal. » Et : « … si on est chrétien et si on reconnaît qu’un mal est moindre qu’un autre ».
Bien évidemment. Mais comment se fait-il que vous lisiez encore nos évêques??? Je suis catholique très pratiquante (enfin bon j’essaie du moins) et cela fait bien longtemps que je me garde de les lire. Pour ma propre quiétude et foi.
Coquille corrigée, merci.
– Sur le droit naturel : je suis bien d’accord (du moins d’un point de vue chrétien supposé, car je ne crois en fait pas au droit naturel, du moins si on y voit un droit constitué par la nature, mais c’est un autre débat) ; mais là j’y peux rien, moi c’est Lahire qui cherche quelque part un gros bouquin rouge marqué « Dalloz – Droit naturel » où il pourrait trouver s’il doit ou non aller voter. Ou du moins il y cherche une injonction à aller voter et il se refuse à le faire sans l’avoir trouvée. Je caricature, mais c’est quand même bien ça.
– Les évêques : inexplicablement un certain nombre de gens accordent encore une importance autre qu’intellectuelle à leur existence, écoutent leurs divagations enragées et espèrent vraiment y trouver de quoi éclairer leur conduite. Parfois même avec un respect qui n’est pas feint. Je vous assure. C’est un fait vérifiable expérimentalement, encore qu’il devienne de plus en plus rare.
Billet fantastique, où tellement de choses résonnent que j’en suis étourdi.
Sur le droit naturel la vie, la liberté, la sécurité personnelle, la propriété privée seraient quelques-un de ces principes intangibles. (contre-exemple, le D.A.L. … ne fait pas partie du droit naturel) Nous n’avons pas, Français, de Déclaration d’indépendance et de Constitution à quoi nous nous référons volontiers, presque religieusement pour nous en souvenir.
« Si les deux candidats soutiennent une mesure contre laquelle ma conscience se révolte, je peux poser l’acte politique de ne pas voter ou de voter blanc. »
Déjà avec ce genre de phrase on imagine l’enflure certaine du personnage. On est obligé de se méfier de l’Eglise, le Pape lui-même, Paul VI ne s’était-il pas alarmé de la présence de Satan dans l’Eglise.
Barbarin de Bar-à-ce-con représente la nouvelle Eglise celle qui ne tend
pas seulement la joue gauche mais aussi le derrière, pendant qu’elle y est.
Et vous allez leur chercher Saint-Bernard, les Chevaliers du Temple et le
Saint Sépulcre qu’il faut voir de ses yeux corporels!
Vous n’y êtes pas, aujourd’hui ils nous la jouent à la Ponce-Pilate, ils
s’en lavent les mains du moment qu’on ne leur demande pas de prendre position.
Le problème essentiel de l’Eglise, de nos jours, c’est qu’elle ne recrute
plus que des minus-habens!
Hum, je dirais que justement, certains prennent position sur des sujets qu’ils ne maîtrisent absolument pas..( vous avez raison Nicolas, j’ai pu aussi constater l’empressement de certains à la sortie des églises à lire des recommandations ecclésiales à propos des élections…)
Et le recrutement, aujourd’hui est moins délirant qu’auparavant; la nouvelle génération de prêtres est pas mal du tout, très solides du point de vue de leur sacerdoce, pas encore assez formés philosophiquement mais bon…
Oui, il ne faut pas je crois se tromper de bataille. La bataille pour le pouvoir dans l’Église – il ne faut pas se cacher les choses c’est bien de cela qu’il s’agit – nous l’avons en effet gagnée. La démographie presbytérale et épiscopale est imparable, on finira par liquider « le Concile » d’une manière ou d’une autre. Ils ont perdu quand Martini a dû renoncer, événement discret dont on ne dira jamais assez la portée, lui qui voulait en gros un Vatican III pour verrouiller le II et qui aurait sans doute été l’homme capable de le faire il y a dix ou douze ans.
Le tout, la bataille qui importe aujourd’hui, c’est que toute cette métapolitique qui est en train de prendre un peu partout en Europe — même si c’est trop lent à la regarder prendre et si on revient de si loin —, et dont la situation dans l’Église n’est qu’une facette, le tout est qu’elle trouve une traduction politique. Et si possible pas républicano-jacobine.
Je suis sans nul doute resté trop longtemps plongé dans Contre ciel de Pynchon (c’est un génie hein) et quelques autres et j’ai donc dû rater moult événements, mais enfin Nicolas j’aimerai bien que vous m’en disiez plus sur cette métapolitique que vous voyez surgir un peu partout en Europe, parce que moi j’y reste aveugle. Je ne pense pas que vous visiez les délires du groupe d’Ur d’Evola qui s’épandraient sur le monde, je préfère encore Abellio qui, après tout, a vu juste dans les dates données aux premières lignes de la fosse de Babel et sur la fin de l’Urss en 89 alors que la Chine verrait son étoile se lever en grande pompe – (et c’est écrit en 1962).
Je ne vois guère l’Église bouger, la barque de Saint Pierre élimine certaine scories de V.II mais ne revient nullement sur l’essentiel et je passe sur les, euh, bizarreries théologiques de Jean Paul II -toujours d’actualité, nullement condamnées – lequel postule une communication des idiomes qui fait de toute homme (même le pire non croyant, muzz etc) quelqu’un qui participe à la divinité du christ. Or pour Irénée « Telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait homme et le Fils de Dieu, Fils de l’homme: c’est pour que l’homme, en se mélangeant au Verbe et en recevant ainsi la filiation adoptive, devienne fils de Dieu » (A.H. III,19,1= Adversus haeresis, Contre les hérésies). Donc l’Homme doit d’abord se mélanger au Verbe, ce qui va contre ce qu’avance Wojtyla.
Lequel par contre peut servir à tout chrétien à qui on reprocherait à sa religion de dépriser le sexe !
. C’est à se demander pourquoi le mariage des prêtres pose-t-tant de problèmes… en tous cas, que nul ne vienne dire que l’Eglise est contre le sexe : écoutons Jean Paul II : « l’acte sexuel est le langage authnetique des personnes » ((Jean-Paul II, Cité du Vatican, 22 août, 1984) et « L’acte sexuel s’inscrit dans une véritable relation d’alliance qui constitue l’image par excellence des relations qu’entretiennent les trois personnes de la Trinité divine. Le Père, l’Amour donné ; le Fils, l’Amour reçu ; l’Esprit saint, l’Amour transmis. »
Jean-Paul II sacralise l’acte : »l’homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement à travers sa propre humanité mais aussi à travers la communion de personnes que l’homme et la femme forment dès l’origine. » (Théologie du corps, 14/11/1979). Jean-Paul II soutint que par l’union sexuelle le corps parle un langage, puisque « l’acte sexuel est le langage authentique des personnes » (Théologie du corps 22 août, 1984). (en profiterais-je pour rappeler que jusqu’au 12ème siècle un clerc peut se marier tant qu’il n’a que les ordres mineurs et qu’à partir du grade de sous-diacre, il doit garder sa femme s’il est marié et rester célibataire s’il ne l’est pas.? oui)
Mais je m’égare(a, faubourg de Carthage, dans les j). C’est assez ma manière. S’il vous plait oh Nicolas vase de sapience, Corne d’abondance de toute connaissance, Fils aimé et tout doux de Bidou, de quelle métapolitique causez vous donc?
Je n’aurais pas dû parler de métapolitique, car vous traduisez : progrès intellectuels qui auraient un effet politique à terme. J’aurais dû dire : « des progrès sensibles dans les comportements et les représentations, même s’ils ne sont pas majoritaires, même s’ils nous paraissent trop lents, et pas encore traduits en termes électoraux ».
Concernant l’Église, il me semble difficilement niable qu’on avance. Pas assez satisfaisant théologiquement ? mais qui s’en soucie ? personne ne fait de théologie à part les théologiens. On voit plutôt moins de trucs désespérants (genre messe chrismale avec tam-tams africains même si je ne sais plus quel évêque s’est récemment lâché, arrivant en toute fin de carrière) et quand cela arrive, il y a maintenant des protestations, y compris de prêtres (qui pour prendre le même exemple n’y sont pas allés à la messe chrismale de cet évêque fou en expliquant qu’ils voulaient que leurs ouailles aient une liturgie digne et pas du n »importe quoi slammé. C’est de choses comme cela que je veux parler.
Et les vieilles soeurs gauchistes qui, quand j’étais petit, nous faisaient (mal) le catéchisme et en même temps nous faisaient honte d’être trop bien nourris quand les petits Biafrais étaient si maigres dans leurs propres souvenirs des années 60 et 70, elles sont mortes, paix à leurs tristes cendres sous des dalles qui, l’avez-vous remarqué ? sont généralement infleuries, même début novembre.
Il ne vous aura peut-être pas échappé que je ne tiens pas précisément Jean-Paul II pour un pape bien intéressant, sa manie de se faire applaudir par des foules en délire dans des rassemblement qui le tenaient éloignées de son boulot romain m’ayant toujours semblé un peu curieuse, enfin en l’occurrence, dans votre citation, il ne fait que répéter saint Augustin : dico amo et tria sunt. Et si on pouvait retrouver une Eglise qui tienne à peu près debout sans retomber dans une obsession du mal sexuel, ce sera aussi bien : elle maintiendra à peu près son enseignement, et chacun baisera comme il voudra. N’est-ce pas historiquement, dans la réalité des comportements et non dans les textes, ce qui s’est presque toujours pratiqué durant la longue histoire de l’Église, sauf dans les périodes où s’est imposé un contrôle social transversal, qui n’avait pas grand chose à voir avec la foi puisqu’on en trouve le plus bel exemple contemporain dans l’islam ?
Il y a certes beaucoup d’ambiguïtés, de choses qu’on se refuse à prendre à bras le corps – par exemple la confession auriculaire, qui ne sera je crois jamais plus ce qu’elle a été, et qu’il faudra en partie abandonner. Est-ce si grave ? des formes qui ont prétendu à l’éternité et qui se sont gentiment faites oublier, il y en a eu bien d’autres.
Politiquement : dois-je rappeler par exemple qu’il y a dix ans, on pouvait se retrouver en garde à vue pour avoir fait une mauvaise plaisanterie à base de mauvais goût appliqué à une race (qui n’existait pas) ? Qu’on pouvait aller jusqu’en cour d’appel poursuivi par d’obscures fédérations qui reprochaient d’avoir fait une remarque sur la couleur de la peau des joueurs d’une équipe de foot ? Globalement, sauf à attirer spécialement l’attention, ce n’est plus le cas.
Vous me direz qu’avec Rebsamen à l’Intérieur, si les rumeurs de partage ministériel sont vraies, on va peut-être retrouver une situation semblable. Nous verrons. Mais sous un gouvernement de droite ce n’est plus possible, simplement parce que le mouvement de droitisation de la société française, pour être plus compliqué chez nous (nous n’avons pas de mouvement conservateur et libéral), est une réalité comme ailleurs en Europe. Et ce qui était possible, voire inéluctable sous Raffarin et MAM ne l’est plus sous Fillon et Guéant.
Prenez l’exemple de Breivik : certes ils l’exploitent. Mais le cœur n’y est plus. D’ailleurs ça ne prend pas, si vous lisez un peu la presse anglo-saxonne ou allemande qui en parle plus et mieux que la nôtre. L’effondrement attendu des partis de droite nationale en Scandinavie n’a pas eu lieu, et la compréhension du geste de Breivik, qui aurait été insignifiante voilà vingt ans, n’est plus assez faible pour qu’on la passe sous silence.
Ceci dit, ne vous méprenez pas, je ne dis pas que c’est fait. (Sauf en matière de démographie presbytérale : les prêtres qui assistaient aux réunions de cellule du PC, ils crèvent. Les évêques qui étaient des communistes sans carte parce que plus utiles au parti dedans que dehors, il n’y en a plus beaucoup même parmi les honoraires.)
Je dis que le combat reprend.
Nous étions dans un bocal fermé où nous crevions, de manière certaine, inéluctable. Le bocal bouge à nouveau, sur le bord de son étagère.
(Effectivement, Pinchon c’est peut-être très bien, mais ce n’est que de la littérature. Comme la prose chez Verlaine et comme le pape n’est que le pape.)
A vrai dire, j’avais mal compris « métapolitique » qui a un tout autre sens précisément, chez Abellio ou Evola que celui que vous lui donnez. Lorsque Jean Phaure pour ne citer que lui parle de métapolitique ça n’a rien à voir avec ce que vous entendez par là. Hors j’ai bien trop l’habitude de vivre dans un monde de papiers où le mot à le sens abellien, voire tel qu’on l’entend chez Corbin ou Antoine Faivre. Je ne pense pas que ce soit votre tasse de thé mais c’est quand même une acception reconnue du mot. Ce n’est pas Alain de Benoit qui me démentirait !
Ah, bedite précision : je n’ai pas critiqué J.P II avec mes croustillantes citations. Je trouve très bien que le christianisme cesse de maudire la baise , chose dont le christ n’a pas touché un mot.Je comptais, ainsi qu’écrit dans le com, fournir de phrases tout débatteur qui se retrouverait accusé de pratiquer une religion cul coincé. Par contre -mais je n’ai pas le temps d’expliciter vraiment- S.augustin ne dit pas la même chose que le pape vu que ce dernier met là une analogie entre l’acte sexuel et les rapports régissant la Trinité. Non, si je devais reprocher quelque chose à JP II c’est sa « communication des idiomes ». Mais au fond, je m’en fous, la théologie n’ayant effectivement plus d’importance. On ne se bat plus pour ou contre Bultmann.Faut-il vraiment s’en réjouir? Car la théologie c’est ce qui soutient le dogme.Si on peut se permettre de saper toute une colonne en envoyant paître le baptême (ce que fait JP II dans sa communication des idiomes, le christ étant présent en chaque homme même si celui-ci l’ignore et pouvant le sauver à son insu), la participation aux sacrements,enfin être une « pierre vivante » de l’Eglise, si ont peut faire ça sans qu’un cil ne bouge chez les chrétiens qui s’en foutent, c’est que la religion s’est diluée dans une espèce de boboïsme cordicole. La religion m’apparait comme un immense ersatz.Les JMJ ne font pas reconquista. L’église d’aujourd’hui ne condamne plus, elle se bisounoursifie dans un œcuménisme très love parade jusque dans ses « intellectuels » médiatiques (l’ineffable Hadjadj). Le marxisme ne fait plus recette, c’est vrai, mais l’antiracisme dans l’Église, si. L’Église n’est plus une force morale, sauf quand elle va du côté du manche pro-assimilationnisme immigrationniste mondialiste;quand elle plait à Libé quoi.
Pour Brevik je suis d’accord et c’est un cas intéressant, mais si les victimes avaient été des arabes le scandale serait plus grand. Après tout, il n’a tué que des blancs… Je vous trouve bien optimismesur la « liberté ». Zemmour(pas ma grande tasse de thé mais quand même) s’est fait larguer, je n’entends personne risquer la moindre phrase un tantinet dérapante, la droite est tout aussi prête à bondir que la gauche et bientôt Marine Le Pen déclarera sa honte scandalisée devant toute blagounette dite douteuse. Plus personne ne se lâchera au front et je n’entend pas de déclaration qui tranche sur la grisaille. A quand l’abolition des lois mémorielles? à quand les statistiques ethniques parfaitement normales?
Hélas, je n’ai plus de temps aujourd’hui ou du moins jusque fort tard. L’intéressant ce sera la déception française après l’élection d’ Hollande -ce sur quoi mise le FN et Mélanchon qui ménage ses arrières cependant après avir bien tout calculé, notamment les 2 % de Poutout.
Ne désespérez pas des vieilles barbes mandarinales et universitaires chez qui Abellio ou Faivre veulent encore dire quelque chose. Eux aussi meurent et seront renouvelés. Mais ce sera encore plus long que pour les évêques ^^ alors le métapolitique dans ce sens là pourra avoir un chemin. Mais est-ce si important ? qui les lit ? Quand nous formons une promotion de polytechniciens étriquée, c’est plus de dix mille ingénieurs chinois et coréens du même niveau qui sortent, capable de gérer aujourd’hui les plus grands chantiers du monde aussi bien sinon mieux que nos X-Mines qui rêvent de faire carrière dans les cabinets ministériels du PS ou dans une entreprise quasi étatique du CAC40. Demain ce sera pareil dans les sciences humaines, on ne peut pas en douter, car en Asie ils bâtissent des universités quand nous bâtissons en Europe des mosquées. Ce que pensent nos élites sera noyé dans vingt ans dans une masse sur laquelle elles n’auront plus de prise. Sauf peut-être les œnologues de Bordeaux ou de Bourgogne qui auront gardé plus de prestige international que n’importe quel prof de Tolbiac et même de la rue d’Ulm.
Appelons donc métapo ce qui est non dans les thèses mais dans l’air du temps, en marge des medias qui ne le voient pas puisqu’ils ne veulent pas en parler. Vous avez entendu parler du ras-le-bol des jeunes envers les noirs et les arabes qu’ils côtoient dans leurs établissements scolaires et universitaires pour analyser le vote du FN chez les jeunes, vous ? Non, alors même que c’est évident pour quiconque a des jeunes pas scolarisés dans le 5e ou dans le 16e autour de soi. LIbé ou le Figamonde qui se sont doctement interrogés sur le vote FN chez les jeunes ne peuvent pas le dire, ils ne peuvent pas le voir, ils ne peuvent ni l’analyser ni le prendre en compte. Leur Albanie intellectuelle à commencé de jouer contre eux.
« A quand l’abolition des lois mémorielles? à quand les statistiques ethniques parfaitement normales? »
Jamais amha. Il faudra prendre tout cela de biais, hypocritement. Inscrire la parfaite liberté d’expression dans la constitution ou les textes européens par exemple, et laisser les vieilles lois Pleven-Gayssot-Fabius-Aubry-Lellouche(-Vallini ?) tomber en désuétude dans leurs codes inappliqués. Les stats ethniques ? à quoi ça sert ? à se battre avec les gars de Libé ? bah, tout le monde sait à quoi s’en tenir sur le remplissage des prisons, et leur presse à qui cela ne clouerait même pas le bec, puisque ce sont des idéologues, elle meurt. Chaque corbillard qui passe dans la rue, c’est un lecteur de journal ou un téléspectateur.
Chais pas moi, lisez du plus optimiste que Pinchon pour compenser ! 🙂
Ce matin je lisais que le CSA s’inquiétait des nouvelles télévisions connectées à internet et de l’offre qui va se développer. Les sociétés de production américaine proposeront leurs séries, documentaires, films, programmes divers et variés, à la terre entière. Les chaines de télé locales entendre nationales) n’auront plus aucune utilité ; ne diffusant plus de séries US, elles seront désertées.
Et c’est une excellente nouvelle. L’idéologie nazionale, privée de son principal vecteur, va prendre un bon coup dans l’aile. La France va être encore un peu plus reléguée à la périphérie des centres de décision.
Nicolas a raison, chaque corbillard qui passe dans la rue, c’est un lecteur de journal ou un téléspectateur, qui meurt. L’avenir appartient aux geeks, pas aux lecteurs fatigués de Hessel.
« chaque corbillard qui passe dans la rue, c’est un lecteur de journal ou un téléspectateur, qui meurt »
Hi hi hi!