La démonstration est implacable, Elisabeth.Lévy ne peut pas être contredite: il ne faut pas aller voter, à moins d’être très con et particulièrement fier de l’être.
Comment s’y prend-elle? En nous expliquant qu’elle va y aller, elle, à l’urinoir, mais par pure fanatisme, et qu’elle n’est même pas dupe. Elle démontre que dans le meilleur des cas, le petit geste fanatique et citoyen sera tout à fait ridicule, et qu’au pire, le fanatisme en question imbibera la vie publique dans les cinq ans qui suivront le vote, si les fétichistes de l’isoloir constituent une majorité écrasante.
Lisez avec attention ce bouleversant témoignage… Vous verrez qu’il est rigoureusement celui de l’alcoolique qui explique qu’il va retourner au bistrot, en parlant pêle-mêle de la chaleur qu’il y trouve et de sa lucidité quant à son état
s’il est un moment où la France est unie, c’est bien celui du lever de rideau des soirs d’élection. À 20 heures, qu’ils soient de droite, de gauche ou du centre, les Français découvrent ensemble la page de leur histoire qu’ils sont en train d’écrire. Pendant ces quelques secondes où des pourcentages s’affichent sur nos écrans, nous faisons corps. Je l’avoue, j’aime ces instants fugitifs où nos querelles font de nous une nation. J’aime entendre les cris de joie se conjuguer aux clameurs d’angoisse. Que les uns aient gagné et les autres perdu n’y change rien. Riches et pauvres, “de souche” et “issus de”, jeunes et vieux, hollandais et sarkozystes, nous sommes tous logés à la même enseigne. Et pendant quelques heures, nous pouvons nous bercer de l’illusion que notre destin nous appartient. On peut juger ce lyrisme ridicule ou déplacé. Dix minutes de lyrisme tous les cinq ans, est-ce trop demander ?
Les abstentionnistes revendiqués devraient faire de ce texte d’Elisabeth Lévy un classique, pareil à ce que les alcooliques anonymes mettraient en première page de leurs brochures le poignant témoignage d’un sac à vin.
J’aime entendre les cris de joie se conjuguer aux clameurs d’angoisse (…) pendant quelques heures, nous pouvons nous bercer de l’illusion.
Qu’il est touchant, cet aveu… Les fétichistes de l’isoloir et du suffrage universel font semblant de s’intéresser à la politique, mais s’ils veulent qu’on aille voter avec eux, c’est qu’en vérité, Ils voient ça comme une fête, un carnaval dont ils savent qu’il sera gâché si on ne vient pas nombreux faire la chenille et vomir dans le caniveau.
http://www.causeur.fr/ne-nous-gachez-pas-la-fete,17097
Un peu comme Soral qui vomi le foot , sport de beaufs pratiqué par des traîtres apatrides , mais se réjouit d’y voir le dernier lieu où l’on peut être patriote …
Le démocratie n’est à la base pas très belle , et ils se réjouissent d’y voir justement ce qu’elle a de plus moche .
En tous cas, ça fait plaisir de les voir piétiner de rage parce que leur cérémonie vaudou va en partie être gachée par la technologie.
le plus drôle étant le préfet du frankistan qui menace d’attaquer des médias etrangers s’ils ne respectent pas, dans leur pays, les lois du frankistan en publiant les résultats à 18 Heure.
Entendu aussi un constitutionnaliste (quel drôle de métier) espliquer que l’urne étaint une sorte de confessionnal laïc, et qu’avant d’y entrer, le votant doit être soumis à une diète médiatique propice au Recueillement.
Carnaval, c’est le mot juste. Nous avons droit tous les cinq ans au carnaval
présidentiel. Après quoi, cinq ans de carême!
» En tous cas, ça fait plaisir de les voir piétiner de rage parce que leur cérémonie vaudou va en partie être gachée par la technologie. »
C’est exactement ça .
Toutes les valeurs défendues sont avant tout des rituels . Il s’agit de défendre le symbole d’un candidat approuvé à la majorité , le symbole de l’autorité républicaine susceptible de donner des ordres à un journaliste Wallon ou Californien , de ne pas troubler la cérémonie du vote …
Il est assez troublant de voir qu’en 2012 , le citoyen est rattaché à une commune , et doit s’y rendre pour voter .
Il y a quelque chose de sidérant , quand l’on observe la campagne par le biais de médias étranger . Un certain nombre de pays Occidentaux on pris acte que l’état n’était pas tout-puissant , que l’état n’était pas le pays , qu’un gouvernement national n’avait pas les pleins pouvoirs , que la souveraineté est partagée , que les états doivent être en concurrence . Qu’ils en soient satisfait ou pas , peut importe , mais ils en ont pris acte . Pas en France . Tous les débats et les polémiques journalistiques Francaises , vues par nos voisins , sont percues comme des rengaines d’alcoolique , ou d’un vieux qui rabâche la même chose depuis ses cinquantes ans . On nous regarde avec un peu de compréhension , mêlée de pitié .
Un pays qui prend acte de son manque de souveraineté , de son manque de choix , de son faible pouvoir , n’en est que plus puissant , il s’adapte .
Pas en France . Il s’agit de « débattre » de lois qui sont déjà appliquées à l’échelle Européenne , et qui seront de toute manières appliquées . Mais on débat . On garde le rituel d’un pays souverain , d’un état-nation à l’ancienne . Toutes les questions politiques telles qu’elles sont présentées tiennent à l’intérieur des frontières , comme s’il s’agissait du choix souverain d’un pays libre .
Un peu comme un type qui serait emporté par le courant , mais qui bat des pieds pour se convaincre qu’il avance tout seul .
« Il est assez troublant de voir qu’en 2012 , le citoyen est rattaché à une commune , et doit s’y rendre pour voter »
Hallucinant, mais parfaitement logique. Il s’agit d’un rite religieux, il est donc normal qu’il ait un aspect sacrificiel. Entendu sur france-inter, dans un reportage à charge, gare de Lyon, sur les méchants abstentionnistes qui préfèrent sauver « leurs sacro-saintes vacances » plutôt que de faire « leur devoir de citoyen ».
Avant de faire entendre un voyageur qui s’étonne qu’avec toutes les applications qu’on a sur nos téléphones, on soit obligé de se déplacer, le journaliste balance « et puis il y a ceux qui rêvent d’un vote de facilité« …. Elle est pas belle, celle-là? .
Du cote de chez moi, il y a eu une tentative de vote électronique il ya qqs années. Une grosse boîte à boutons « à la française ». Et bien, c’était déjà trop moderne. Et grâce à la gauche, on est vite revenu au bon vieil isoloir avec les bonnes vieilles enveloppes et les bons vieux bulletins, dans une bonne vieille annexe de mairie. Toute cette bonne vieille symbolique républicaine poussiéreuse, le tableau noir et la craie. On ne dira jamais assez combien la gauche, c’est le combat pour le symbole, c’est le combat contre la modernité.
C’est la vraie raison de l’hystérie antisarkozy: ce type est profondément iconoclaste, c’est l’un des traits majeurs de sa personnalité, et ce pays est profondément attaché au symbole.
Le diable se cache dans notre bonne vieille république laïcarde (la photo de l’article est excellente)
« ce type est profondément iconoclaste » > c’est pourquoi malgré mes réticences, je vais voter pour lui. Car après lui c’est fini, après lui ce sera Copé, frère siamois de Hollande.
Je précise, au cas où: par iconoclaste, je n’entendais pas le sens devenu courant, c’est à dire « original, pas comme les autres », mais le sens littéral, c’est à dire;
« Qualifie une personne qui détruisait les images saintes au VIIIème siècle [Histoire].
Sens 2 Qualifie une personne qui est contre les traditions. »
Oui sans aucun doute – ce sens-là, il ne l’a pas vraiment accompli mais le potentiel est toujours là, et ce sera très intéressant à voir, ce qu’il va en faire s’il a un autre mandat de cinq ans.
Puisqu’il s’agit de comprendre pourquoi il suscite tant de haine, peu importe s’il l’a accompli ou non, et pourquoi il ne l’a pas accompli.
C’est profondément dans sa nature, et les gens le sentent.
Dans « l’affaire du Fouquet’s », ce qui met en colère les gens, ce n’est pas que c’est un restaurant de riche, c’est qu’ils ne s’attendaient pas à ça, que « ça ne se fait pas ».
Il se serait retiré dans un endroit genre la bergerie de Latche, ça aurait couté cher au contribuable, et la-bas, il aurait pu y faire venir au frais des pauvres tous les riches de France pour se bourrer la gueule, personne n’aurait rien trouver à y redire, Finkelkraut aurait salué la tempérance du nouveau présidet, et Elysabeth Lévy l’aurait eu à la bonne jusqu’à la fin de ses jours… Les icones, toujours les icones.
A propos du Fouquet’s, si les admirateurs d’Icones avaient pour une fois choisi de se servir de leurs cerveaux, ils auraient compris que le principal enseignement à en tirer, c’était que le nouveau chef de l’Etat venait de s’arrêter dans un resto pour y boire un coup, comme un simple citoyen, en faisant savoir que le bling-bling républicain, ce n’était pas son truc.
Mais en fait, ils le savent… Tout est inversé, dans cette affaire. Quand ils disent « président bling-bling », ils lui reprochent¨plus ou moins inconsciemment de ne pas l’être assez, et quand ils disent « président des riches », ils sont en réalit » fachés que le président de la république soit très peuple, qu’il suive le tour de France et qu’il aille voir les matchs de PSG.
Sarko n’est pas iconoclaste, ce qui impliquerait une volonté politique d’autre chose ou alors une envie de bordel punk.
Non, c’est juste un gros naze comme sa sortie sur les soixante « et quelque chose » de militaires morts pour la Frônce l’a bien montré.
Gros naze politique en plus, il aurait gouverné à droite, sociétalement, il aurait été réélu dans un fauteuil (bon, il peut encore passer si tous les vieux cons abonnés au Figaro vont voter).
Ce qui est tragique, c’est que E. Lévy exprime là par le détail, adopte et signe la mentalité d’homo festivus, et même de festivus-festivus, que P.Muray lui a pourtant expliqué sur près de 500 pages sous ses applaudissement effrénés.
Exact.
Ca démontre encore une fois qu’il ne sert à rien d’expliquer les choses sur 500 pages aux GVD, car ils applaudiront d’autant plus qu’ils seront incapables de faire de leurs lectures la seule chose qu’il faut en faire, c’est à dire les mettre en perspective.
Pour Elisabeth Lévy, festivus-festivus est à tout jamais un bobo en patin à roulettes… C’est comme ça qu’il est décrit dans les livres de Muray… Elle a vérifié, elle est formelle, le Maître ne l’a jamais décrit sous la forme d’un républicain qui attend le résultat des urnes devant sa télévision.