A en croire Margot Honecker la révolution à encore un avenir en Allemagne. Au temps de l’Allemagne communiste, cette idéologue intransigeante était surnommée la « sorcière violette » à cause de sa teinture de cheveux. Exilée au Chili et âgée de 82 ans, la veuve d’Erich Honecker, l’ancien patron de la RDA, a renoncé au violet et se souvient du « bon temps » de la RDA. Entourée de « camarades » chiliens, Margot Honecker explique dans une vidéo postée sur You Tube qu’une campagne visant à « discréditer la RDA » a lieu en ce moment en Allemagne.
« Il n’y a pas une émission de débat, un seul film ou un seul programme d’information qui n’essaie pas de discréditer la RDA », dit-elle. Avant de réjouir : « mais cela ne marche pas ». « 50% des Allemands de l’Est disent que leur vie est pire sous le capitalisme, qu’ils avaient une belle vie en RDA, affirme-t-elle. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais les gens pensent de plus en plus à ce qu’ils avaient en République Démocratique ».
Margot Honecker s’était enfuie à Moscou avec son mari en 1991 pour éviter des poursuites, avant de se réfugier à Santiago, où Erich Honecker est mort d’un cancer du foie en 1994. « Il y a des forces de gauche » en Allemagne, dit-elle en se référant au score du parti de la gauche radicale, Die Linke, qui a recueilli 11.9% des voix aux élections législatives du 27 septembre. Ces forces « sont toujours actives et reçoivent de plus en plus de votes ». Elle prévient que la coalition de centre droit d’Angela Merkel provoquera une montée du chômage et des coupes dans les budgets sociaux. « Les gens ne le tolèreront pas. Les signes sont mauvais. Je suis optimiste », conclut-elle.
C’est bien connu : avec le temps les mauvais souvenirs s’effacent. Certains cultivent une sorte de nostalgie kitch et se souviennent avec regrets des acquis sociaux de la RDA, de la solidarité entre les gens, des Trabants et des cornichons du Spreewald. Alors pour tous ceux qui ont l’Ostalgie, la nostalgie de l’Allemagne communiste, de son mur, de ses paysages gris et pollués, de son interdiction de voyager, de ses ordres de tirer sur les fugitifs, de ses élections truquées, de sa police secrète, des appartements truffés de micros et des queues interminables devant les magasins aux étals vides, voici un petit clip. Réalisé début octobre, à l’occasion du soixantième anniversaire de la RDA, qui avait déjà disparu officiellement depuis 19 ans, vous y découvrirez quelques souvenirs de ce « monde merveilleux » perdu pour les Allemands de l’Est.
Je ne vois pas pourquoi Margot minimise le travail de la Stasi ou nie le fait que les enfants d’opposants étaient réquisitionnés par les familles du Parti. Au fond, on sait tous qu’ils s’en réjouissent, et qu’ils n’ont rien à craindre à s’en réjouir, de ce passé. Ils n’ont aucun remord. Ils ne craignent aucune poursuite. Beaucoup d’entre eux occupent d’ailleurs toujours des hauts postes dans les institutions allemandes. Lorsqu’elle affirme que les opposants étaient des criminels, et que la torture et l’exécution sommaire étaient donc tout à fait acceptables, elle le fait au premier degré. Pour ces gens, toute opposition est criminelle, tellement leur but est juste. Ce sont des fous, fanatiques morbides jusqu’au bout. Comme tous les fous fanatiques, il leur a manqué du temps pour atteindre le paradis, encore 20 ans, Monsieur le Réel, on y est presque.
Tout cela est tellement convenu que c’en est touchant.
Non, ce qu’il faut retenir, c’est qu’une majorité d’allemands de l’est regrettent la RDA. Il ne faut pas contester ces chiffres, ils sont d’ailleurs probablement en-dessous du vrai. Oui, une majorité des gens qui vivent sous un régime totalitaire aiment ce régime. La solidarité née de la paranoïa de l’ennemi extérieur, le contentement de la chasse effective et de la mise à mort de l’ennemi intérieur, la joie de tirer dans le dos des jeunes qui fuient le régime, tout cela est malheureusement une réalité humaine. On peut bouffer des cornichons immondes, faire la queue des heures devant les magasins pour acheter trois patates, rouler dans des poubelles, fliquer et être fliqué du soir au matin, tout cela est un plaisir à la masse si elle a la certitude que personne ne jouit plus que son voisin. La privation de liberté est un plaisir tout à fait accepté si la masse sait que personne ne peut y échapper.
Ce qu’il faut retenir, de l’ex-RDA comme de tout autre régime, c’est que seule une minorité d’individus est prête à payer le prix de la liberté, de la pensée critique, et du plaisir de vivre sans nuire à autrui, c’est à dire à accepter l’inégalité. La majorité, ou la société, pour aller plus vite, peut même se définir comme cela : la recherche permanente de nuisance à son prochain, pour peu qu’il se distingue par un avantage, fut-il supposé.
NB : il faut regarder la vidéo sur le lien, même si on ne comprend pas l’allemand, quelle meilleure illustration, quelle meilleure incarnation du ressentiment, que ce visage et ce regard ? Zombie maintenu en vie par la haine (si ce mot n’était pas suranné), en quête de persécution, infatigable, électrisé par l’ultime courant de l’affamée jalousie, si égalitaire, si justicier.
Votre constat est pessimiste mais exact. Je pense aussi que la nature humaine va nécessairement à la facilité donc au vice. Et le vice plénier mène à la folie. Et pourtant l’homme tend à s’élever, par le corps, le coeur et l’esprit! Quelle étonnante contradiction qui se loge au plus profond de nous et qui nous meut en permanence.
Sur le pessimisme, je viens de rajouter un extrait audio d’une interview de Céline, à propos du Figaro (et de ses chroniqueurs vedettes, Zemmour, Polony, etc), à la fin de l’article. Je veux dire par là que cet article du Figaro est comme tout les autres, incapable de dépasser le plafond de verre de l’indignation. De faire quelque chose d’un sujet pareil. Ça c’est du pessimisme, ce ronronnement.
Ce que je veux dire-encore- c’est que le totalitarisme est profondément moral, justement, bouffi de morale, d’une morale collective tout autant qu’il est optimiste. Non pas qu’il faille être immoral ou pessimiste, mais que le point de vue à considérer est, en effet, celui de l’individu par rapport la collectivité. Et, qu’en dernier recours, comme disait Céline : « soyez drôle », son désespoir de ne pas voir l’ombre de Rabelais planer sur les Lettres.
La morale collective, l’altruisme sacrificiel et la culpabilité qui l’accompagne est toujours grandiloquente, incantatoire ou « ronronnante » mais elle ne sonne pas juste et ne fait pas rire pour de vrai. Elle est lourde du coup.Dans les régimes totalitaires, on attend de savoir quand est-ce qu’il faut rire ou applaudir.Elle ne sonne pas « juste » parce qu’elle ne cible pas quelqu’un, une personne, mais une « masse » c’est à dire une entité qui est vide d’une certaine manière, une entité qui n’existe même pas…Parce qu’elle ne sonne pas dans le coeur des individus, elle ne vibre pas pour leur propre bien à eux, le seul dont nous devrions écouter la musique diffuse et si légère.
Descoing, la caricature vivante -enfin plus maintenant- de cette nomenclature (« Serviteur de l’Etat »)bouffie d’une morale écrasant sans complexes le dos des autres (uniformisation des esprits et des peuples de gré ou de force) et aux moeurs personnelles dévoyées jusqu’au bout des ongles.(salaire de fonctionnaire délirant et homosexualité après avoir été marié, la totale!) »Mort suspecte » dans une chambre d’hôtel à NY : j’adore le terme « suspecte » si pudique!^^
Si ce que vous dîtes est vrai (moeurs dévoyées jusqu’au bout des ongles), pourquoi faut-il toujours qu’il y ait un lien à chaque fois que le voile se soulève, entre démagogie des antiracistes et mulitculturalistes d’un côté, et moeurs complètement dissolues??
L’hubris d’un côté semblant aller de pair avec l’hubris de l’autre, sans savoir laquelle est première et laquelle entraîne l’autre. Tout cela est lié, il y a comme une jouissance à se vautrer dans la fange par tous les moyens possibles, à détruire et à salir.
Et ensuite on lit ça et l’on est sidéré:
http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/04/04/rue-saint-guillaume-merci-merci-merci-a-richie_1680091_1473692.html
c’est un véritable culte malsain que ce type s’était appliqué à construire, sur la démagogie et la bassesse.
« Nadia Marik, épouse de M. Descoings et directrice générale adjointe »
Normal.
Un train bloqué dans un tunnel cette même nuit : hasard ou coïncidence ?
Disons, pour reprendre le seul commentaire honnête sur le sujet qui soit passé sur Le Monde, que Descoings à l’Education nationale et Pépy aux Transports, ça nous aurait refait le coup de Olier-MAM siégeant en couple au conseil des ministres.
C’est Jean Paul II qui utilisait la formule « structure de péché » en évoquant le communisme… Ces systèmes totalitaires qui rendent l’accès au vice plus aisé, qui facilite la faute, la lourdeur humaine. C’est pour cela qu’en revenir à l’homme, à l’individu est central. Laisser des structures de péché se répandre partout, promouvoir le socialisme, ce système qui oblige l’homme le plus vertueux à se mouvoir vers le mal, vers le bas et la mort, c’est cela le problème.