L’égalité est l’âme de la France, a dit le candidat socialiste François Hollande.
L’égalité serait la vraie justice. Personne, au Parti socialiste, n’a donc lu ce qu’ont écrit sur la justice Platon, Aristote, Cicéron, saint Thomas, Locke, Kant, Hegel, Nietzsche, ou même Alain? La philosophie du PS s’identifie donc au jacobinisme? L’égalité ne règne que dans les peuplades primitives. Les sociétés riches et civilisées le sont parce que la liberté y produit un foisonnement d’activités, tant intellectuelles qu’économiques, avec une division croissante du savoir et du travail qui sur-multiplie l’efficacité collective.
Or qui dit liberté dit nécessairement différences et distinctions. La seule question est de savoir si cette diversité est bonne ou mauvaise pour le dynamisme de la collectivité et la prospérité de tous, y compris des plus démunis. La réponse a été donnée par l’histoire des deuxderniers siècles : il vaut mieux vivre dans les pays capitalistes qu’à Cuba.
Des raisons qui interdisent d’assimiler égalité et justice, je n’évoquerai ici que les trois principales. La première est qu’une redistribution égalitaire des biens ne serait juste que si l’on pouvait prouver que les biens des riches sont le fruit du vol de ceux des pauvres. Or c’est faux. En effet, la croissance crée des richesses nouvelles qui n’ont pas été prises aux uns pour être données aux autres, mais sont jaillies ex nihilo d’une organisation plus efficace du travail, fruit de l’innovation entrepreneuriale. De ces richesses nouvelles, les entrepreneurs profitent, mais également les consommateurs, qui trouvent sur le marché des produits meilleurs et/ou moins chers. Personne n’est donc volé. Et c’est le fait de confisquer arbitrairement des revenus et patrimoines honnêtement gagnés sur le marché qui est un vol. C’est, en outre, une absurdité économique. Car l’innovation suppose du capital, et le capital résulte de profits réalisés, en général, sur plusieurs générations. Donc, confisquer par l’impôt les revenus et les patrimoines est un coup qui ne peut être tiré qu’une fois. À la génération suivante, il y aura moins à voler, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien du tout (ce qui s’est précisément passé à Cuba et dans les pays similaires).
Le deuxième argument est que l’intervention de la puissance publique qu’impliquent les politiques de redistribution crée les conditions structurelles des pires injustices. En effet, plus les prélèvements obligatoires augmentent, plus grande est la proportion de la richesse collective qui n’est pas gérée par des individus responsables, mais par une nébuleuse opaque de décideurs sans visage, dont seuls quelques-uns peuvent être sanctionnés par un vote démocratique, la plupart jouissant de la plus totale impunité. À l’abri de ce flou, les plus grandes injustices se commettent, pour la bonne raison que les décideurs publics ne dépensent pas leur argent, mais celui des autres. Ils peuvent donc prendre des décisions à la fois irrationnelles, économiquement absurdes, et intéressées, visant leur propre enrichissement et celui de leur clientèle. Les socialistes en savent quelque chose, si l’on en juge par la litanie presque infinie des turpitudes des hauts fonctionnaires de gauche qui ont sévi dans l’économie mixte et dans l’oligarchie depuis 1981. Prébendes, rentes, profits indus de certains, au détriment des contribuables, sont le fruit empoisonné de la croissance record, en France, des prélèvements obligatoires. Enfin, la redistribution au nom de l’égalité consiste à enlever aux uns ce qu’ils ont gagné sans qu’ils aient rien fait de mal, à donner à d’autres des ressources sans qu’ils aient rien fait de bien. Or l’impôt n’est juste que s’il est le paiement par le contribuable d’un service que lui rend réellement l’État. Un impôt pris à certains uniquement parce qu’ils ont plus de biens que d’autres, et sans rien leur donner en contrepartie, est un échange inégal, et en ce sens une flagrante injustice. Nous prétendons respecter les droits de l’homme. Or ceux-ci impliquent que je possède non seulement mon corps, mais tout ce que je fais avec mon corps, donc les biens que j’ai gagnés honnêtement. L’atteinte à l’intégrité de chacun que constitue la confiscation arbitraire de ces biens est comparable à celle qui consisterait à l’amputer d’un bras ou d’une jambe. En ce sens, une société socialiste est une société d’hommes mutilés, rendus incapables de parvenir au plein développement de leurs vertus et de leur personnalité,transformés en clones. Le jacobinisme fiscal est un anti-humanisme. Sans compter qu’à mesure que le troupeau s’appauvrira, faute de dynamisme et d’innovation, la barre de « richesse » actuellement fixée par M. Hollande à 4000 e par mois ne cessera de baisser. Les Français doivent savoir que c’est virtuellement à eux tous que la nomenklatura finira par voler le fruit de leur travail.
L’égalité serait l’« âme » de la France? Il est difficile d’avoir de la France une idée plus étriquée et faisant plus injure à sa si riche histoire. La France moderne est devenue ce qu’elle est grâce à l’égalité des droits, qui est le contraire du collectivisme, puisque c’est la condition structurelle indispensable pour que les hommes soient libres et le jeu social fécond.
Philippe Némo
43 réflexions sur « Mentalité socialiste, mentalité de racaille »
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Comme l’ecrit Hayek dans « La route de la servitude », la gauche confond à dessein « Egalité devant la loi » et « Egalité matérielle » alors que ces 2 concepts sont incompatibles. Peut-etre de moins en moins à dessein cependant.
Il est assez remarquable qu’alors que la gauche française est censée représenter l’élite intellectuelle hexagonale, leur production soit aussi pauvre. Le PS est critiqué de ne plus s’adresser aux ouvriers mais aux classes moyennes fonctionnarisées. Pourtant, leur production intellectuelle n’a sans doute jamais été aussi pauvre, avec la complaisance conformiste de la mafia journalistique
Tiens, comme c’est étrange, c’est justement à Hayek que le premier paragraphe m’a fait penser.
Pourquoi parler autant pour dire quelque chose de résumé en une phrase : nous naissons tous différents, de facultés intellectuelles et physiques diverses ; pour que l’égalité se présente à nous, il faudrait donc donner plus aux désavantagés de la nature et moins aux avantagés. La liberté et l’égalité sont INCOMPATIBLES. Nos politiciens n’arrivent décidément pas à se mettre ça dans la tête.
Si fort bien, mais l’enjeu est différent pour eux. C’est une question de point de vue.
Pour les politiciens l’objectif est de protéger leurs avantages, leur liberté. Car ils ne pensent pas une seconde que les êtres sont égaux.
Et pour cela il leur faut prendre plus à ceux qui sont avantagés mais sans grand pouvoir, c’est-à-dire essentiellement les classes moyennes, pour donner plus aux désavantagés. La difficulté étant de le faire accepter aux classes moyennes, ce qui marche plutôt bien en les culpabilisant, sans pour autant se les mettre à dos, tout en drainant des clientèles populaires. Ménager la chèvre et le choux tout en conservant leurs privilèges.
Mettre sur le terrain des idées, de la philosophie politique, ce qui appartient à l’arithmétique nous éloigne de la vérité.
Je vais me faire un peu l’avocat du Diable: les socialistes ne disent pas ça, en fait.
Aucun n’avance que l’ouvrier est plus con que le Bourgeois, ou que le tourneur-fraiseur a des qualités intellectuelles moins grande que le Trader ou l’informaticien.
Eux aussi, comme les libéraux, se présentent en défenseurs de la méritocratie. Ils ne contestent absolument pas que l’argent aille au mérite et à l’effort, ils disent que la récompense du mérite et de l’effort sont mal répartis dans une société ouverte, que tout les hommes ont tous le même mérite, voire que le mérite et l’effort sont plutôt le fait des masses. Ce n’est pas pareil.
Quand vous orientez votre carrière politique sur le créneau populaire, vous ne dites évidemment pas à votre clientèle qu’elle est stupide, veule, fainéante, et que fondamentalement elle vous dégoûte. (Ce que pense 99% des politiciens de gauche comme de droite.) Non vous ne le faites pas. Vous lui dîtes qu’elle est belle, grande, honnête, méritante, et qu’elle est victime d’une ignoble injustice, et que le seul moyen pour la réparer et de vous mettre au pouvoir.
Ah non pas le trader. Le trader désormais c’est un peu la même mentalité, il ne répond plus de ses actes: s’il fait des conneries il appelle l’Etat à la rescousse.
Entendu hier sur LCP : » Les banlieues ne sont plus à gauche , elles sont complètement impregnées des valeurs du libéralisme . Ils rêvent tous de devenir trader et de gagner beaucoup d’argent . «
C’est d’ailleurs ce qui fait toute la puissance du discours socialiste : le message est extrêmement simple et impossible à réfuter.
Le socialiste se présente face aux masses et leur dit : vous n’êtes pas reconnus à votre juste valeur, votez pour moi et j’y remédierai.
Arrive le libéral avec ses brillantes démonstrations complexes de Bastiat et Hayek et il se retrouve face au socialiste dans la même position que le gars qui tenterait d’exposer à une racaille les effets néfastes de la culture de la repentance.
Le socialiste n’a de surcroît aucune incitation à hausser le niveau de son discours, tant verser dans la simplification outrancière produit au contraire des résultats très concrets. A cet égard l’élection d’Obama en 2008 par exemple représente une forme d’apothéose. Ses effets sont encore tellement nets plusieurs années plus tard qu’ils sont en train de lui garantir une réélection dans un fauteuil en novembre malgré une présidence cataclysmique, le tout sous les applaudissements frénétiques d’au moins trois continents. Mieux, il a réussi entretemps à faire au Parti Républicain ce que Sarkozy rêvait en 2007 de faire au PS.
Hessel incarne bien lui aussi cette stratégie gagnante. Aujourd’hui, tout le monde assume plus ou moins implicitement qu’en cette période de mondialisation et donc d’universalisation du discours, il faut des discours simples à comprendre pour les gens, ces cons. Quand Hollande parle d’égalité, il ne faut donc rien y voir de plus que le concept inverse de celui d’inégalité.
« Comme l’ecrit Hayek dans « La route de la servitude », la gauche confond à dessein « Egalité devant la loi » et « Egalité matérielle » alors que ces 2 concepts sont incompatibles. »
Il faudrait définir ou plutôt redéfinir ce que sont « l’inégalité de revenus » et « l’inégalité de confort ».
Si Pierre est SDF et vit avec 500 € par mois, tandis que Paul vit avec 1 5OO€ et dort dans des draps propres, a un écran plat et un micro-onde, l’inégalité entre eux est gigantesque.
Si leurs situations respectives s’améliorent, que Pierre passe à 1500 €, et Paul à 4000 €, alors l’inégalité entre leurs revenus s’est accrue de 1500 € et de 150%.
Pourtant, leurs qualités de vie respectives se sont considérablement rapprochées, ne serait-ce parce que Pierre dort désormais dans des draps propres.
Autrement dit, l’augmentation des richesses et l’augmentation comptable de l’écart entre les revenus qu’elle provoque débouche paradoxalement sur une réduction des inégalitées réelles, et cette réduction est considérable.
La qualité de vie du contribuable médian est en réalité plus proche de celui d’un milliardaire que d’un clochard. Or, le capitalisme, ce système qui accroit les inégalités comptables, a le mérite de réduire le nombre de clochards et d’accroitre le nombre des contribuables « médians ».
Ça me rappelle cette intervention de Thatcher.
http://www.youtube.com/watch?v=d8SQHwyNU1Q
Il est évident que la croissance économique accroît les inégalités : quand tout le monde marche , on ne voit pas qui court le plus vite disait Sauvy.En sens inverse les économies primitives composées de quelques landlords et d’une masse de va nu pieds n’ont pas d’inégalités au sens statistique du terme (cas du Bangladesh).
La gauche ne confond rien , elle sait .
Si l’égalité entre les hommes est un fait , nul besoin de lutter pour elle . Pas plus qu’il n’est nécessaire de lutter pour le végétarisme des vaches .
Dans l’histoire personne n’a jamais lutté pour l’égalité. Au plus a-t-on souvent vu des hommes lutter pour devenir les dominants.
Si on veut schématiser :
1ère étape : De pauvres hères rêvant de pillages et des ambitieux s’allient pour renverser un ordre établi aux noms de grands idéaux.
2ème étape : Après le succès de ce renversement, les ambitieux s’écharpent pour gagner l’appui des pauvres hères, devenir leur champion, et imposer un pouvoir incontesté.
3ème étape : Après de nombreuses vicissitudes une autorité émerge, souvent tyrannique et cruelle. L’élite est renouvelée dans une plus ou moins large mesure.
4ème : La nouvelle élite monopolise le pouvoir, bloque l’ascension sociale, et promeut ses enfants aux postes à responsabilité.
Un nouveau cycle s’enclenche.
Les socialistes de gauche comme de droite qui nous gouvernent depuis près de
quarante ans nous ont tout bien égalisés comme il faut.
Le résultat, nous le constatons tous les jours mais nous nous apprêtons quand même à élire Hollande, un communiste déguisé en brave homme.
S’agissant d’un pays d’abrutis, il ne faut pas s’attendre à autre chose.
Bon salut les nazis,
Texte très intéressant de Némo, excepté ça sûrement :
« Nous prétendons respecter les droits de l’homme. Or ceux-ci impliquent que je possède non seulement mon corps, mais tout ce que je fais avec mon corps, donc les biens que j’ai gagnés honnêtement. »
-> c’est quand même la justification la plus aberrante du droit de propriété !
Némo dit:
« plus les prélèvements obligatoires augmentent, plus grande est la proportion de la richesse collective qui n’est pas gérée par des individus responsables, mais par une nébuleuse opaque de décideurs sans visage, dont seuls quelques-uns peuvent être sanctionnés par un vote démocratique, la plupart jouissant de la plus totale impunité. »
L’impunité, c’est la vraie marque de fabrique du socialisme: un restaurateur qui vend une omelette sans saveur, il est punit par le client qui ne revient plus chez lui.
Si les restaurateurs étaient des fonctionnaires, il faudrait qu’ils empoisonnent un client, pour être punis. Et encore, ils seraient juste mutés dans un autre restaurant.
Un fonctionnaire, un agent de l’Etat, n’est puni que s’il commet une faute professionnelle… Or ce n’est pas une faute professionnelle, que de vendre une omelette sans saveur. Pour le dire autrement, les fonctionnaires ne sont punis que s’ils ne font pas correctement leur travail… Mais un cuisinier sans talent qui sert une omelette sans saveur fait correctement son travail… Sans talent, sans imagination, mais correctement. Rien à plaider devant les prud’hommes contre le mauvais cuisinier.
On croirait presque lire un résumé ou un extrait d’Atlas Shrugged…
En y repensant Némo tombe dans le piège, en fait. Hollande n’a pas dit et ne dira jamais que l’égalité est la justice. Il s’en gardera bien, car c’est là qu’il tendrait le flanc à des ripostes cinglantes comme celle-ci. Les stratèges du PS ne sont sûrement pas assez incultes pour ne pas s’astreindre à suivre scrupuleusement les règles du jeu. Si Hollande devait s’expliquer auprès de Némo, il arguerait du fait que ce n’est pas de justice dont il parlait mais d’une tradition de lutte contre les inégalités qui a forgé l’histoire du pays.
L’emploi du terme d’âme répond à la même logique, celle qui consiste à « remettre l’homme au coeur de nos préoccupations » par opposition au système « inhumain » (c’est amusant d’ailleurs de constater à quel point ces grosses entreprises que les socialistes clament vouloir écraser sous les taxes ont adopté exactement le même champ lexical dans leur communication corporate). Tout cela, ça parle aux gens, des plus vieux gavés de bouillie intellectualiste et d’Etat-maman, aux plus jeunes avides de ressenti ; tous en mal de symboles. Une phrase creuse mais dont le packaging frôle la perfection. Egalité, âme, France. Tout y est, c’est beau, du prêt-à-vibrer, surtout quand c’est prononcé après un temps d’arrêt devant une salle remplie de militants en quête de sens et chauffés à blanc par cinq heures à se raser en voyant défiler les sous-fifres avant l’allocution libératrice du champion. Et Hollande de se rire de la canonnade de tous les Némo du monde comme un papillon d’un chevalier en armure.
Le socialisme a capté en l’homme cette propension à aimer s’émouvoir sans vraiment comprendre pourquoi, mais avec la certitude qu’il perçoit quelque chose de fondamentalement honnête, de positif. Pour ça il a d’abord du faire la peau à la religion, et maintenant c’est à la prospérité. Ce que la magie, la religion, l’aisance matérielle ont échoué à vous offrir, l’idéal politique vous l’apportera. Il y aura toujours une inégalité à combler, un tort à redresser, un nanti un peu plus nanti que l’autre à ponctionner, une richesse mal acquise à soupçonner. De quelle façon, peu importe, c’est l’art du politique ça.
Si on avait l’idée saugrenue de comparer la société d’aujourd’hui à une tribu primitive, l’homme de la rue verrait l’homme politique comme le chef tribal, parce qu’il a été choisi par la tribu. Il ne s’est pas aperçu qu’en fait il a élu le chaman, car c’est lui qui a besoin de se faire élire pour continuer à lui faire croire qu’il fait tomber la pluie. Le chef tribal, i.e celui dont l’autorité naturelle ne repose que sur la démonstration permanente de ses compétences, on le retrouverait plus dans l’entrepreneur randien. Celui-ci est soumis à la volonté politique un peu comme le chef est privé de la capacité de prendre des décisions importantes pour la tribu sans en référer à la volonté divine, laquelle s’exprime au travers des pouvoirs du chaman. Bon assez d’absurdités, bonne nuit Ilys.
Quel mauvais catéchisme !
Pourquoi ne vous confrontez-vous pas à la pensée des autres, à commencer par le premier auteur que vous citez dans votre longue litanie : Platon ?
Si vous avez (aviez) lu La République, vous savez (sauriez) que le fondateur de l’Académie pense que dans une société juste la classe dirigeante doit être privée de toute possession matérielle afin de défendre l’intérêt général.
Je ne souhaite pas défendre cette thèse, seulement vous montrez combien vous apparaissez ridicule dès les premières lignes en vous réclamant de grands noms de la philosophie qui offrent des ressources considérables pour balayer les arguments que vous présentez par la suite. (Info : ni Platon ni Aristote ni Cicéron ni Saint Thomas ni Kant ni Hegel ni Nietzche n’étaient libéraux ou capitalistes)
Et, sans entrer dans un débat politique et économique de fond, il est du bon sens que s’il faut juger Cuba c’est à l’aune des autres régimes d’Amérique du Sud, en particulier ceux ayant fidèlement suivi la doctrine libérale des Chicago Boys puis les préconisations du FMI.
Sur le plan de la santé, Cuba a des indicateurs (espérance de vie, mortalité infantile) très largement meilleures que les pays voisins. La politique sanitaire de Cuba a sauvé des millions de vie.
Sur le plan politique, c’est malheureusement loin d’être l’Etat de droit. Néanmoins le régime cubain n’a pas fait « disparaître » des masses d’individus comme le régime de Pinochet.
Sur le plan économique, la monnaie cubaine ne s’est jamais effondré (contrairement à ce qui s’est produit en Argentine).
Enfin, le fléau politico-économico-sanitaire qui ravage l’Amérique latine, la drogue, affecte peu Cuba.
Certes Cuba n’est pas le paradis sur terre, mais par rapport à l’enfer qu’a pu être le Chili, l’Argentine, ou l’Uruguay à la suite des coups d’Etat militaires organisés par les États-Unis, les cubains ont été bien lotis.
heu … ca odore les etudes universitaires.
Pinochet ? 17 ans de règne 2600 disparus sur 15 000 000 de chiliens. Et pouvoir rendu au bout de 17 ans par voie démocratique.
Castro ? 9200 morts sur 12 000 000 de cubains + 77 000 cubains noyés pendant qu’ils tentaient de fuir cette île de malheur. Et le communisme y règne encore et toujours.
Je ne sais plus qui disait que « la vérité est dans la précision, la nuance et le détail ».
J’aurai pu aussi m’amuser à citer les autres jolis chiffres du communisme : Cambodge 2 000 000 de morts sur 6 000 000 d’habitants, Mao et son grand bon en avant 20 000 000 à 50 000 000 de morts en moins de 5 ans.
Vous êtes un rigolo idéologique vous encore. On va vous donner à manger par ici.
On peut faire une « bataille de chiffres » mais je trouve cela particulièrement nauséabond dans ce domaine, et je pense que cela est aussi votre sentiment.
Sur le Chili, je vous renvoie à un article de l’Express (qui n’est pas connu pour ses sympathies gauchistes) :
http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/chili-des-milliers-de-victimes-supplementaires-de-la-dictature-pinochet-recensees_1022040.html
En faisant des concessions l’un sur l’autre, on peut admettre qu’il est probable que l’ordre de grandeur des violences politiques fut le même à Cuba que sur le continent. Même sous cette hypothèse défavorable au régime cubain, vous devez bien admettre que le bafouement des droits fondamentaux n’est pas spécifique à Cuba. Et les réalisations sociales de l’Etat Cuba n’en disparaissent pas pour autant. Tant pis, si vous ne l’admettez pas, pris dans l’aveuglement.
Je n’ai ni défendu les khmers rouges ni la Chine maoïste. Et c’est précisément ce genre d’amalgames que je voulais dénoncer en exigeant qu’il faille comparer des situations apparentés. Il est absurde de compter le nombre de morts du « communisme » (ou le nombre de morts du « capitalisme », du « christianisme » etc).
En faisant cela vous êtes pareil à… Badiou qui croient qu’il y a des formes politiques idéales, transcendant l’histoire, descendant du Ciel et s’instanciant à tel ou tel moment (par exemple « La Révolution française » ayant eu lieu en 1789-1794, 1848, 1870, et 1917 ! « Le pétainisme transcendal » ayant eu lieu pendant la Restauration.)
C’est absurde ! La politique ce ne sont pas des idées qui volent dans le ciel à travers les siècles et les continents, et aterrissent sur Terre de temps en temps pour s’emparer des hommes. Ce sont des acteurs bien réels qui agissent chacun dans un contexte socio-historique propre et portent leur propre responsabilité.
En l’occurence, si l’on veut décrire, comprendre, et expliquer l’histoire politique de Cuba (quelque soit le jugement que l’on porte dessus) c’est vers le reste de l’Amérique latine et son instrumentalisation dans le conflit entre Etats-Unis et URSS qu’il faut se tourner, pas vers les actions de Pol Pot ou Mao.
Je sais qu’il serait masochiste de ne serait-ce qu’espérer vous faire douter d’une de vos convictions politiques. Je suis dans la fosse à lion de l’arène, et je ne suis pas gladiateur.
Mon but était de souligner la médiocrité du propos de Philippe Némo, cancre en philosophie citant des auteurs pour briller comme le ferait un élève de terminal dans une copie de bac et mauvais juge de l’histoire pour ne pas replacer les événements dans leur contexte. Je sais bien qu’il existe de bien meilleurs défenseurs de vos idées, que certains ici ont d’ailleurs cités (Hayek, Bastiat).
Bien sûr, vous commencez vous-même les comparaisons « nauséabondes » (les Cubains mieux lotis que les autres), vous vous faites latter, vous vous rendez compte que vous n’avez aucune idée de l’horreur castriste, alors vous vous dites que c’était peut-être pas une bonne idée. On connaît la chanson.
Et vous nous dites que « le bafouement des droits fondamentaux n’est pas spécifique à Cuba ». Oh la vache, quelle découverte ! Oui, mais le problème, c’est que Cuba (qui est, répétons-le, DE LOIN la plus meurtrière dictature latino-américaine depuis l’indépendance des nations hispaniques), et les régimes cocos en général, on n’en parle nettement moins que la moindre microscopique dictature droitarde ayant 2,5 morts à son actif, ou alors on en parle de manière totalement désinformée, comme vous en êtes la preuve vivante.
Car, quand même, « les réalisations sociales de l’Etat Cuba n’en disparaissent pas pour autant », c’est énorme. On croirait entendre Nathalie Arnaud sur la réussite qu’a constitué l’industrialisation de l’URSS par Staline dans les années 30 ! Ah ouais, 10 ou 15 millions de morts, mais ça valait le coup, on a industrialisé super-bien la Russie (même pas ,en fait, comme toutes les réalisations coco, ça a été un désastre) !
Ainsi qu’avant : « Sur le plan de la santé, Cuba a des indicateurs (espérance de vie, mortalité infantile) très largement meilleures que les pays voisins. La politique sanitaire de Cuba a sauvé des millions de vie » : légendes, mensonges complets indéfiniment colportés par les cocos ou les crétins. C’est en 1959 que Cuba était de loin la nation latino la plus en avance, en particulier dans le domaine de la médecine. Tout ça s’est écroulé rapidement (comment s’en étonner ?) sous le communisme de fer imposé par Castro. Mais en 2012, il y a encore des glandus pour nous resservir cette soupe (quoique la coup des millions de morts sauvés par la médecine castriste, je l’avais jamais entendue). Hallucinant.
Ou : « Sur le plan économique, la monnaie cubaine ne s’est jamais effondré » !!!
Putain, mais vous avez une idée de ce que vaut la monnaie cubaine ? Rien. Comment voulez-vous qu’elle s’effondre ?? Vous ne connaissez donc pas la blague classique de l’époque soviétique ? Quelle est la différence entre un rouble et un dollar ? Réponse : un dollar. Ça vaut évidemment pour le peso cubain.
Vous avez juste oublié la mirifique éducation des enfants à Cuba, autre tarte à la crème entre les tartes à la crème sur Cuba, autre mensonge éhonté.
Brrk !
Une seule donnée, l’IDH de Cuba.
En 2007 : 0,863 (52e rang mondial)
à comparer avec :
Pérou : 0,806 (78e)
Colombie : 0,806 (79e)
Équateur : 0,806 (80e)
Bolivie : 0,729 (113e)
Guatemala : 0,704 (122e)
Cette année là seuls l’Argentine et l’Uruguay sont devant et de peu (49e, 0,866). Et si on construit l’IDH de ces pays pendant les décennies noirs (années 1980) on le mesure largement plus bas qu’il ne l’est aujourd’hui. A l’époque, Cuba avait un développement en large avance sur tout le reste de l’Amérique latine.
Bien sûr, on ne peut écarter que le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ne soit qu’une bande de gauchistes.
Ben oui, c’est ce qu’ils sont.
Tiens… le Chili ou l’Argentine ne sont pas dans vos chiffres ?
Vous êtes un comique vous.
Nicolas, merci pour cette illustration du fanatisme. « Si les données vont contre mes croyances, les données sont fausses. »
Nebo, j’ai pris ces données sur Wikipedia. Avec peu d’effort, vous auriez pu trouver celles qui manquent :
Cette même année, le Chili était également devant, 44e à 0,878 (désolé de l’oubi, j’ai parcouru trop vite la liste). Argentine et Uruguay sont quasi ex-aequo 0,866 et 0.865 respectivement.
Sur les décennies intéressantes, celle où l’Argentine et le Chili sont aux mains de dictature militaire, leur IDH est très bas.
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=ARG&codeTheme=1&codeStat=SP.POP.IDH.IN
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=CHL&codeTheme=1&codeStat=SP.POP.IDH.IN
Si vous voulez, vous pouvez vous amusez à construire les courbes sur 30 ans pour les principaux pays d’Amérique du Sud, et regardez à quel changement politique peut correspondre chaque redressement ou plongeon. C’est sans appel.
Oui, on peut parler des réalités et compter les morts, mais c’est « nauséabond ». Ça veut tout dire… d’ailleurs tout le monde le sait, les gars en Floride font des embarcations de fortune pour aller se faire soigner par le merveilleux système de santé cubain, qui est parmi les meilleurs du monde. Dommage que par ailleurs ce régime de folklos à barbe et cigares fasse la longue vie qu’il accorde ainsi à ses malheureux citoyens un long enfer ou, au mieux, une ennuyeuse pénurie qui gâche leurs vies, cela au nom d’une idéologie criminelle. Et stupide, qui pis est.
Combien de mexicains et de sud-américains bravent la mort chaque jour pour franchir le Rio Grande et le désert de Chihuahua ?
—Certes Cuba n’est pas le paradis sur terre, mais par rapport à l’enfer qu’a pu être le Chili—
Collectorissime.
Nebo : c’est encore pire. Castro, c’est entre 100.000 et 150.000 morts (dont en effet 60 ou 70.000 noyés mitraillés etc en tentant de fuir). 10-15.000 fusillés les 10 premières années, si je me souviens bien. Et ne parlons pas du Goulag à la cubaine, qui n’est pas exactement « le paradis sur terre », en effet.
(de mémoire encore, les 100-150.000 morts comptabilisent aussi les morts dans les camps (de la mort) castristes. D’où la grande imprécision des chiffres, vu l’opacité du régime. Mais 100.000 est un minimum.)
Merci pour ces précisions.
Votre plaidoyer en faveur des assassins de masse et des génocidaires est touchant, on a tous versé une larme en apprenant que les cubains qui ne sont pas morts noyés ont été bien soignés, mais vous avez oublié l’argument qui tue, qui nous aurait tous cloués sur place:
Hitler a construit des autoroutes. Il y a un point sur lequel on ne pourra pas vous donner tort, c’est que c’est pratique, les autoroutes, quand-même. Plus que les RN et encore plus que les départementales.
Vous me faites vomir.
Et même, XP, j’suis d’avis qu’les malheureux éventuels qui tentaient de rejoindre les USA via la Floride, s’ils ont été rattrapés par les castristes, je ne suis pas certain qu’ils aient été bien soignés… mais peut-être que je me trompe. 😉 Peut-être que Castro et le Che avaient des coeurs en or. 😛
« On peut faire une « bataille de chiffres » mais je trouve cela particulièrement nauséabond dans ce domaine, et je pense que cela est aussi votre sentiment. »
Dites donc… c’est vous qui avez commencé dans la comparaison.
Oui. J’ai commencé une comparaison, mais je ne souhaite pas ergoter pour savoir si 2000, 3000, 6000, ou 10 0000 personnes ont été assassinées par le régime de Pinochet. Ou, pour savoir si le régime de Castro a fait 2000 ou 15 000 morts.
Aucun d’entre nous n’a de données de première main, et quelque soit nos évaluations nous nous devons de condamner ces deux régimes.
Mon intention était de montrer que l’on ne pouvait pas pointer du doigt Cuba en s’égosillant « Regardez à quelle monstruosité, conduis le communisme ! ». C’est un jugement bien trop simpliste.
A Cuba, comme dans d’autres pays de la région, les libertés politiques – auxquelles je suis attachées, cela va s’en dire – ont été bafouées. Mais, à coté de cela, sur d’autres plans du développement, Cuba s’en est longtemps nettement mieux sorti que ses voisins.
Le monde n’est pas blanc ou noir, avec d’un coté les vilains communistes avec le couteau entre les dents et de l’autre les gentils libéraux (ou l’inverse).
Némo est exemplaire pour sa grande fresque manichéenne. Sa pensée est aussi indigeste pour moi que les tracts de groupuscules d’extrême gauche.
Dites donc, Aurel, moi j’écris votre pseudo correctement et je n’étale pas ma culture pour dire ce que vous avez à dire (pas grand-chose), mais je peux le faire… ça vous surprendrait. Cependant je ne veux pas avoir un comportement de Gardien de Vaches Diplômé, je vous laisse ce rôle ça vous va très bien. ^^
Je ne parlais pas de vous, mais de Philippe Némo, l’auteur de l’extrait publié. Le nombrilisme fait des ravages dans le coin.
Avec toutes ces péripéties on en perdrait de vue les faits-divers instructifs, comme l’autorisation pontificale fraîchement accordée à l’Amérique de rallier le cercle privilégié des pays où l’Etat peut procéder à une confiscation massive et sans préavis de tout ce qui lui semblera bon.
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-obama-autorise-le-gouvernement-americain-a-tout-nationaliser-en-cas-d-urgence-nationale.aspx?article=3845421348G10020&redirect=false&contributor=Mac+Slavo.
L’acharnement que met Obama à ressembler à un personnage d’Atlas Shrugged est assez admirable en soi. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est le silence assourdissant dans lequel se produit ce genre d’événement de portée historique, silence qui doit certainement moins à la malhonnêteté habituelle des médias qu’à sa parfaite insertion dans l’évolution naturelle des choses.
Ah ne parlez pas d’Atlas Shrugged! A chaque fois que je plonge le nez dedans, il se passe quelque chose dans la réalité comme on dit qui colle pile-poil avec ce roman. Ça me fiche les jetons maintenant, j’en parlais justement à un ami hier.
Vous voyez c’est ça le problème avec les libéraux, ils jouent à se faire peur dans des fictions à dormir debout, et ils viennent ensuite accuser les pauvres socialistes bien intentionnés de rejouer en vrai les scènes d’épouvante qu’ils ont eux-mêmes imaginé. On fait bien d’interdire la parution de certains livres, à ce compte-là!
Je vais vous en donner de la « fiction », moi, qui corrobore cette annonce de 24hgold….
« D’après les journaux,l’âpreté au gain des grands industriels était la cause de tous les problèmes du pays. Selon eux, des hommes comme Hank Rearden [héros entrepreneur ds le roman] étaient responsables de la raréfaction des denrées alimentaires, du manque de moyens de chauffage et de tous les maux dont souffraient les foyers du pays. A les croire, la postérité serait revenue depuis longtemps si certains n’avaient pas enfreint les règles du gouvernement. »
« Dormir debout », oui, c’est à peu près l’effet que ça me fait. Sauf que je ne dors plus.
Un autre petit extrait d’Atlas :
« Croyez-vous vraiment que nous voulons que nos lois soient respectées? dit Ferris. Au contraire, nous voulons qu’on les enfreigne. Il va falloir vous mettre dans la tête que nous ne sommes pas des enfants de choeur, monsieur Rearden. Comprenez-moi bien : Nous ne sommes plus à l’époque des beaux gestes. C’est le pouvoir qui nous intéresse, rien d’autre. Vous n’étiez que des amateurs à ce jeu-là. Alors que nous savons y faire et vous feriez mieux de le piger. Gouverner des hommes innocents est impossible. Le seul pouvoir d’un Etat, c’est de mettre les contrevenants hors d’état de nuire. Et quand il n’y a pas assez de contrevenants, on en fabrique. Il suffit de déclarer tellement de choses hors la loi qu’il devient impossible de vivre sans l’enfreindre.Qui voudrait d’une nation de citoyens respectueux des lois? Que pourrait-on en tirer? Mais si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées, vous fabriquez une nation de fraudeurs… Et là, il ne reste plus qu’à en récolter les fruits. Voilà la méthode, monsieur Rearden. »
Par exemple, un truc qui marchait bien et qu’on va supprimer, c’est bien parti :
http://www.challenges.fr/entreprise/20120316.CHA4392/acadomia-epingle-pour-avoir-abuse-du-statut-d-auto-entrepreneur.html
Pour en finir avec Atlas R., c’est quand même dommage que ce – disons roman -, ne tienne pas ses promesses au-delà des pages 800 et des (je n’ai pas une âme de comptable) ; la description du monde idéal que l’héroïne atteint enfin est proprement ridicule : on se croirait chez Eva Joly, et le morceau de bravoure final – le discours radiophonique de John Galt – est une compilation indigeste, fumeuse et soporifique de tout ce qui a été déjà dit largement et en mieux avant. Dommage qu’un bon éditeur ne soit pas passé par là avec ses grands ciseaux. Dans tous les cas, ça ne nous aurait jamais donné qu’un excellent Jules Verne, la « conscience » en plus. Un bon roman pour ado, à lire de toute façon… Mais surtout à réécrire…