Il est intéressant d’élever des poules :
- vous pouvez avoir de la viande à manger
- les œufs sont bons pour tout le monde, surtout pour les enfants
- vous pouvez bien recevoir les étrangers
- vous pouvez faire des cadeaux ou des sacrifices
- avec les excréments, vous avez du fumier pour le jardin
- quand vous avez besoin d’argent, vous pouvez vendre des poulets et des œufs au marché
- vous pouvez avoir des poussins
- vous pouvez utiliser les poules dans les cérémonies comme les funérailles, les sacrifices, ou pour demander la main d’une fille en mariage
Extrait du guide de formation de l’Inades Burkina L’Élevage familial des poules.
L’Institut africain pour le développement économique et social (Inades), qui a changé de nom entre temps, précise lui-même sur son site internet :
Héritier de l’ancien Institut africain de développement économique et social (INADES) créé en 1962, le CERAP, oeuvre jésuite, est un centre intellectuel et social d’inspiration chrétienne qui regroupe en son sein plusieurs départements dont la mission commune est l’éducation à la dignité humaine.
Bon sang!^^ ÇA, c’est vraiment le genre de chose qui peut me faire vaciller dans ma foi*!!! Nicolas vous êtes ignoble avec vos trouvailles jésuitiques!!
*vaciller seulement…
Ben quoi ? c’est exactement conforme à l’esprit du concile ! si on peut se sauver dans toutes les religions, pourquoi pas en sacrifiant des poulets ? Le sang de poulet serait moins efficace que le sang de fils de Dieu ! ? qu’est-ce que c’est que ces discriminations envers des croyances infiniment respectables parce qu’elles sont, à leur manière, un élan vers le vrai Dieu (qui comme chacun sait adore le sang de poulet il s’en enfile un bon bol tous les matins, puis il rote de contentement, c’est un jésuite africain qui me l’a dit). Un peu de dialogue inter-religieux que diable ! un peu de respect pour la diversitude ! Fachotte lefébvriste ethnocentrée !
PS Je me demande combien de poules vaut une fille à demander en mariage d’après les Jésuites ? faut combien de poules pour avoir une poule, mon père ? et en choux-fleurs ? y’a des tables de conversion ? des marchés réglementés ?
PPS Je suis bien sûr qu’avec leur génie du syncrétisme approximatif les Africains, dans deux siècles, crucifieront des poulets en appelant ça la messe, cérémonie pendant laquelle ils alterneront les sanglots démonstratifs, les happy claps et les cris strident de joie perçante. Voilà tout ce qu’auront gagné les pères blancs et autres Caritas.
Je ne trouve pas les croyances où les poulets entrent en jeu plus ridicules que le contenu de la Bible… On peut se moquer des croyances africaines en faisant l’esprit fort, mais les croyances de nos pères passées à travers le même filtre paraissent aussi bien risibles.
Concernant les filles dont on paye la dot en poulets, ou autres animaux de basse et de haute-cour, ce n’est qu’une variante un peu plus primitive et franche de l’évaluation de la surface financière du conjoint.
Sans doute. Disons que je visais plus le jésuite que l’Africain, le titre n’étant qu’une trace de mon mauvais esprit.
(Encore que je trouve complètement con, en plus d’être salissant et triste, de sacrifier des animaux, et d’une manière générale de faire des sacrifices. C’est une pensée extraordinairement primitive, la preuve, la décroissance écologiste n’en est qu’une variante : on croit que ça ira magiquement mieux si on se prive de quelque chose de manière irrationnelle : poulet ou pétrole, c’est pareil. Il y en a qui trouvent que ces structures endurcies survivantes d’on ne sait quel passé sont l’honneur de l’humanité. Perso je trouve juste ça stupide. Mais le droit imprescriptible des civilisations inférieures à patauger dans la même bêtise depuis des millénaires ne me dérange pas trop du moment qu’ils ne viennent pas m’emmernuyer avec leurs salades de dingos.)
Je trouve intéressant que certaines régions du monde servent de conservatoire des structures mentales archaïques de l’humanité, parce que cela permet d’éclairer la psychologie humaine, et de comprendre aussi l’origine de traditions qui survivent toujours dans nos pays sous des aspects modernisés et remaniés.
« On peut se moquer des croyances africaines en faisant l’esprit fort, mais les croyances de nos pères passées à travers le même filtre paraissent aussi bien risibles. »
C’est mal connaitre nos pères passés, parce que faire lâcher un poulet, ou a fortiori un boeuf, à un paysan français, juste pour les Dieux, fallait à mon avis s’accrocher.
J’entendais que donner des hosties (qui signifie d’ailleurs « victime » et se rattache à la notion de sacrifice) à ses vaches pour les protéger, n’est pas plus malin que de sacrifier des poulets. C’est la même logique qui commande.
Je me refuse à croire que des jésuites, même progressistes, donnent des hosties aux vaches. Même dans les coins d’Afrique un peu reculés où la compréhension du mystère de l’incarnation est approximative. ^^
Non, c’est l’opposé absolu : dans le premier cas c’est l’actualisation du sacrifice volontaire du fils de Dieu pour la rémission des péchés des hommes, soit offrande de Dieu aux hommes, dans le second, c’est le sacrifice d’animaux symboliquement « coupables et non volontaires » de la part des hommes afin d’obtenir la clémence de Dieu (ou des Dieux).
EV St Mathieu (Jésus parle ) :
9.13 : Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
12.7 : Mais si vous saviez ce que signifient ces paroles : je veux miséricorde, et non pas sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont point coupables.
« J’entendais que donner des hosties (qui signifie d’ailleurs « victime » et se rattache à la notion de sacrifice) à ses vaches pour les protéger »
heu, c’est une image là, on est d’accord ?
« Fachotte lefébvriste ethnocentrée »
« Je me demande combien de poules vaut une fille à demander en mariage d’après les Jésuites ? »
Mais COMMENT voulez-vous que je mange mon poulet du dimanche après ça?!^^ Je m’étouffe.
Notre pauvre Eglise est défigurée par tout ce caquetage guanesque de poules jésuites! C’est le chant du cygne (presque un gallinacé)!
Mais bon! Gardons haut les coeurs! Après tout, Saint Pierre, premier pape, a fait chanter le coq trois fois avant de réaliser sa connerie.
La bave du sombre crét… crapaud que vous êtes n’atteint pas la blanche poule que je suis!! J’ai dit.
Ouf, on a échappé à l’oie blanche 🙂
Ben pas complètement… avec votre sens de la répartie diabolique of course, je suis une vraie dinde maintenant!^^
Ilys : premier aussi sur les noms d’oiseaux (voire d’oiselles).
Patrice de Plunkett ou un quelconque décroissant maurrassien ne trouveraient rien à redire à ce programme.
On ne se vautre pas dans la consommation le matérialisme et l’american way of life, la Tradition est respectée, aucune trace de désacralisation et de perte de sens, dans ce projet de vie, que demander de mieux?
Les réacs moisis sont des nègres qui s’ignorent, et qui s’ignorent d’ailleurs de moins en moins, à mesure que les nègres s’installent chez eux.
Y a pas plus pragmatique qu’un Jésuite.
Voilà pourquoi, des Jésuites, il y en a toujours.
Ce petit texte, au demeurant frappé au coin deu bon sens, met en évidence
deux choses. Premièrement les Burkinabés (on dit comme ça, je crois)
sont cons au point de ne pas se rendre compte tout seuls de l’intérêt d’élever des gallinacés. Deuxièmement, les sacrifices de poulet c’est
mieux que les sacrifices humains. Surtout qu’après, le sacrifié, on le
bouffe!
Il Sorpasso > « heu, c’est une image là, on est d’accord ? »
Non. Pourquoi ?
Ce qu’un paysan a de plus précieux c’est son bétail. Il est logique qu’il cherche à le protéger. Et quel remède pourrait-être plus puissant que le corps du Christ ? Rien, absolument rien ne peut l’être. Il est donc raisonnable de donner du pain de vie aux vaches pour les guérir du mal.
Le catholicisme considère qu’une hostie consacrée devient réellement le corps du Christ. Il considère que les paroles « ceci est mon corps, ceci est mon sang » sont à prendre au sens le plus littéral. Ce qui fait porter des accusations de cannibalisme par certains Protestants, pour qui cette interprétation est perçue comme incroyablement primitive. Interprétation qui explique que le paroissien n’ait pas le droit de toucher l’hostie ; ce qui fait courir le risque que celle-ci tombe par terre. Pour s’en prémunir une sorte de petite pelle peut être tenue sous la bouche des paroissiens pour rattraper l’hostie et éviter que le corps du Christ ne roule au sol. (Ce qui serait tout de même dommage. ^^) Cette interprétation a aussi justifiée au cours de l’histoire de nombreuses accusations de meurtre rituel, entre autre contre les Juifs, qui se seraient adonnés à des tortures sur d’innocentes hosties, assassinant donc à nouveau Jésus.
On comprend donc que l’hostie est le moyen d’être en contact physique avec la divinité. Ce qui a conduit naturellement à penser que l’hostie était dotée d’un pouvoir de guérison, pour les hommes, comme pour les animaux. Comme on peut le penser pour l’eau bénite.
Se frotter contre des statuts de saints, asperger ses blessures d’eau bénite, boire de l’eau bénite, manger des hosties, se baigner dans des eaux miraculeuses, pour guérir, ne me parait vraiment pas plus sidérant que de sacrifier quelques poulets à une divinité pour obtenir sa bénédiction. Je rappelle que de nombreux pèlerins vont à Lourdes pour récupérer de la super eau divine qui guérit.
Ouarff, par où commencer ? Déjà, aucun catholique n’a jamais- ou sous peine d’hérésie- donné d’hostie à un animal. Dans le catholicisme, i y a, et ce n’est rien de le dire, de la théologie, des dogmes, des règles. Vous faites comme si ils n’existaient pas. On peut ne pas être d’accord, mais au moins qu’on se base dessus pour discuter de leur valeur. Et cette théologie a cet avantage d’être si tordue et complexe qu’elle empêche justement les dérives hérétiques et autres délires quitte à en passer par la transsubstantiation et autres rites. On juge également un arbre à ses fruits, et la civilisation basée sur le catholicisme a donné autre chose, il me semble, que celles basées sur l’égorgement de poulets et autres sacrifice type bouc émissaire (lire René Girard ? ).
Si on rejette le rite en oubliant le symbolisme et sa lente construction on peut alors penser, par exemple, que lever son chapeau lorsque l’on saluait une dame n’avait aucun sens. Ou que dire « merci madame » est inutile lors d’un échange rationnel. Etc, etc. Plus la symbolique du rite est complexe et incompréhensible au premier abord, plus elle amène à la civilisation. Rien de plus con que de sacrifier un animal, d’instinct on pige le truc. Justement. La transsubstantiation ou le dogme de la trinité, ça demande un peu de se remuer les méninges, si on en a l’envie, et il y a des textes pour ça. Que certains qui s’y adonnent ne les aient jamais lu ou compris n’y change rien, c’est ça qui est intéressant. Le catholicisme a su tant bien que mal absorber les hérésies, les retourner contre elles-mêmes, surtout celles qui se croient hyper-rationnelles.
« Ce qui a conduit naturellement à penser que l’hostie était dotée d’un pouvoir de guérison, pour les hommes, comme pour les animaux »
Je ne vois vraiment pas d’où vous tirez ça, mais certainement pas des dogmes..
> « Déjà, aucun catholique n’a jamais- ou sous peine d’hérésie- donné d’hostie à un animal. Dans le catholicisme, i y a, et ce n’est rien de le dire, de la théologie, des dogmes, des règles. »
C’est comme de dire qu’il n’y a aucun Iranien PD.
> « Le catholicisme a su tant bien que mal absorber les hérésies »
Une hérésie ne le devient que lorsqu’une hypothèse finit par s’imposer sur ses rivales, alors celles-ci deviennent des hérésies. Personne ne se définit jamais comme hérésiarque, les hérésiarques ce sont les vaincus.
> « On juge également un arbre à ses fruits, et la civilisation basée sur le catholicisme a donné autre chose, il me semble, que celles basées sur l’égorgement de poulets et autres sacrifice type bouc émissaire (lire René Girard ? ). »
Mais justement non, pas systématiquement selon ses zones d’expansion. Ce qui démontre que bien d’autres facteurs, que seulement religieux, ont eu une importance primordiale dans le développement de notre civilisation. Par ailleurs le concept même de « civilisation » est directement redevable à des peuples pratiquant des hécatombes d’animaux… 😀
> « Plus la symbolique du rite est complexe et incompréhensible au premier abord, plus elle amène à la civilisation. Rien de plus con que de sacrifier un animal, d’instinct on pige le truc. Justement. La transsubstantiation ou le dogme de la trinité, ça demande un peu de se remuer les méninges, si on en a l’envie, et il y a des textes pour ça. »
Le Rameau d’or
« C’est comme de dire qu’il n’y a aucun Iranien PD »
Et ? Si la citoyenneté iranienne était sous condition exclusive d’hétérosexualité, ça serait vrai. Ça c’est leur problème. La subtilité qui vous échappe, c’est que seule l’Eglise catholique décide de ce qui est catholique ou non. Si un catholique fait quelque chose de contraire aux dogmes, ça ne remet pas les dogmes en question. Ça ne dit pas non plus qu’il n’a pas fait ce qu’il a fait. Ça remet en question son appartenance à l’Eglise. Vous ne démontrez donc rien avec votre histoire d’hostie aux vaches.
Votre deuxième point est un truisme dont je cerne donc mal l’intérêt.
« Mais justement non, pas systématiquement selon ses zones d’expansion. Ce qui démontre que bien d’autres facteurs, que seulement religieux, ont eu une importance primordiale dans le développement de notre civilisation. »
Oui. Ça s’appelle le point de départ avec tout ce que ça implique.
« Par ailleurs le concept même de « civilisation » est directement redevable à des peuples pratiquant des hécatombes d’animaux… »
Jamais dit le contraire. D’autant que tous les peuples ont du s’y adonner à un moment ou à un autre. D’où l’intérêt universel du renversement christique. Et surtout des paroles des évangiles, épitres, et exégèses suivantes. Ce qui répond également à votre dernier point.
C’est justement l’extrême proximité du catholicisme avec le paganisme et ses symboles universels qui fait tout son intérêt, qui souligne l’importance de ses subtilités fondamentales (c’est rien de le dire), et qui fait surtout sa force. Ça n’a jamais été un scoop que pour ceux qui n’en connaissent rien et pensent trouver la faille là où ils ne font qu’ajouter à la démonstration. Un peu comme la science, passé les problèmes d’Index. Tant mieux si vous êtes en train de le découvrir.
@ Vae : oui enfin la civilisation antique elle est quand même sortie des hécatombes d’animaux. L’Un plotinien, c’est pas tout à fait un truc auquel on sacrifie des taureaux, même s’il est vrai que la mentalité populaire, elle, n’en est jamais vraiment sortie. Là comme ailleurs (et singulièrement dans le christianisme des deux derniers siècles) trancher le débat dépend de si l’on croit que l’originaire et l’original coïncident. Perso je crois plutôt que l’original et l’accomplissement sont au terme des choses, comme disait l’autre, et donc diamétralement opposés à l’originaire.
@ Sorpasso : c’est l’Eglise qui dit qui est catholique ou pas. En donnant une hostie à une vache, on devient sans doute mauvais catholique. On peut même être excommunié. Ce qui signifie une peine médicinale. L’excommunié fait partie de l’Église, même s’il n’est plus en pleine communion avec. Ce n’est pas la même chose que lorsqu’on constate tout simplement que quelqu’un n’est pas ou plus catholique (vu qu’on ne brûle plus en place publique en égratignant les mains du supplicié s’il est prêtre pour signifier qu’il n’aura plus l’occasion de consacrer… d’ailleurs ‘est dommage pour les jésuites de Cocody qui incitent à sacrifier des poulets. )
« On peut même être excommunié. Ce qui signifie une peine médicinale. »
Oui, évidemment, je tranchais à la machette les arguments VViens.
Oui je suis d’accord, j’ai d’ailleurs été tenté de rappeler à Il Sorpasso l’hermétisme du néoplatonisme et de la Gnose, qui avec leurs croyances complexes et leurs questionnements spéculatifs improbables auraient certainement amenés – si l’on suit sa logique – une bien plus grande civilisation que la notre.
Mais l’Un plotinien et les autres hypostases m’ennuient assez. Il manque un décorum. Au contraire le plus souvent, un sacrifice sanglant est une sorte de barbecue rituel. On donne aux dieux la fumée produit par la graisse et quelques os noircis, tandis que les hommes consomment la viande, entrecoupées de libations aux divinités et aux entrailles des fidèles. ^^ On se prive finalement de bien peu pour organiser un festin. C’est le genre de croyances auxquelles je ne peux qu’adhérer. 😀
Vous savez si on peut « convertir » des Burkinabé en lui apprenant entre autre que Jésus est dans un bout de pâte, on ne peut pas en sus demander au Burkinabé de trouver grotesque de sacrifier des poulets pour accompagner l’âme des morts. S’il croit en l’un, il peut croire en l’autre. Et c’est justement parce qu’il croit au second qu’on peut lui faire croire au premier. C’est pourquoi on évangélise des Burkinabé analphabètes et assez peu des Occidentaux éduqués.
Et c’est ainsi que le Burkinabé égorgeur de poulets est plus proche des croyances de nos pères, que les Chrétiens rationalistes, fils des Lumières, qui tentent de ménager la chèvre et le choux en s’enivrant de concepts.
Par ailleurs si vous voulez appréhendez une religion mêlant christianisme et paganisme, riche de symbolisme, aux rites exotiques et à la fois familiers, on pourra que vous conseiller le Vaudou.
Mais je m’en fous de la conversion des Burkinabés ; je suis même plutôt contre pour des raisons impossibles à expliquer clairement ici puisque la loi française a supprimé la liberté d’expression sur les goûts (un peu) et les couleurs (beaucoup). Le sort des Burkinabés m’est complètement indifférent et leur spiritualité aussi (déjà la spiritualité des pas Burkinabés hein, je m’en tamponne un peu et je regarde ça de loin, comme si je faisais de l’entomologie).
L’ennui c’est quand ce sont des jésuites qui publient des textes qui incitent à sacrifier des poulets, car ça signifie quelque chose quant à l’évolution d’une grande institution (autrefois) européenne, évolution qui semble n’être pas bien perçue de pas mal de gens. D’où mon insistance.
Les Jésuites n’incitent pas. Ici ils prennent fait des pratiques locales, et tentent par là de lancer un élevage vertueux qui améliorera le sort des familles. Personnellement je n’y vois rien à redire.
Le rôle d’un prêtre catholique n’est pas de dire combien c’est avantageux de sacrifier des poulets.
(Quant à améliorer le sort des Africains, ambition d’ailleurs parfaitement vaine, j’y vois beaucoup à redire, mais ce n’est pas le sujet.)
@ Vae. Dois-je comprendre que Damascius serait supérieur à la Doctrinesozialedheuléglize™ et à Gustave Thibon réunis ? voire enfoncerait Simone Weil (la philosophe, hein, pas Mamie Shoah). je suis scandalisé ^^
« Ce qu’on appelle le Principe unique et suprême du Tout est-il au-delà du Tout, ou bien une certaine chose particulière du Tout, par exemple, le sommet des choses qui procèdent de lui ; de plus, devons-nous dire que le Tout est avec le Principe, ou qu’il est après lui et procédant de lui ? Car, si l’on admet cette alternative, il y aura quelque chose en dehors du Tout, et comment cela serait-il possible ? En effet, ce à quoi rien ne fait défaut, c’est là le Tout absolu ; or le Principe fait défaut : donc ce qui est après le Principe, mais en dehors du Principe, n’est pas absolument Tout. »
(C’est la vieille traduction de Chaignet, celle de Galpérine est en carton au garage pendant quelques travaux.)
Puisqu’on parle du Rameau d’or, je ne résiste pas à l’envie d’en citer un bout, sur le passage de la magie à la religion :
« Le changement ne peut guère avoir été instantané; il s’est effectué probablement avec grande lenteur, et a exigé de longs siècles pour s’accomplir plus ou moins parfaitement. Car, c’est graduellement que l’homme a dû reconnaître son impuissance à contrôler en maître le cours de la nature; il ne peut avoir été frustré d’un seul coup de sa domination imaginaire. C’est pas à pas qu’il a dû être chassé de son pinacle; c’est pied à pied qu’il a dû abandonner, en soupirant, le terrain qu’il avait auparavant considéré comme le sien. Il s’est vu incapable tantôt de diriger le vent ou de régler la pluie, tantôt d’amener le soleil ou de faire cesser le tonnerre; il a finit par s’avouer vaincu; et, tandis que, dans la nature, domaine après domaine, échappaient graduellement à sa maîtrise, et que son royaume risquait de se rétrécir et de se changer peu à peu en prison, l’homme a dû être frappé de plus en plus de sa propre impuissance, et de l’omnipotence de ces êtres invisibles dont il croyait l’air peuplé. De la sorte, la religion, en débutant par une simple et partielle admission de l’existence de forces surhumaines, incline l’homme, par la suite, grâce au progrès de son savoir, à avouer sa totale dépendance de l’être divin; l’attitude d’orgueilleuse et fière liberté d’autrefois se transforme en prosternation servile devant les puissances mystérieuses de l’Inconnu; la plus haute vertu consiste à soumettre la volonté humaine à la volonté divine : in la sua volontade è nostra pace. Mais ce sentiment grandissant de religion, cette soumission parfaite aux décrets divins, n’affectent que les âmes d’élite dont l’intelligence est assez haute pour embrasser à la fois l’immensité de l’Univers et la petitesse de l’homme. Les esprits médiocres sont incapables de saisir des idées élevées. Rien ne paraît vraiment grave et important, en dehors d’eux-mêmes, à leur étroite compréhension et à leur myopie. Ces esprits-là ne se haussent guère jusqu’à la religion. Ils se laissent diriger par les esprits supérieurs; ils arrivent à se conformer ostensiblement aux préceptes de la religion; ils en professent les dogmes du bout des lèvres, mais, dans leur for intérieur, ils demeurent ancrés en leurs anciennes superstitions magiques; la religion peut désapprouver ces dernières, elle arrive difficilement à les extirper; car elles ont pris racine au tréfonds même de la structure et de la constitution mentales de la grande majorité du genre humain. »
Aussi à un autre endroit, Frazer dit que la magie n’est jamais qu’une science inefficace basée sur des postulats erronés.