49 réflexions sur « Soyez un homme libre, pas un citoyen »

    1. XP Auteur de l’article

      Pas d’argument, mais un aveu très intéressant.

      Ce à quoi tient le plus le totalitaire, c’est le suffrage universel. Et ce qu’il craint autant que la bête immonde, c’est l’abstentionniste, celui qui préfère être un individu qu’un citoyen.

      Ils ont inventé un slogan, ces gens-là, il y a bien longtemps: »si tu ne t’occupes pas de politique, la politique s’occupera de toi ».

      C’est en vérité rigoureusement l’inverse: la politique a les moyens de s’occuper de nous que dans la mesure où on s’occupe d’elle.

      Ce n’est pas un hasard si le pays qui bénéficie du premier amendement (et où la liberté n’est donc pas tout à fait un vain mot) est aussi celui qui bat tous les records d’abstention. Les ricains iraient voter en masse comme de vulgaires français ou mexicains,ils pourraient lui dire adieu, au premier amendement.

      C’est en substance ce que nous dit la petite crapule institutrice du clip: c’est en allant voter, que tu me donnes les moyens de prendre possession du cerveau de tes enfants.

      1. XP Auteur de l’article

        Esptit d’escalier: plus la pente naturelle d’un pays est la République bananière, et plus il est peuplé de citoyens concernés.
        C’est ainsi par exemple qu’en Grèce, on y parle politique partout et du matin au soir, aux terasses des cafés et des restaurants, sous les arrêts de bus, en allant acheter son pain.

      2. Baraglioul

        Lettre de Flaubert à Louise Colet (1853) :

        « J’ai eu aujourd’hui un grand enseignement donné par ma cuisinière. Cette fille, qui a vingt-cinq ans et est Française, ne savait pas que Louis-Philippe n’était plus roi de France, qu’il y avait eu une république, etc. Tout cela ne l’intéresse pas (textuel). Et je me regarde comme un homme intelligent ! Mais je ne suis qu’un triple imbécile. C’est comme cette femme qu’il faut être. »

        Cela dit, j’ai le regret de souscrire au slogan sur la politique qui vient te chercher contre ton gré. C’est tout le problème de la politique.

        1. XP Auteur de l’article

          Au passage, cet enseignement aurait pu être donné par une cuisinière à son Maître (ou presque) en 1903 ou en 1953.

          Ce qui réduit à rien le discours grotesque sur « la destruction de l’école par Mai 68 » selon lequel l’école ne formerait plus des citoyens, ce qui expliquerait « le délitement du lien social » et qu’a contrario, c’est l’école républicaine qui permet l’intégration des immigrés…

          C’est évidemment de la foutaise, la moitié des français parlaient à peine le Français en 1914. Le niveau culturel de la masse (immigrés inclus) ne baisse pas, il monte… La cuisinière de Flaubert, aujourd’hui, elle connaitrait des tas de trucs qui lui seraient parfaitement inutiles, elle aurait même fait de la philo en terminale, et elle n’aurait plus de leçon à lui donner. Il ne pourrait que constater, éffaré, que sa cuisinière ressemble à ses Bouvard et Pecuchet.

          Car qui sont-ils, au fond, ces deux-là? deux types qui ont les mêmes capacités d’abstaction qu’une cuisinière, mais dont le cerveau a été gâté par de la propagande et de la connaissance inutile, dont ils ne peuvent rien faire de bien et dont ils font par conséquence quelque chose de mal, de laid et de stupide.

            1. XP Auteur de l’article

              On progresse.

              On en est plus à opposer la très nocive école post- Mai 68 à la merveilleuse école Républicaine, discours qui tent très doucement mais très surement à tenir lieu de pensée dominante, à droite comme à gauche.

              Maintenant, en matière de bourrage de crâne, les hussards noirs se posaient là.

              Il faut ensuite dégonfler un mythe: le Français qui sortait de l’école républicaine en 1950 n’était pas plus cultivé que son petit fils qui finit ses études en 2012. Ca se tient. N’importe quel micro-trottoir peut vous permettre de le constater (micro-trottoirs effectués avec des gens de 20 ans en 1952 ou les mêmes en 2012, à 80 ans).

              La seule différence est budgétaire. 20% du budget de l’Etat gaspillé en salaires de professeurs, c’est aussi stupide que la course à l’armement qui a mis financièrement à genoux l’URSS.

              Quand j’entends des gens expliquer « qu’il faut mettre le paquet sur l’éducation », je pense aux gérontophiles soviétiques qui augmentaient le budget militaire de l’Union Soviétique dans les années 80, sous les yeux de Ronald Reagan, ravi de les voir tomber dans son piège.

            2. nicolasbruno

              Tout ce petit monde se refuse à lire les statistiques qui pourtant sont éclairantes. Les pays les plus performants dans l’éducation sont les pays qui dépensent le moins. Ce débat a déjà eu lieu sur Ilys précédemment. Par exemple le Canada et les pays Asiatiques. En Grece, en revanche, ils dépensent à mort pour le résultat qu’on connait.

            3. XP Auteur de l’article

              Ils s’y refusent pour une raison simple: plus vous êtes inutile dans une société et plus vous le pressentez, et plus vous avez intérêt à réclamaer des moyens, à vous charger de tâches inutiles qui tendront à vous rendre indispensable.

              Si votre métier c’est d’ouvrir les portes, si c’est ça qui vous fait vivre, et que vous avez eu vent d’un système qui permet qui votre porte s’ovre toute seule, alors votre intérêt, c’est de rendre de plus en plus compliqué et de plus en plus onéreux le passage de la porte.

              Mélenchon a très bien compris ça: dans ses mmetings, il conseil au public de se renseigner auprès, je cite « des militants, qui sont pour la plupart des instituteurs et des professeurs », et quand il doit les renvoyer sur le site du Front de Gauche, il leur dit, je cite toujours, « pour ceux qui reçoivent l’internet et qui sont équipés de l’appareil qui permet de le recevoir, allez sur notre site ».

            4. XP Auteur de l’article

              Je termine: Mélenchon qui est loin d’être bête et qui a l’intelligence des mendiants sait très bien que son public est composé en bonne part de fonctionnaires de l’éducation nationale, de parasites qui coûteraient en vérité bien moins cher à leurs semblables si on leur donnait un peu d’argent pour qu’ils restent chez eux à ne rien faire, et qui s’en doutent quelque part.

          1. Restif

            Ne voulant pas définitivement me déconnecter du suprême Blog profilé par les Le Notre du neurone, nostalgique de mes cavalcades ilysiennes, tel le bien connu criminel aimant à arpenter les lieux de ses vieux crimes ou l’ex communiste quêtant une nouvelle identité délatrice dans l’antiracisme mondain, je parcours le cher vieux terroir qui sent bon la tradition si chantée par XP.
            Bon, en passant, Bouvard et Pecuchet ne sont pas les idiots qu’on croit. Très loin de là. Ils ont leur côté Barleby, mais Bartleby copiste effrené.C’est de leurs travaux que jaillira l’immortel « Dictionnaire des idées reçues » (voir les carnets de Flaubert sur l’oeuvre). Comme le disait splendidement Queneau, fin connaisseur et même archigrand cordon de l’ordre du « Garçon » (pour les connaisseurs es flaubertisme) : « Bouvard et Pecuchet est une Odyssé, madame Bordin et Mélie sont les Calypso de cette errance à travers la Méditerranée du savoir et la copie finale est l’Ithaque où, après avoir massacré tous les prétendants, ils font avec un enthousiasme plein de sagesse l’élevage des huitres perlières de la bêtise humaine ».
            C’est donc non seulement une œuvre parfaitement immense avec un fabuleux arrière goût de mystère (quel aurait été la dernière version de Gustave les belles bacchantes? quand on sait les bouleversements apportées à l’Éducation sentimental qui semblait bonne pour le bon à tirer…et là c’est inachevé!), et de plus un livre rabelaisien en ce qu’il contient comme ceux du maître des maîtres des futailles gigantesquement pansues de toutes sortes d’histoires, bruissage des langues et des savoirs, vrai corne d’abondance des plus érudites gnoses et gaye scienza . Et je connais quelqu’un pour qui la référence à l’Odyssée doit être pour le moins du nectar à neurones.
            Amen mes frères, en la solitude tiédasse de cette soirée, en pensant à mes non frères qui gèlent doucettement. En chrétien.

            1. Restif

              C’est très gentil de votre part nicolasbruno. Ça fait grésiller le feu d’un chaleureux plaisir savez-vous, un si affable salut!
              Il se trouve que cette année est atrocement « charrette », le temps est plus occupé que Paris en juin 40. Mais je glisse parfois un œil au pays des plumes libres.Etquand par exception j’ai du temps…

              Heureux de voir que vous tenez haut l’étendard du commentariat ilysien. Au plaisir de jours plus généreux en temps.

            2. nicolasbruno

              j’ecris de bien mediocres commentaires mais je prends un plaisir intense à lire toutes les belles plumes d’ici bas.

            3. XP Auteur de l’article

              Confidentiel?

              Non, il se trouve juste que ce n’est pas un forum citoyen ou un café philo, et les mongoliens n’ont pas la possiblilité de venir ici faire du bruit avec leurs bouches.

              D’où l’absence de commentaires médiocres et foisonnants. Par exemple vous, vous n’allez pas tarder à arrêter de commenter sur ce fil. Je le sens.

  1. heautontimoroumenos

    Ce clip a quand même le mérite de soulever des questions importantes :
    – Peut-on exiger de se taper la fille avant d’aller voter ou doit-on voter d’abord ?
    – Si on doit voter d’abord, la relation peut-elle avoir lieu immédiatement après dans l’isoloir ?
    – En cas de vote par correspondance, SOS Racisme prend-il en charge les frais de déplacements ?
    – Dans tous les cas, peut-on exiger qu’elle garde son bonnet ?

    (Quant à la référence aux USA, n’oublions pas non plus que si les US se distinguent par un taux d’abstention record, c’est aussi parce que celui y est exprimé en rapport de la population en âge de voter, et non des inscrits comme dans de nombreux pays, le concept même d’inscription sur les listes électorales n’existant pas dans certains états, ce qui n’est pas forcément un mal, je vous l’accorde. Mais dans les états où il existe, le ratio est grosso-modo le même qu’ailleurs)

        1. XP Auteur de l’article

          Je veux pas faire le type qui veut toujours avoir raison, mais c’est déjà moins clair que vous le laissiez entendre.

          « Or la «population en âge de voter» comprend, outre les électeurs inscrits, les citoyens non inscrits sur les listes électorales, les immigrants non citoyens (tels les résidants permanents) ainsi que les criminels déchus de leurs droits civiques.

          1/Même aux USA, « les immigrants non citoyens (tels les résidants permanents) ainsi que les criminels déchus de leurs droits civiques » ça ne fait pas grand monde et ça ne change pas fondamentalement la donne.

          2/Les citoyens non-inscrits, ce sont des abstentionnistes, ni plus ni moins. Sans doute la très groosse partie de cette population en age de voter qui ne vote pas.

          3/ Les chiffres annoncés concernent les dernières élections, et la participation y était en forte augmentation. De nombreux présidents ont étés élus avec une participation inférieure à la moitié de la population en age de voter.

          1. heautontimoroumenos

            Ce n’était pas ma source d’origine, juste une trouvée rapidement sur internet. Mais je maintiens ce que je dis. D’autres études mettent en avant que l’apparente faiblesse de la participation aux USA (toujours versus l’ensemble de la population en âge de voter et non les inscrits, ce qui change quand même beaucoup de chose) est essentiellement due au fait que les noirs sont très peu nombreux à voter. Ils se sont par contre fortement mobilisés pour Obama, ce qui explique l’augmentation de la participation aux dernières élections. Parmi les blancs « non hispaniques », les chiffres de la participation sont sensiblement équivalents aux nôtres.

            Bref, ça ne cadre de toute façon pas avec votre vision du pays « du premier amendement » qui, je ne le vous cache pas, me semble très idyllique, voire « cliché » : y avez-vous séjourné récemment ?

            ps :
            Concernant votre point 1 (dans lequel vous omettez sciemment les non-inscrits) juste pour vous donner une idée : environ 45 millions d’immigrants légaux aux USA ; sur une population globale de 300 millions, 100 millions d’américains appartiennent à une minorité ethnique ou raciale (chiffres à vérifier mais c’est grosso modo ça) ;
            Concernant votre point 2, abstentionniste et non inscrit sont deux choses différentes ;
            Quant au point 3, cf le début de ma réponse.

            Je vous fais cadeau en prime d’une statistique personnelle : à Chicago, 37% des chauffeurs de taxi sont afghans (on en regrette presque les chauffeurs noirs obèses, même si on y gagne en espace)

  2. Nebo

    Rhââââh ! Il faut l’embrouiller la meuf. La laisser parler pour la cerner. Puis abonder dans son sens. Lui dire tout le bien que l’on pense du bien-vivre ensemble, de la mixité, de la France colorée. Et une fois qu’on lui a fait son compte, lui dire tout le trouble néfaste que l’on éprouve face à l’Islam et face aux zozos comme elle qui font le bien-penser ensemble.
    J’en ai baisé de la gôchiste. C’est un homme d’expérience qui vous cause. Ha ha ha ha ! ^^

    😀

  3. kobus van cleef

    j’aime bien la façon dont la fille , dépitée de pas trouver de citoyen valable à enfourcher, tourne les talons
    pas de gentil bonhomme qui vote bien ? je vais me manueliser toute seule , na! y a un dorcel store à coté de chez moi ! moi cul, vous n’en verrez pas la couleur !
    on peut lui faire la réponse de zeus à junon dans les chansons de salle de garde
    « je me fous bien de ton con chassieux
    de mes cinq doigts, je me fais une pucelle
    masturbons nous, c’est le plaisir des dieux »
    et le blaque …le blaque, qui , comme c’est prévisible, s’intéresse au foutbaule !
    le blaque dont elle renonce à convoiter la zézette , tant tellement il rentre pas dans le moule
    pas son moule….pas sa chatte , je veux dire, mais son moule intellectuel , ses fourches caudines
    réponse:  » de mes cinq doigts… »

  4. Paul Hodell-Hallite

    La gauchiste reste plus susceptible de coucher avec un « facho » qui joue les gauchistes qu’avec un noir fouteux ou un rappeur arabe .
    La voilà , la bête immonde . Le vote FN est caché . Secret .
    Ils sont partout .
    Votre concierge , vos collègues , vos amis , peut-être sont-ils électeurs du FN .

    Reste la discrimination sociale . La mixité , la diversité sont théoriques .
    La fille de bonne famille , sympatisante du PC dans les années 50 , était théoriquement susceptible de fréquenter la classe ouvrière . Sauf quand celle-ci ne s’intéresse qu’au tour de France ou aux ragots de quartiers . Ce qui était quasiment toujours le cas . Et celui qui échappe à la règle , elle ne le verra jamais , s’il ne correspond pas à l’idée qu’elle se fait de la classe ouvrière . Il faut qu’il soit « conscientisé » , « éveillé » .

    De même , malgré tous les discours sur la tolérance , jamais l’étudiante antiraciste ne fréquentera le rappeur rmiste . L’électeur potentiel du FN , si .

    1. XP Auteur de l’article

      Tout à fait.

      A contrario, le français de souche du petit peuple qui vote FN sera bien plus susceptible de laisser entrer Momo dans sa famille que ne le laisse présager son vote et les dégagements racistes auquel il se laisse aller.

      Même dans les campagnes de France, Momo a plus de chance de s’intégrer chez des bouseux descendants de serfs que chez les bourgeois.

      1. XP Auteur de l’article

        le peuple, c’est comme une montagne vierge enneigée, une forêt épaisse, un incendie, ou un troupeau de Léopard. De loin, en diapositive, on peut trouver ça très joli, mais quand on se trouve au milieu, c’est épouvantable et monstrueux.

        La seule chose qui peut être belle, c’est le récit dans lequel on en sort vivant et intact.

            1. XP Auteur de l’article

              Je ne confond pas avec le dahut, pour la simple et bonne raison que je ne sais pas ce que c’est.

  5. Paul Hodell-Hallite

     » Momo a plus de chance de s’intégrer chez des bouseux descendants de serfs que chez les bourgeois.  »

    Je ne suis pas sûr . J’ai déjà essayé de m’intégrer parmis des biches et des faons , ce n’était pas facile . Si l’on rajoute le bruit et l’odeur , c’est encore plus difficile .

      1. Fascisme Fun

        @XP

        Vous oubliez de dire que les « Momo » ne sont plus indistinctivement prolétaires.

        Il y a de plus en plus de « Momos » policés, bien propres sur eux, qui ont fait de longues études, des « Momos » agréables et pas revendicateurs pour un sou (on parle d’eux dans les banlieux comme de traîtres raciaux), de « Momos » sapés comme des geek, parfois empreint d’un zeste de religiosité ostentatoire mais pas trop, voire de « Momos » embourgeoisés, fils et filles de grande famille du Bled, venu étudier ou dilapider in Franzia, des « Momos » bien élevés en somme.

        Pourquoi les couches supérieures ont-elles été jusqu’alors préservées du métissage ?

        Parce que la majorité des « Momos » naviguaient dans une crasse sous-culturel et un habitus de gangster qui aurait fait fuir la plus tolérante des professeurs de Citoyenneté.

        Pourquoi les couches supérieures vont-elles se métisser comme le reste du peuple ?

        Parce que les « Momos » vont prendre l’ascenceur social comme leurs ancêtres sépharades, portugais, ritals et espingouins.

        Allez donc dans un Amphi de Fac de Droit pour le voir, dans les cours de Master : un nombre incroyable de beurettes ! Les écoles de commerce ? C’est Momo qui tâcle Jean-Pierre !

        Si tous les arabes de France avaient la tronche de Harry Roselmack, soyez sûr que toutes les filles de la bourgeoisie seraient déjà métissées.

        1. Il Sorpasso

          Il y a tout de même la composante islam à considérer dans l’ascension des momos. En profession libérale, ça ne pose pas vraiment de problèmes, mais en entreprise, ça grince. On en a déjà parlé ici. Les jeunes cadres muz ont une mentalité bien ..particulière. Hiérarchisation servile + féminisation, ils ont du mal.

  6. Zaiwudo

    Amusant. J’ai trouvé le nom de l’acteur qui joue le rôle du « facho » dans ce clip.
    Profil prometteur : étudiant en ESC, sympathisant socialiste, fondu de hip-hop, résolument tolérant etc…
    Personnage tout doit sorti d’un texte de Lounès.

    Son twitter : http://fr.twitter.com/Guigro
    Sa chaîne dailymotion : http://www.dailymotion.com/guigro77 (je vous invite à voir les clips de rap qu’il a réalisé ; on ne rigole pas …)

    Ici entouré de ses ‘amis’ :
    http://www.dailymotion.com/video/x78joi_generation-msn-wazou-guigro-foulekr_fun

    A savourer.

  7. Vertumne

    « Esptit d’escalier: plus la pente naturelle d’un pays est la République bananière, et plus il est peuplé de citoyens concernés. »

    C’est tout à fait exact. Ce qui m’avait le plus surpris Outre-Atlantique était le désintérêt assez marqué de l’Américain moyen pour la politique. Ce que je prenais pour de l’indifférence était en réalité la volonté de cultiver son jardin. Et la première chose que l’on attendait du politique et de l’état c’était qu’il s’intéresse le moins possible à votre jardin, qu’il s’occupe d’envoyer les criminels en prison et de garder les routes bien entretenues.

  8. Vertumne

    Quand on a des buts clairs et des choses à faire dans la vie comme exceller dans son job, s’occuper de sa famille, cultiver une passion ou aider son prochain, on a paradoxalement pas le temps de faire de la politique.

    1. XP Auteur de l’article

      Absolument. Pas le temps et surtout pas le goùt.

      L’envie de s’occuper des autres, de les redresser, de faire leur bohneur à leur place, c’est avant tout le signe d’un ennui profond et d’un vide intérieur, comme l’a fort bien expliqué ici Vae Victis.

      C’est en vertu de ce mécanisme que les racailles agressent les gens et que les retraités s’engagent pour « changer la vie ». Il y dans les deux cas l’envie de tuer l’ennui en pénetrant dans le jardin des autres. Pour le saccager ou pour le cultiver à leur place, mais c’est la même chose, dans le fond.

    2. Vae Victis

      Encore cette semaine j’ai rencontré quelqu’un qui m’a avoué avec sincérité qu’il s’ennuyait dans la vie, avant de me dire qu’il œuvrait au sein d’une association caritative pour un lointain pays.

      L’altruisme est une notion vide de sens qui ne se rencontre jamais au sein de l’espèce humaine. Les gens font les choses pour eux-mêmes. Quand on participe à une association qui se veut d’intérêt public, c’est dans le meilleur des cas pour s’occuper et prendre plaisir à aider, donc pour combler un vide dans sa propre vie. (Une action égoïste pouvant réellement aider autrui, sait-on jamais…) Dans le pire, parce que le vide intérieur et l’ennui ont débouché sur un désir de contrôle d’autrui et de vengeance, et que l’intéressé rêve avec ses camarades d’ennui de faire marcher son monde à la baguette selon le délire mystico-politique qu’il a contracté.

      Les gens qui manifestent pour des prétextes dérisoires, qui organisent des happenings, tractent ou apostrophent les gens dans la rue m’ont toujours interpellés parce que tout ce qu’ils font m’apparait affreusement chiant. Les gens normalement constitués n’acceptent pas de passer leur temps de manière aussi pathétique. Si certains le font c’est seulement qu’ils s’ennuieraient encore plus sans cela. Passer son temps avec d’autres olibrius, s’enthousiasmer pour une cause, rêver de dicter sa loi, se percevoir comme une avant-garde géniale, permet de tromper l’ennui qui ronge de l’intérieur tout en gonflant son estime de soi.
      Au contraire les gens normaux ont des activités, que ce soit le tuning, la peinture, le piano, le foot, regarder des séries, s’occuper de ses enfants, draguer les filles, cuisiner, boire des bières, raconter des potins, ou faire de l’escalade, lire, etc…

      En outre s’ennuyer implique d’être insensible à l’art. Il y a tellement de chose à regarder, contempler, lire ou étudier, qu’il faut vraiment n’avoir aucune parcelle d’intérêt pour l’art pour ne pas trouver de quoi s’occuper avec plusieurs millénaires de génie humain. Nous avons la chance de vivre l’époque où l’art est extrêmement accessible, il pullule dans les musées, parfois à la télévision, et surtout sur internet.

      1. XP Auteur de l’article

        « En outre s’ennuyer implique d’être insensible à l’art. Il y a tellement de chose à regarder, contempler, lire ou étudier »

        C’est le grand paradoxe de l’époque :Celui qui est insensible à l’art ne voit d’art nulle part, pareil à ce que celui qui est insensible à la spiritualité ne voit de spiritualité nulle part… Alors il demande à ce qu’on lui fournisse qui de l’art, qui de la spiritualité.

        C’est Jacques de Guillebon qui permet mieux que quiconque de comprendre ça… Le moindre de ses écrits exprime ce paradoxe, c’est fascinant.

      2. rudolf hoax

        « En outre s’ennuyer implique d’être insensible à l’art. »

        Je ne serai pas aussi catégorique que vous sur ce point. Le fait est que l’incapacité à voir l’art et le beau tel qu’ils se manifestent au présent, et pas dans un passé institutionnalisé, est une constante chez les GVD déclinistes. On reconnaît le GVD à ce qu’il voit le vide culturel partout où l’académisme n’a pas eu le temps de définir des normes et des échelles de valeur, qu’il est incapable d’exercer un jugement et une sensibilité qui lui est propre, incapable de bon goût et d’intuition. Il est très mauvais critique, ne peut comprendre un art qu’une fois celui-ci éteint, un peu comme un médecin qui poserait toujours son diagnostic après l’autopsie. Il s’ennuie, tout seul avec ses cadavres, c’est entendu.
        Je ne pense pas pour autant qu’il ait le monopole de l’ennui. Regarder, contempler, lire ou étudier, comme vous le dites, requiert une certaine énergie, une certaine disponibilité morale, dont personne n’a la ressource de façon stable et constante. A part, précisément, le GVD, capable de glisser sur des pages en quantité industrielle, d’en effleurer la surface sans jamais se mouiller, y prendre ou y laisser quoique ce soit. Il ne s’épuise qu’intellectuellement, et son esprit brutal est généralement assez endurant. Il est, comme on dit, laborieux.
        Pour quelqu’un qui a une disposition réelle à l’art, s’y consacrer est, à l’inverse, assez peu fatigant intellectuellement, mais moralement épuisant. La perspective du beau est loin d’être inoffensive, et même l’individu le plus fin qui soit ne peut pas la soutenir en permanence, se livrer à une boulimie de raffinements esthétiques. Chez lui aussi, il y a des vides à combler. Ou, plus justement, à ne pas combler, à entretenir même, à laisser flotter, à assumer pleinement : ce qui caractérise la brute, ce n’est pas l’ennui, mais sa réticence à l’ennui, sa peur dégoûtante de l’ennui, son désir crapuleux de boucher tous les trous.

        1. XP Auteur de l’article

          Excellentissime, votre commentaire, mais je ne pense pas qu’il contredise ce que dit VV.

          Vous rejoignez ce qu’a écrit Annah Arendt dans » la crise de la culture » :l’homme de la foule traite les choses de l’art et de l’esprit en Homo laborans. Ce n’est pas un loisir pour lui, c’est un travail.

          Vous avez raison de souligner ce point capital: un mauvais lecteur a paradoxalement la possibilité d’ingurgiter de très grandes quantités de lecture. Et comme vous le dites, au prix d’un simple effort intellectuel, dont on se remet aussi facilement que d’une fatigue physique.

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