Norvégerie

En France, quoiqu’on en dise, il existe bel et bien un groupe, d’influence, qui s’arrange depuis des décennies pour être au sommet du pouvoir, pour y rester et pour que ses intérêts passent encore et toujours les premiers.

Non, ce ne sont pas les juifs.

Non, ce ne sont pas les francs-maçons.

Ce sont les soixante-huitards. Attention, je ne parle pas spécifiquement de ceux qui ont participé à mai 68. Je parle de ceux qui sont nés entre, voyons large, 40 et 55.

Voilà une « génération » qui a échappé à la guerre, sauf marginalement en Algérie.

Voilà une génération qui a connu le taux de chômage le plus bas, le taux de croissance le plus haut, les avancées technologiques les plus fortes, les hôtesses de Pan Am, qui a vécu la conquête spatiale et qui avait encore quelques rêves et un peu d’espoir.

Voilà une génération qui est arrivée très vite à des postes élevés de responsabilité. Une génération où on pouvait encore être autodidacte et même changer de métier sans trop de problèmes. Et voilà une génération qui s’est maintenue, depuis, au plus haut du pouvoir sans ne laisser la main aux plus jeunes qu’au tout dernier moment (sans parler de ceux qui sont encore en place). Et qui, d’ailleurs, sera la dernière à se gaver avec les retraites d’Etat.

Je pourrais continuer comme cela pendant longtemps.

A cause de cette « génération », nous sommes endettés pour plusieurs autres. Nous sommes au bord de la faillite. Et, pourtant, alors que cette faillite générale serait finalement une bonne nouvelle, cette « génération » fait absolument tout pour que nous n’y tombions pas. Forcément. Ils ont leur retraite. Ils ont les placements. Ils ont l’argent.

Et on s’enfonce encore et toujours plus bas afin que leur précieux patrimoine soit conservé intact.

Pour qu’ils puissent partir en croisière.

Sur l’île Maurice.

A Megève.

Mais, l’été, ils n’oublient pas d’inviter la famille dans leur grande maison du Sud. Ces grands coeurs généreux. Ces grand coeurs généreux qui sont encore en poste ou y sont restés jusqu’au bout, refusant de déléguer leur petit pouvoir à leurs fils ou leurs gendres.

Une putain de « génération » qui, plus que tout autre, refuse de mourir.

C’est ça la vraie plaie de mai 68.

Sarkozy est né en 1955 et il promettait en 2007 d’en finir avec mai 68 ?

Putain de menteur.

Qui ne connait pas un de ces putains de menteur à son travail ou, pour nos étudiants, sur les chaires d’Université ? Cramponné depuis trente ans au sommet ? Indéboulonnable ? Demandant spécifiquement aux thésards de bien refaire ce qu’ils ont déjà fait pour finir par leur dire qu’ils l’ont déjà fait -et en mieux- dans les années 80 ? Ou bien demandant à leur subordonnés de faire leur job pendant qu’ils enchaînent les déjeuners ?

Après eux le déluge.

Et ces enfoirés de première qui pleurnichent et s’émeuvent à la télévision sur les sondages portant Marine Le Pen a plus de 20% alors que c’est leur politique égoïste et ruineuse qui amène le Front National a de tels scores. Non pas que le FN puisse améliorer quoique ce soit s’il parvient au pouvoir, mais c’est presque le seul parti à proposer un programme qui foute dans la merde cette « génération ».

Et ça, tout le monde le sent bien, même confusément.

Christophe de Margerie, né en 1951, il le sait, il le sent aussi. Et même qu’il demande à être plus taxé. Ça fait rire tout le monde. Il faut dire que c’est un peu tard. Il faut dire que c’est un peu mince.

Mais pour en arriver là, c’est qu’il doit avoir des démangeaisons au niveau du cou notre petit gros.

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À propos Blueberry

Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballote. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu alors qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire "oui" ou "non", de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe dans le groupe n’a pas de nom. C’était peut être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a pas de nom. Et toi non plus, tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu comprends, cela ? Créon, Antigone, Jean Anouilh.

28 réflexions sur « Norvégerie »

  1. Il Sorpasso

    Excellent. On pourrait même en rajouter encore et encore.

    J’ai récemment entendu MLP dire sur sa stratégie, de mémoire, « les retraités ne voteront jamais pour nous, ils ont trop peur du changement, c’est clair que nous visons les jeunes »

  2. Lounès

    Très très bon. Pour élargir, ces remarques très pertinentes constituent la toile de fond d’un livre passionnant de Pier Paolo Pasolini intitulé « Lettres Luthériennes », rédigé en 1975 quelques semaines avant son assassinat, et développant la thématique d’une culpabilité partagée entre « pères » et « fils » dans ce conflit de génération. On y trouve aussi des explications sur l’antifascisme d’hier, identifiable et identifié, devenu le véritable et inattaquable fascisme moderne, invisible.

  3. VonMises

    Génération qui de surcroît n’a pas payé son patrimoine immobilier grâce à la magie de l’inflation , inflation qui lui a permis de ruiner les retraités de la génération d’avant , qui ont eu une existence beaucoup plus rude.
    Il n’y a pas assez de bateaux de croisière qui coulent.

  4. vlad tepes

    D’habitude j’apprécie beaucoup vos écrits Blueberry, mais là j’avoue que j’ai beaucoup de mal à vous saisir. On va considérer qu’il s’agit d’un cri de rage qui n’avait pas d’autre ambition que d’être le plus joli possible.

    Je ne sais pas en quelle année vous êtes né, mais si tout semble indiquer que vous soyez né après 1955, il est à peu près évident que vous soyez né antérieurement à 1985. Vous avez un discours d’un homme né entre 1975 et 1980. Plus proche de 80 que de 75, peut-être même 81 ou 82. Je me trompe?

  5. babar_becue

    Autre caste largement responsable de notre situation actuelle, qui par ailleurs peut être considérée comme une sous-catégorie des soixante-huitards : la magistrature.

    Soixante-huitards qui ont infecté le système judiciaire, dont la fonction sociopolitique est cruciale, de leur obsession de la réhabilitation du criminel et du mépris des victimes.

    j’ai d’ailleurs souvent souligné l’urgence non seulement à généraliser les jurys populaires mais aussi à se débarrasser de la clique de l’ENM en fisant élire nos juges, comme ici : http://ondciv.com/?p=143

  6. Julius

    Vous oubliez de dire une chose :

    Cette génération de sangsues, qui dieu merci sera bientôt éliminée de la surface de la planète, a consciencieusement semé ses graines pendant toute la durée de son très long règne pour s’assurer de ne jamais complètement disparaître : ENA, science po, HEC, écoles de journalisme.

    Vous avez déjà entendu parler Najat Belkacem du PS, ou Benjamin Lancar de l’UMP ? La nouvelle génération. De parfaits petits soixantehuitards élevés au bon lait de Maastricht, récitant à la lettre les leçons de leurs profs.

    Quand les sangsues s’en iront, ce seront les cafards qui viendront finir le travail.

  7. Vertumne

    Nous assistons en effet à une lutte générationnelle. Cependant, je ne comprends pas pourquoi cette génération a délibérément choisi de favoriser les Allogènes au détriment de ses propres enfants. Les réflexes « reptiliens » de protection du géniteur envers ses descendants semblent inopérants. Pire, ils se sont retournés contre « nous ». Si l’on regarde certains indices: la création du Bondy Blog, la réduction du vocable de « jeune » aux seuls immigrés, la lutte contre le « racisme » pour supprimer tout embryon d’ethnocentrisme, la haine viscérale de cette génération pour le FN, la xénophilie, etc. on ne peut que constater que la génération 68 travaille contre ses descendants.

  8. tschok

    @ Blueberry,

    Je pensais à peu près la même chose que vous il y a encore quelques années, puis s’est passé. La génération dont vous parlez est celle, je crois, de nos parents, non?

    Aujourd’hui je trouve cette détestation de la génération dite « soixante huitarde » très convenue et un peu culcul la praline, à vraie dire. Et c’est très has been: en 2006-2007, c’était un must dans les pince-fesses de la jeunesse UMP.

    Mais nous sommes maintenant en 2012 et l’enrobage pseudo novateur de cette mode s’est usé, pour la révéler telle qu’elle est: un conformisme.

    Certes, c’est une génération qui s’est ménagée ses privilèges, mais comme celle qui l’a précédée et comme la nôtre après tout. Elle n’était pas dépourvue d’idées de grandeur (abolition de la peine de mort, construction européenne avec le marché unique et l’euro, tolérance, immigration) ni de courage (le contingent a fait la guerre d’Algérie, si, si) ni de générosité (création de l’ISF, du RMI).

    C’est une génération qui a su recueillir l’héritage des grands projets industriels pour les prolonger et les mener à terme (TGV, Airbus, Ariane) tout en développant un secteur tertiaire qui aujourd’hui fait vivre ce pays.

    En réalité son bilan est assez fantastique: rarement dans l’histoire une génération aura brillé avec autant d’éclat. De quoi susciter bien des jalousies.

    Maintenant il est vrai qu’elle a loupé certains coches, et gravement: la révolution du PC, la téléphonie mobile, l’internet, l’approfondissement de la construction européenne, les technologies vertes, endettement public, inflation législative, hypertrophie des administrations, etc.

    Excellentes raisons pour lui dire gentiment de prendre le chemin de la sortie, après l’avoir chaleureusement remerciée pour son courage et son dévouement admirables.

    1. Anne Onyme

      « Elle n’était pas dépourvue d’idées de grandeur (abolition de la peine de mort, construction européenne avec le marché unique et l’euro, tolérance, immigration) ni de courage (le contingent a fait la guerre d’Algérie, si, si) ni de générosité (création de l’ISF, du RMI).

      C’est une génération qui a su recueillir l’héritage des grands projets industriels pour les prolonger et les mener à terme (TGV, Airbus, Ariane) tout en développant un secteur tertiaire qui aujourd’hui fait vivre ce pays. »

      La génération dite « 68arde » est une génération de marchands sans attache nationale profonde (si ce n’est l’identification de la France à la patrie universaliste et paternaliste, capable d’accueillir toute la misère du monde ou presque, pour en faire de bons petits Français de papier dociles) comme le prouve votre description de ses réalisations. Une génération purement matérialiste qui a géré catastrophiquement la décolonisation et la modernisation du pays. Résultat : nous sommes colonisés, nous sommes désindustrialisés.

      Politiquement, c’est la génération du libéralisme intégral, dans les moeurs et dans la sauvagerie d’une caste bourgeoise prête à tout pour se préserver. Inutile de préciser que ce libéralisme n’a rien de libéral. C’est la négation absolue de la liberté.

      « En réalité son bilan est assez fantastique: rarement dans l’histoire une génération aura brillé avec autant d’éclat. »

      Cette génération a consumé le pays. L’immigration a détruit en 50 ans plusieurs siècle de construction nationale. Facile de briller pendant 50 ans en se reposant sur les acquis antérieurs et en achetant la paix sociale à coup d’assistanat. Depuis 1973 le bilan écnomique de cette génération est minable malgré quelques réalisations technologiques.

      « Maintenant il est vrai qu’elle a loupé certains coches, et gravement: la révolution du PC, la téléphonie mobile, l’internet, l’approfondissement de la construction européenne, les technologies vertes, endettement public, inflation législative, hypertrophie des administrations, etc. »

      Vous ne faites que lister le revers de la médaille.

      La génération des 68ards est à rejeter intégralement. C’est l’ensemble de son projet de société qui est répugnant.

      « Excellentes raisons pour lui dire gentiment de prendre le chemin de la sortie, après l’avoir chaleureusement remerciée pour son courage et son dévouement admirables. »

      La laisser mourir de vieillesse sera notre seul égard vis-à-vis d’elle.

  9. tschok

    @ Anne

    N’en jetez plus, la cour est pleine! Vous voilà lancée dans une telle diatribe que vous en arrivez à lui mettre sur les épaules le poids d’une responsabilité qui n’est pas la sienne, à cette fameuse génération qu’il est si simple de détester puisqu’elle est la seule à porter un nom.

    On parle de quoi, là?

    Blueberry a le mérite d’être précis: les générations nées entre 1940 et 1955, ce qui ne correspond qu’à la moitié du baby boom, mais comptent tout de même pour plusieurs millions de personnes.

    En fait, en naissances, ça fait plus de 11 millions de personnes…

    http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=ccc

    Maintenant, relisez votre commentaire en ayant en tête l’idée que tous les gens que vous éreintez représentent aujourd’hui en gros un dizaine de millions de personnes, compte tenu de la mortalité, et dites moi ce que vous en pensez.

    Ou plus exactement, placez vous-même votre commentaire sur une échelle graduant la connerie, depuis le niveau « petite connerie » jusqu’à « grosse connerie » ou « connerie grave ».

    En effet, indépendamment du contenu intellectuel de votre commentaire (ce qui est beaucoup dire) ou de son orientation politique, vous conviendrez facilement avec moi, du moins je le suppose, qu’il est difficile de généraliser une idée quelle qu’elle soit, à une dizaine de millions de personnes nées en 1940 et 1955.

    Ainsi, quand vous dites par exemple « génération de marchands sans attache nationale profonde », cela s’applique à ces millions de personnes que vous ne connaissez en réalité pas. C’est une pure construction intellectuelle reposant sur une idée que vous vous faites d’un phénomène que vous généralisez à une dizaine de millions de personnes, sans autre forme de procès.

    Et tout le reste de votre com est à l’avenant.

    C’est intellectuellement risqué, Anne, si vous voulez mon avis.

    Essayons malgré tout d’être plus précis et parlons du « projet social répugnant » de la génération soixante-huitarde en lui donnant un sens sociologique.

    Là, on a trois problèmes:

    – Qu’est ce que c’est que le sens sociologique de la génération soixante-huitarde? Comment définir sociologiquement cette génération? Comme celle qui accède au pouvoir? Si oui, lequel? Quelles classes d’âges exactement? Quels types de pouvoir? Quelle catégories socio-professionnelles? Etc.

    Déjà, là, il y a beaucoup de boulot pour déblayer et juste préciser de qui on parle et de quoi on parle.

    – Le deuxième problème est pire: il porte sur la question de savoir si le groupe social qu’on a isolé (celui qui représente vraiment la « génération soixante-huitarde au sens où on l’entend) avait vraiment un projet de société.

    Tout le monde part habituellement de l’idée que cette génération, un peu fantomatique, avait un projet. Mais si ça se trouve, elle n’en avait pas…

    Donc il faut vérifier et ça c’est coton parce que ça suppose l’existence d’une projet concerté, d’une sorte de conspiration menée par des gens qui ne se connaissaient pas tous mais qui tendaient vers le même but dans un élan mystérieux.

    Et ensuite on en arrive à votre jugement de valeur: ce projet est-il « répugnant »?

    S’agissant d’un pur jugement de valeur, vous vous doutez bien que ce qui est répugnant pour vous ne l’est pas forcément pour d’autres, ce qui est ennuyeux quand on veut, comme vous, énoncer de grandes vérités universelles.

    – Donc là, on a un autre problème qui est d’objectiviser un peu le jugement de valeur pour le rendre partageable au-delà du cercle de gens qui partagent naturellement les mêmes idées que vous.

    Sauf si vous n’avez aucunement l’intention de sortir du cercle des gens qui ont les mêmes idées que vous, auquel cas, tout ce que je viens de dire n’a strictement aucune importance.

    Et il ne me reste plus qu’à vous souhaiter longue vie en vous rappelant ce couplet de la Marseillaise:

    Nous entrerons dans la carrière
    Quand nos aînés n’y seront plus
    Nous y trouverons leur poussière
    Et la trace de leurs vertus
    Bien moins jaloux de leur survivre
    Que de partager leur cercueil
    Nous aurons le sublime orgueil
    De les venger ou de les suivre!

    Les méditer une poignées de secondes vous évitera peut être à l’avenir de dire trop de conneries.

    1. Anne Onyme

      « C’est intellectuellement risqué, Anne, si vous voulez mon avis »

      Je pensais que sur ILYS, tous les commentateurs avaient la culture du risque.

      « Tout le monde part habituellement de l’idée que cette génération, un peu fantomatique, avait un projet. Mais si ça se trouve, elle n’en avait pas… »

      Projet ou pas, cette génération avait des croyances. On en paie les conséquences aujourd’hui.

      « S’agissant d’un pur jugement de valeur, vous vous doutez bien que ce qui est répugnant pour vous ne l’est pas forcément pour d’autres, ce qui est ennuyeux quand on veut, comme vous, énoncer de grandes vérités universelles. »

      Peu m’importent les vérités universelles. Je défends la France.

      « on a un autre problème qui est d’objectiviser un peu le jugement de valeur pour le rendre partageable au-delà du cercle de gens qui partagent naturellement les mêmes idées que vous. »

      Des valeurs incompatibles ne se partagent pas. L’une triomphe de l’autre, la supplante, la remplace, l’anéantit. C’est d’ailleurs ainsi que la génération 68arde est arrivée au pouvoir. Par la conversion idéologique et l’ostracisation des mal-pensants.

      1. tschok

        @ Anne,

        « Peu m’importent les vérités universelles. Je défends la France. »

        J’aime bien l’oxymore (dans le contexte). C’était volontaire?

        Bon sinon, sur les restes, qu’est ce que vous voulez que je vous dise?

        Vous avez envie de vous les payer, les soixante-huitards, je veux pas vous priver de ce plaisir. Mais magnez-vous le cul, parce qu’ils nous quittent.

        Certains sont rappelés par leur créateur. D’autres, plus prosaïquement, font valoir leur droit à la retraite ou se barrent au Maroc, en Belgique, en Suisse ou ailleurs.

        Le stock de soixante-huitards diminue! Cette terrible attrition m’attriste quand je songe au plaisir dont elle vous privera si vous ne mettez pas rapidement vos projets de meurtre à exécution.

        J’attends de vos nouvelles à la rubrique « faits divers » de mon journal, et je vois d’ici la manchette: « un pauvre vieillard sauvagement assassiné par une déséquilibrée fanatique ».

        Et tâchez de ne pas vous gourer: on a dit entre 1940 et 1955 pour la date de naissance, ce qui nous fait une victime entre 72 et 57 ans. Démerdez-vous pour lui demander un extrait d’acte de naissance avant de l’occire, soyez courtoise et délicate, débrouillez-vous comme vous voulez, mais n’allez pas nous faire un drame en tuant la mauvaise victime. Tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens, ç’a déjà été fait, alors innovez!

            1. Anne Onyme

              Lorsque Blueberry emploie le terme génération, cela suscite moins de réactions sémantiques qu’à mon encontre.

            2. tschok

              Grand Dieu, mais c’est vrai! Criante injustice!

              Je ne vois qu’une seule explication possible: un vieux reste de sexisme peut être dû à l’exposition prolongée à ZZ Top.

              Mais c’est de votre faute aussi, vous m’auriez dit que vous étiez de droite, qu’il ne fallait pas briser vos icônes, je me serais modéré.

              Ralala, moi qui suis d’habitude imperméable à la honte je sens poindre en moi le début d’un sentiment de culpabilité. Que puis-je faire pour réparer cet impair?

              Dire du mal de… euh… Pierre Mendes France par exemple?

  10. Blueberry Auteur de l’article

    Si j’ai utilisé le terme de « norvégerie » pour ce post, c’est qu’il a été conçu sur le principe de la sucrerie. Pour se faire plaisir donc. Même si on sait que ce n’est pas forcément très bon pour soi et que cela rend un peu coupable.

    Passons.

    Au-delà dont du fait qu’il s’agisse d’une norvégerie et à défaut d’avoir jamais participé à des pince-fesses de jeunes de l’UMP, vous lisez encore ce que vous voulez lire.

    Cette génération n’a pas « raté » la question de « l’endettement public ». Tout le propos est précisément de suggérer qu’elle l’a non seulement généré, mais réussi à l’imposer jusqu’à nous. Elle l’a donc parfaitement réussi.

    Et, aujourd’hui, elle est celle qui a le plus intérêt à ce que notre système économique ne s’effondre pas. Simplement parce qu’elle a le patrimoine accumulé sur le temps d’une vie active -dont elle sort là et à laquelle on rajoute donc la retraite qui va avec. C’est à dire qu’en cas de catastrophe économique, c’est elle qui prend. Pas les jeunes.

    Cela dit, vous vous êtes peut-être retrouvé dans des pince-fesses de jeunes de l’UMP où la question de se foutre en banqueroute pour se sauver fut évoquée.

    Je le répète, je n’ai jamais participé à de tels pince-fesses.

    Cela dit, si je me souviens bien, en 2006-2007, le candidat Sarkozy parlait de relativisme quand il critiquait mai 68. Et bla bla bla l’école. Et bla bla bla l’effondrement de la morale. Etc. J’ai comme la vague sensation que dans les pince-fesses de l’UMP on était également sur ce créneau aussi. C’est à dire que là encore, on se fait niquer. Cette foutue génération va jusqu’à quasiment imposer dans nos cerveaux comment nous devons la critiquer. Et, bien entendu, cette critique est celle qui lui fait le moins de mal au portefeuille.

    Harmless.

    On peut être d’accord ou non avec cette norvégerie, mais c’est de ça dont il est question, pas de pince-fesses de jeunes de l’UMP. Et cela n’a en réalité rien à voir avec mai 68 ou avec le fait qu’ils aient été courageux ou lâches.

  11. tschok

    @ Blueberry,

    Il y a incompréhension: je ne vous ai jamais imaginé participer aux pince-fesses de la jeunesse UMP. J’ai simplement fait le rapprochement entre votre post et l’état d’esprit qui a existé en 2006/2007, par là, au sein de ce parti dans le cadre de la campagne pour les présidentielles.

    Il est vrai que le discours UMP anti mai 68 était essentiellement dirigé contre la gauche et des idées présumées de gauche, alors que vous avez une vision plus générale de la « génération soixante-huitarde ».

    Pour aller dans votre sens, on peut revoir le lipdub ump:

    http://www.youtube.com/watch?v=Yh-3oYs2elc

    On y voit de beaux jeunes gens de toutes origines et de toutes conditions chanter en chœur avec des femmes et d’hommes politiques UMP dont beaucoup sont nés entre 1940 et 1955 (même si les jeunes générations UMP sont des années 60 comme Bertrand ou Dati) dans le plus pur style de la propagande nord coréenne.

    S’en est même touchant.

    Les paroles de la chanson valent de détour. Par exemple: « j’entends la révolte qui gronde au cœur de toute l’humanité » repris par Rachida Dati qui allait devenir ministre de la justice. Faut le faire quand même!

    Eh oui! C’est une chanson de l’UMP! Incroyable.

    Le moins qu’on puisse dire est que le message politique est plutôt brouillé: voir une jeunesse UMP assez anti soixante-huitarde faire de la propagande pour des vieux de cette génération et brandir l’étendard de l’esprit de révolte sur l’air des lendemains qui chantent, c’est un morceau de bravoure qui laisse pantois.

    Tout compte fait, laissons de côté les pince-fesses de la jeunesse UMP (ils sont trop cons, c’est pas possible) pour nous concentrer sur ce que vous vouliez cibler. Mais alors, je vous repose la question: n’est ce pas de nos parents dont vous parlez finalement?

    Si oui, on pourrait vous faire la même remarque que celle qui vous a été faite par un autre commentateur: ce n’est jamais qu’un conflit générationnel assez classique en France.

    La France c’est le pays de la gérontocratie, comme la Chine.

    Vous parlez de l’endettement public, par exemple, mais le mec qui a ouvert les vannes de l’endettement public, c’est Giscard. C’est pas un soixante-huitard. En revanche, c’est un vieux (il est même né avant 1940). Si le critère de l’âge est bien celui que vous voulez pointer, plus que l’orientation politique, alors c’est peut être la structure même de la société française, et la part sans doute excessive qu’elle accorde en privilège à sa vieillesse au détriment de sa jeunesse, qui est critiquable.

    Mais dans ce cas, pourquoi les générations soixante-huitardes seraient plus coupables que les autres? Elles n’ont fait que reproduire un modèle solidement implanté en France depuis longtemps.

    Ce que je ne partage plus, en fait, dans votre vision, c’est le focus sur un groupe social donné et fantasmé, les soixante-huitards, déclaré par avance coupable de tous les maux actuels de la société. Moi aussi, j’ai marché dans ce truc là il y a quelques années et j’étais à fond dans ce discours.

    Et puis … j’ai passé la quarantaine et chuis devenu notaire, comme dans la chanson de Brel. Avec l’âge, les discours « on va taper sur la gueule des vieux » deviennent moins attractifs. Quand on est jeune, on aime haïr, c’est bon et ça fait plaisir comme tirer son coup. Et puis on se lasse.

    Pour ma part, je déclarerais une autre guerre: celle contre la technocratie c’est à dire ces gens qui nous gouvernent et décident à notre place ce qui est bon pour nous, qui le font dans des textes administratifs souvent assortis de sanctions pénales, et pris en douce dans le secret des alcôves.

    Ca, c’est une lèpre. Et en prenant de l’âge, cette guerre là, vous avez de plus en plus envie de la faire, avec de moins en moins de complexes et de plus en plus de détachement.

    1. Anne Onyme

      « ce n’est jamais qu’un conflit générationnel assez classique en France »

      Un conflit intergénérationnel qui fait intervenir le levier « immigration » pour renforcer à court terme son pouvoir économique (pour la droite) ou électoral (pour la gauche), ça dépasse le conflit intergénérationnel classique.

      1. XP

        « Un conflit intergénérationnel qui fait intervenir le levier « immigration » pour renforcer à court terme son pouvoir économique (pour la droite) »

        Mon Dieu… C’est désespérant. On a tordu cent fois le cou à cette fable ici. Et ça recommence. Que faire? Recommencer à expliquer? Non, certainement pas.

        Il existe une supériorité de la connerie sur l’intelligence. la connerie ne se démonte jamais. Elle finit toujours par revenir, toute neuve et toute pimpante.

        1. Anne Onyme

          « Il existe une supériorité de la connerie sur l’intelligence. la connerie ne se démonte jamais. Elle finit toujours par revenir, toute neuve et toute pimpante. »

          C’est presque un message d’espoir.

          L’immigration profite à certaines entreprises, c’est un fait. Renseignez-vous sur le système élus locaux / entreprises du BTP / logement social / électorat allogène par exemple.

            1. Anne Onyme

              « Stop »

              Il est interdit d’interdire d’après les 68ards. Finalement cette génération était pas si mal que ça. Je vais presque les regretter.

          1. Nicolas

            Oui. Vous avez raison Anne.

            D’ailleurs Jean-Luc Mélanchon est à peu près le seul à être d’accord avec cette punaise de Parisot sur le fait qu’il faut ouvrir sans mesure les frontières et laisser rentrer librement des immigrés toujours plus nombreux.

            Voilà. Grâce à vous, nous avons dénoncé une collusion entre entreprises et politiques. ^^

            1. Anne Onyme

              « Je vous interdis rien du tout, mais pour continuer une conversation, il faut être deux »

              les monologues ont plus de grandeur

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