Car Bidou ne sera ni élu ni même candidat : nos lecteurs fidèles s’en souviennent, voilà 5 ans, le Conseil constitutionnel avait répondu avec effronterie : « allez vous faire lanlère avec votre peluche trop douce » à nos demandes de non-discrimination des minorités visibles furry. Le portrait de Bidou avait même été diffusé aux policiers avinés de garde rue de Valois afin de ne pas le laisser entrer s’il s’y présentait.
Il y a des moments comme ça où l’on mesure mieux ce que nos institutions ont de comique, par exemple quand on compare le CC avec la Cour de Karlsruhe ou la Cour suprême des États-Unis. Chez nous, c’est une bande de vieux complètement incompétents — dans une discipline d’ailleurs grotesque qui s’appelle le droit constitutionnel — placés là par leurs copains pour avoir une retraite dorée. « Tu parles de sages de mon cul » avait sobrement commenté Bidou à l’époque, avant de partir pour la clandestinité dans le maquis jurassien, traqué par les sbires du calamiteux Jean-Louis Debré qui n’avait pas apprécié qu’on traite ainsi sa haute juridiction, poil au conseil-croupion.
Quelles sont donc les 12 mesures que ne pourra pas prendre Bidou dans les 12 premiers jours de son quinquenat qui n’aura pas lieu ?
1er jour. L’Euro et le monde
Suppression de l’Euro et son remplacement provisoire à 1 pour 1 par le Franc-Bidou, dénonciation des traités européens sur la monnaie unique, retour à l’Acte unique européen, conférence bancaire nationale afin d’adopter le paiement en or pour succéder au Franc-Bidou provisoire. Les prix seront exprimés en poids d’or, chacun ayant en banque un certain poids d’or dont seule la propriété est transférée lors de paiements électroniques. « Comme les démagogues qui me succéderont ne pourront pas imprimer d’or, ils seront bien attrapés » est la conclusion de Bidou lors de son allocution télévisée du premier jour sur l’Euro.
« La France n’a pas d’amis dans le monde, elle n’y a que des intérêts ; en Europe elle ne reconnait que les États, les fonctionnaires européens doivent obéir, un point c’est tout » déclare en outre Bidou au Quai d’Orsay lors d’un grand discours où il annonce aussi que les fonctionnaires européens seront tous soumis à la taxe unique qu’il prévoit d’instaurer, cette taxe étant dans leur cas déduite de la participation française au budget de l’UE. Voyant que tout cela est fort bon, même si ça va prendre un certain temps à se mettre en place, Bidou va ensuite se coucher. Il se relève dans la nuit pour signer un décret qui constate par avance la nullité de toutes dispositions internationales qui seraient contraires aux lois et décrets pris à partir de dorénavant. Na.
2e jour. Réforme fiscale
Suppression immédiate de tous les impôts et taxes nationaux au profit d’une taxe unique de 6,66% sur tous les revenus et plus-values, sans exception ni niches fiscales. « Le fisc c’est le diable, c’est comme ça que j’ai décidé en prenant conseil d’un rabbin expert en guematria, vous pouvez donc avoir confiance, mes chers compatriotes » précise Bidou au JT de Jean-Pierre Pernaut qui est confirmé dans ses fonctions. Le taux d’imposition est inscrit dans la constitution et quiconque propose de l’augmenter est passible de 5 ans de prison au moins.
3e jour. Réforme des collectivités locales
Les communes et les provinces d’ancien régime reconstituées seront les seules collectivités locales. Tout le reste est supprimé au profit de conseils intercommunaux d’élus municipaux se tenant le soir à partir de 19 heures, les indemnités d’élu local sont supprimées : « S’ils ont un métier, qu’ils le fassent la journée et en vivent » déclare Bidou devant l’Association des maires de France. (La Loire-Atlantique est rattachée à la Bretagne.) Le taux des impôts locaux sera réduit de moitié par rapport au taux actuel, le droit de voter des impôts locaux ou leur augmentation est soumis à référendum municipal ou régional avec un seuil de 80% d’approbation. Le référendum local peut aussi être engagé sur demande de 10% des électeurs pour virer à la majorité simple n’importe quel élu local séance tenante. Voyant que décidément tout cela est bien engagé, Bidou va se coucher en notant dans son carnet de penser à régler le sort des fonctionnaires, il y a un soir, il y a un matin.
4e jour. Réforme de la justice
La peine de mort par guillotine sera rétablie ; Robert Badinter est placé en résidence surveillée à Saint-Pierre-et-Miquelon, ses biens personnels sont confisqués pour être symboliquement redistribués aux familles des gens assassinés depuis 1981. Tout crime accompagné de violences devient passible de la peine de mort. Des peines plancher pour tous les crimes et délits encadreront désormais la capacité d’appréciation des magistrats, qui ne pourra plus s’exercer qu’en aggravant les peines plancher. Le parquet est définitivement déclaré à la botte du gouvernement. « Vous comprenez, sinon, ces gens de justice, on leur donne ça, ils vous prennent ça… » déclare Bidou avec sagesse en présentant ces mesures sur Twitter, ce que le CSM flétrit comme un manque de considération pour la dignité de l’autorité judiciaire. « Ranafout ! », répond Bidou sur Twitter.
5e jour. Lois du rétablissement des libertés et petits plaisirs
Par modification de la constitution où sera inscrit le principe de la liberté d’opinion complète et entière, les lois Pleven-Gayssot-Fabius-Aubry-Lellouche sont de fait vidées de toute force. « On les garde quand même pour faire honte à leurs auteurs » déclare Bidou. Les lois contre le tabac, l’alcool, les sucres, les graisses, les putes et toutes ces bêtises prohibitionnistes sont abrogées. Les maisons closes sont rouvertes. « Faut bien occuper le peuple sinon ils vont gueuler et on va perdre du temps » déclare laconiquement Bidou en faisant un clin d’œil à son ami D.S.K. qu’il a nommé Secrétaire général de l’Élysée.
6e jour. Loi sur les armes
Tout citoyen honnête doit pouvoir posséder autant d’armes à feu qu’il veut, sans aucune restriction autre que pour les armes de destruction massive. Toutes les lois et règlements limitatifs dans ce domaine sont abrogés. Seuls les auteurs de crimes violents peuvent se voir retirer ce droit après une procédure longue et susceptible de multiples appels, toutefois non suspensifs. Le maniement de base des armes sera enseigné à l’école pour éviter les accidents et parce qu’un peuple libre, etc.
7e jour.
Comme Bidou prend son rôle à cœur, il ne se repose pas le 7e jour. Sans désemparer, il supprime le statut de la fonction publique : les fonctionnaires, tant nationaux que territoriaux, retombent dans le droit commun des contrats, qui est par ailleurs largement libéralisé. Seules exceptions provisoires : les policiers, gendarmes, militaires et magistrats. L’éducation nationale sera démantelée et progressivement supprimée par privatisation : « Ce qui est gratuit ne vaut rien, s’ils veulent avoir des enfants, qu’ils payent leur éducation » déclare Bidou avec un bon sens tout confucéen. Les allocations familiales – fort réduites – sont renversées : on n’en touche que pour les deux premiers enfants, « après c’est un choix qu’on doit assumer » explique Bidou devant la fédération des familles catholiques réunie à Bordeaux, où son discours est sifflé. « Ah les cons ! » déclare Bidou en atterrissant au Bourget.
8e jour. Suppression de la sécurité sociale
Une assurance maladie a minima est imposée pour que personne ne soit à la charge des autres en cas d’urgence ou de maladie grave, mais le choix de l’assureur et des garanties supplémentaires est libre. L’assurance vieillesse sera elle aussi privatisée sur le modèle chilien. Bidou l’annonce au siège d’Axa, qui offre le champagne. Pendant ce temps, la police ferme l’URSSAF de Seine-Saint-Denis à coups de gaz lacrymogènes car François Hollande s’y est enfermé en appelant à la résistance et a fait apposer un grand portrait de Salvador Allende sur la façade.
9e jour. Droit du travail
Bidou annonce la réforme du code du travail, qui devra désormais tenir en cinq feuillets. « Le SMIC, qui n’est qu’une interdiction de travailler en dessous d’un certain tarif arbitraire, est supprimé » déclare en particulier Bidou. Les inspecteurs du travail sont licenciés sans indemnité ni retraite et sont privés de dessert pour le restant de leurs jours.
10e jour : L’immigration
L’ensemble de la politique d’immigration est revue : presque aucune naturalisation ne sera plus accordée, le droit d’asile ne sera plus accordé qu’exceptionnellement, le droit du sang interprété de façon très restrictive remplace le droit du sol. Chaque TGI doit réunir en permanence une commission de dénaturalisation qui aura à connaître de tous les délinquants et criminels dont les ascendants sont entrés en France après le 1er juillet 1950. Les inexpulsables sont parqués dans le Massif central dans des camps de rétention où ils n’ont que le minimum de nourriture et de soins jusqu’à ce qu’ils avouent d’où ils viennent pour y être expulsés de leur plein gré. Les clandestins n’ont plus aucun droit, ils ne seront soignés qu’en cas d’urgence vitale et avant expulsion, les frais seront réclamés à leur pays d’origine ou une fois par an soustraits des budgets par lesquels la France contribue aux différents organismes internationaux. (Par décret présidentiel les jeunes femmes asiatiques et d’Europe de l’est venues travailler ne sont pas concernées par ces limitations, car elles sont assimilées à des biens d’importation en vertu des décisions du 5e jour.)
11e jour. Droit opposable à l’orgasme
Conformément à ses promesses de campagne de 2007, Bidou institue le droit opposable à l’orgasme. « Je tiens les promesses, même celles des autres » déclare-t-il à cette occasion, au grand effroi des derniers gauchistes bien pensants qui hurlent au pétainisme et expriment cet effroi dans leur fanzine polycopié, Libération (les aides à la presse ont été supprimées dès le premier jour avec la majorité des autres subventions, par décret, comme trop dispendieuses).
12e jour.
La flat tax de 6,66% n’est pas applicable aux investissements ou dépôts faits par des étrangers non-résidents, qui sont exemptés d’impôts, peuvent créer comptes bancaires et sociétés offshore de manière très libérale. Tracfin n’a plus à connaître des sommes qui rentrent dans notre pays. « Je n’ai jamais compris pourquoi personne n’y a pensé avant, à faire de notre beau pays un paradis fiscal » déclare Bidou lors d’une visite à la chambre de commerce franco-monégasque où il est applaudi avec ferveur.
Excellent, Nicolas, je vote des deux pattes.
Un compte Twitter pour Bidou !
Ce n’est pas pour autant que Bidou n’interviendra pas dans la campagne. Je vous donne rendez-vous sur ILYS dans les jours, semaines et mois à venir.
le droit à l’orgasme , pourquoi faire ?
pour le reste , j’ai bien rigolé
ha si , la pénalisation de la bêtise, ça pourrait rapporter gros
faites le compte , expertises , procès, appels , bazoches , amendes……
une mine d’or
« le droit à l’orgasme , pourquoi faire ? »
C’est compliqué à expliquer avec des mots. Et comme vous n’êtes apparemment pas une jeune femme, ni même une femme moins jeune, il nous sera difficile de vous l’expliquer autrement aussi.
Persévérez. Vous finirez par comprendre. ^^