Les articles non-écrits

Le doux commerce que j’entretiens avec les quelques lecteurs d’ILYS n’est malheureusement pas assez soutenu. Question de temps. Plein d’articles dont je voulais vous faire part. Malheureusement le temps. Alors vous avez échappé à la suite de mes aventures avec la gardienne de l’immeuble de ma première location, et comment suite à une aventure d’un soir, alcoolisé, celle-ci m’avait littéralement pourri la vie pensant me forcer le bras pour que nous formions un « vrai couple », bref comment elle me forçait à descendre dans la cour et s’affichait à mon bras lors de la fête des voisins, comment encore elle ne me distribuait pas le courrier important lorsque je lui avais signifié la fin de notre non-relation et comment piteusement, je choisis de déménager, et désertai le champ de bataille. Vous avez également échappé à un article qui se voulait la critique imaginaire d’un ouvrage non moins imaginaire qui s’intitulait Soralov, dans lequel l’auteur du roman, un certain Hickspet, démontait toute la trajectoire de notre intellectuel. Je nuançais néanmoins la charge trop brutale et partiale de notre romancier pour reconnaître à Soralov un certain courage de ses opinions. Malgré l’effort de notre de romancier, Hickspet, n’a jamais réussi à remonter la source de l’antisémitisme délirant de notre penseur Soralov. Dans ce roman, il y avait images fortes qui donnaient une représentation assez réaliste de l’entourage de Soralov. Par exemple, Hickspet, décrivait comme suit l’assistance de l’association de Soralov « Imaginez que Franck Ribéry ne soit jamais devenu footballeur de haut niveau, et bien il serait un militant de l’association de Soralov ».Bien sûr cet article voulait plagier le récit d’Emmanuel Carrère sur Limonov.

Comme article non-écrit, il y avait encore en magasin, une lettre que j’imaginais de la main de Laurent de Médicis à l’attention de machiavel, dans lequel le prince Florentin renvoyait notre conseiller à ses pénates et qu’oser proposer un traité politique sur la conquête et la conservation du pouvoir à un Médicis, c’était tout de même très présomptueux de la part d’un petit roturier…tout cela sur un ton sec,vif et ironique. Le temps m’a manqué et puis il faut bien le dire le talent.

 

Maintenant, deux réflexions.

Récemment, j’écoutais sur France Culture une fiction qui reprenait le roman d’Emmanuel Carrère, d’autres vies que la mienne. Bon c’est pas mal, assez bien narré. Notre romancier raconte comment en l’espace de quelques mois il a assisté à deux drames: en vacances au Sri-Lanka en décembre 2004, il sympathise avec un couple qui perd leur fillette lors du Tsunami. Quelques mois plus tard, la soeur de sa concubine, Juliette, décède des suites d’un cancer à l’âge christique. Elle laisse derrière elle deux ou trois filles et son mari. Bon c’est très touchant. Lorsque notre écrivain a fini son bouquin, avant de le rendre à son éditeur, il décide de le faire censurer lire par les protagonistes de son roman. La mère de famille morte, était juge, avait sa carte au SNM, et tranchait dans les affaires de sur-endettement et faisait tout son possible pour faire pencher la balance du côté du blaireau qui a souscrit un crédit COFIDIS. À la lecture des épreuves d’Emmanuel Carrère, le mari de Juliette, ne pipe mot et ne commente rien sur tout ce qui a été écrit, la seule chose sur laquelle il fignole, c’est qu’il a l’impression que certaines phrases du roman pouvaient laisser une ambiguité sur sa défunte femme, et certains lecteurs auraient pu penser que sa femme fût de gauche. Le seul souci de ce type, veuf avec deux ou trois gosses, quant à sa femme, le seul truc qui le turlupine, c’est que certains lecteurs puissent penser que sa femme fût de droite.

De toutes les qualités d’un homme, celle qui m’a toujours le plus ébloui est l’instinct maternel. Ce que peut faire une mère pour son fils est absolument inconcevable. Les mères se battent pour leurs fils d’une manière absolument formidable. J’en ai encore eu l’illustration il y a quelques jours. J’avais laissé deux paires de chaussures chez le cordonnier. Il m’avait dit de revenir une semaine plus tard. J’arrive dix jours après le dépôt, la mère tient le magasin du fils, le samedi matin. Elle me rend un sac avec les chaussures, je jette un oeil. Ce sont bien mes chaussures. De retour chez moi, je vois que son branleur de fils n’a pas touché à mes chaussures, toujours en aussi mauvais état. Je redescends, furibard. La mère est gêné du défaut de son fils, elle me rend ce que je lui avais laissé pour solde de tout compte. Je recompte, il y a deux euros en trop, je les lui rends. Elle me dit que non, qu’elle s’excuse de l’inconséquence de son fils, et que pour réparer sa faute, elle me demande de garder les deux euros pour aller m’acheter une bière. J’en fus ému.

Voilà pour les quelques moments que je voulais partager. L’écoute d’autres vies que la mienne à la radio m’a bien plu, ainsi cherche-je À la recherche du temps perdu en écoute et aussi DonQuijote (en Castillan), si vous avez des liens pour cela, je vous en serais reconnaissant.

 

 

 

1 réflexion sur « Les articles non-écrits »

  1. Emil

    Pour le Quichotte, j’en ai une version « audio » mais c’est une version mise (magnifiquement) en musique (ce qui compense le fait que je ne comprenne pas un mot d’espagnol), je ne sais pas si ça conviendrait ? (Et surtout je l’ai sur mon disque dur, donc pas sûr d’en trouver un lien)

    Sinon, merci de ce petit exercice néo-borgésien, qui apporte un peu d’air à Ilys, dont l’atmosphère commençait à être singulièrement lourde.

    En parlant de légèreté, une photo qui aurait sa place à la droite de mon commentaire : http://www.babesatthemuseum.com/2011/07/17/nude_louvr/

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