Notre identité nationale c’est peut-être la beauté. Années deux mille lorsque mes camarades et moi écrivions en bleu et or notre petite légende sur les murs de Grenoble ville fleurie comme notre langue, la française, dogme en évolution jaillissant d’une tension permanente entre celtisme et latinité, là ou refleurit en milliers de lys blancs la France fille aînée de l’assemblée semant au vent essaims de graines parfumées pour embaumer un monde défraîchi, céfran la fine fleur des clairières mondiales mon orgueil mon parti-pris. En légions lancées sur le monde « ma France à moi » embellit les nations depuis le Vietnam jusqu’au Canada, elle enchante elle chante à peu près cet air là: Harqency, Hacqueville, Sérifontaine, Noblecourt, Fourcigny, Lignières, Croixrault, Sénarpont, Dommartin, Picquigny, Beauquesne, Authuille, Quaëdypre, Estrées, Englancourt, Martigny, Rocquigny, Rocroi, Rouvrois, Dommary-Baroncourt, Bussy-Lettrée, Montmirail, Courpalay, Fontenailles, Bondaroy, Guécélard, Ruillé, Arquenay, Campbon, Réaumur, Prinçay, Sablonceaux, Noaillan, Léogeats, Romestaing, Marliac, Commentry, Urçay, Septaine, Foëcy, Subligny, Briare, Saint-Fargeau, Haute-Epine, Carpiquet, Esquay, Flamanville, Hérenguerville, Souderval, Abbaretz, Champsevraine, Longeau-Percey…
Juste deux mots : Merci Lounès.
Sinon deux questions: c’est où le parachutage ? et qui est la fille dans le restaurant avec Tour Eiffel dans le fond ?
Juste trois mots: le roux est russe.
Je me suis dit exactement la même chose !
Il ressemble fort au stalker du film de Tarko, en tout cas.
Ah oui tu le connais? Sais-tu comment il s’appelle ce gars? Je peux te dire qu’il n’est pas russe du tout.
Je ne le connais pas, mais je trouvais que c’était une belle allitération. Tans pis s’il n’est pas russe…
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1c/G%C3%A9n%C3%A9ral_Leclerc.png/250px-G%C3%A9n%C3%A9ral_Leclerc.png
Le père de mon père a croisé ce mec là pour la première fois vers Abéché au Tchad en 1941, ils ont fait ensemble toute la campagne jusqu’en Allemagne en passant par Koufra et Ksar Rhilane, un jour peut-être le récit.
Alors je suis impatient. Mon grand-père a été son officier de liaison, mais malheureusement il a été tué avant l’Allemagne, en Alsace.
Et le mec qui s’envoie une goulée devant son ordi c’est Costes ?
oui^^
t’as oublié tiffauges, rais et xantrailles
et aujourd’hui , c’est austerlitz ( enfin….l’anniversaire , celui que hanchois pommier ne voulait plus célébrer et que chirac premier , effectivement , n’a plus célébré ….heureusement qu’à coëtquidan , ils le fêtent toujours )
Je vadrouillais avec un ami gauchiste en Bourgogne et il me disait en substance « On a beau dire, c’est un beau pays la France… ». Les églises en pierre, les petites fermes, les grands champs ondoyants dans le soleil d’automne… C’est vrai que c’est un beau pays mais ce n’est pas que ça, c’est un pays dans lequel la beauté de ces paysages, à taille humaine, a donné le goût de la beauté aux hommes. Le goût de la joliesse, de l’amélioration des petites choses et des détails… Je crois que ce qui fait l’âme française (pour le meilleur et pour le pire), et ce qui embellit aussi ces villages de Bourgogne, c’est ce goût là, implanté au plus profond de chacun. Les français sont habités par l’idée qu’il faut domestiquer son environnement, dans le sens « le rendre un peu plus aimable ». C’est ce qui produit ce sentiment, quand on passe à travers les villages, que tout est beau, que les volets des maisons sont beaux, que les portails sont beaux, que les couleurs sont pastels (la France est un pays pastel), que tout s’accorde etc. Ce qui fait la culture française pour moi c’est cette souveraineté de l’oeil. D’ailleurs, il suffit d’aller dans n’importe quel quartier français de n’importe quelle capitale internationale, le miracle se reproduit.
C’est ce qui frappe quand on compare les photos de la banlieue dans les années 1960 et aujourd’hui : ce n’est pas un problème social, les français qui habitaient ces coins étaient au moins aussi pauvres. C’est une question de culture, de comment-on-habite-la-terre. Les français, traditionnellement, aiment enjoliver (c’est d’ailleurs ce qu’on constate dans les transactions immobilières : les céfrans ont la passion de la rénovation, de l’amélioration de toutes choses, dès qu’ils arrivent quelque part). A l’inverse, les africains, noirs ou arabes, aiment souiller, viscéralement. Ils ne se sentent pas chez eux si c’est trop propre, trop calme ou trop joli. Je crois que ça les angoisse. Ils ont besoin de tagger (pour « marquer le territoire », oui, c’est-à-dire pour se l’approprier, le rendre habitable à leurs semblables, le rendre familier), de cracher, de laisser traîner des détritus, d’écouter fort de la musique etc. Et cette opposition, elle est plus forte et plus infranchissable que toutes les autres : quand il y a une majorité de français, le cpf ne se sent pas chez lui et inversement, le céfran est incapable de se sentir chez lui dans un quartier de cpf, pas uniquement à cause de la race ou quoi mais parce que, même s’il est ultra-bobo, son rapport au monde est diamétralement opposé, il n’habite dans le monde dans une perspective de civilisation alors que ses voisins habitent le monde pour maintenir leur ensauvagement.
Ca n’a pas directement à voir mais un peu quand même, j’ai trouvé un projet très intéressant de documentaire à produire (sur le même principe que kickstarter : les internautes produisent le film et reçoivent un retour sur investissement proportionnel à son succès) :
http://touscoprod.com/project/produce?id=142
Ca s’appelle Entre les Bras, la cuisine en héritage. C’est un documentaire sur le chef cuisinier Bras (qui n’est jamais qu’un des meilleurs au monde), donc sur la gastronomie française innovante, inscrite dans un pays difficile d’accès et aux conditions météo pénibles et aussi (et surtout), sur le moment où le père a transmis sa place, et son savoir, à son fils. Ca parle d’un art français de vivre, et de sa transmission, et je crois que c’est un genre de projet à soutenir, parce que ça ne sera pas produit par une télé et qu’il n’y a que des français qui peuvent aider à produire un témoignage de cette sorte sur ce qui fait, quand même, une partie de leur âme. Un projet libre, à la fois traditionnel et innovant comme il en faudrait plus, pour que les idées répétées à longueur d’articles soient plus que des mots.