Serviteur de l’Etat

Je ne comprends pas bien le concept de serviteur de l’État, ou plus exactement, j’ai peur d’avoir trop bien compris.

Si Monsieur Jacques Chirac exerce la profession de contrôleur à la Cour des comptes dans sa jeunesse et qu’il embraye sur une carrière politique qui le mène à la Présidence de la République, on nous dit lorsqu’il est vieux qu’il a été un serviteur de l’État pour sous-entendre qu’on lui doit quelque chose d’autre que le traitement qu’il a touché pendant cinquante ans, en l’occurence une amnistie judiciaire.

En vertu du même raisonnement spécieux, il est expliqué que les instituteurs éduquent nos enfants, que les infirmières des hôpitaux publics nous soignent et que les pompiers nous sauvent la vie, pour le dire d’un mot que ces gens-là ne vendent pas leurs compétences, leur temps et leurs efforts mais qu’ils servent.

Cette escroquerie sémantique suggère en vérité un bobard phénoménal : Jacques Chirac, l’infirmière, le pompier, le postier ou l’employé municipal seraient recevables d’une espèce de double salaire, il faudrait, en plus du traitement qu’ils touchent, leur rendre des hommages, leur accorder un statut de citoyens d’honneur et s’abstenir de les regarder dans les yeux, c’est à dire, pour être précis, ne jamais porter le moindre jugement sur ce qu’ils font, ce qu’ils sèment, ce qu’ils récoltent, et surtout ne jamais nous demander si d’aventure, on pourrait se passer d’eux dans une proportion plus ou moins large.

Même si un jour vous croisez un fétichiste de la baguette de pain, il est très peu probable qu’il vous dise éprouver une reconnaissance éternelle pour les boulangers au prétexte qu’il a mangé du pain dans sa jeunesse, et même s’il s’agit d’un dingue, il ne vous dira pas qu’il aime les boulangers parce que sans eux, il serait mort de faim… Pour le dire autrement, malgré son attirance irraisonnée pour les grosses miches et le pain Poilâne, il saura tout de même que ce sont ses parents, qui l’ont nourri, dans sa jeunesse, que le boulanger qui vendait sa production ne lui voulait ni du bien ni du mal, qu’il a été payé, qu’on lui a dit merci en temps voulu et que personne ne doit plus rien à ce type.

Le seul principe qui sépare les sociétés libres des autres, c’est la lutte des classes…. Il repose sur l’idée que dans la Cité, personne ne veut du bien à personne, que ce genre de chose ne s’est pas vu depuis notre départ en catastrophe du jardin d’Éden et qu’en conséquence, personne ne contracte de dettes morales envers personne… Prendre acte que les hommes sont mûs pas l’égoïsme et que cette donnée restera infracassable jusqu’à la Parousie, c’est évacuer du même coup la détestable notion de dette morale selon laquelle on devrait régler à coups de génuflexions ce qu’on n’aurait prétendument pas payé en espèces sonnantes.

Nous devons être traités en hommes libres, c’est à dire en consommateurs, et pas en citoyens… Si nous n’avons à faire de génuflexions devant personne, c’est parce que l’instituteur qui nous a fait la classe dans notre enfance n’était pas supérieur en dignité au boulanger qui fournissait le pain que nous mangions alors, que notre dette à l’égard de l’un et de l’autre est la même, c’est à dire équivalente à zéro.

Cette croyance selon laquelle nous ne serions pas des clients mais des citoyens tenus aux génuflexions, quant on la pousse à son paroxysme, elle peut justifier qu’on ne puisse plus jamais sortir de son pays, à l’âge adulte, au prétexte qu’on a contracté une dette morale dans son enfance en allant à l’école et qu’on doit encore un gros reliquat à l’instituteur…. Le Caudillo qui ferme les frontières et fait tirer sur ceux qui s’échappent à la nage, c’est un porc qui laisserait volontiers partir des consommateurs, mais qui n’admet pas l’incivisme de ses citoyens.

Dans une société libre où personne n’est tenu aux génuflexions ailleurs que devant l’autel, on se livre à une guerre froide quotidienne, on se barde de contrats pour se protéger les uns des autres, on s’arme, et c’est pour ça que les maniaques de la génuflexion et de l’hommage ont inventé la formule ne divisons pas les Français, ne montons pas les gens les uns contre les autres…Dans une société civilisée, les gens se suspectent ouvertement, ils se demandent des comptes, avancent de conflits en conflits jusqu’à la concorde finale, et .d’ailleurs, chacun tombe en poussière avant de l’avoir vu de ses yeux.

Les peuples de l’Europe croulent sous les dettes, ils meurent asphyxiés sous leur leurs fonctions publiques comme feu l’URSS a péri par son armée rouge et ses dépenses militaires, mais il n’ont pas le droit de diagnostiquer leur mal, puisqu’il leur est interdit de se montrer du doigt, de dresser les citoyens les uns contre les autres

Cette notion fallacieuse de serviteur de l’État évoque toujours chez moi la figure du serviteur de l’État par excellence Philippe Seguin, lui dont absolument personne n’est capable de dire à quoi il a servi mais qui a tout de même été enterré avec les honneurs militaires.

C’était le fils d’une femme de ménage qui devait à l’école de la République d’avoir pu faire l’ENA et dans la foulée coûté cher aux contribuables toute sa vie sans n’avoir jamais créé la moindre valeur ajoutée… Je suppose que pour certaines personnes, ça se respecte, ce genre de chose…. Dans un pays libre, on prend exemple sur les fils de femme de ménage devenus milliardaires, mais dans la France jacobine, ce sont les enfants de femmes de ménage devenus haut-fonctionnaires à la Cour des comptes, les héros des success stories

Ca fait de la peine, quand on y pense… Moi, ça me rappelle le temps ou nous regardions Starky et Hutch à la télévision, pendant que nos frères de l’Est se régalaient devant le remake soviétique, Trotsky et Hutch, et qu’ils étaient fascinés par les poursuites en Lada dans les rues de Moscou.

37 réflexions sur « Serviteur de l’Etat »

  1. Ignatius

    C’est fou ce que vous avez un style de merde, rabougri, ennuyant comme une lame trop régulière…on somnole…mais le tout est berçant comme une ballade.
    Enfin on entend une voix, la vôtre. Ca sauve le tout.

    Dette morale, donc. Mais vous surestimez les hommages. Séguin célébré c’est du corporatisme, rien de plus. Des copains qui rendent l’appareil.
    Qui se sent encore entaché d’une quelconque dette morale envers les pompiers ? …

    La monnaie a tout effacé…de là la liberté physique, le droit de bouger sans prévenir…la vie privée…la possibilité de faire l’amour à sa femme sans rendre des comptes.

    1. XP Auteur de l’article

      Bin oui, on entend une voix. C’est ça, le style.

      C’est rare, un style, et c’est pour ça que vous revenez me lire, malgré « mon un style de merde, rabougri, ennuyant comme une lame trop régulière ».

      Mais ceci étant, vous avez peut-être raison. C’est peut-être ennuyant comme une lame de rasoir trop régulière. Je vais tacher de faire mieux.

      Au fait, alors, Docteur Popaul?

      1. Ignatius

        Mais non ! Changez rien, c’est Votre style.

        Docteur Popaul ? Pas vu, j’ai pas eu le temps ! ( les gens disent tout le temps qu’ils n’ont pas eu le temps…mais bien sur que si je l’ai eu le temps, j’ai fais autre chose…merde, quoi? )

        1. XP Auteur de l’article

          En fait, vous avez dit une grosse connerie:

          Par définition, on ne peut pas avoir un style de merde. On a un style ou en n’a pas.

          On peut faire des textes de merde ou pas, mais ce qui caractérise le texte de merde, c’est l’absence de style.

          Pareil pour les idées. Celles qui méritent d’être exprimées sur la place publique, ce ne sont pas forcèment les bonnes, ce sont les originales.

          Par exemple, dans ce texte, je ne tape pas bêtement sur les fonctionnaires comme l’ont fait un million de libéraux avant moi, je pointe du doigt que cette notion de « serviteur de l’Etat » est une escoquerie, et que lorsque un institeur dit « on éduque vos enfants », il fait un abus de langage…. Ca, à ma connaissance, ce sont des arguments inédits.

          1. Ignatius

            Quand je dis style de merde, je veux dire pas originale. Déjà vu, rabattu encore et encore à en crever.
            Vous pouvez écrire comme Saint Simon, vous êtes tout de même hors sujet.

            Comme vous le signaler pour les idées: on peut taper encore et encore sur les fonctionnaires, on est hors sujet.

            Vous voyez j’ai raison.

            1. XP Auteur de l’article

              Non, vous avez tort.

              Si on entend ma voix, comme vous dites, c’est que ce n’est pas celle de Saint-Simon, banane.

  2. Dotchi9

    Trotsky et Hutch :
    Le premier programme que la Télévision russe a acheté après la chute de l’URSS, ce fut Fort Boyard. Tel quel, en VO, c’est à dire en français, avec les candidats et les animateurs français, pas une adaptation du principe du jeu. Les gens étaient scotchés, ils ne comprenaient pas un mot, le jeu télévisé était extraordinairement nouveau par rapport à la télé de propagande.
    Je n’ai jamais su si, en achetant Fort Boyard, la télévision russe avait pensé diffuser une série de cape et d’épée de boyards.

    Pour le fond de l’article, on dit aussi « grands commis de l’Etat », c’est déjà moins flagorneur, ça vous a un petit côté « commis aux écritures », mais en grand format.

    1. Mr_Zlu

      C’était pas l’époque où les candidats étaient des péquins moyens et tentaient de s’enrichir personnellement à travers les épreuves ?

      Si ces souvenirs sont exacts, je trouve que c’est une bien belle émission pour fêter la fin socialisme.

          1. XP Auteur de l’article

            Ce que vous me dites confirme un truc: les totalitaires détestent l’entertainment, le pain et les jeux.

            Peut-être que les dictatures tiennent le peuple avec du pain et des jeux, mais les totalitaires ont peur de ça comme de la peste.

  3. Cherea

    Le seul truc pas trop mal avec Séguin, c’est que c’était un vrai supporter du PSG…vous me direz que Besancenot aussi et Sarko pareil, j’aimerai bien savoir ce que pense Besancenot du pognon des qataris investi dans son club fétiche…

  4. Skandal

    Excellent XP. Je suis on ne peut plus d’accord avec vous…

    L’existence même de l’ENA est à remettre en cause. J’ai toujours été effaré du fait que « l’élite » française était essentiellement composé d’énarque, qui n’ont jamais rien fait d’autre que se promener sous les dorures des palais de la république, et tout cela au frais du contribuable.

    Et je ne parle même pas du fait que même les patrons du CAC40 sont souvent des énarques.

    Pourtant, si on regarde l’état de la France des énarques depuis 30 ans, on ne peut qu’en conclure à l’incompétence totale de ces gens la. On peut faire de même pour énormément de sociétés du CAC40…

    Un type comme Alain Minc par exemple, considéré par nos zélites comme un type brillant, ce type la (major de l’ENA) à systématiquement tout rater chaque fois qu’il a eu des responsabilités entrepreneuriales ou managériales. Et que dire du fait qu’il milita pour le minitel plutôt que pour internet au début de ce dernier…

    Pourquoi continuons-nous avec des gens qui ont moult fois fait la preuve de leur médiocrité ?

    1. Dotchi9

      S’ils se limitaient à faire ce pourquoi ils sont recrutés, ils auraient la compétence. Il y a eu une véritable dérive de cette école, créée par Michel Debré pour mettre fin aux favoritismes antérieurs des nominations dans la haute administration. Il fallait des techniciens pour assurer la bonne marche des ministères et mettre en œuvre les réformes votées par les politiques, indépendamment de la couleur politique des élus. Des hauts-fonctionnaires neutres.
      La dérive, c’est que ces techniciens sont devenus des politiques.
      Ce qui est bien, c’est la dérive de l’ENA vers Strasbourg malgré leurs (hauts) cris. Tout doucement, elle va s’étioler et dépérir loin des réseaux parisiens.

  5. NOURATIN

    Oui mais alors, si vous voulez absolument que les serviteurs de l’Etat
    servent à quelque chose, vous foutez tout en l’air, mon pauvre ami,
    plus de République, plus de Démocratie, ça tient plus tout ça, ça
    s’écroule comme une vieille bouse.
    Le bon serviteur, déja, c’est celui qui sait avec élégance faire sauter
    l’anse du panier. Là, on s’y retrouve mieux. Pour le reste, bien
    sûr que ces enfoirés ne servent à rien mais l’essentiel c’est que le
    citoyen de base ne s’en doute pas un instant.
    Sinon, comme disait Céline, c’est pas commun d’avoir un style. Par exemple, le sien, à Céline, y en a plein qui le trouvaient à chier. Alors, moi, si
    on me dit que j’ai un style de merde, je suis super-content. Si vous voyez
    ce que je veux dire.

  6. xyr

    Je passe juste pour dire que je suis devant France 5, « peut-on moraliser le capitalisme ? » présenté par FOG, on vient de voir un reportage sur la finance islamique, Onfray est inspiré, il dit qu’en voyant ça il pourrait se convertir à l’islam, il le dit en souriant mais il ne sait pas à quel point il n’est pas en train de plaisanter, il dit que c’est intéressant l’idée d’une économie éthique, morale, il dit qu’il n’a aucun problème sur le fait qu’il y ait des gens riches mais il ne supporte pas qu’il y ait des gens pauvres.

    C’est incroyable comme certains hommes semblent être nés pour résumer leur époque.

    1. xyr

      Même Emmanuel Todd également invité – c’est la clique – trouve qu’Onfray est bien trop radical envers le capitalisme, défend le caractère « utile » du concept de prêt, immoral ou non. Même Todd défend une forme de libéralisme face à Onfray, c’est dire le niveau du prof à lunettes.

      1. David

        @xyr
        Moraliser le capitalisme… Je me souviens de Sarkozy prononçant ces mots et, le lendemain même, lancer des emprunts pour l’état français à la hauteur de 64 milliards d’euros sur les grands méchants marchés financiers. Une grande bande maffieuse communiste. Il faut toujours se méfier de gens qui s’indignent, trépignent, parlent de morale mais lorsqu’ils sont face à des ordures qui volent dans le métro ne bougent pas un cil, laissent faire puis expliquent que c’est la précarité, l’exclusion,… Une grande bande maffieuse communiste.

  7. xyr

    Il y a une femme super qui dit qu’il n’y a pas besoin de punition morale et étatique car la première morale en économie c’est la perte, quand on fait quelque chose qu’il ne faut pas on fait faillite, c’est la seule sanction légitime, celle du marché. Le vieux Morin dit que quand-même, c’est pas normal ce qui arrive à la Grèce etc, elle rétorque aussitôt « Mais c’est parce qu’ils ont emprunté de l’argent qu’ils ne peuvent pas rembourser ! C’est normal que ça se passe mal, la moindre des choses c’est de rendre l’argent qu’on vous prête », ça me rappelle le texte d’XP qui disait que les marchés sont une chance dans la mesure où ils exigent des états qu’ils rendent des comptes, qu’ils sont une trace de raison face à l’arbitraire de la politique.

    1. vlad tepes

      Ravi de vous revoir mon vieux, je commençais à m’inquiéter de ne plus trouver la moindre trace de vous.
      Je pense effectivement qu’une bonne tabula rasa est la meilleure solution pour que vous puissiez mettre à profit vos puissants pouvoirs magiques…à condition qu’elle soit réelle et définitive celle-ci 😉

    2. XP Auteur de l’article

      Ah merde, j’ai loupé ça.

      Onfray, Todd et Morin en même temps, oh putain….

      En fait, mettre de la morale dans l’économie, ça signifie quelque chose de très concret:

      1/ Des gens vous livrent un service ou une prestation pour des raisons morales, éthiques. Ils ne vous ont donc pas vendu quelque chose pour gagner du fric, mais ils vous ont donné quelque chose, pour des raisons morales…. Vous ne les avez pas employé, ils vous ont rendu un service.

      2/ Vous avez contracté une dette morale envers ces gens-là. Elle n’est absolument pas quantifiable, aucune date de prescription n’est fixée.

      3/ Vous ne pouvez pas contester la dette, puisqu’elle est morale. Si vous le faites, vous n’êtes pas un contradicteur recevable, vous êtes juste quelqu’un d’immoral.

      Conclusion, quand des gens proclament qu’ils ne travaillent pas pour de l’argent mais par altruisme, ca ne veut pas dire qu’ils travaillent gratuitement, mais qu’il serait indécent de détailler la facture.

      Ca veut dire aussi qu’ils se constituent en classe de privilégiés, à laquelle il serait immorale de demander des comptes….

      Il y a un adage populaire qui résume très bien tout ça: les bons comptes font les bons amis.

      1. xyr

        J’aimerais citer Nietzsche lui-même citant Stendhal :

        « Pour être un bon philosophe, il faut être sec, clair, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c’est-à-dire pour voir clair dans ce qui est. »

        1. XP Auteur de l’article

          Excellent!

          Citation pour citation, mon cher (de mémoire, je n’ai pas ça sous les yeux):

          Dans le Bourgeois gentilhomme, Monsieur Jourdain ne veut pas avouer que sa famille a fait fortune dans le commerce de la soie, alors il dit a peu près ceci:

          « Mes parents ne vendaient pas de la soie, ils en donnaient…Pour les remercier, les gens leur donnaient de l’argent ».

      2. XP Auteur de l’article

        Esprit d’escalier:

        Si, lorsque vous travaillez et que vous êtes payé pour ça, vous considérez tout de même que vous faites un don, ca veut dire que pour vous, le don gratuit n’existe pas…
        Vous n’aurez aucune culpabilité à ne pas faire de don quand les circonstances se présenteront, parce que vous êtes certain d’en faire toute la journée.
        On vous expliquera que vous avez manqué de coeur, que vous avez été égoïste, que vous auriez pu donner quelque chose à votre frère qui crevait la dalle?

        Ce sera cause perdue. Vous êtes persuadé de faire don de votre personne simplement en vous levant le matin… Comment expliquer à une infirmière qu’elle est égoïste, alors qu’elle est persuadeé qu’elle ne vend pas ses compétences, mais qu’elle soigne la population en faisant don de sa personne…

      3. j.ax

        un débat Onfray Todd Morin sur « l’argent est-il immoral », un vendredi soir, faut avoir la santé… j’ai zappé, même si quand j’ai vu le line-up, me suis dit bien joué la machine à propagande sozialiste… fair and balanced… que peut-il passer par la tête du type qui élabore une telle liste d’invités si ce n’est bourrer le mou au bon public qui doute de rien.

    3. vlad tepes

      « les marchés sont une chance dans la mesure où ils exigent des états qu’ils rendent des comptes, qu’ils sont une trace de raison face à l’arbitraire de la politique. »

      Ils sont surtout une garantie de l’exercice des libertés individuelles face à la pression étatique, car ils ne sont que l’expression du premier des droits de l’homme, celui de contracter à sa guise sans rendre de compte au Léviathan, qui n’est dans ce cadre qu’une personne comme les autres qui doit rendre des comptes comme tout le monde.
      La liberté de contracter à sa guise, c’est un des premiers apport de la Révolution française, la première, la vraie, celle de Voltaire et du marquis de Lafayette.
      Mais ce n’est pas cette Révolution là qui l’a emporté en France mais celle de Robespierre et de Marat. La révolte des hommes libres a été récupérée en fait par ceux qui ne voulaient pas la libération des individus face à l’absolutisme monarchique français, mais simplement prendre la place du roi.
      ça explique pourquoi Mélenchon arbore la Nation France, ainsi que tout le parti communiste français, alors que le courant idéologique marxiste est censé détester par principe toutes ces idées là.

    1. Dotchi9

      Clients plutôt qu’usagers ? Ah les usagers et surtout les assujettis sociaux, ce petit côté soviétique où votre destin est entre les mains du bureaucrate qui peut le faire basculer selon son petit bon vouloir, simplement en mettant votre dossier sur la pile de gauche plutôt que celle de droite.
      Le bureaucrate est un serviteur de l’Etat.

  8. Vertumne

    Villepin est bel et bien le gros dégueulasse que l’on suppose:

    « Dominique de Villepin a eu le mérite de ne pas être pris au piège. Interrogé par des étudiants de l’université Paris Dauphine pour savoir s’il pouvait dire qui était Lady Gaga, l’ancien Premier ministre a rétorqué du tac au tac qu’il avait dîné avec la star la vielle. Et de lâcher, tout sourire : « son costume n’était pas tout à fait de viande… je ne dirais que je l’aurais léché de partout mais…. », provoquant la stupeur et le fou rire de sa jeune assistance. »

    http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/villepin-lecherait-lady-gaga-partout-207109.html

Laisser un commentaire