Quand j’étais gosse et que je feuilletais l’Ancien Testament raconté aux enfants et illustré de gravures de Gustave Doré, j’y voyais le Bon Dieu sur un nuage. C’était un vieux monsieur, il avait des yeux, un nez, une longue barbe et je me disais qu’ayant une bouche il devait aussi manger. Et s’il mangeait, il fallait aussi qu’il eût des intestins. Mais cette idée m’effrayait aussitôt, car j’avais beau être d’une famille plutôt athée, je sentais que l’idée des intestins de Dieu était blasphématoire. Sans la moindre préparation théologique, spontanément, l’enfant que j’étais alors comprenait donc déjà qu’il y a incompatibilité entre la merde et Dieu et, par conséquent, la fragilité de la thèse fondamentale de l’anthropologie chrétienne selon laquelle l’homme a été créé à l’image de Dieu et alors Dieu a des intestins, ou bien Dieu n’a pas d’intestins et l’homme ne lui ressemble pas.Les anciens gnostiques le sentaient aussi clairement que moi dans cinquième année. Pour trancher ce problème maudit, Valentin, Grand Maître de la Gnose du IIe siècle , affirmait que Jésus « mangeait, buvait, mais ne déféquait point ».La merde est un problème théologique plus ardu que le mal. Dieu a donné la liberté à l’homme et on peut donc admettre qu’il n’est pas responsable des crimes de l’humanité. Mais la responsabilité de la merde incombe entièrement à celui qui a créé l’homme, et à lui seul.
Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être
Encore ? Encore… Le corps de Jésus, à l’évidence, ingère des symboles, mais ne digère pas, on n’excrète pas du concept… Chair extravagante, insoumise aux caprices de tout un chacun : le Messie n’a pas faim ni soif, il ne dort jamais, ne défèque pas, ne copule pas, ne rit pas.
Onfray, Traité d’athéologie.
Dans un de ses ouvrages, Claude Lévi-Strauss raconte un épisode classique qui arrive à tout explorateur du début du 19eme siècle lorsqu’il parvient jusqu’à une tribu primitive. Immanquablement, il se voit proposer une ou plusieurs femmes pour la nuit. Offrande ? Cadeau ? Coutume d’hospitalité ? Rien de tout cela. Si le primitif offre une femme à cet être inquiétant, venu d’ailleurs, de peau blanche et paré d’étrange atours et outils, c’est parce qu’il a peur : peur de se retrouver face à un Dieu ou un quelconque esprit maléfique. Or si cet être couche avec une femme de la tribu, c’est qu’il fait comme n’importe quel homme de la tribu, connait les mêmes désirs, possède les même organes, etc..Bref qu’il est humain. Parfois le primitif demande d’emblée à l’étranger de montrer ses parties génitales, ou encore il le scrute en secret pour s’assurer qu’il est soumis aux mêmes besoins naturels inhérents à la digestion.
Bite, couilles, baise, pipi, caca. Les plus petits dénominateurs communs qui obsèdent et dont la preuve rassure les insatisfaits de l’insatisfaction.
C’est au fond la même question qui a hanté les primitifs de l’esprit lorsqu’ils se demandaient si Jésus faisait caca. Même Céline tombe dedans, dans ses pamphlets, entre autres obsessions de sodomie, chair molle contre muscle, etc…
Nous en sommes régulièrement témoins ici. Il arrive en effet que nos contradicteurs en viennent à utiliser le vocabulaire salace lorsqu’ils n’ont plus rien à objecter, comme XP l’a relevé. Et encore, lorsqu’ils font l’effort d’objecter en préambule. C’est aussi une coutume de langage propre aux souverainistes, on pensera à son incarnation moderne, Dominique Vilpin, lui qui voulait prendre la France parce que ça la démangeait des hanches.
Le salace c’est le langage du collectiviste qui tente de ramener l’individualiste dans le groupe, dans la société comme groupe et groupe comme société. Le collectivisme, mouvement puritain et asexué, a toujours été pris d’une défiance d’ordre sexuelle envers l’individualisme, et il n’a pas tort. Séparation claire et nette du privé et du public, importance de la vie privée, du libre arbitre, de la responsabilité, de la liberté, acceptation de l’inégalité innée (à commencer par les rôles sexués), l’individualisme donne vraiment le bâton pour se faire battre. A l’érotisme symbolique de l’individualisme conséquent de toutes ses séparations, le collectivisme ne trouve comme moyen de défense que le salace. Bite, couille, pipi, caca. Il veut rétrograder l’individualiste à ces plus petits dénominateurs communs.
Lorsqu’un collectiviste vous insulte ou parle de sa bite, ce qui arrive souvent, il ne cherche pas le désaccord, mais l’accord. Il veut vous faire tomber dans le groupe, par sa voie la plus commune. Il veut que vous lui répondiez sur le même mode. L’über-collectiviste, c’est à dire le chef de meute, ou celui qui l’imite, lui se doit d’incarner le phallus comme tout bon chef à plume-seule exception logique à la règle- il se met à bramer et à sortir son engin en vous mettant au défi de faire de même. Ses serviteurs eux vous suivent dans la brousse, avec leurs peintures de camouflage, pour voir si vous faites caca.
Tout ce langage codifié, par définition, ne se résume pas à un retour à l’animalité, en effet, le retournement du langage contre lui-même par son asservissement au biologique et au commun, bref à la chair-comprendre ici au sens de viande– est bien la négation de l’incarnation, son opposition non dans le silence, mais dans la viande qui parle. Incarnement disait d’ailleurs Céline*. Obsession du biologique comme origine voulant contredire le Verbe premier.
NB1 : à la question légitime de Kundera, pour ne pas dire l’intuition, j’ai trouvé logique de donner également les mensonges factuels d’Onfray en exemple, qui, pour son traité d’athéologie ne s’est donné la peine de lire ni les évangiles (où il est écrit que Jésus a faim, qu’il mange et qu’il dort) ni la théologie de base (St Thomas d’Aquin) et qui en conclut l’inverse de ce qui est dit…Ça s’appelle un philosophe rationnel et rigoureux, parait-il.
NB2 : Jean Clair, critique d’Art, a aussi souligné dans ses ouvrages la place grandissante donnée aux thèmes du fécale, de la putridité et des sécrétions dans l’art contemporain, c’est à dire que ces artistes plastiques n’ont plus que ces plus petits dénominateurs comme outils conceptuels, sans évidemment comprendre une seconde ce qu’ils révèlent malgré eux et évidemment sans le moindre talent.
*D’un château l’autre. Jeu : saurez-vous retrouver tout les thèmes souverainistes ? : )
Prenez n’importe quel bigorneau, dites-lui dans les yeux qu’il incarne!…vous le voyez fol!…vous l’avez à l’âme! il se sent plus!…Pétain qu’il incarnait la France, il a godé à plus savoir si c’était du lard ou cochon, gibet Paradis ou Haute-Cour, Douaumont, l’Enfer, ou Thorez…il incarnait!…le seul vrai bonheur de bonheur l’incarnement!…la tête serait partie toute seule, bien contente, aux anges!…mettez que demain ils se remettent à nous rationner…qu’on arrive à manquer de tout…vous grattez pas!…le truc d’incarner vous sauvera!…vous prenez n’importe quel bizut, n’importe quel auteur provincial, et vous y allez! vous l’empoignez, vous le pétrissez là, devant vous… »Oh, Dieu de Dieu, mais il y a que vous!…y a que vous pour incarner le Poitou! » Vous lui hurlez! « Vos chères 32 pages ? Tout le Poitou! » Ca y est!…vous manquez plus de rien! à vous les colis agricoles!…vous recommencez en Normandie!…puis les Deux-Sèvres! et le Finistère! vous êtes paré pour cinq, six guerres et douze famines!…vous savez plus où les mettre vos dix! douze tonnes de colis! les Incarnateurs donnent, renchérissent, se lassent jamais!
Toutes les photos de gonzesses à poil sur Ilys, c’est de « l’érotisme symbolique individualiste » ?
J’espère que toute personne qui dit bite couille merde ne sera pas assimilé ici à un collectiviste ou à un mongaullo-souverainiste.
Bite. couille. Meeeeerde.
A propos de la dégueulasserie langagière des Mongaullo-souverainites et assimilés, il est à noter qu’il s’accompagne souvent d’une avalanche de phrases verbeuses, ampoulées, et d’une volonté de faire la police de la syntaxe.
Montebourg répond, pour ce qu’on en connaît, à deux des trois critères:
C’est un collectiviste et il parle mal le Français (on emploie pas le mot impétrant en 2011 quand on sait manier la langue), son verbe est moisi et suranné…
Je ne ne serais pas étonné d’apprendre que dans le privé, il est salace.
« phrases verbeuses, ampoulées, et d’une volonté de faire la police de la syntaxe. »
Mais c’est ça l’incarnement ! La langue pour eux, ce n’est pas le Verbe qui descend dans la chair, mais la masse qui reflux dans la parole ( le verbe qui descend de la chair). Pour que la langue ne délivre pas l’individu, il faut que le nombre, le terroir, le lyrique, le mensonge du beau collectif s’en emparent. D’où l’enflure, systématiquement, le creux, le vibrionnant à coup d’hymnes. C’est un combat pour un territoire. Une guerre d’occupation. Avec sa police. Parades et défilés. Flonflons. Quand on n’aime pas les idées, il reste la grammaire. Le « travaillé » Belles Lettres vidé de son contenu. Et puis le salace, en dernier recours, pour faire comprendre d’où ça vient, où ça doit rester, au fond. Les « fondements » de leur vision de la langue.
Salace je ne sais pas, mais voici un épisode intéressant sur lui, à partir de 4:28
http://www.dailymotion.com/video/xikxkf_personnalites-impopulaires-2011-partie-1_news
Un survol rapide de n’importe quel Charlie Hebdo montre à quel point c’est juste. Il n’y a pas de Groland de droite. Ce serait même difficile à concevoir.
Dans combien de dîners notre beau-frère qui-à-un-emploi-à-la-mairie nous sort un » Tom Cruise il est p’tet riche et célèbre, mais il fait caca comme tout le monde »?
Finkelkraut rappelais comment Laurent Baffie balançait des grossiertés chez Ardisson. Plus l’invité jouissait d’un prestige ou d’une certaine dignité, plus les vannes qu’il se prenait était salaces, sous les ricanements complices du public. Baffie était alors le représentant du vulgaire chargé d’attraper par le pied ceux qui planent au-dessus de la masse. Un peu comme ces enfants dans Ferdydurke qui violent leur camarade » pur » en lui hurlant des gros mots à l’oreille.
Je me suis toujours demandé pourquoi les films italiens des années 60-70 était systématiquement traversés de scènes liées au cul et à la merde. C’était peut-être donc dû au marxisme de tous les Bertolucci, Risi…Quasiment tous encartés.
Merci de parler de Ferdydurke. On ne parle pas assez de ce livre en particuliers et de Gombrowicz en générale.
A part ça, il faut éviter de tomber dans un piège sémantique: il n’y a pas les libéraux prudes (pour aller vite) d’un côté et les collectivistes paillards.
La fascination pour la matière n’a rien à voir avec la paillardise, pas même avec la paillardise lourdingue… Et peut-être même que la fascination pour la matière peut aller de paire avec la pudibonderie.
Jacques de Guillebon est de toute évidence fasciné par la matière, et il n’a pas le profil du paillard standard.
Moi je distingue le sens propre du sens figuré, voyez-vous… un abruti mongaulo-souverainiste-collectiviste affirmé, s’il se met à parler de sa bite (comme Soral par exemple) c’est toujours au sens propre. Céline, lui, c’est au sens figuré, c’est un poète… un possédé de la langue, pour dire le dégoût que lui inspire l’archétype du sûr de lui-même, le bourgeois encroûté qui donne dans la moraline, le Mal caviardé par 1000 relents de bonnes moeurs, la haine masquée par l’amour, l’égo couronné par le phénomène de l’incarnation dont cause le Ferdinand.
M’enfin, je dis ça je dis rien. ^^
Merci Sorpasso pour cette mise en concepts des observations récurrentes d’XP à propos des Mongaullo-souverainistes-collectivistes. Vraiment ça tient la route cette idée de se regrouper « par le bas ». C’est quelque chose qu’on observe facilement chez les petits enfants. Du coup, ce serait une forme d’immaturité chez les adultes?
Rosco : « Toutes les photos de gonzesses à poil sur Ilys, c’est de « l’érotisme symbolique individualiste » ? »
Hé bien il ne s’agit pas d’insulter son contradicteur à coups de femmes à poil à priori. C’est plutôt un hommage au lectorat, pas une injure qui leur est faite. Il n’y a pas de mépris (comme Villepin parlant de figures féminines qu’il faut « prendre » etc) pour ces femmes à poil (du moins je n’ai pas remarqué), plutôt de l’enthousiasme!
Et aussi cette paillardise de bon aloi dont parle XP. Souvent ce qui critiquent les femmes à poil d’ilys sont ces pudibonds moralisateurs.
Je ne dis pas que je suis une adepte de ce concept mais je trouve qu’il a du bon pour opérer justement cette ligne de démarcation entre une fascination un peu glauque pour la matière de la part de certains (avec souvent des effets de manches violents pour s’en détacher) et un détachement amusé de la part d’autres lecteurs.
D’une certaine manière (et je ne veux pas être provocante) cela peut permettre à certains d’éduquer le regard.
Gil : ne craignez pas de ressembler à un collectiviste libidineux! Vous êtes à tout jamais un digne individualiste! Nous le savons depuis que vous avez évoqué avec une âme de poète vos « armes de destruction massives »!^^
« Vraiment ça tient la route cette idée de se regrouper « par le bas ». C’est quelque chose qu’on observe facilement chez les petits enfants. Du coup, ce serait une forme d’immaturité chez les adultes? »
Non, non et non! Surtout pas!
Langage pipi-caca= régression anal, Freud, machin, ce n’est pas de ça dont il s’agit! Et, oh, on est sur Ilys, blog d’élite, toussa!
Il me semble au contraire que c’est ici, sur Ilys, qu’on se livre à une régression, qu’on cultive une certaine immaturité.
Les photos érotiques intercalées entre deux textes, ça donne un côté potache et cour d’école au site. Et c’est cette immaturité qui ennuie tant les CAB, qui ont tous soixant ans du berceau jusqu’à la tombe.
Le côté potache permet une légèreté du regard, un regard qui ne pèse pas, qui n’est pas lourd, non ça je le maintiens.
En ce qui concerne le côté pas freudien de la réflexion, je ne pige pas bien ton objection…
Mon objection, c’est qu’il ne s’agit pas du tout d’une regression, mais d’une conception des choses parfaitement aboutie.
Quand un adulte dit « pipi-caca », le réflexe est de sortir le Docteur Freud de sa boite en disant « régression, immaturité ».
Alors que la grande utilité de ce billet, c’est d’éviter cette facilité, de montrer que l’explication n’est pas là…. Toute la difficulté était d’éviter l’explication Freudienne.
C’est pour ça que je m’étais borné à un simple constat, à noter ce tic de langage récurrent ches les collectivistes. Parce que je sentais bien que l’explication freudienne devait surtout être contournée.
Villepin serait immature? Allons bon, si c’était le cas, ces convictions politiques ne seraient pas en cause, ce serait lié à sa personnalité, il n’y aurait rien à en dire…. Et puis il n’y aurait qu’à trouver un souverainiste mature, ou attendre que Villepin le soit plus…
Tout éxpliquer par l’immaturité, c’est la meilleure façon de ne pas arriver à « l’incarnement ».
Je précise, pour finir:
Les enfants sont très pipi-caca-Zigounette, mais précisèment parce qu’ils sont immatures, ce n’est jamais glauque, ça ne pue pas la mort.
Chez des adultes très matures, au contraire, c’est glauque, pas du tout innocent, ça ne fait pas sourire du tout, ça donne une impression de dégoùt.
Si Villepin était immature, il ferait sourire. Or, il ne fait surtout pas sourire.
C’est la paillardise, qui fait sourire, parce qu’elle est la marque d’une certaine immaturité.
Le Pen fait sourire avec ses conneries, par exemple, parce qu’elles révèlent bien que c’est un vieil ado, un éternel étudiant à la corpo de Droit qui sèche ses cours.
D’accord.
Disons autrement : lorsque je fais référence à l’immaturité c’est de la même façon que tu constates cette jouissance dans la coprolalie de certains. C’est un constat, pas une conclusion ou une « explication ».
Oui enfin c’est couillon ce que j’ai dit à la fin : je suis vraiment tarte sur ce coup là, excusez-moi. Justement tu récuses ce constat d’immaturité.
Alors je reprends : ce que l’on prend pour de l’immaturité enfantine n’en est pas une, ce serait une appétance au péché comme dit Aquinus, une nature effectivement.
A propos de la référence à saint Thomas d’Aquin, vous trouverez ici pour ceux que cela intéresse quelques explications passionnantes à propos de la condition pleinement humaine (et divine) du Christ :
http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/4sommetheologique3a.htm
Somme Théologique IIIa Pars
Le Verbe Incarné
Question 19: l’unité d’opération chez le christ
Article 2: y a-t-il chez le Christ plusieurs opérations selon sa nature humaine?
(…)
« Or, nous l’avons dit, lorsqu’un agent inférieur agit par sa forme propre, son opération et celle de l’agent supérieur sont distinctes; au contraire, quand l’agent inférieur n’agit que sous la motion de l’agent supérieur, il n’y a qu’une seule et même opération, attribuable à l’un et à l’autre. Ainsi donc, chez tout homme ordinaire, l’action des éléments corporels et de l’âme végétative est distincte de l’opération volontaire qui est proprement humaine. Pareillement, l’action de l’âme sensitive, pour autant que celle-ci n’est pas mue par la raison; mais, dans le cas contraire, il n’y a qu’une même opération de la partie sensible et de la partie rationnelle. Quant à l’opération de l’âme rationnelle elle-même, elle est unique, si nous envisageons le principe de cette opération qui est la raison ou la volonté; mais elle se diversifie selon son rapport à divers objets. Certains, il est vrai, attribuent cette diversité aux oeuvres produites plutôt qu’aux opérations; ils estiment que l’unité d’opération doit se juger d’après l’unité du principe actif; et c’est en ce sens que nous posons la question de l’unité ou de la pluralité des opérations dans le christ.
Ainsi donc, chez tout homme ordinaire, il n’y a qu’une seule opération qui soit proprement humaine: les autres opérations ne sont pas humaines à proprement parler. Mais, chez l’homme jésus christ, il n’y avait aucun mouvement de la partie sensible qui ne fût réglé par la raison. Bien plus, les opérations naturelles et corporelles relevaient en quelque façon de sa volonté, car, nous l’avons dit, le christ voulait que » sa chair accomplisse et souffre tout ce qui lui revenait en propre ». C’est pourquoi il y a beaucoup plus d’unité dans l’opération du christ que dans celle d’aucun autre homme.
Solutions:
1. L’opération de la partie sensible et de la partie végétative n’est pas proprement humaine, on vient de le dire. Néanmoins, chez le christ elle l’était davantage que chez les autres hommes. »
Quand je pense qu’Onfray se dit « philosophe »!! Mais quel guignol tout de même…
// Immanquablement, il se voit proposer une ou plusieurs femmes pour la nuit. Offrande ? Cadeau ? Coutume d’hospitalité ? Rien de tout cela. //
Intéressant ça. A mettre en parallèle avec le fait que, chez les tribus primitives pratiquant encore le sacrifice humain au XIXe siècle et que les anthropologues ont eu la chance d’observer, il y avait un rituel parfois très sophistiqué d’assimilation du futur sacrifié au groupe. Ce qui inévitablement passait par l’accouplement avec une femme du groupe; dans certains cas où le rituel était arrivé à son plein épanouissement, c’était un véritable harem auquel avait droit pendant quelques jours / semaines, le futur condamné. On rapporte parfois des temps « d’imprégnation » longs, certains auraient été gardés en vie des mois voire plus – ils menaient donc strico sensu des vies royales, ils étaient réifiés et assimilés à la tribu.
Pourquoi? afin que le sacrifice soit le plus opérant/efficace, parce qu’un groupe primitif n’est jamais autant ressoudé que par le sacrifice de l’un des siens. L’acte ultime étant le cannibalisme.
Donc quand Baffie reçoit un invité et le salit avec du cul et du caca, il cherche l’indifférentiation. Il cherche à le faire tomber aussi bas que lui et que la meute derrière l’écran, afin de faire gagner plus de pouvoir à la horde primitive. Plus l’invité / l’intrus / le captif est différent et surtout, surtout, noble et digne, plus les Baffies redoublent de salacerie afin de le dégarder, afin de réduire le gap entre le sacrifié et la horde.
Pourquoi les hordes font-elles cela? parce qu’elles ne supportent pas les inégalités, elles ne supportent pas de voir tout à coup leur crasse nature collective exposée au grand jour quand un anthropologue anglais à moustache débarque tout à coup dans le village, ne se jette pas sur la première femme qui passe, ne rote pas à table, sait rester distant et courtois, et tient à son quant-à-soi et à un espace privatif.
Je pense, mais je m’avance peut-être, que le concept est à creuser en ce qui conerne les relations sexuelles. Je ne crois pas contrairement à ce que l’on dit partout, que la brutalité et la volonté d’humilier dont faire apparemment preuve DSK dans ses relations, soit « une pathologie » isolée. Je pense que cela relève d’une nature, d’un état d’esprit, d’une appétance pour le péché, beaucoup plus profonde et répandue, et qui n’est pas sans rapport avec le billet de Sorpasso et ce dont il est question ici.
Ce qui a de bien chez Aquinus, c’est qu’a chaque fois qu’il rentre sur le terrain, c’est pour faire une passe décisive.
Oui, bien entendu, c’est de la paresse intellectuelle, que de dire « DSK est malade, DSK est addict ». Des formules de journaleux.
Il y a aussi l’autre imbécilité typique qu’on entend en permanence près de la machine à café au sujet de cette affaire : « DSK avec l’argent qu’il a, il n’a pas besoin de violer…il peut se payer des filles et bien plus jolies ». Personne ne veut voir que c’est justement la douleur du viol qui est recherchée et pas le plaisir sexuel. Le viol à répétitions, c’est le monstre baveux qui veut emporter ses victimes dans la vase avec lui et les étouffer. Aller dans le plus profond de l’intimité d’une personne pour la blesser à mort. Et comme le dit Aquinus, ce n’est pas une pathologie au sujet de laquelle on fera un petit dossier dans le Nouvel Obs mais c’est le Mal. C’est rechercher le Mal et le servir. Le viol à répétitions c’est comme un sacrifice humain, c’est tuer des âmes pour la gloire du Mal.
autre stupidité du genre » il n’aurait jamais pu violer Diallo, avec les bombes qu’il a dû se taper ! » Claudine, 45 ans, fonctionnaire, et réelle.
Je lui ai dis de lire Sade qui, à la fin de sa vie, ne trouvait plus son plaisir qu’avec les plus laides qu’il connaissait.
Et Belmondo, dans Docteur Popaul!
Même pas vu ! je me rattrape dès ce soir.
Vous allez vous régaler.
Et on compte sur vous pour nous donner votre impression du film.
Toute compte fait, et après réflexion après avoir lu une nouvelle fois ce torrent de merde liquide et dégoulinante, je pense que Il Sorpasso doit avoir un une toute petite bite, probablement un micro pénis, et qu’il n’a plus fait l’amour depuis très longtemps. Ou alors avec un homme, ce qui expliquerait que son sphincter anal soit en incapacité chronique de retenir sa diarrhée et ses prouts.
La Révolution est pour bientôt camarades prolétaires!!!