Dissection du Michéa

 

Tu entendras peut-être certains orateurs appelés « socialistes » demander une redistribution massive et forcée des richesses à grande échelle, par le biais de l’État. Or cette redistribution ne peut s’effectuer que par l’usage de la force, de la violence. Leur appel à plus de générosité est sans doute louable, mais la vraie générosité consiste en un don gratuit, volontaire. Retirer par la violence le fruit du travail d’un homme ne s’appelle pas de la générosité, mais du vol.

Nouvelle lettre à Ménécée, de  Pierre Lison (*). La suite ici

 

Cette définition rejoint un constat empirique que j’ai souvent eu l’occasion de faire, et auquel je cherchais une explication : à l’inverse de ce qu’ils sous-entendent en boucle, les collectivistes ne sont pas moins égoïstes, pingres et obsédés par le fric que les lecteurs d’Hayek et de Bastiat, dans le privé… De là à dire que c’est même l’inverse, il y a un pas que je franchis sans la moindre hésitation…

La vraie générosité, le don gratuit et volontaire, la mentalité libérale, quoi… Tout s’éclaire…

– Avoir une mentalité de libéral : avoir une bonne mentalité.

– Avoir une mentalité de Michéa : être mesquin, tout rapporter sans arrêt à l’argent, suspecter tout le temps son prochain d’en avoir trop, se sentir volé quand on donne sans espoir de retour et grugé si par hasard on fait le bien autour de soi, parce qu’il y a la redistribution, pour ça…

le Michéa pense que la société doit être morale, généreuse et soucieuse de son prochain non parce qu’il a une quelconque appétence pour la morale et la générosité, mais parce qu’il considère au contraire que ce n’est pas à lui de s’occuper de ce genre de trucs (variante: avoir une mentalité de fonctionnaire syndiqué).

Le Michéa réclame plus de social parce qu’il espère rester dans un monde où sa conscience ne lui dictera jamais de mettre la main au portefeuille, où il ne sentira jamais vraiment tenu au moindre geste altruiste et désintéressé, parce qu’avant de devoir retirer les oursins de ses poches, il y aura toujours un salaud à dépouiller.

Pas plus individualiste que le collectiviste, sommes toutes… C’est un animal de la jungle qui aspire à vivre dans un zoo…. C’est à dire pour sa gueule, rien que pour sa gueule, comme dans la jungle et plus encore que dans la jungle, là où il doit au moins se soucier des plus faibles de son troupeau.

Si par hasard le Michéa fait quelque chose qu’il identifie au bien (entraîner des enfants au football), ce n’est toujours pas gratuit ni désintéressé, mais  ça s’inscrit dans une démarche et un mode de vie collectiviste qu’il vaudrait imposer à tous par la force, pour transmettre des valeurs aux enfants et les faire grandir dans un monde où c’est le maire, l’entraîneur sportif payé par la mairie et le Parti, qui dit où est le bien et le mal, comment il faut faire pour donner un sens à sa vie et quel doit être ce sens…. Il veut bien les entraîner, les gosses, mais le simple bonheur de leur  donner du temps  ne le satisfait pas du tout… Il veut un salaire, c’est à dire le droit de décider ce qu’ils feront demain des talents qu’il aura fait naître en eux, et accessoirement du pognon qu’ils gagneront sur les stades, s’ils deviennent des stars…. Si l’un deux en devient une et qu’il décide de vivre comme Anelka, il estimera avoir été volé de son temps, preuve supplémentaire qu’il n’a pas une mentalité de libéral, qu’il ne fait rien pour rien, qu’il avait un mauvais calcul derrière la tête…. Sur le stade, avec ses poussins, il ne donne rien, il prend du galon dans la société collectiviste qu’il défend.

Notons au passage que le Michéa raisonne exactement comme le CAB, ce qui explique qu’ils s’entendent si bien, au point d’être souvent une seule et même personne: en vertu du même principe, l’un appelle de ses vœux une société plus solidaire, l’autre dénonce la société matérialiste ou la perte du Sacré, et les deux démontrent qu’ils n’aspirent en réalité qu’à une chose, ne plus avoir à se soucier de ces choses-là.

 

(*) Pierre Lison, diplômé de l’Université catholique de Louvain, est ingénieur civil en informatique. Étudiant les interactions entre l’informatique, la linguistique et la science cognitive, il est aujourd’hui chercheur à l’université d’Oslo.

35 réflexions sur « Dissection du Michéa »

  1. XP Auteur de l’article

    Précision; j’ai qualifié cette définition d’excellente pour aller vite…

    En l’occurence, je n’adhère pas à ça:

    « Or cette redistribution ne peut s’effectuer que par l’usage de la force, de la violence. Leur appel à plus de générosité est sans doute louable, mais la vraie générosité consiste en un don gratuit, volontaire. »

    Je ne pense pas qu’il y ait au départ la moindre intention généreuse, et d’autre part, je ne crois pas que l’usage de la force et de la violence soit la mauvaise conséquence d’une bonne intention. Je pense que c’est l’intention de départ, la violence, la seule, et que les sociétés collectivistes atteignent parfaitement leurs buts.

    Pour les mêmes raisons, je ne pense pas comme l’auteur du texte que le socialisme soit « une idée fausse ». Je pense que c’est une idée juste, parfaitement en phase avec les aspirations profondes et la nature du socialiste.

    Une seule chose m’intéresse donc dans cette citation, la pingrerie et l’obsession pour l’argent chroniques de ceux qui dénoncent sans arrêt « le règne de l’argent ».

  2. nicolasbruno

    Très intéressant.
    Je me suis fait la même remarque samedi soir en écoutant Clémentine Célarié à l’émission de Laurent Ruquier. Alors que Natacha Polony et Mélenchon font semblant de ne pas être d’accord sur les mesures économiques à prendre pour résoudre la crise, voici donc que ladite Clémentine clame haut et fort « Y en a marre de parler de fric, moi, je ne veux parler que d’amour ». Et bien sûr applaudissements.
    Sa seule habileté (de mendiante), c’est de savoir exactement quoi dire ou et quand. Avec la cohorte d’intermédiares du spectable, ce ne la gènera pas d’exiger du fric encore du fric de l’Etat. Et d’aller dans les manifs pour hurler « mort aux riches, mort aux banquiers, il faut leur prendre leur pognon aux corrompus ».

  3. vlad tepes

    L’exception ne faisant pas l’habitude, je ne suis pas vraiment d’accord avec vous cher XP.
    Je trouve en fait que sur le coup vous faîtes un raisonnement d’antilibéral, non pas grand Dieu parce que vous en avez la structure mentale, mais parce que je trouve que vous n’avez pas assez déconstruit le thème et que vous avez fait le raccourci très tentant à accomplir quand on parle de gens que l’on ne peut naturellement pas sentir.

    En fait vous partez du principe établi et incontestable que le libéralisme et les libéraux de manière générale ne sont pas seulement et uniquement le fruit de la froide gestion individualiste de l’homo economicus, mais qu’ils trouvent leurs sources justement dans l’irrationnel, principalement dans le désir et l’envie. Le libéralisme n’aurait aucun sens si il n’y avait pas de gens qui achèteraient le téléphone mobile par pur caprice alors que le comportement rationnel voudrait que l’on se reporte sur le moins cher, voir que l’on se contente de payer une ligne à domicile avec sa femme. Cela a déjà été dit et nous ne pouvons qu’y souscrire.
    Les antilibéraux, eux, refusent cette donnée, et voudraient empêcher cela en étatisant l’économie, en fin de compte en faisant primer l’état sur les individus, bref, en refusant aux hommes le droit d’être des hommes, en niant la réelle foi chrétienne, et s’entendant donc en cela parfaitement avec l’islam. Ils pensent en fait être assez intelligents et supérieurs pour décider ce que les gens doivent faire jusque dans leur sphère individuelle .

    Ce que je vous reproche en fin de compte, c’est d’avoir simplement retourné la critique faite par les antilibéraux aux libéraux d’être uniquement préoccupés par leurs personnes et d’agir de façon trop rationnelle en ce sens sans se « soucier de l’humain, de l’homme », et donc d’avoir utilisé leurs armes, leurs ficelles qui sont en fait déjà pourries à la base. Vous n’avez pas cherché en fait à comprendre pourquoi les antilibéraux reprochaient aux libéraux de telles allégations, clairement infondées quand on y regarde de plus près, et vous en avez simplement conclus qu’ils ne pensaient en fin de compte qu’à défendre leurs intérêts de la façon la plus froide possible, sans voir plus loin…
    Pour ma part, je ne vois pas dans l’antilibéral un égoïste, mais un individu qui a à la base un amour démesuré et irrationnel de lui-même, ce qui n’est pas du tout la même chose. Or les personnes réellement imbues d’elles-mêmes, ce qui n’a que peu de rapport avec la prétention sont en constante recherche d’être bien vue, ou aimé des gens qui les entourent.
    Pour revenir à la phrase de départ, je ne pense pas que la véritable générosité consiste en l’acte gratuit et désintéressé mais en la capacité à faire réellement abstraction de sa personne, à ne pas avoir peur de ne pas être aimé .
    L’antilibéralisme, c’est avant tout la concentration de tous les pêchés communs (jalousie, égocentrisme, etc…), plus un, le plus capital et le plus impardonnable, celle de prétendre être Dieu, de se sentir assez supérieur pour décider comment son prochain doit construire sa vie, pour se permettre de pénétrer dans sa chambre à coucher…
    L’addition de la démagogie la plus crasse (« y’en a marre de ne parler que de fric, parlons d’amour » comme l’a cité nicolasbruno), ajoutée à ce malsain sentiment de supériorité, et cette volonté d’être aimé et remercié pour cela, de ne pas comprendre qu’une telle pureté puisse ne pas être comprise, pas admise, et d’être prêt à tout pour corriger cela.

    L’individualisme, ce n’est pas le chacun pour soi, mais la capacité à admettre que les autres peuvent se débrouiller sans nous, sans notre science, et qu’ils peuvent être bien plus intelligents et talentueux que notre petite personne, à vouloir coûte que coûte s’élever au-dessus de la masse.
    Et cette façon de voir se reflète jusque dans le petit Michéa, celui qui va entraîner les gamins mais qui fondamentalement n’a pas le pouvoir d’un Staline ou d’un Mao.
    L’antilibéralisme remonte à l’un des plus vieux péchés, celui qui a vu construire la Tour de Babel, certainement pas à mon humble avis à la simple défense de son petit porte-monnaie.

    1. Vae Victis

      > « En fait vous partez du principe établi et incontestable que le libéralisme et les libéraux de manière générale ne sont pas seulement et uniquement le fruit de la froide gestion individualiste de l’homo economicus »

      Ne voir le libéralisme que sous son jour économique c’est en rester au sommet de l’iceberg. C’est oublier que le libéralisme est avant tout une philosophie, un rapport à la Cité et une morale. Ses conceptions économiques sont dans la continuité mais en aucun cas elles ne résument le libéralisme.

      1. vlad tepes

        Je suis entièrement d’accord, mais je remplacerai le mot « morale » par « spiritualité », et j’émettrais un supplément sur la notion de « Cité ».
        Le libéralisme, c’est avant tout le droit de lui dire « merde », à la Cité. La Cité qui garantit le droit que l’on puisse lui dire « merde », c’est un fait qui dépasse l’entendement de tous les antilibéraux sans exception, nationalisme est en cela consubstanciel au socialisme.

    2. XP Auteur de l’article

      C’est très tres intéressant, ce que vous développez-là.

      Disons que je n’avais pas la prétention, avec ce billet, de faire le portrait exaustif de l’antilibéral, d’épuiser le sujet. Je me bornais à relayer un seul truc et à le développer un peu, à savoir que l’antilibéral n’est pas l’homme généreux et désintéressé qu’il proclame, que ce n’est pas ce qu’on remarque quand on l’observe et qu’on le compare. Pas plus.
      Le sujet me semblait digne d’un billet dans la mesure où l’argument me semble plutôt inédit, ce qui est le critère majeur, selon moi, quant on doit décider si ca vaut le coup de proposer aux gens de vous lire…. Disons que c’est un billet d’humeur, et que ça m’emmerde de voir un type qui a fait toute sa carrière dans l’EN accuser la terre entière d’être dévorée par la soif du profit, quand on sait combien les fonctionnires de l’EN sont attachés au plus petit centime de leur fric, qu’ils passent leurs temps à dénoncer les commercants en écrivant à Que Choisir.

      Je ne suis pas sûr que le thème développé dans ce billet s’oppose à ce que vous dites.
      En revanche, je crois bien que les pistes proposées dans votre commentaire sont bien plus intéressantes que le billet lui mêmee…
      Je vais en tous cas dormir dessus, comme on dit, et je vous remercie bien!

      1. vlad tepes

        Étant donné que c’est quasiment vous et vous tous seul qui m’avez donné l’amour de la réflexion réelle et de la pensée, vous n’avez aucun remerciement à faire.
        Disons échanges de bons procédés, bonne nuit à vous 😉

  4. kalex

    Tout cela semble se vérifier en pratique – du moins en partie. En effet, en France il est commun d’admettre que nous disposons d’un taux de redistribution public élevé (même s’il faudrait s’entendre sur ce terme…) alors qu’aux États-Unis, ce taux est beaucoup plus bas. En France, les dons et la solidarité privée sont faibles alors qu’aux États-Unis, ils sont beaucoup plus importants. Le rôle des incitations publiques est aussi à prendre en compte, d’autant plus qu’elles sont liées au rôle que se donne l’État lui même.

    1. XP Auteur de l’article

      Il y a des tonnes d’exemple. Le Japon, récemment, payys consumériste, s’il en est, Israël, ou comme nous le disait aquinus il y a quelques jours, les gens sont fous de nouvelle technologie et de babiole.

      Et puis il y a à l’inverse les serveuses dans les restaurants de Prague, tellement peu habituées à devoir sourire au client qu’elles sont aussi désagréables que si elles travaillaient à la SNCF

      Et puis, il y a la SNCF. Quand on va au guichet ou qu »on s’adresse au chef de gare, on n’a pas l’impression que l’envie de renseigner de façon altruiste et désintéressé le client saute aux yeux.

  5. Terminatormoule

    Les libéraux sont gentils et les socialos haineux, c’est entendu.

    Mais il y a une question, qui me vient en comparant l’élégant Sorman et ce plouc de Michéa: Pourquoi les uns s’habillent bien, ou du moins essaient, tandis que les autres mettent toujours un point d’honneur à ne ressembler à rien ?

    Vous avez déjà vu une secrétaire de mairie soigner son apparence ? Ou une guichetière de la Sécu sur son 31 ? Ou quelque chose de plus offensant pour la vue qu’une manif de profs ? Comme si l’absence d’allure et la médiocrité était l’uniforme tacite de la fonction publique.

    Quelqu’un a une explication ?

  6. Fascisme Fun

    Socialisme = Absence de vergogne

    XP, j’aimerai savoir ce que vous pensez de cette thèse.

    Je bosse dans une petite boîte. Il m’arrive de rendre service à des clients qui n’ont parfois qu’un sourire à échanger.

    Quand vous bossez dans le Privé, vous tenez à avoir la meilleur réputation possible car sinon c’est baisé pour votre gueule (mauvaise image = moins de fréquentation = moins de fric = faillite), tandis que dans le Public, on se fout pas mal de l’image que l’on renvoit puisqu’il n’y a pas de concurrence et que les rentes régulières sont assurées par le racket fiscal.

    D’un point de vue micro-économique, je perds évidement du temps et l’argent en rendant ces différents services.

    Mais d’un point de vue narcissique, macro-économique et patriote: c’est tout bénef.

    1) Je donne une image positive de ma race aux étrangers

    2) Je contribue à rendre la société moins conne et agressive

    3) Le client ou le touriste reviendra peut-être consommer dans ma boîte

    4) Je me sens moins inutile et je soigne ma dépression (quand un parfait inconnu vient me féliciter sur la qualité de mon boulot, ça fait réchauffe forcément le coeur)

    Les socialistes ont des sales gueules de mégères parce qu’ils n’ont aucune vergogne. Encore plus que du pognon, ils demandent à la Société de redistribuer du « self esteem ».

    Mon libéralisme à moi = Néo-Potlach archaïque

    1. XP Auteur de l’article

      Tout à fait tout à fait…

      Comme je l’ai déjà dit par ici, il est frappant de voir que les profs réclament de la reconnaissance, que ça fait très officiellement partie de leurs revendications.

      http://prof-a-la-derive.over-blog.com/article-10592506.html

      Si l’on y réflechit deux minutes, c’est une absurdité totale, que de demander de la reconnaissance. C’est comme demander aux gens de vous trouver drôle, ou sympathique, ou à une femme d’etre amoureuse.

      Leur problème, c’est que ç’est le propre de leur statut, qu’on soit obligé de faire avec eux même quand on les trouve antipathique et con… le prix à payer, effectivement, c’est qu’ils doivent faire sans la reconnaissance de leurs clients (leurs usagers). Mais enfin, c’est bien fait pour leur gueule, c’est le moins que l’on puisse dire.

      Tranche de vie racontée par mas copine La Crevette:

      http://oralaboraetlege.blogspot.com/2011/09/les-fondamentaux.html

      C’est sûr que quand vous pouvez infliger ça aux gens sans même qu’ils puissent se barrer, il est assez normal qu’ils ne vous aiment pas.

      Un autre truc: un garagiste, un notaire, un agent immobilier, s’il sent qu’il manque de reconnaissance, à les moyens de faire un diagnostic avant guérison, et se dire que c’est de sa faute, au moins en partie. Un peu comme un alcoolique qui comprend que s’il a mal au foie, c’est qu’il boit trop.

      Le fonctionnaire, il s’aime trop pour ça. Ce n’est pas de sa faute. Il n’a donc aucune prise sur son manque de reconnaissance. Il ne peut pas améliorer son image auprès du public, puisqu’il est forcément le meilleur, le plus dévoué, le moins bien traité, qu’il prépare l’avenir de la Nation, etc… D’ou ces absurdes « demande de reconnaissance ».

      1. XP Auteur de l’article

        Truc frappant, dans ce lien;

        http://prof-a-la-derive.over-blog.com/article-10592506.html

        Dans ce blog, ce prof se plaint du manque de reconnaissance, et que décide-t-il de faire, pour palier au problème? Expliquer combien il a du mérite, de bonnes raisons de se plaindre, et combien ceux qui ne l’aiment pas sont des couillons… Amusant, non?

        Et pour courroner le tout, à la fin, l’argument qui tue:
        « Pour toutes les personnes qui continuent sans cesse de critiquer les enseignants, je leurs dirai simplement que le métier d’enseignant est ouvert à tous, il suffit de passer le concours. Et ce concours ne s’obtient pas par relation ou par coup de piston, contrairement à certains postes… »

        Après avoir chougné sur trois pages, il nous dit, »z’avez qu’à passer le concours »… Discuter avev un prof, c’est comme discuter avec un ado de quinze ans.

        La différence entre les fonctionnaires et n’importe quelle corporation, c’est qu’il n’existe pas de police interne, chez eux.

        Quand les restaurateurs ont décidé de baisser leurs prix, ils ont eux même fait la chasse à ceux qui ne jouaient pas le jeu. Une assemblée d’agent immobillier (j’en sais quelque chose), c’est une après-midi à se faire engueuler comme des merdes par la chambre syndicale, avec une longue litanie de toutes les plaintes et de tous les défauts des professionnels qui abiment l’image de la corporation.

        Vous mettez un prof en cause, ilS se mettent tous à chougner. Comment être aimé des autres quand on s’aime autant soi-même?

        1. Edward Newgate

          « Discuter avev un prof, c’est comme discuter avec un ado de quinze ans. » Oui c’est très vrai : ce SONT des ado de 15 piges. En enchainant Bac, Licence, Capes on ne sort jamais du collège en fait, on vit avec des profs, on infuse dans leur pisse, on est consanguins par l’esprit, par le langage. La gauche n’existe que par l’école : en terminale il doit y avoir un bon droitard facho et un fils à papa un peu liberal-cynique sur 30 imitateurs…ca s’équilibre ensuite avec le réel, le taf, les filles, les nègres, les voyages…

          1. XP Auteur de l’article

            Un autre truc qui démontre l’immaturité de ces gens; leur façon de lacher, quand vous avez un rendez-vous à fixer avec eux « Moi, j’suis prof », d’un air de dire « c’est difficile de bloquer une heure sur mon agenda ».
            Le prof se croit toujours overbooké et nanti de responsabilités écrasantes, même quand il est en retraite et qu’il fait de l’associatif…
            Exactement comme les enfants qui jouent avec exptrèmement de sérieux, qui construisent une cabane sur un arbre et qui se prennent pour de grends batisseurs, qui pensent que les parents ne peuvent pas bien comprendre l’importance du projet.

            J’ai une longue expérience de négociateur immobillier, j’ai donc vu toutes sortes de gens, et je peux vous dire que le prof se repère presque à la première poignée de main… Ne serait-ce que par l’impression qu’il a (et qui transpire) que ce rendez-vous avec lui est votre grand rendez-vous de la journée. S’il visite un bien qui lui plait et qu’il vous dit que ca l’intéresse et qu’il va réfléchir, il a vraiement l’impression que le temps s’arrête autour de lui. Qu’il n’y a pas d’autres acheteurs. Qu’il peut prendre trois semaines de réfléxion et faire une offre, que le bien sera toujours disponible. Si s’est vendu au bout des trois semaines, il aura l’impression qu’il est tombé sur des gens malhonnêtes. Si vous le rappelez trois jours après en lui disant que c’est chaud et qu’il faut faire une offre tout de suite, il vous raccroche au nez en vous disant que vous le stressez, que vous voulez lui prendre son fric, le dépouiller…Si vous rappelez le lendemain en lui disant que le bien est parti, il ne comprend pas, il vous dit que vous auriez pu lui dire, il pense que vous l’avez volé, que le bien lui revenait… Bref, des enfants.

            Je ne dis pas qu’ils sont tous comme ça. Je dis que c’est une généralité.

        2. j.ax

          Je ne sais pas si vous avez vu ça… une campagne d’images de profs nus avec slogans pour se plaindre du « dépouillement » de l’Education nationale. Y en a de gratinées…
          http://www.lematin.ch/actu/monde/des-profs-posent-nus-pour-denoncer-le-depouillement-de-l%E2%80%99ecole
          En vous lisant je me dis que vous êtes durs avec les profs… puis je me souviens que j’ai été scolarisé dans le privé donc certains trucs m’échappent forcément… Oh il y en avait des mauvais quand même, et moi aussi j’étais mauvais élève. Mon meilleur prof ça a été un prof d’histoire qui était royaliste et pédé.

          1. XP Auteur de l’article

            Ce n’est pas de ma scolarité que j’ai tiré ces informations. J’ai un souvenir de mes profs totalement neutre. Pour moi, à l’époque, c’était des adultes comme les autres, et c’est comme ça qu’ils sont restés dans mon souvenir.

            « Mon meilleur prof ça a été un prof d’histoire qui était royaliste et pédé. »

            Oui, il y a parmi les profs des gens qui le sont devenus parce que c’était de vrais intellectuels, des gens qui ne vivent depuis leurs seize ans que pour la philo, la littérature, etc… Leurs études les mènent forcément à l’enseignement, mais c’est autre chose. Ceux-là échappent au portrait que j’ai fait. Ils ont une curiosité intellectuelle pour vous et pour votre monde, qu’ils ne connaissent pas, ils s’adaptent, ils comrpennent…
            D’ailleurs, fait éclairant; aux dernières élections, le score des différents candidars auprès des profs; très gros score des canditats de gauche, évidemment, très faible score de ceux de la droite… Al’exception de Villiers, qui a dû faire 7% chez eux… Le lecteur de Dantec, de subversiv et d’Ilys devenu prof, sans doute^^

            1. XP Auteur de l’article

              Ah mais je sais, c’est bien comme ça que j’explique le carton de Villiers chez les profs.

              je suis même certain que parmi les lecteurs et contributeurs de la réacosphère, il doit y avoir une proportion de profs supérieure à la moyenne nationale, et bien plus de profs que d’artisans plombiers.

            2. XP Auteur de l’article

              Entre parenthèse, je trouve ça très bien, que la vraie élite intellectuelle d’un pays ait le plus de vacance et le moins d’heure de travail possible, le moins de contrainte et de responsabilité possible, bref, ce que les anciens appelaient des loisirs. Ca n’a rien a voir avec le socialisme ou quoi que ce soit.
              Si j’apprenais que Houllebecq revenait en France et que Sarkozy lui attribuait un emploi fictif dans un quelconque ministère, ça ne me choquerait pas du tout, je trouverais ça très bien.

              Il est certain qu’hors période d’écriture, moins il travaillera pour gagner sa vie et mieux se sera pour tous le monde…
              C’est aussi pour ça que je suis pour le maintien des grosses fortunes, c’est à dire d’une bourgeoisie oisive et rentière. Ca nous a donné quelques génies indépassables, la grande bourgeoisie mondaine, la jeunesse dorée et désoeuvrée… Ne confondons pas tout.

  7. Fascisme Fun

    A ce titre, j’ai remarqué une certaines proximité d’esprit entre les mandigots immigrés et la race des socialos.

    Les premiers vienent vous quémander clopes/alcool/pognon sans craindre à aucun moment de passer pour d’immondes sous-merdes clochardes.

    Les seconds sont capable de taper un scandale dans une clinique privée parce que la secrétaire médicale a osé leur dire que la Carte Vitale ne réglait pas tout.

    La base de de tout ça: c’est l’absence d’amour propre et de vergogne.

    Si je suis en dèche de clopes, d’alcool ou de pognon. Je ne vais pas agresser systématiquement les gens dans la rue pour en obtenir, ne serait-ce que pour garder une bonne réputation.

    Si on me demande de régler 100 euros de ma poche pour un check-up complet dans une clinique médicale prestigieuse, je ne vais pas faire mon crevard de frankaoui et vais abouler les sous, même si ça fait mal au cul, c’est toujours préférable que de passer pour un romanichel maboule.

  8. Restif

    Un mot pendant que je suis encore encore au Salon. Ce prof qui se plaint devrait bien sortir tout ce qu’il a dans sa hotte. A savoir que le réel problème est que dans une classe de seconde de base, plus du tiers des filles devraient être ailleurs, je ne sais pas moi, en CAP de bonniches (que je respecte malgré ce mot), de contractuels, de caissières, que sais-je. Pareil pour les garçons. Une majorité d’élèves devrait dès l’âge de 13 ans prendre une autre route, quitte à ce qu’il existe des passerelles permettant de revenir après. Apprendre les subtilités de La Fontaine à des gens qui s’en foutent et n’en feront jamais rien voilà ce qui rend ce système infernal pour tous ses contributeurs, élèves, parents, profs. Mais ça, faut pas le dire!

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